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Voix off : Libre à vous !, l’émission pour comprendre et agir avec l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre.
Frédéric Couchet : Bonjour à toutes, bonjour à tous dans Libre à vous !. C’est le moment que vous avez choisi pour vous offrir une heure trente d’informations et d’échanges sur les libertés informatiques et également de la musique libre.
Paheko, logiciel libre de gestion associative, ce sera le sujet principal de l’émission du jour. Avec également, en début d’émission, la chronique de Jean-Christophe Becquet sur les 12 travaux de l’implication et, en fin d’émission, la chronique de Vincent Calame sur le magazine belge Curseurs.
Soyez les bienvenus pour cette nouvelle édition de Libre à vous !, l’émission qui vous raconte les libertés informatiques, proposée par l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre.
Je suis Frédéric Couchet, le délégué général de l’April.
Le site web de l’émission est libreavous.org. Vous y trouverez une page consacrée à l’émission du jour avec tous les liens et références utiles et également les moyens de nous contacter.
Nous sommes mardi 4 février 2025. Nous diffusons en direct, mais vous écoutez peut-être une rediffusion ou un podcast.
À la réalisation de l’émission du jour mon collègue Étienne Gonnu. Salut Étienne.
Étienne Gonnu : Salut Fred.
Frédéric Couchet : Nous vous souhaitons une excellente écoute.
[Jingle]
Chronique « Pépites libres » de Jean-Christophe Becquet – Les 12 travaux de l’implication
Frédéric Couchet : Texte, image, vidéo ou base de données, sélectionnée pour son intérêt artistique, pédagogique, insolite, utile, Jean-Christophe Becquet nous présente une ressource sous une licence libre. Les autrices et auteurs de ces pépites ont choisi de mettre l’accent sur les libertés accordées à leur public, parfois avec la complicité du chroniqueur. C’est la chronique « Pépites libres » de Jean-Christophe Becquet, vice-président de l’April.
Bonjour Jean-Christophe
Jean-Christophe Becquet : Bonjour Fred. Bonjour à tous. Bonjour à toutes.
Frédéric Couchet : Le thème du jour : Les 12 travaux de l’implication.
Jean-Christophe Becquet : Je vous propose aujourd’hui de prendre un moment pour réfléchir à l’animation de nos communautés. Cela peut s’appliquer, par exemple, à un groupe local d’utilisateurs et d’utilisatrices de logiciels libres ou de contributeurs et contributrices à OpenStreetMap, et, plus largement, à tout collectif, quelle que soit sa thématique.
Une question se pose souvent : comment encourager le plus de personnes possible à s’impliquer dans mon groupe ?
Ma pépite du jour propose un modèle et des outils pour cela : les 12 travaux de l’implication. Elle est le fruit d’un véritable travail collaboratif. Citons Romain Haonfaure et Jean-François Rochas-Parrot sous la bannière des écoloHumanistes et Louise Didier dite Quincaillère. Tous trois interviennent dans le cadre des formations Animacoop, un parcours pour apprendre à animer un collectif en présence et à distance grâce à des outils et méthodes adaptés. Leur approche s’inspire également de Jean-Michel Cornu, l’auteur de La coopération, nouvelles approche que j’évoquais dans une précédente chronique.
Les 12 travaux de l’implication sont partagés sous licence libre Creative Commons BY-SA. Il s’agit d’une ressource composite : il y a un article explicatif, une vidéo pour mieux comprendre et avoir le détail et un schéma récapitulatif. Cela illustre bien comment les licences libres permettent de réutiliser, d’assembler et d’adapter les contenus partagés.
Tout commence par une modélisation des différentes postures que peuvent adopter les personnes dans groupe. Ces postures sont représentées sous la forme d’un escalier.
La marche la plus haute, représente la posture proactive. Ces personnes animent le groupe, organisent les rencontres, relancent les autres. L’expérience montre qu’il s’agit toujours d’une minorité.
Sur la marche suivante, on trouve les personnes dites réactives. Elles répondent aux sollicitations, elles relaient les informations, elles participent concrètement aux actions. Mais le groupe serait incomplet si on oubliait celles et ceux qui, tout en faisant partie du groupe, vont observer passivement.
Enfin, il y a les personnes extérieures au groupe.
Il faut comprendre que l’on parle bien ici de posture et pas de nature ou de caractère de la personne. Une même personne pourra adopter la posture proactive dans un groupe et inactive dans un autre ou à un autre moment. Cela évolue selon les situations et au cours du temps. Aussi, ce serait une grave erreur de vouloir exclure du groupe les personnes inactives. En effet, cela reviendrait à se priver de leur possible implication future et, de manière un peu contre-intuitive, cela conduirait sans doute à démobiliser d’autres personnes actives. En effet, tout se passe comme si la répartition des rôles devait s’équilibrer dans certaines proportions, les effectifs les plus nombreux étant les moins actifs.
L’objectif des 12 travaux de l’implication consiste donc à favoriser l’implication au sein du collectif. Il s’agit, par exemple, de donner envie aux personnes extérieures au groupe d’y entrer, d’encourager le passage de la posture d’observation à celle de réactivité puis de proactivité. Pour cela, la méthode préconise des actions à chaque étape pour prendre soin de son groupe :
- mettre en place un flux d’informations
- créer un espace de partage
- envoyer des invitations régulières
- organiser des rencontres
- identifier les motivations et les freins de chacun et chacune
- accueillir les nouvelles personnes
- accompagner la désimplication car il devient plus facile de s’impliquer si on sait que l’on pourra passer la main
- prendre soin des réactifs et des réactives
- identifier ensemble la raison d’être du groupe
- coconstruire le projet
- rendre visibles les lieux d’implication
- célébrer les réussites
Ma chronique ne saurait prétendre vous détailler toutes les clefs pour mettre en œuvre pleinement ces bonnes pratiques au sein de votre groupe. J’espère simplement vous avoir donné envie d’en savoir plus.
Comme chaque fois, vous trouverez le lien vers Les 12 travaux de l’implication et toutes les références associées sur le site de l’émission libreavous.org. Je vous souhaite des coopérations fructueuses et des groupes actifs.
Frédéric Couchet : Merci Jean-Christophe. Je renvoie aussi à la personne qui est citée dans l’article, Jean-Michel Cornu, un spécialiste de la coopération, qui publie régulièrement de courtes vidéos d’une dizaine de minutes à chaque fois, une fois par semaine. Celle de ce lundi, je ne sais pas si tu l’as vue, était consacrée aux introductions de réunion, notamment avec les brise-glace, et aux clôtures de réunion avec quelques conseils pour bien clôturer les réunions. Il est cité dans cet article, les 12 travaux de l’implication.
Jean-Christophe Becquet : Les vidéos de Jean-Michel Cornu sont de vraies pépites. Elles sont sous licences libres, bien sûr.
Frédéric Couchet : Elles sont sous licences libres, sinon je ne les aurais pas citées, enfin si, je les aurais citées quand même, peut-être !
Les références sont sur le site de l’émission du jour, sur libreavous/234.
J’en profite pour préciser que tu seras bientôt à direct à Échirolles, en Isère, pour présenter une sélection de tes pépites libres préférées dans le cadre de AlpOSS, l’évènement isérois de l’écosystème du logiciel libre. C’est le jeudi 20 février 2025 à Échirolles. C’est bien ça ?
Jean-Christophe Becquet : Oui, tout à fait. Je suis presque à 50 pépites libres, du coup, cette conférence éclair est l’occasion de jeter un petit regard dans le rétroviseur et de revenir sur les pépites qui m’ont le plus marqué pendant ces cinq années de radio.
Frédéric Couchet : C’est super. Je ne sais pas si ce sera diffusé en ligne, en direct. Tu le sais ?
Jean-Christophe Becquet : Je crois, j’espère. Je vous redis ça et, s’il y a un lien pour suivre en ligne, je le mettrai sur l’évènement, sur april.org.
Frédéric Couchet : Super. Merci.
C’était la chronique « Pépites libres » de Jean-Christophe Becquet, vice-président de l’April. On te dit au mois prochain.
Jean-Christophe Becquet : Au mois prochain. Belle émission.
Frédéric Couchet : Merci. Bonne journée.
Nous allons faire une pause musicale. Après la pause musicale, nous parlerons de Paheko, logiciel libre de gestion associative.
En attendant, nous allons écouter Booth Street Psychosis par Tom Woodward. On se retrouve dans deux minutes dix. Belle journée à l’écoute de Cause Commune, la voix des possibles.
Pause musicale : Booth Street Psychosis par Tom Woodward.
Voix off : Cause Commune, 93.1.
Frédéric Couchet : Nous venons d’écouter Booth Street Psychosis par Tom Woodward, disponible sous licence libre Creative Commons Attribution, CC By.
[Jingle]
Frédéric Couchet : Nous allons passer au sujet principal.
[Virgule musicale]
Paheko, logiciel libre de gestion associative
Frédéric Couchet : Nous allons poursuivre par notre sujet principal, qui va porter sur Paheko, logiciel libre de gestion associative. Le sujet a été préparé et va être animé par Laurent Costy, vice-président de l’April, avec nos invités Margaux, salariée de Paheko, Pauline, créatrice multimédia, et BohwaZ, développeur. Je fais un lancer de micro à Laurent.
Laurent Costy : Bonjour à tous et à toutes.
Aujourd’hui, nous venons de le dire, nous allons parler de Paheko, logiciel libre que certains et certaines d’entre vous connaissent peut-être sous le nom de Garradin. En effet, ce logiciel libre, taillé pour les petites et moyennes associations, a changé de nom en 2022. Le sous-titre de son site internet permet de cerner globalement ce qu’il peut faire : gestion d’association simple, complète et efficace, et nous accueillons toute l’équipe qui s’est étoffée récemment et qui est venue de trois départements différents, jusqu’au studio, pour nous détailler tout ce que Paheko peut faire.
Bienvenue à Margaux, Pauline et BohwaZ.
BohwaZ : Merci. Bonjour.
Margaux : Bonjour
Pauline : Bonjour.
Laurent Costy : Merci. Vous allez vous présenter, nous dire de quels départements vous venez et puis expliquer comment vous êtes arrivés là, aujourd’hui, dans ce studio. Quel est le début de votre histoire pour arriver à Paheko, bien sûr ?
Pauline : Je commence. Moi, c’est Pauline, je viens de Saône-et-Loire, Chalon-sur-Saône. J’ai commencé l’aventure Paheko en 2022, quand c’était encore Garradin, quand BohwaZ m’a demandé de réaliser la nouvelle identité graphique de ce qui allait devenir Paheko, à savoir créer un nouveau logo et ajouter des petites illustrations sur le site internet du logiciel.
Laurent Costy : Si tu devais décrire le logo aux gens qui ne font que nous écouter, comment le décrirais-tu ?
Pauline : C’est en forme de goutte, avec un fond bleu en aquarelle. On retrouve le « P » de Paheko en blanc. Une fougère un peu stylisée est jointe à ce « P », parce que Paheko veut dire « coopérer » en maori, et c’est pour cela qu’il y a une petite référence à la Nouvelle-Zélande pour l’histoire personnelle de BohwaZ.
Laurent Costy : Parfait, merci. Pas facile de raconter un logo à la radio.
Margaux : Je peux enchaîner. C’est Margaux. J’ai commencé à travailler avec Paheko à l’été 2023. Je bénévolais pas mal dans le collectif CHATONS, au sein d’un Chaton qui s’appelle Le Clou Girofle. BohwaZ a posté une annonce pour dire qu’il cherchait quelqu’un pour venir l’épauler notamment sur du support et de la documentation et, pourquoi pas, essayer de faire connaître le logiciel. Du coup, ça fait un peu plus d’un an et demi, maintenant, que je fais du support, de la documentation, et un peu de diffusion.
Laurent Costy : Très bien. Merci. Donc BohwaZ.
BohwaZ : Du coup, je finis. Je suis développeur web et je suis dans le milieu du Libre depuis une vingtaine d’années. J’ai même commencé l’informatique un peu là-dedans. Il y a plus d’une dizaine d’années, en 2012, je me suis retrouvé à cocréer un atelier associatif de réparation de vélos, on apprend aux gens à réparer leur vélo, on fait un peu aussi casse du vélo, donc les gens peuvent nous donner des vélos dont ils ne se servent plus ou qui sont en mauvais état. Soit on va les réparer et les remettre en vente, soit ils vont être démontés, les pièces vont servir à faire vivre d’autres vélos. Quand on a créé notre association, on a eu besoin de Paheko.
Pauline : Qui n’existait pas encore.
Laurent Costy : Qui est né du besoin, finalement, d’une association. Très bien.
Tu as commencé à expliquer comment c’était né, tu peux peut-être nous en dire plus : comment ça s’est construit au fil des années, parce que ça remonte, c’était il y a plus de 12 ans maintenant.
BohwaZ : Oui. Quand on a ouvert l’association, j’ai un peu cherché une solution libre pour la gérer. Il n’y avait pas grand-chose à l’époque, parce que les autres logiciels n’étaient plus maintenus. Certains ont été repris depuis, heureusement. Galette était en jachère à ce moment-là et quelqu’un a décidé de le reprendre, mais il ne l’avait pas encore révélé publiquement, donc je ne le savais pas, sinon le destin de Paheko aurait pu être différent.
Laurent Costy : Peut-être Dolibarr.
BohwaZ : Dolibarr ne faisait pas la compta à l’époque et ne faisait pas vraiment la gestion des membres. Dolibarr est plutôt axé entreprise, à la base, c’est plus tard qu’ils sont arrivés sur l’association.
J’ai commencé à faire ce petit logiciel en me disant « on va faire la gestion des membres, après on va ajouter la gestion du stock de vélos, après on va ajouter un peu de comptabilité, après on va ajouter un wiki, puis on va ajouter un site web. » Et voilà, on se retrouve avec pas mal de trucs.
Je continue peut-être un peu l’histoire, si vous voulez.
Laurent Costy : Oui, vas-y, je t’en prie. C’est toujours important d’expliquer comment chemine un logiciel libre et, ce qui est toujours intéressant, c’est de voir aussi la durée quand ça réussit à rester dans le temps, parce que ce n’est pas simple.
BohwaZ : Au début, pas mal d’associations étaient intéressées, donc, au bout de deux ans à peu près, quelques centaines d’associations l’utilisaient. C’est un moment où je me suis retrouvé au chômage, je me suis dit que j’allais essayer d’en faire une activité. Ça n’a pas particulièrement fonctionné, notamment parce qu’il n’y avait pas assez d’associations pour que ça marche en mode SaaS, Software as a Service, quand on va utiliser un logiciel hébergé sur un serveur tiers sans rien avoir à installer.
Laurent Costy : Ce qui est quelque chose d’extrêmement intéressant pour les petites et moyennes associations qui n’ont souvent pas de compétences en informatique.
BohwaZ : Pour les associations qui n’ont pas de compétences techniques, c’est parfait. Le problème, c’est qu’à l’époque il n’y en avait pas assez, donc les seules possibilités de financement auraient été d’être financé en travaillant sur des projets spécifiques à certaines associations. Par exemple, une association de jardins ouvriers ou familiaux qui a besoin de gérer les mètres cubes d’eau, ce genre de truc. Sauf que ces associations n’ont pas beaucoup d’argent et demandent des projets extrêmement fins, extrêmement complexes, donc ça prend beaucoup de temps et ce n’est pas rentable, on ne peut pas en vivre.
Laurent Costy : Tu as a testé ça et, puis, finalement…
BohwaZ : Ça n’a pas fonctionné, donc, à ce moment-là je suis parti faire autre chose. J’ai laissé le SaaS disponible en me disant « vu que ça ne coûte pas grand-chose en hébergement, ça peut servir à des associations, donc je le laisse ouvert. » Finalement, au fil des années, pas mal d’associations se sont mises à l’utiliser. J’ai quand même continué à le développer un petit peu, comme ça, pour nos besoins à l’atelier vélo. Après, en 2019, il a commencé à y avoir pas mal d’associations. En 2020, je me suis retrouvé au chômage et je me suis dit « il y a peut-être quelque chose à faire cette fois-ci. »
Laurent Costy : Quand tu dis pas mal d’associations, en 2019 ?
BohwaZ : Quelques milliers, peut-être 2000/3000 à ce moment-là.
Laurent Costy : Quand même ! Ça commence à prendre de l’ampleur.
Margaux : Je propose de prendre la suite, j’apprends aussi plein de choses en t’écoutant.
En 2021, du coup, une première prestation a pu être rémunérée pour rédiger de la documentation. Après, il y a eu le changement de nom, dont on a parlé, en 2022. BohwaZ se rémunère en 2022, pour la première fois, avec le projet. Comme je disais tout à l’heure, à l’été 2023 j’intègre l’équipe, Pauline est encore active sur de la communication et il y a l’envie de se réunir autour d’un projet commun, d’en faire quelque chose d’autre. Le logiciel était déjà hébergé par une association de soutien au logiciel libre qui s’appelait Kidideux. Paheko prenant énormément d’ampleur et de place, il y avait cette envie de le sortir de Kidideux et de créer une association en propre. L’association Paheko est née fin 2023 et l’année 2024 a été la première année de cette association avec trois personnes dans l’équipe. Voilà sur l’historique, en tout cas du logiciel.
Laurent Costy : Très bien, mais si on parle de 2000/3000 associations, ça doit faire quand même un trafic de mails, de nécessité de réponses. On imagine tout ça.
Margaux : C’est assez intense. Plus de 8000 associations l’utilisent aujourd’hui.
BohwaZ : Oui, c’est difficile d’avoir un chiffre exact parce que, sur notre serveur, nous sommes 6500 associations hébergées. Il y en a maintenant un millier et quelque chez Framasoft avec Framaspace. Il y en a plusieurs centaines ou milliers ailleurs, en auto-hébergement, sachant qu’il y a de 150 à 300 nouvelles installations de Paheko par mois en auto-hébergement, mais ce n’est pas un chiffre très précis.
Pauline : On n’a peut-être pas précisé que l’association Paheko a pour objet de développer le logiciel Paheko, mais aussi d’en proposer un hébergement sur paheko.cloud. Il est aussi possible d’installer le logiciel sur son ordinateur ou de l’utiliser en ligne chez un autre hébergeur. On a notamment beaucoup de membres du collectif CHATONS qui hébergent du Paheko. Et Framasoft, avec son offre pour les associations, Framaspace, a intégré une composante de Paheko.
Laurent Costy : C’est donc effectivement clé en mains, pour, encore une fois, des associations qui n’ont pas de compétences, c’est quand même extrêmement précieux de trouver ce type de solution-là. Cette solution, on va y venir, on va décliner toutes les fonctionnalités qu’elle offre et en quoi ça répond, justement, aux besoins des associations, des petites structures.
Pauline : La réponse la plus complète c’est de dire que ce Paheko centralise tous les besoins qu’une association puisse avoir.
Déjà, en premier lieu la comptabilité qui reste vraiment accessible aux néophytes, mais qui reste néanmoins complète. On peut retrouver la comptabilité analytique, faire plusieurs exercices, mettre des fichiers aux écritures.
On a aussi la gestion des membres. Le suivi des cotisations et activités, les rappels de cotisations.
Un système d’envoi de mails aux membres, messages collectifs ou individuels.
Gestion des documents de l’association qui fonctionne comme un nuage, comme un cloud.
Également la possibilité de générer son petit site web, qui reste assez simple et aussi très simple d’utilisation.
On a aussi tout un panel d’extensions : on peut générer des cartes de membres ; on a un système de réservation de créneaux qui peut être aussi relié au site web.
On peut aussi, depuis le site web, afficher les horaires d’ouverture, les jours de fermeture, ça se modifie depuis le logiciel.
On peut générer des reçus, des reçus fiscaux.
Il y a le système de notes de frais, donc des bénévoles de l’association ou les membres peuvent remplir eux-mêmes leurs notes de frais.
La saisie, le suivi et la valorisation du temps bénévole ; c’est super important pour les associations, maintenant, de valoriser le temps bénévole.
On a un module de gestion de stock de vélos.
Une caisse informatique, avec aussi une gestion du stock, qui ne prend pas en compte la TVA, il faut le savoir.
Il est possible aussi, peut-être que BohwaZ pourra compléter, de coder ses propres extensions, ses propres modules pour enrichir tout ça.
Laurent Costy : Ça fait quand même une belle quantité de fonctionnalités. Est-ce qu’il y a des retours d’associations qui vous disent : il manque quand même ça ? Qu’est-ce qui manquerait le plus à Paheko ? J’imagine qu’il y a des questions qui vous reviennent.
Pauline : On peut donner un exemple : factures et devis qui revient souvent, mais c’est en cours.
BohwaZ : Factures et devis, c’est compliqué parce que le terrain législatif est très mouvant en ce moment, la cible est mouvante.
Margaux : Effectivement, ce que tu disais tout à l’heure, ça fait un paquet d’utilisateurs, ça fait une communauté de gens et aussi de contributeurs qui se sont agrégés au fil des années, notamment à travers une liste d’entraide qu’on anime. Il y a énormément d’utilisateurs chevronnés, qui, pour beaucoup, maîtrisent le logiciel bien mieux que moi, par exemple, qui fais du support. Ce que je trouve assez génial c’est qu’il y a aussi beaucoup de demandes de fonctionnalités, de petites choses, et il y a une réactivité très forte pour répondre à ces nouvelles demandes. Parfois c’est très spécifique et, effectivement, on va dire « ce n’est pas prioritaire. » Il y a quand même une logique dans le développement, par BohwaZ, qui va évidemment prioriser les choses qui vont répondre à un besoin le plus partagé possible, on va dire. Après, il y a des petites choses qui peuvent être ajoutées de manière assez rapide. Je pense qu’une des grosses forces du logiciel, c’est son développeur très réactif derrière.
Laurent Costy : J’ai peut-être deux questions. Quand on arrive sur Paheko la première fois, qu’il est installé pour l’association, finalement, est-ce qu’on peut ne pas afficher certaines fonctionnalités pour ne pas perdre les bénévoles, qui sont vraiment les moins à l’aise ?, parce que cela aussi me semble important, j’imagine que c’est pensé. Et puis, pour comparer avec d’autres besoins que j’avais pu constater, c’est peut-être une messagerie instantanée, n’est-ce pas quelque chose qu’on vous demande ? Ils se regardent pour savoir qui répond, c’est pour cela que vous avez un silence. Pauline.
Pauline : Je peux parler pour les fonctionnalités. Déjà, on peut classer les membres en diverses catégories et leur attribuer, ou non, des droits spécifiques selon qui ils sont pour Paheko, pas pour l’association. On peut ainsi limiter, ou pas, les accès à certaines fonctionnalités, ce qui fait que si on se débrouille bien sur la répartition des membres et des catégories, on peut se retrouver avec assez d’accès pour telle ou telle personne sans qu’il y ait de problème d’interférence ou de collaboration qui seraient, je ne sais pas comment la qualifier, pirate, intempestive.
BohwaZ : On peut effectivement, en utilisant ce mécanisme-là, désactiver des parties du logiciel qu’on n’utilise pas. On peut, par exemple, n’utiliser que la compta et désactiver tout le reste, c’est possible.
Margaux : Pour avoir vu des utilisateurs un peu perdus en voyant Paheko, ça me donne envie de dire quelque chose, parce que ça fait beaucoup de choses. Je crois qu’un des principes du Libre c’est qu’on est libre d’utiliser ce qu’on veut dans le logiciel. On peut donc utiliser la gestion des membres sans utiliser tout le reste. On a cité toutes les fonctionnalités, mais il y a quand même cinq grosses parties - la gestion des membres, la compta, les docs, le site web - et c’est ce qui va apparaître en permanence. Les extensions sont aussi activables ou désactivables pour faire en sorte, justement, que ce ne soit pas trop chargé. Il y a un vrai travail d’UX, Expérience Utilisateur, pour vraiment avoir quelque chose de fluide, qui permette aux néophytes de ne pas prendre peur en voyant ce truc-là.
Laurent Costy : Ça me semble extrêmement important pour des gens qui sont parfois très éloignés de ces questions informatiques. C’est bien. Ça veut dire que, fondamentalement, avec Paheko, on peut quand même arriver sur quelque chose d’assez épuré, d’assez simple, en première approche.
Pauline : Il y a parfois des demandes de fonctionnalités auxquelles BohwaZ répond très simplement « ça va nous transformer le logiciel en usine à gaz, alors qu’on veut quelque chose de léger, de simple, d’accessible. » Je ne sais pas comment expliquer ça, en tout cas c’est une ligne directrice dans les choix qui sont faits.
Laurent Costy : Du coup, par rapport à ces décisions-là, c’est à la fois, évidemment, BohwaZ qui est assez central dans la décision pour dire, par exemple, « cela représente un temps de développement bien trop colossal, donc c’est hors de question. » J’imagine que ça peut aller très vite en termes de décision. Mais s’il y a une décision à prendre et on ne sait pas trop si c’est bon ou si c’est mauvais vous vous concertez à trois, vous faites un retour avec les utilisateurs ? Comment marche, finalement, l’évolution de Paheko et les priorités qui sont données au développement ?
BohwaZ : En fait, on est sur une logique très centrée sur l’utilisateur. Pour moi, le plus important, c’est vraiment l’utilisateur, donc je note tous les retours qu’on a. Peut-être que je ne vois pas forcément l’intérêt du retour qu’une association fait aujourd’hui, mais, peut-être qu’au fur et à mesure des mois, des années, d’autres associations vont faire des retours similaires, qui vont me permettre de mieux cibler le besoin et de me dire « OK, là, j’ai bien compris le truc, je vois comment on peut y répondre. » Après, si ce n’est pas répété, c’est peut-être que le besoin n’était celui que d’une association et ce n’était pas forcément pertinent de passer du temps dessus.
On est un logiciel libre où il y a effectivement un seul développeur, par contre, il y a énormément de contributeurs au niveau des retours. C’est vraiment extrêmement précieux, c’est ce qui fait avancer le logiciel et c’est ce qui permet d’être au plus proche des besoins des associations. Il y a aussi, effectivement, toujours un démarquage à faire entre ce qui est nécessaire et ce qu’il faut qu’on intègre, tout en essayant de rester simple et accessible aux débutants. Le but, c’est que le logiciel soit maîtrisé en quelques minutes par un bénévole dans une association.
Pauline : Il faut savoir que nous aussi nous utilisons Paheko pour nos associations personnelles, en dehors de Paheko, et on l’utilise dans notre équipe. Quand on travaille dessus, on a toujours le nez dessus et si on voit qu’il y a des choses qui ne conviennent pas ou qui peuvent être améliorées, on fait remonter tout de suite au développeur et il nous apporte une réponse, ou pas, selon ce qu’on a remarqué.
Margaux : Peut-être pour compléter, Pauline et moi, effectivement, n’avons aucune compétence en développement, donc, c’est vrai que là-dessus on va se reposer sur BohwaZ. Néanmoins, il y a une un quatrième membre de l’équipe qu’on a pas cité, qui nous a rejoint cette année, qui avait déjà commencé à contribuer l’année dernière, Jean-Christophe, qu’on rémunère aujourd’hui sur des aspects plus techniques. Je ne sais pas ce qui a motivé exactement l’appel à Jean-Christophe, mais c’est chouette aussi de se dire que d’autres développeurs viennent mettre le nez là-dedans.
Laurent Costy : Merci. Du coup, par rapport à la question de la messagerie instantanée, c’est quelque chose qui remonte régulièrement et j’imagine que ce n’est pas quelque chose auquel vous répondez. Vous renvoyer vers d’autres Chatons. Dans le chat, on me demande d’expliquer ce que sont les Chatons, vous en profiterez à ce moment-là pour l’expliquer aussi.
BohwaZ : Je laisserai Margaux répondre sur les Chatons parce que c’est l’experte. Sur la messagerie instantanée, en fait, j’ai fait un prototype de type Slack, Mattermost pour répondre un peu aux besoins. J’ai eu un seul retour à ce jour, j’estime donc qu’il n’y pas trop d’intérêt pour ce sujet, donc, pour l’instant, c’est en pause. Un prototype est disponible si des gens sont intéressés pour tester. Il y a déjà plein de solutions de messagerie instantanée.
Laurent Costy : C’est ça. En fait, la solution c’est de renvoyer vers les autres solutions libres qui existent.
BohwaZ : Oui, pour l’instant.
Pauline : Paheko, ne sait pas tout faire non plus.
Laurent Costy : C’est pour cela que je pose la question.
Margaux : Si on parle des Chatons, dans la foulée, c’est en plein dans la logique de ce qu’on fait. C’est la volonté qu’un maximum de gens le fassent. Paheko est déjà hébergé chez d’autres hébergeurs, certains membres du collectif CHATONS mais pas que, et c’est quelque chose qu’on a envie d’encourager. Donc, on a aussi mis du temps, en 2024, pour essayer de mieux référencer les hébergeurs, essayer de les valoriser, essayer de leur donner des outils, essayer de les aider à mieux mettre en valeur ce service, voir comment on peut peut-être répondre à des besoins spécifiques qu’ils ont.
Laurent Costy : On peut décliner l’acronyme CHATONS pour les gens.
Margaux : C’est le Collectif des Hébergeurs Alternatifs Transparents Ouverts Neutres et Solidaires. Je ne sais jamais dans quel sens les mettre. On aime bien les acronymes et, surtout, ça a permis de décliner tout un graphisme assez chouette. C’est un collectif qui a été créé par Framasoft il y a maintenant moult années et qui réunit pas mal d’hébergeurs alternatifs qui proposent des services numériques libres, avec une certaine vision éthique et solidaire sur la façon dont on devrait faire les choses dans ce secteur, on va dire. Ce sont beaucoup de petites associations, près de 100 membres, je crois, aujourd’hui.
Du coup, assez naturellement, Paheko a voulu rejoindre le collectif CHATONS et ça a donné lieu à un débat que j’ai trouvé vraiment très intéressant. À cette époque je n’étais plus très investie dans le collectif et ce débat m’a fait remettre le nez dedans, que j’ai résumé autour du concept de pureté militante. Je présente des excuses par avance si je heurte des sensibilités, mais il y avait un peu ce truc de Paheko n’est pas tout blanc : on utilise des logiciels propriétaires pour fonctionner aujourd’hui, notamment, pour l’envoi de mails, on passe par un service fourni par Amazon. On en a parlé au déjeuner, c’est un truc qu’on essaye de retravailler, notamment par rapport au contexte politique qu’on connaît aujourd’hui. C’était déjà quelque chose dont on voulait sortir, donc on s’implique aujourd’hui dans un groupe de travail au sein du collectif CHATONS pour trouver une alternative libre pour l’envoi de mails en masse. En fait, on a un tel volume de mails à envoyer qu’aucun service libre, aujourd’hui, permet de le faire correctement.
Laurent Costy : Ce sont combien de mails à titre indicatif ?
BohwaZ : De l’ordre de 600 à 800 000 mails par mois, je crois.
Laurent Costy : Ce n’est pas ce qu’on fait tout seul, sur son ordinateur, chaque jour !
Margaux : Ça en fait pas mal et, comme on a envie de fournir un service de qualité, efficace qui marche, un compromis a été fait parce que du temps n’était pas disponible pour fournir un autre service. Pardon, je me perds un peu. Pour revenir aux sujet CHATONS, dans la charte du collectif, le premier point, le plus important, c’est que les acteurs vont proposer uniquement des services libres et faire du 100 % Libre, ce qui n’est donc pas notre cas. On utilise aussi un logiciel de génération de PDF, qui s’appelle Prince, qui n’est pas un logiciel libre, mais c’est un projet qu’on apprécie et qu’on soutient par ailleurs. Ces deux points posaient problème. Du coup, notre première candidature a été rejetée et ça a donné lieu à un débat vraiment épique sur le forum des Chatons.
Laurent Costy : Ça a bien choqué.
Margaux : Il y a eu des propos assez violents. J’ai pris part à ce débat de manière aussi assez intense, avec ce truc qu’en fait, on ne va peut-être pas s’en sortir si on a besoin d’être 100 % tout le temps sur tout, tout bien faire.
Laurent Costy : Ou tout de suite !
Margaux : Par exemple, tout à l’heure on a encore parlé de la question du matériel qui fait aussi débat. On a des choses dans nos ordinateurs, moi je ne maîtrise pas complètement, mais des trucs de BIOS, qui ne sont pas libres, en tout cas c’est difficile de faire du 100 % Libre ! Donc essayer de mettre un peu d’eau dans son vin ! Bon, je prêche pour ma paroisse, je faisais partie des gens qui voulaient apporter un peu de nuances là-dedans et se dire qu’on pouvait faire des compromis, parce que l’idée c’est d’embarquer un maximum de gens dans cette aventure, plutôt que de se dire « on va rester tout seul dans son coin et faire un truc qui n’est pas accessible à la plupart des gens. »
Nous avons renouvelé notre candidature en 2024.
J’ai oublié une étape : ce débat a donné lieu à la révision de la charte. Une révision qui disait : « On autorise certaines exceptions, notamment pour des usages qui sont compliqués à faire en 100 % Libre, donc l’envoi de mails quand cela dépasse un certain volume. » Ce qui me faisait beaucoup rire, c’est que Framasoft, le fondateur du collectif CHATONS, typiquement, n’était plus en conformité avec la charte du collectif. Il y avait donc quelque chose d’un peu étrange à se dire que, du coup, on excluait ce fondateur.
Bref, la charte a été un peu assouplie et, en 2024, on a refait une candidature. Je pense que ce qui a vraiment lever les freins, c’est la rigueur et l’exigence du développement qu’il y a, l’implication de BohwaZ dans le milieu du Libre et la volonté, vraiment l’énergie et le temps mis sur le fait de trouver des alternatives, essayer d’en développer. Donc, aujourd’hui, il y a un groupe de travail, techniquement je n’y comprends rien, mais l’idée c’est de faire du mail libre.
Laurent Costy : Sachant que la question du mail devient de plus en plus compliquée, j’imagine, avec toutes les sécurités qui sont mises en place pour lutter contre le spam, pour lutter contre les cyberattaques, etc.
BohwaZ : De mon expérience, ce n’est pas si compliqué que ça à une échelle individuelle ou de petites organisations, c’est plus à notre échelle où, non seulement, il faut que ça marche, mais il faut que ça marche bien, puisque ce qu’on essaye de faire, c’est que les associations, au lieu d’aller utiliser du MailChimp, du Brevo et autres entreprises qui sont spécialisées dans l’envoi de marketing agressif, on essaye de les faire passer par nous pour qu’elles conservent leurs données en interne ou qu’elles s’auto-hébergent, donc que l’outil soit disponible dans Paheko. Du coup, à notre niveau association Paheko, gérer ce volume de mails tout seuls, c’est juste pas possible pour l’instant, mais on y travaille.
Laurent Costy : Je l’ai expliqué sur l’aspect technique pour envoyer des mails en masse. C’est vrai qu’en fait, après, les robots regardent le nombre de mails envoyés, la fréquence, etc. Tous ces critères sont pris en compte. Donc, quand on a une quantité colossale, très vite, si l’envoi de mails est trop fréquent, on peut être classé en spam. Du coup, après, il faut se faire déclasser de spam, il faut appeler les serveurs qui classent ça en spam. Ça peut devenir très vite un enfer.
BohwaZ : Ça peut devenir compliqué, surtout pour nous qui hébergeons beaucoup d’associations. Il peut y avoir une association qui a 2000 membres, qui nous rejoint, dont le fichier n’a pas été nettoyé, donc, sur les 2000 membres, il y en a peut-être 500 dont les adresses n’existent pas ou plus. Du coup, elle va envoyer tout d’un coup 2000 messages et un quart de ces messages va être rejeté. Et, tout d’un coup, ça va pourrir la réputation et ça va bloquer les mails de toutes les autres associations qu’on héberge.
Laurent Costy : Il faut dire aux gens qui nous écoutent que les structures qui envoient des mails ont des réputations, que la note varie en fonction de ce que tu viens de dire.
BohwaZ : En fonction de la qualité des envois, donc du nombre de destinataires valides et invalides.
Laurent Costy : C’est en ça que je disais que c’est un peu compliqué. Tous ces paramètres-là sont à prendre en compte et qui font que, effectivement, on a du mal.
BohwaZ : C’est ce sur quoi on essaye de travailler en ce moment avec les Chatons pour mettre en commun un peu nos ressources et améliorer notre score de délivrabilité, comme on dit.
Laurent Costy : Bravo. Merci.
Je vais repasser la parole à Fred pour la transition.
Frédéric Couchet : Nous allons faire une petite pause musicale. Nous allons écouter Trébor par Ciboulette Cie. On se retrouve dans deux minutes trente. Belle journée à l’écoute de Cause Commune, la voix des possibles.
Pause musicale : Trébor par Ciboulette Cie.
Voix off : Cause Commune, 93.1.
Frédéric Couchet : Nous venons d’écouter Trébor par Ciboulette Cie, disponible sous licence libre Creative Commons Attribution, CC By.
[Jingle]
Frédéric Couchet : Nous allons poursuivre par le sujet principal, toujours, qui porte sur Paheko, un logiciel de gestion associative, préparé et animé par Laurent Costy, avec nos invités Margaux, Pauline et BohwaZ.
Laurent Costy : Merci.
Dans la première partie, on a parlé de toute l’histoire de Paheko, comment Paheko est né et j’aurais souhaité qu’on aborde la question du modèle économique, qui est très particulier, je trouve, en tout cas je connais peu de structures qui fonctionnent de cette manière-là. Vous allez donc nous raconter ça et je crois que c’est Margaux qui voulait commencer.
Margaux : Oui, c’est un peu un petit miracle, cette association, je ne m’explique pas tout.
Aujourd’hui, l’association Paheko fonctionne exclusivement sur les dons des utilisateurs, des associations qui utilisent le logiciel. Paheko est accessible à prix libre à partir de cinq euros par an. Nous recommandons un montant de 0,4 % des recettes annuelles, soit 40 euros pour une association qui a 10 000 euros de recettes, ce qui est moins cher que les solutions commerciales qui existent. Pour tester, on peut se créer un compte gratuit très facilement avec seulement une restriction importante, c’est qu’on ne peut pas envoyer de messages pour les raisons qu’on a évoquées tout à l’heure et on ne peut créer qu’un exercice comptable, mais pas les trois premiers mois. Les trois premiers mois, on peut tester le logiciel à fond sur la compta et, après, on débloque toutes les fonctionnalités.
En 2023, on a reçu 80 000 euros de dons, un sacré paquet d’argent et, en 2024, c’est quasi 30 000 euros de plus. On est donc à 108 000 euros de recettes cette année face à 73 000 euros de dépenses. Nos charges, ce sont les serveurs, les logiciels, les rémunérations surtout, et des déplacements, par exemple quand on vient ici pour se rencontrer. Il y a aussi les dons qu’on reverse à d’autres associations puisqu’on soutient tout l’écosystème libriste parce qu’on a envie de reconnaître, de valoriser le travail qui est fait par d’autres personnes et qui nous sert aujourd’hui. Pauline, par exemple, fait ses vidéos et ses illustrations sur des logiciels libres comme GIMP. Typiquement, on va reverser une partie de nos dons à ces projets en fin d’année.
Laurent Costy : Vous reversez quand même de l’ordre de 10 % de ce que vous touchez, c’est quand même énorme, c’est notable.
Margaux : En 2024, c’était 10 000 euros. Tout le modèle économique est basé là-dessus, du coup, ça semble assez logique et naturel. En 2025, on table également sur une augmentation, donc on augmentera aussi ce qu’on va reverser.
Après, on peut parler du gros poste de dépenses de l’association qui est la rémunération de l’équipe.
Laurent Costy : Qui reste faible, vous allez nous parlez un peu des salaires. En tout cas, encore une fois, il y a peu d’associations qui fonctionnent sur ce mode-là. Racontez-nous ! Pour connaître un peu les associations, je trouve que c’est particulier.
BohwaZ : On est une association loi 1901, à but non lucratif, avec des coprésident/présidentes qui sont aussi rémunérés par l’association, dans le cadre de la tolérance fiscale en France, qui est des trois quarts du SMIC brut. C’est-à-dire que dans une association, à partir du moment où vos statuts le prévoient, il faut que ce soit prévu d’avance, vous pouvez rémunérer vos dirigeants jusqu’à trois quarts du SMIC brut.
En fait, ça permet de simplifier pas mal de choses dans une petite association comme la nôtre, notamment au niveau du statut juridique, du statut fiscal, quand on reste dans cette limite-là. Ça veut dire que notre rémunération est un peu limitée aussi, mais vu qu’on est à temps partiel, à peu près à 13 heures par semaine, du coup c’est un choix, on a aussi d’autres activités à côté, associatives, militantes, on a aussi envie d’avoir du temps pour faire ça en plus et ne pas travailler 35 heures par semaine.
Nous sommes trois coprésident, coprésidentes, avec des statuts de rémunération différents, puisque Margaux est salariée par le GEA, Pauline en parlera après. Moi, je suis rémunéré en droits d’auteur avec un statut d’artiste-auteur et Pauline est auto-entrepreneur, maintenant on dit micro-entrepreneur.
Je voulais dire un truc qui n’est peut-être pas très connu : en tant qu’auteur de logiciel, on peut être rémunéré sous le statut d’artiste-auteur, un peu comme un auteur de romans, de fictions, un auteur graphiste. Il y a juste quelques conditions à respecter : il faut que le logiciel soit suffisamment original, qu’il ne soit pas créé dans le cadre d’un contrat de travail, donc dans une entreprise, que ce ne soit pas une commande. Ici c’est le cas, ce n’est pas une commande, c’est une création, à la base, pour mes besoins. Il faut aussi que ce soit le résultat d’un travail intellectuel et personnel et pas l’adaptation d’un logiciel existant. Donc, si on fait un port d’un jeu vidéo existant, ce n’est pas assez original. Du coup, vu que là il y a une démarche très particulière sur le logiciel, ça correspond bien, donc je colle au statut. Cela permet d’entrer dans ce statut-là qui est très légèrement plus avantageux socialement que le statut d’auto-entrepreneur, mais pas non plus des masses, il ne faut pas rêver, il n’y a pas de miracle !
Laurent Costy : Donc des statuts extrêmement différents au sein de l’association. C’est étonnant.
Tu voulais peut-être nous parler du GEA, du groupement d’employeurs. C’est ça ?
Pauline : Oui, c’est ça. GEA signifie groupement d’employeurs/employeuses associatifs. On a fait ce choix pour offrir à Margaux le statut de salarié, qui est précieux. C’est un sujet dont on a bien discuté en amont entre nous, parce que déjà, premièrement, on n’a pas forcément les billes nous-mêmes, ni les billes, ni le temps de s’intéresser au statut de salarié, comment se passe le salariat, comment on fait pour bien le respecter. Pour toutes ces raisons et aussi la charge administrative qui s’ensuit, on a décidé de passer par un GEA. En fait, concrètement, c’est le GEA qui salarie Margaux et Paheko paye la prestation au GEA. C’est un choix pratique, c’est un choix aussi un petit peu éthique, on va dire, pour protéger Margaux, et c’est aussi un choix financier, parce que ça a quand même un petit coût, mais ça vaut le coup, en tout cas pour nous.
Laurent Costy : Vous avez quand même des vies très sobres. J’imagine que vous n’avez pas pris de crédit pour acheter un SUV. Rassurez-moi !
Pauline : C’est vrai que c’est quand même un choix de vie quotidien. Comme BohwaZ l’a dit, on a aussi nos activités à côté, qui nous tiennent à cœur, nos engagements, qu’ils soient associatifs ou corrélés à la façon dont on vit, tout simplement. Jusque-là, ça suffit.
BohwaZ : Si, demain, le gouvernement décide de passer cette tolérance de trois quarts du SMIC à un SMIC, on ne sera pas contre non plus ! Ça simplifie quand même pas mal de choses. Souvent, quand vous avez une association avec des salariés, vos salariés ne peuvent pas être au conseil d’administration. S’ils prennent trop de décisions de leur côté, sans en référer au bureau, vous risquez qu’ils soient requalifiés en dirigeants de fait, donc de perdre votre statut d’association à but non lucratif et d’être soumis aux impôts commerciaux, etc. C’est donc beaucoup plus simple de se dire « OK, on va rémunérer, on reste dans cette limite-là, comme ça, au moins, on n’a pas de questions à se poser sur le rôle du salarié par rapport au rôle du dirigeant. » En tout cas, c’est simple, pour une petite association, c’est bien. Pour une grosse association, peut-être que je ne le recommanderais pas forcément, mais ça dépend des cas.
Laurent Costy : Très bien. C’est vrai que j’ai peu connaissance d’autres structures qui fonctionneraient de cette manière-là. C’est d’autant plus remarquable et intéressant à regarder. J’espère que ça durera le plus longtemps possible. Après, effectivement, vous serez peut-être amenés à vous questionner sur le modèle quand ça continuera à grandir et que vous serez dix au sein de la structure. Je suis curieux, je suis extrêmement intéressé de voir comment ça peut évoluer.
Je suis une association, je suis en train d’écouter l’émission, comment je fais concrètement pour découvrir, utiliser Paheko ?
Pauline : Dans un premier temps, l’idéal ce serait de se rendre sur notre site internet, https://paheko.cloud/.
Laurent Costy : On le mettra sur la page de l’émission, bien sûr.
Pauline : De prendre le temps de découvrir les fonctionnalités qui sont présentées sur le site, mais surtout d’essayer gratuitement le logiciel, il y a une petite rubrique « Essai » qui est accessible directement. Comme disait Margaux, avec l’essai, on a accès à toutes les fonctionnalités du logiciel.
Depuis quelque temps, si vous préférez le format vidéo, il y a des petites vidéos de présentation du logiciel qui vous permettent vraiment d’entrer, de vous laisser guider dans le logiciel sans rien avoir à toucher.
Depuis très peu de temps, on organise aussi des webinaires qui sont rediffusés et qui sont disponibles sur PeerTube, sur la chaîne Paheko, ou depuis notre site internet.
Laurent Costy : Très bien. Vous avez fait le choix de vidéos et vous avez aussi des écrits un peu plus traditionnels ? Ou vous avez les deux ?
Pauline : Oui. Au départ, il y avait vraiment de la documentation écrite, l’aide qui est disponible sur le site, qui a été rédigée, au départ, par Ysabeau, je ne sais plus si on l’a mentionnée, qui a été reprise aussi ; BohwaZ a fait des pages, Margaux en a fait aussi, moi je travaille aussi dessus. C’est vrai que pour apporter un petit plus, un côté un peu plus illustratif ou auditif, un peu plus dynamique, il y a aussi des tutoriels vidéos, mais toutes les fonctionnalités, tous les détails ne trouvent pas leur équivalent en format tutoriel, c’est un petit apport qui tend à se développer. Le but, ce n’est pas vraiment de remplacer la documentation écrite par des vidéos, c’est juste apporter un petit plus ou une première entrée en matière un peu plus dynamique, un peu plus accessible.
Laurent Costy : Avez-vous des retours par rapport à ça ? Des gens qui vous disent que les vidéos c’est quand même mieux. Sont-elles très consultées ?
Margaux : Je me permets parce que Pauline a peut-être moins accès aux retours des utilisateurs, mais oui, de beaucoup de gens. Je me souviens notamment de gens qui parlent de la passation, beaucoup de trésoriers, par exemple, qui disent : « La vidéo était vraiment super, la présentation de l’interface. J’ai montré ça au nouveau trésorier et puis on a fait un petit tour du logiciel. » Ça permet d’avoir un format différent de l’écrit. On a une documentation écrite très complète, mais avoir des vidéos en plus, comme disait Pauline, ça permet d’améliorer encore l’accessibilité du logiciel.
Laurent Costy : La documentation écrite s’est faite au fil du temps et puis, à un moment donné, il y a eu aussi besoin de passer à un niveau qualitatif supérieur. C’est pour cela que vous aviez sollicité des gens pour compléter. C’est ça ?
BohwaZ : Pour moi, en fait, c’était vraiment le plus gros manque. À partir du moment où on a eu un petit peu de sous en banque, c’était vraiment le truc sur lequel je voulais investir, parce qu’il y avait vraiment zéro documentation écrite. Donc, à partir de 2020, Ysabeau a fait un sacré boulot pour commencer à défricher un peu tout ça, elle a rédigé la documentation ; après, ça a beaucoup changé. Pour moi, c’est vraiment le but et je le vois quand on regarde les utilisateurs utiliser le logiciel. Souvent, dès qu’il y a un concept qu’ils ne vont pas forcément comprendre, ils vont tout de suite cliquer sur le bouton « Aide » pour aller lire la documentation qu’ils vont parcourir d’un œil distrait jusqu’à trouver l’information qu’ils cherchent et pouvoir l’utiliser. C’est donc très important d’avoir une bonne documentation dans un logiciel.
Margaux : On n’a pas parlé de la documentation pour les développeurs. En bon libriste, je pense, BohwaZ a fait un travail de documentation technique, je ne sais pas s’il l’a commencé dès le début, qui est énorme aussi.
Laurent Costy : Par exemple, pour installer soi-même sur son serveur ?
Margaux : Pour installer, pour comprendre comment greffer des trucs en plus sur sa propre installation. Je n’y comprends pas grand-chose, mais il y a un wiki qui est pléthorique.
BohwaZ : Principalement, à l’origine, le wiki ce sont des contributeurs externes qui vont essayer d’installer Paheko chez leur hébergeur et faire un retour là-dessus en disant « j’ai fait comme ça, ça marche. Je vous écris quelques lignes pour vous dire comment faire chez vous. » Sinon, la documentation technique est encore très incomplète, à mon avis. En général, j’essaye d’écrire à la fois le code et la documentation en pensant à moi dans cinq ans, à moi dans dix ans, je ne me souviendrai plus du tout, probablement, du pourquoi j’ai fait ça comme ça. Il faut penser à soi, il faut penser aussi peut-être à quelqu’un d’autre qui reprendrait le logiciel ou à quelqu’un qui veut comprendre pourquoi c’est fait comme ça. C’est un peu la logique : travailler pour soi, pour son soi futur.
Laurent Costy : D’accord. Du coup, la documentation est exclusivement en français ou aussi en anglais ?
Pauline : Non. Pour l’instant elle n’est qu’en français.
Laurent Costy : En français. Ça concerne d’abord une communauté française, des associations françaises.
Pauline : Francophones, parce qu’il y a quand même des associations suisses et belges, même congolaises, d’Afrique francophone qui utilisent le logiciel, et de Nouvelle-Calédonie. C’est vrai qu’on avait évoqué la documentation en anglais, mais il y a aussi une question de compatibilité avec les notions de réglementaires. On peut importer des plans comptables, je crois, de Suisse et de Belgique, si je me souviens bien, d’ailleurs même son propre plan comptable, si vous avez des bidouilles spécifiques à propos de la comptabilité. Mais, pour l’instant, il n’y a pas vocation à faire une documentation en anglais.
Margaux : Il faudrait peut-être d’abord traduire le logiciel.
BohwaZ : Oui, de toute façon le logiciel n’est disponible qu’en français à ce stade. C’est une demande qui revient souvent, mais c’est quand même un gros boulot.
Laurent Costy : Et solliciter la communauté, ça pourrait fonctionner ?
BohwaZ : Pour les traductions, oui, bien sûr, mais avant de pouvoir solliciter les gens pour qu’ils fassent des traductions, il faut que le logiciel soit traduisible. Là, il y a un chapitre technique lourd !
Margaux : Mais un jour !
Laurent Costy : Très bien, merci.
Il y a sans doute des gens techniques qui nous écoutent, éventuellement nous dire quelles sont les technologies qui sont utilisées. Il y en a à qui ça va parler, à d’autres un peu moins.
BohwaZ : Un peu de sel, un peu de poivre, faites revenir dix minutes et c’est prêt !
C’est du PHP, du HTML, du CSS, un petit peu de JavaScript, rien de très exceptionnel. C’est très léger. Les gens de La Contre-Voie m’ont fait un retour, ils m’ont dit « ça tient dans quelques dizaines de mégaoctets sur le serveur, ça ne prend rien du tout. »
Laurent Costy : Il y a bien des gens techniques qui nous écoutent : quel environnement de développement utilisé ? Langages, etc.
BohwaZ : C’est ce que je viens de dire.
Laurent Costy : Peut-être qu’il y a un décalage. Il y a 30 secondes de décalage. La question était prévue, on a donc répondu à la question.
Maintenant, on va vous passer la parole à tour de rôle et vous allez nous dire un petit peu ce que vous aviez envie de partager de manière complémentaire. Il nous reste 12 minutes maximum pour finir à 42. Vous avez chacun, douze divisé par trois, quatre minutes. Pauline.
Pauline : Je voulais repasser la parole à Margaux, parce qu’il y a quelque chose d’important dont on n’a pas parlé, que tu n’as pas évoqué, c’est ta mission exacte de diffusion, comment ça fonctionne.
Margaux : Si au début ! Pauline ne m’écoute pas !
Pour préciser, je travaille 13 heures semaine, avec une fiche de poste. Du coup, pour respecter cette histoire de coprésidente rémunérée, il faut que mes missions qui font l’objet d’une rémunération soient complètement différentes de celles qui m’incombent en tant que coprésidente de l’association. Ça va être le support, donc beaucoup de mails. Pas les aspects techniques, c’est BohwaZ et maintenant Jean-Christophe qui prend pas mal la relève. Mais vraiment sur des questions : « Peut-on utiliser le logiciel pour faire ça, ça, ça ? — Là je suis coincé, je n’arrive pas à changer mon mot de passe », des trucs un peu basiques. Petit à petit, j’apprends et je peux répondre à de plus en plus de questions. J’aime bien aussi l’idée que beaucoup d’utilisateurs sachent mieux répondre que moi à ces questions.
Donc, beaucoup de support, un peu de documentation, mais, là, je suis en train de passer le bébé à Pauline, parce que je n’arrive pas trop à me mobiliser là-dessus. Par contre, je pense que le gros morceau, c’est essayer de faire connaître Paheko qui est une alternative juste incroyable, selon moi, qui a vraiment le mérite d’exister. C’est un plaisir de pouvoir aller en parler aux gens. J’ai commencé à toquer à la porte des réseaux associatifs près de chez moi, dans la région Centre. Quand on parle de Libre par chez moi, les gens me regardent avec des yeux ronds comme des billes, on n’en est pas encore là ! Il y a plein d’initiatives, je ne dis pas que la région Centre n’est pas du tout active en termes de Libre, mais moi je suis dans un petit village, dans une zone avec assez peu de dynamique associative. Quand je vais voir des associations pour leur parler de logiciel libre, les gens ne comprennent pas tout à fait de ce dont je parle, du coup je ne sais pas si c’est la priorité. Ce ne sont pas des obstacles, ce sont des notions intéressantes, je trouve, à intégrer : comment faire pour aller en parler, pas forcément sous le prisme du Libre, plus sur le fait que ça répond à des besoins concrets des associations.
Donc des webinaires depuis septembre pour essayer de présenter un peu le logiciel.
Pauline : Je voulais que tu évoques le fait que nous sommes assez proches des gens. Margaux va vraiment à la rencontre, humainement, des personnes. BohwaZ et Margaux répondent sur la liste d’entraide aux gens quand il y a besoin. Il y a une réelle proximité entre les utilisateurices, les personnes et nous, c’est cela que je voulais réentendre, qu’on souligne.
Margaux : Je pense qu’il y en a quelques-uns qui doivent nous écouter parce qu’on a communiqué un peu là-dessus et c’estvraiment une des raisons qui font que c’est un vrai plaisir de bosser pour ce logiciel. Je sens que c’est un beau produit. Pour parler en termes marketing, il y a vraiment une exigence et une rigueur dans la manière dont c’est développé, pas seulement techniquement. On a parlé du modèle économique, j’ai dit que c’est un petit miracle. Je me suis cassé les dents dans le monde du travail pendant des années, je trouve que ce qui peut s’y passer est d’une violence extrême et, là, je me retrouve dans une association où je discute avec mes deux collègues de combien je vais être payé, combien de temps je peux travailler, qu’est-ce que je peux faire à côté. Il y a eu l’épisode des législatives, l’année dernière, on s’est dit « là on est un peu en panique, qu’est-ce qu’on fait ? ». On s’est donné du temps pour se remettre et voir comment on pouvait s’engager chacun, chacune de son côté. Franchement, ça n’existe pas ! Tu l’as souligné, Laurent, ce modèle-là n’existe nulle par et ça me rend un peu triste, j’ai donc envie d’en parler. C’est pour cela que je voulais dire que je suis salariée.
Laurent Costy : Cette émission tombe bien puisque tu voulais en parler !
Margaux : Oui, donc, merci aussi à la communauté, comme on dit, parce que c’est super chouette d’être en interaction comme ça. Je suis allée me présenter dans un café associatif près de Tours, la semaine dernière, ce qu’ils font c’est super.
BohwaZ : Un truc qu’on a pas dit : notre but, un peu à l’avenir, c’est aussi d’essaimer, d’essayer de créer un écosystème un peu autour de Paheko, que ce soient des associations ou des structures qui proposent des formations aux associations, que ce soient des hébergeurs Chatons, ou pas d’ailleurs, qui proposent du Paheko. Généralement, ne pas rester tout seul dans son coin, mais créer des liens avec les structures locales et que les associations qui utilisent Paheko puissent être mises en lien avec d’autres associations au niveau local. C’est aussi ça, pas mal, le boulot de Margaux.
Et, sur le point de vue du Libre, Paheko est un logiciel libre, mais ce n’est pas forcément ça son premier attrait. Son premier retrait, c’est qu’il a été conçu par et pour les associations, avec vraiment l’objectif que ce soit extrêmement accessible aux débutants et on espère que ça l’est le mieux possible, même s’il y a encore des points d’amélioration.
Le truc que je voulais dire, c’est que j’ai réinventé la roue, puisqu’il y avait d’autres solutions, j’aurais pu repartir d’autre chose, j’aurais pu prendre une solution propriétaire, commerciale, etc. J’ai préféré faire ça parce que je pensais que je pouvais faire mieux, que je pouvais proposer quelque chose de mieux, de plus accessible à nos bénévoles. J’inciterais donc les gens, que ce soit techniquement ou que ce soit humainement, à réinventer la roue, à recréer des trucs même si ça existe déjà.
Laurent Costy : C’est quand même étonnant, comme conseil, de réinventer la roue. On est plutôt dans un monde où on nous dit de surtout ne pas réinventer la roue !
BohwaZ : Oui, mais, ça c’est plus, dans le domaine du logiciel, dans la logique de travail productiviste dans l’économie capitaliste où votre temps est compté, votre temps coûte cher ; votre temps de salarié, votre temps de développement coûte cher, on essaye donc de faire en sorte que vous réutilisiez des choses qui existent déjà pour que vous coûtiez moins cher, pour que le projet soit plus rentable. Ici, on n’est pas dans une logique de rentabilité, on est dans une logique de faire ce qui convient le mieux aux utilisateurs et utilisatrices du logiciel.
Laurent Costy : Le plaisir et l’apprentissage, ça se lit dans vos yeux, dans vos paroles.
BohwaZ : Ce qui m’intéresse dans le développement c’est le plaisir de faire du code, c’est le plaisir d’inventer des choses, d’inventer des solutions même si elles existent déjà. Dans Paheko, tout a été réimplémenté de zéro et c’est ça qui est très intéressant techniquement. Je trouve que c’est chouette de pouvoir prendre le temps de faire ça. Dans une entreprise, ça serait juste impossible, puisque ça ne serait pas rentable.
Laurent Costy : Merci. Pauline, peut-être pour conclure.
Pauline : On a cité, tout au début, les autres solutions de logiciels libres de gestion d’associations comme Galette ou Dolibarr. Juste un petit mot d’encouragement pour les temps à venir, les temps actuels.
Margaux : Qui sont un peu sombres.
Pauline : On ne peut que recommander aux associations de se tourner vers ces solutions, parce qu’elles garantissent les libertés de créer, de s’organiser, mais aussi la liberté de maîtriser ses données.
Margaux : C’est super important !
Laurent Costy : Oui, on s’en rend compte un peu dans le contexte, la pression sur les données qu’on envoie sur les serveurs « amis » [Note de l’intervenant] américains, on sent bien que ça a des impacts sérieux sur nous.
BohwaZ : C’est super important, pour les associations, de maîtriser leurs données et de pas être à la merci d’un service qui peut fermer dès demain. C’est aussi pour ça que, dans Paheko, on peut très facilement exporter toutes ses données, les faire migrer en quelques clics chez un autre hébergeur ou utiliser Paheko sur son ordinateur ou sur son propre serveur. C’est juste un fichier à télécharger sur son ordinateur, qu’on peut réutiliser n’importe où, on est complètement indépendant. Je pense que c’est vraiment un des trucs les plus importants dans Paheko, c’est vraiment la liberté des associations de pouvoir aller où elles veulent.
Laurent Costy : Je n’ai pas pensé à regarder, mais du coup dans YunoHost, un outil qui permet d’installer simplement des serveurs, en tout cas plus simplement qu’habituellement des serveurs, est-ce qu’on peut trouver Paheko ?
BohwaZ : Oui. C’est disponible dans YunoHost grâce à d’autres contributeurices géniaux qui font ça.
Laurent Costy : Du coup, c’est pareil. Finalement, vous faites aussi des connexions avec d’autres outils, je pense à TiBillet, par exemple, pour faire des connecteurs, qui va permettre de transférer des données.
Pauline : On en a parlé tout à l’heure. On rigolait parce qu’on se demandait d’où ça sortait. J’ai entendu parler récemment de ce logiciel. Il y a sans doute des choses et des synergies super chouettes à créer, mais, pour le moment, on ne connaît pas.
BohwaZ : J’ai discuté une fois avec le développeur de TiBillet il m’a dit que des gens étaient effectivement intéressés pour faire des trucs avec Paheko, mais je n’en sais pas plus. J’ai l’impression que tu en sais plus que moi.
Laurent Costy : Il avait contacté Bénévalibre justement pour faire des connexions, parce qu’ils ont aussi cet intérêt. TiBillet, pour faire très court, c’est quelque chose qui va permettre de faire de l’événementiel, du suivi, de la billetterie, du cashless, ne pas avoir de monnaie sur un festival, etc. Effectivement, il y a aussi toute cette question de comptabiliser le bénévolat et, du coup, à un moment donné, la comptabilité aussi. Ce qu’il prônait, ce que vous faites aussi, ce que vous prônez, c’est finalement la capacité à interconnecter des logiciels qui ont des fonctionnalités différentes pour rendre plus puissants les outils. Je mélange peut-être un peu trop mes univers, vous m’en excuserez.
BohwaZ : Après, le premier but de Paheko, c’est aussi que tout soit au même endroit pour l’association, qu’il y ait seul outil à gérer, qu’il n’y ait pas 5000 trucs à gérer. Souvent, dans les associations, on va installer un WordPress, un Rocket.Chat, un machin. Quand le geek s’en va de l’association, l’association se retrouve avec plein d’outils qui sont très difficiles à gérer. Le but, ici, c’est de simplifier, de gagner du temps de gestion associative pour faire, dans l’association, plus de choses qui sont concrètes et qui ne sont pas de la gestion.
Laurent Costy : Parfait, je pense qu’on va en rester là. Je vais repasser la parole à Fred. Je vous remercie tous les trois d’être venus de si loin pour nous parler de Paheko avec passion et au plaisir.
BohwaZ : Merci.
Frédéric Couchet : Merci, Laurent. J’en profite pour signaler, peut-être que tu vas le confirmer, que le 18 mars 2025, le sujet principal sera TiBillet.
Laurent Costy : Oui, tout à fait.
Frédéric Couchet : Vous découvrirez effectivement TiBillet à ce moment-là.
C’était donc Paheko, logiciel de gestion associative, avec Pauline, BohwaZ et Margaux. Vous retrouvez les références sur la page consacrée à l’émission du jour, sur le site libreavous.org/234.
Nous allons faire une pause musicale.
[Virgule musicale]
Frédéric Couchet : Après la pause musicale, nous entendrons la chronique de Vincent Calame, qui a profité de l’heure qui vient de passer pour lire le magazine dont il va nous parler.
En attendant, nous allons écouter, d’ailleurs je crois que c’est un choix musical de Vincent, Andy and Kira 5 par Kira Daly. On se retrouve dans trois minutes trente. Belle journée à l’écoute de Cause Commune, la voix des possibles
Pause musicale : Andy and Kira 5 par Kira Daly.
Voix off : Cause Commune, 93.1.
Frédéric Couchet : Excusez-moi, nous étions en train de préparer la chronique de Vincent qui, pour une fois, n’a rien écrit.
Nous venons d’écouter Andy and Kira 5 par Kira Daly, disponible sous licence libre Creative Commons Attribution, CC By.
[Jingle]
Frédéric Couchet : Nous allons passer au sujet suivant.
[Virgule musicale]
Chronique « Lectures buissonnières » de Vincent Calame - Curseurs
Frédéric Couchet : Nous allons poursuivre avec Vincent Calame, informaticien libriste, bénévole à l’April, qui nous propose une chronique « Lectures buissonnières » ou comment parler du Libre par des chemins détournés en partageant la lecture d’ouvrages divers et variés. Le thème du jour, le magazine belge Curseurs.
Contrairement aux autres chroniques, que tu prépares, que tu rédiges et tu me fais même des relances, là, aujourd’hui, tu vas être en mode un peu plus d’improvisation pour nous présenter ce magazine belge Curseurs.
Vincent Calame : Tout à fait. Il y a une question de flemme, mais aussi parce que j’allais manipuler le journal en direct, je trouvais que c’était compliqué de lire plus de manipuler.
Frédéric Couchet : Je croyais que tu voulais faire la manipulation du journal en direct à la radio, ce qui est très visuel ! Donc, quand tu vas le faire, tu le feras bien fort pour le bruit des pages.
Vincent Calame : Justement. Effectivement, c’est le problème de la radio. Je trouve que ce qui est important, dans la lecture, c’est aussi de toucher, j’aime bien toucher le papier. C’est plutôt visuel, j’aime bien ça. Je vais quand même décrire le journal.
Vous pouvez voir le nom, il s’appelle Curseurs. C’est une revue semestrielle qui a commencé en 2023. Vous pouvez le trouver sur le site web, curseurs.be, curseurs au pluriel, je précise, et c’est fait par l’association qui s’appelle Tactic, tactic.be.
J’ai trois numéros et le numéro quatre vient de sortir.
Le thème principal du premier numéro, il y a toujours un thème principal, c’était « Smartphone, le coût du confort ».
Ensuite, le deuxième était sur l’éducation numérique.
Le troisième, sur le prix de la gratuité.
Et le quatrième, que je n’ai pas encore reçu, sera sur tous les réseaux, toutes les conditions physiques qui font qu’Internet fonctionne.
Comment ça se présente ? C’est une revue. Déjà, j’aime bien la présentation. Ce n’est pas le format de type news magazine par exemple L’Obs, Le Point ou même Linux magazine et tout, c’est plutôt un format journal un peu moins grand que, par exemple, Le Monde. En fait, ça m’a tout de suite évoqué Le Monde diplomatique à la fois en termes de format, de taille et puis aussi de mise en forme générale des articles. Toujours des articles très longs, sur deux ou trois pages, sur trois colonnes, donc une forte densité d’informations.
Il y a quand même le temps de développer un sujet puisque le magazine fait une quarantaine de pages, jusqu’à 48 pages pour certains numéros.
Frédéric Couchet : Le mien fait 55 pages sur mon lecteur d’E-books.
Vincent Calame : Le premier en faisait 48, puis ça a augmenté.
Laurent Costy : Tu peux aussi compter les pages en direct !
Vincent Calame : Une chose intéressante : sur la page centrale, ils ont mis un glossaire. On traite effectivement de sujets assez techniques, donc souvent, au cours des textes, quand ils introduisent un terme type « licence libre » ou « Creative Commons », ils le surlignent et ils renvoient au glossaire, un peu comme des hyperliens, mais des hyperliens papier. Je trouve astucieuse l’idée d’avoir mis le glossaire sur la double page centrale, ce qui permet de l’avoir à côté, pendant la lecture et ainsi de suite. Je trouve que c’est une super initiative.
Quand j’ai découvert ce journal, j’ai pensé aussi à l’initiative du Lama déchaîné pendant la campagne d’adhésion à l’April. Le Lama déchaîné avait des mots croisés, ce que n’a pas à la revue, petit manque de la revue Curseurs, mais en termes d’idées, reprendre les codes de la presse écrite et traditionnelle pour présenter le livre, m’a beaucoup séduit.
Les textes viennent d’un peu partout. Il y a des productions du comité de rédaction. Et puis ils reprennent aussi des textes, puisque, dans le numéro 3, d’ailleurs, j’ai découvert un certain Laurent Costy qui a écrit. Je ne savais pas si tu étais au courant ou non.
Laurent Costy : Si. Justement, j’en profite pour saluer Celo et HgO de Tactic, qui sont aussi chez neutrinet.be. Ce sont eux qui m’aident souvent à déboguer mon petit serveur en tant que Brique Internet, parce que j’ai de temps en temps des problèmes. Ils sont toujours disponibles, ils sont super. Ce qu’ils produisent est effectivement juste génial. Ils m’avaient contacté pour reprendre le texte et puis le mettre à leur sauce, le retravailler un peu, parce que je n’étais pas très fort en écriture inclusive, ils ont retravaillé le texte. Je les salue et je suis très content de découvrir ce texte.
Vincent Calame : Le système, je précise, c’est une diffusion gratuite. Ils le font gratuitement. Quand on s’abonne, ils demandent une contribution aux frais d’envoi. Je n’ai pas encore reçu le quatrième. J’ai reçu les trois d’un coup parce que ça limite les coûts. Je crois qu’ils diffusent ça gratuitement, dans différents lieux.
Frédéric Couchet : Principalement en Belgique, je suppose.
Vincent Calame : Oui, précisément autour de Bruxelles. Après, je pense que s’ils avaient des correspondants en France, ça pourrait être diffusé plus largement en France. Je pense que si on leur passait commande d’une dizaine de numéros de la revue, j’imagine que ça se ferait sans problème.
Frédéric Couchet : Je suis en train de me dire que tes bureaux ne sont pas loin des bureaux de la Fondation Charles Léopold Mayer pour le Progrès humain, qui a aussi une maison d’édition. Peut-être que dans la maison d’édition, il pourrait y avoir le magazine Curseurs.
Vincent Calame : Oui ! On peut imaginer !
Frédéric Couchet : Excuse-moi de te balancer la patate chaude.
Vincent Calame : Moi, je l’ai connu grâce à une association, grâce aux gens de Ritimo qui sont situés boulevard Voltaire. Je l’ai vu en allant à une réunion chez eux et c’est comme ça que j’ai trouvé le numéro.
Frédéric Couchet : Avant d’oublier, parce que le temps passe super vite, est-ce que tu peux nous laisser un exemplaire, ou pas ?
Vincent Calame : Je les ai lus.
Frédéric Couchet : Pour les auditeurs et auditrices, ce vendredi 7 février, de 19 heures 30 jusqu’à à peu près 22 heures/23 heures, il y a la soirée mensuelle à radio Cause Commune, au 22 rue Bernard Dimey dans le 18e à Paris. On laissera un exemplaire, comme cela les personnes pourront découvrir. Donc venez, surtout que c’est une soirée radio ouverte, vous pourrez découvrir le studio, les personnes qui font vivre les émissions, et puis vous pourrez découvrir le magazine Curseurs.
Je vois que la structure qui porte Curseurs, qui s’appelle Tactic, existe depuis 2002 et qu’elle accompagne aussi les associations et collectifs militants à l’adoption d’outils libres, éthiques et durables, dans une logique d’émancipation et d’appropriation collective et citoyenne des technologies numériques. C’est donc plutôt sympa.
Et je ne sais pas si tu as remarqué, la licence de diffusion est une Creative Commons, mais, par contre, qui ne permet pas la redistribution commerciale. Peut-être qu’ils pourraient passer en licence CC By SA, Partage dans les mêmes conditions, peut-être à leur suggérer.
Vincent Calame : Vous les inviterez une fois dans une émission pour un sujet long de Libre à vous !, à distance. En plus, le fait que ce soit en Belgique, c’est très intéressant. Il y a à la fois une très grande proximité, évidemment, sur les sujets, mais aussi sur le thème de l’éducation. Montrer comment réagissent les ministères belges, c’est une approche très intéressante.
Et pour terminer, une rubrique, à la fin, m’a beaucoup intéressé, ce sont des recensions d’ouvrages. Pour mes prochaines chroniques, je vais pouvoir puiser dedans, mais promis, je ne vais pas les lire en direct, j’essaierai d’écrire mes propres recensions. Ça m’inspire bien, en termes de lectures.
Frédéric Couchet : Précision. D’un point de vue technique, je lis que la maquette de la revue a été réalisée entièrement à partir de logiciels libres. Le contenu textuel est déployé en Markdown, un langage de balisage dont a parlé Jean-Christophe Becquet dans une chronique Libre à vous ! il y a quelques mois, et la mise en page a été faite avec le logiciel libre Scribus, dont on a parlé aussi à un moment. Ce sont donc vraiment des gens très pro-libristes.
Vincent Calame : Tout à fait. Je dirais que je n’ai pas été surpris par beaucoup d’articles, c’est normal. Je pense effectivement à le laisser traîner. Je laisse traîner avec plaisir même les trois exemplaires dans les studios de la radio, pour les gens de passage et ceux qui attendent leur émission, par exemple.
Frédéric Couchet : OK ! Tu es grand seigneur !
Vincent Calame : C’est comme une lecture de cabinet médical, d’avant le Covid.
Frédéric Couchet : Merci Vincent.
C’était la revue Curseurs, qui est un semestriel. Les références sont sur le site de l’émission du jour, libreavous.org/234 et on te retrouve le mois prochain pour ta prochaine lecture buissonnière.
Vincent Calame : Oui, tout à fait.
Frédéric Couchet : Nous approchons de la fin de l’émission. Nous allons terminer par quelques annonces.
[Virgule musicale]
Quoi de Libre ? Actualités et annonces concernant l’April et le monde du Libre
Frédéric Couchet : Je vous le disais à l’instant, Cause Commune vous propose un rendez-vous convivial chaque premier vendredi du mois à partir de 19 heures 30, dans ses locaux, à Paris, au 22 rue Bernard Dimey, dans le 18e arrondissement. C’est une soirée radio ouverte, l’occasion de découvrir le studio et de rencontrer les personnes qui animent les émissions. La prochaine soirée radio ouverte aura lieu vendredi 7 février 2025. Lors de cette soirée, il y aura une émission spéciale consacrée aux coulisses de la radio. Le 7 février, nous aimerions vous entendre, auditeurs et auditrices de la radio de Libre à vous ! ou d’autres émissions. Si vous acceptiez de parler quelques minutes de ce qui vous plaît dans l’émission, de vos attentes, contactez-nous. Vous pourrez intervenir depuis le studio ou à distance. Pour nous contacter, vous allez sur le site causecommune.fm et dans la fiche consacrée à Libre à vous !, vous pourrez nous envoyer un message. On compte sur vous.
Jeudi 13 février, toujours à Paris, dans le 11e, à la Fondation pour le Progrès humain, une Soirée de Contribution au Libre, de 19 heures à 21 heures 30. Si vous avez envie de contribuer au Libre, que vous n’avez pas forcément d’idées ou, même, que vous avez des idées, vous venez et vous pourrez participer à une soirée de contribution au logiciel libre.
On en a parlé tout à l’heure, l’évènement isérois de l’écosystème logiciel libre, AlpOSS, aura lieu jeudi 20 février 2025 à Échirolles, avec notamment une conférence éclair de Jean-Christophe Becquet qui présentera ses pépites libres préférées.
Je vous invite à consulter le site de l’Agenda du Libre, agendadulibre.org, pour trouver des événements en lien avec les logiciels libres et la culture libre près de chez vous.
Notre émission se termine.
Je remercie les personnes qui ont participé à l’émission du jour : Jean-Christophe Becquet, Margaux, Pauline, BohwaZ, Laurent Costy, Vincent Calame.
Aux manettes de la régie aujourd’hui Étienne Gonnu.
Nous remercions également aux personnes qui s’occupent de la post-production des podcasts : Samuel Aubert, Élodie Déniel-Girodon, Lang 1, Julien Osman, bénévoles à l’April ; Olivier Grieco, le directeur d’antenne de la radio.
Merci aux personnes qui découpent les podcasts complets des émissions en podcasts individuels par sujet : Quentin Gibeaux et Théocrite, bénévoles à l’April.
Vous retrouvez sur notre site libreavous.org/234 toutes les références utiles de l’émission du jour, ainsi que sur le site causecommune.fm.
Nous vous remercions d’avoir écouté l’émission.
Si vous avez aimé cette émission, n’hésitez pas à en parler le plus possible autour de vous et à faire connaître également la radio Cause Commune, la voix des possibles.
La prochaine émission aura lieu en direct mardi 11 février 2025 à 15 heures 30. Elle sera animée par mon collègue Étienne Gonnu qui est aujourd’hui en régie. Le sujet principal sera un Café libre, pour discuter autour de l’actualité du logiciel libre et des libertés informatiques.
Nous vous souhaitons de passer une belle fin de journée. On se retrouve en direct mardi 11 février et d’ici là, portez-vous bien.
Générique de fin d’émission : Wesh Tone par Realaze.