Voix off : Libre à vous !, l’émission pour comprendre et agir avec l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel.
Frédéric Couchet : Bonjour à toutes. Bonjour à tous.
« Au cœur de l’April et de Libre à vous ! », c‘est le sujet principal de l’émission du jour. Nous présenterons le groupe de travail Sensibilisation, notre Chapril qui vous propose des services en ligne libres et loyaux, notre action de plaidoyer politique et nous ferons une annonce concernant l’émission, donc restez à l’écoute. Avec également au programme la chronique d’Isabella Vanni sur la Fête des Possibles et la chronique d’Antanak sur un sujet surprise, car je ne sais pas ce dont Isabelle va parler. Voilà le sommaire de cette émission.
Soyez les bienvenus pour cette nouvelle édition de Libre à vous ! l’émission qui vous raconte les libertés informatiques, proposée par l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre.
Je suis Frédéric Couchet, le délégué général de l’April.
Le site web de l’April est april.org, vous pouvez y trouver une page consacrée à cette émission avec tous les liens et références utiles et également les moyens de nous contacter. N’hésitez pas à nous faire tout retour ou nous poser toute question.
Nous sommes mardi 14 septembre 2021, nous diffusons en direct, mais vous écouter peut-être une rediffusion ou un podcast.
À la réalisation de l’émission aujourd’hui Adrien Bourmault, bénévole à l’April. Bonjour Adrien.
Adrien Bourmault : Salut.
Frédéric Couchet : Nous vous souhaitons une excellente écoute.
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Chronique « Le libre fait sa comm’ » de Isabella Vanni. Échange avec Marie Seiller au sujet de la Fête des Possibles
Frédéric Couchet : Parler d’actions de sensibilisation menées par l’April ou par d’autres structures, annoncer des événements libristes à venir avec éventuellement des interviews de personnes qui organisent ces événements, c’est la chronique « Le libre fait sa comm’ » de ma collègue Isabella Vanni qui est coordinatrice vie associative et responsable projets à l’April. Le sujet du jour : la Fête des Possibles.
Je vais passer la parole à Isabella qui est en face de moi au studio. C’est à toi Isabella.
Isabella Vanni : Merci Fred. Bonjour. Nous allons présenter la nouvelle édition de la Fête des Possibles qui a lieu partout en France et en Belgique du 10 au 26 septembre, donc c’est déjà commencé, avec Marie Seiller de l’équipe de coordination de l’initiative. Marie est normalement avec nous au téléphone. Bonjour Marie.
Marie Seiller : Bonjour.
Isabella Vanni : Bonjour. Merci d’être avec nous. Je disais que la Fête des Possibles est une initiative qui a lieu chaque année en septembre. Pourrais-tu nous rappeler en quoi ça consiste ?
Marie Seiller : Oui, bien sûr. Déjà merci de m’avoir invitée.
Comme tu l’as dit, la Fête des Possibles est un événement national, qui a lieu en septembre, qui invite celles et ceux qui portent des initiatives locales de transition à organiser ce qu’on appelle des rendez-vous mais, qui sont l’équivalent d’événements, pour présenter, justement, ces initiatives et les rendre visibles auprès de tout le monde. Du coup, la Fête des Possibles est un peu le prétexte ou l’occasion d’organiser la porte ouverte de son habitat participatif, de son AMAP [Association pour le maintien d’une agriculture paysanne], ou encore d’organiser un atelier pratique sur le zéro déchet ou sur GNU/Linux par exemple.
Isabella Vanni : Très bien. Effectivement, l’April est partenaire de la Fête des Possibles et nous invitons chaque année les organisations autour du Libre à promouvoir les logiciels libres à l’occasion de cette initiative en proposant des événements pour faire découvrir les logiciels libres au grand public.
Tu disais qu’il y a plusieurs types de rendez-vous, donc, si je comprends bien, ce ne sont pas forcément des rendez-vous qui sont créés spécifiquement pour la Fête ?
Marie Seiller : Non, tout à fait. On peut passer un peu de tout sous l’identité de la Fête : on va vraiment de portes ouvertes toutes basiques à des projections de débats en ligne, en passant par des « vélorutions », des espèces de manifestations à vélo, en proposant des choses plus ludiques, des ateliers fresques pour le climat. Il y a vraiment tout un tas de formats.
Isabella Vanni : Qui est-ce qui organise les événements ? Si j’ai bien compris bien compris – je connais le principe de la Fête –, mais pour rappeler aux personnes qui nous écoutent, en fait l’équipe de coordination coordonne la Fête. Vous avez le site web qui permet notamment d’inscrire les événements et de voir où ils sont, mais après qui est-ce qui organise ces événements ?
Marie Seiller : C’est toi, moi, le voisin, la ville d’à côté. Ce sont aussi les antennes locales de tous les partenaires de la Fête, parce qu’il y a à peu près une grosse soixantaine de partenaires nationaux de la Fête des Possibles. En fait, il suffit d’être porteuse ou porteur d’une initiative sur son territoire, d’avoir envie d’organiser un événement à l’occasion de la Fête et voilà ! Ensuite il faut aller sur le site de la Fête et inscrire le rendez-vous pour qu’il apparaisse sur la carte. Le seul gros critère c’est que celui-ci soit gratuit ou à prix libre et, bien sûr, qu’il soit en lien avec des thématiques de transition. N’importe qui finalement.
Isabella Vanni : Tu me disais, lors d’un échange précédent, que cette année les collectifs qui s’occupent du Pacte pour la Transition ont aussi été invités à proposer des événements. Est-ce que tu peux nous en dire plus, rappeler, par exemple, ce qu’est le Pacte pour la Transition et qui sont ces collectifs de citoyens ?
Marie Seiller : Oui. Je vais vous la faire courte, il vous restera sûrement des questions en tête. Le Pacte pour la Transition est un outil de plaidoyer citoyen qui comprend 32 mesures à mettre en œuvre à l’échelle locale ; ce sont des mesures de transition sur les thématiques sociales, démocratiques, écologiques. Je vous invite à taper « Pacte pour la Transition » sur Internet et à aller voir ces 32 mesures. Du coup, ce Pacte a fait l’objet d’engagements signés de la part de candidats aux élections municipales de 2020. L’idée c’était une cosignature entre des collectifs citoyens qui se sont montés et qui se sont emparés de l’outil et les listes candidates aux élections. Aujourd’hui on est un an après, un peu plus d’un an après la fin des élections, après le deuxième tour.
Isabella Vanni : L’occasion de faire un bilan !
Marie Seiller : Oui, c’est ça et, justement, on s’est dit que ce serait intéressant de le coupler à la Fête des Possibles puisque ce sont deux projets qui sont portés par la même association. Du coup, on a invité ces collectifs citoyens qui se sont saisis du Pacte à organiser des rendez-vous à l’occasion de la Fête des Possibles pour, à la fois, présenter justement ce qui s’est fait ou même ce qui ne s’est pas fait sur leur territoire depuis les élections et puis, aussi, à organiser des événements en lien avec les mesures sur lesquelles ils travaillent. J’ai noté quelques exemples pour vous en parler : dans le Finistère, la commune de Plougasnou a pas mal travaillé sur les questions de mobilité active et propose un circuit à vélo dans la ville pour aller voir les nouvelles voies cyclables créées, mais aussi ce qui n’existe pas encore, etc., et, du coup, profiter de l’occasion pour en discuter, sensibiliser les gens qui vont venir et aussi leurs élus. Un autre exemple c’est la ville de Salon-de-Provence, pas la ville mais le collectif citoyen qui porte le Pacte à Salon-de-Provence qui organise une journée sur la thématique de « Que serait un Salon-de-Provence résilient en 2051 ? ». Tout un tas d’activités autour de tout ça.
Isabella Vanni : De la prospective. Merci. On peut dire que c’est une nouveauté qui met en lien les deux événements majeurs organisés par l’organisation à laquelle tu appartiens, qui est, si tu peux me le rappeler ?
Marie Seiller : Collectif pour une Transition Citoyenne.
Isabella Vanni : Collectif pour une Transition Citoyenne qui organise, qui coordonne la Fête des Possibles et le Pacte pour la Transition. Mais ce n’est pas la seule nouveauté. Cette année, vous avez aussi voulu proposer des formations en ligne qui sont accessibles en direct et également sur une chaîne PeerTube, je crois que c’est une nouveauté de cette année.
Marie Seiller : Oui, carrément, on n’avait pas du tout cette offre de formation avant. Du coup, depuis avril, une fois par mois, on propose des formations à ceux qu’on appelle les créateurs et créatrices des possibles, ceux qui organisent des événements à l’occasion de la Fête des Possibles, mais ces formations sont finalement aussi ouvertes à n’importe qui ayant l’info. On en a fait sur comment communiquer au sujet d’un événement, quelles sont les questions logistiques et administratives à se poser et à faire autour d’un événement, comment animer ces événements. On a aussi fait une formation sur comment organiser une projection-débat en ligne parce que, je pourrais en parler, on a aussi un nouveau partenariat avec Imago TV cette année. Voilà ! Une offre de formation qui se poursuivra un petit peu après la Fête et, comme tu disais, tout est visionnable en ligne sur PeerTube.
Isabella Vanni : Rappelons que PeerTube est un service en ligne libre donc on est particulièrement contents.
Tu parlais de tous les aspects administratifs, logistiques, j’imagine que vous avez aussi parlé des aspects liés aux conditions sanitaires qui se sont améliorées mais qui ne sont pas forcément encore rentrées dans la normalité. Qu’est-ce que vous avez proposé aux personnes qui voulaient organiser des événements par rapport à cet enjeu ?
Marie Seiller : On a surtout proposé d’en discuter parce que les mesures sanitaires ont beaucoup évolué pendant l’été et ce qu’on pouvait se figurer début juillet n’était pas tout à fait ce qu’on pouvait se figurer à la fin de l’été. Du coup, il y avait surtout un besoin de se rassurer les uns et les autres, de voir ce que les uns faisaient pour s’adapter ou pas, est-ce que, justement, il y a eu des cas d’annulation vis-à-vis de l’application du passe sanitaire, etc.
Du coup, de notre côté, on a aussi proposé le fait d’organiser des événements en ligne, je parlais d’Imago TV, cette plateforme d’information sur laquelle on retrouve des contenus vidéo et audio sur les thèmes de la transition. Du coup on a proposé d’organiser des projections-débats en ligne.
Isabella Vanni : Je crois que vous avez aussi proposé la possibilité d’inscrire les événements à d’autres dates.
Marie Seiller : Oui. On a ouvert la carte, c’est comme ça qu’on appelle ça, au-delà de la période du 10 au 26, sachant qu’on concentre la communication nationale sur cette quinzaine, mais il est possible d’enregistrer n’importe quel événement qui rentre dans la charte sur la carte sur toute l’année, effectivement.
Isabella Vanni : Tu parlais d’événements en ligne. J’en profite pour dire que parmi les événements libristes, autour du Libre, qui ont été proposés il y a aussi des événements de l’organisation CartONG qui cartographie, en fait, les gens qui ne sont pas visibles encore sur les cartes, donc c’est une information hyper-utile pour les comités locaux et pour les organisations humanitaires. Ce sont justement des événements en ligne.
Je pense que notre temps va se terminer bientôt. Je remercie Marie d’avoir été avec nous et je rappelle, bien évidemment, les dates : du 10 au 26 septembre. En plus ça tombait bien comme timing parce que, aujourd’hui, on est, en fait, dans la semaine que vous avez souhaité consacrer à l’informatique libre, vous parlez aussi de l’April dans vos posts, donc du 10 au 26. Vous pouvez vous rendre sur le site de la Fête des Possibles, les références sont sur la page consacrée à l’émission sur le site de l’April, pour voir la carte, la vue géographique qui vous permet de trouver les événements, les rendez-vous près de chez vous.
Merci encore Marie d’avoir été avec nous.
Marie Seiller : Merci beaucoup et bonne suite d’émission.
Isabella Vanni : Merci.
Frédéric Couchet : Merci à vous deux.
C’était la chronique « Le libre fait sa comm’ » d’Isabella Vanni avec Marie Seiller de l’équipe de coordination de la Fête des Possibles. On va rappeler le site web, fete-des-possibles.org, donc du 10 au 26 septembre 2021 et au-delà comme dirait Buzz l’Éclair. Vous retrouvez les événements libristes sur le site de l’Agenda du Libre, agendadulibre.org.
Tout à l’heure Marie a parlé du Pacte pour la Transition. Dans les mesures du Pacte pour la Transition il y a une mesure qui concerne la priorité au logiciel libre portée par l’April dont nous parlerons peut-être tout à l’heure avec mon collègue Étienne Gonnu.
Nous allons faire une pause musicale.
[Virgule musicale]
Frédéric Couchet : Après la pause musicale nous aborderons notre sujet principal avec notre groupe de travail Sensibilisation, notre Chapril qui propose des services libres et loyaux en ligne et nos actions institutionnelles, le plaidoyer politique, ainsi qu’une annonce importante concernant Libre à vous !.
En attendant nous allons écouter Don’t You Get It par Damien Ogorodov. C’est un choix d’Isabella. C’est le même titre que celui d’une chanson du premier album de Mark Knopfler qui est aussi connu pour avoir été le guitariste de Dire Straits, mais ce n’est pas une reprise de ce morceau. Le style rappelle néanmoins beaucoup celui de Mark Knopfler, c’est peut-être une façon de lui rendre hommage. Isabella vous laisse le choix pour vous faire votre propre opinion. On se retrouve dans trois minutes. Belle journée à l’écoute de Cause Commune, la voix des possibles.
Pause musicale : Don’t You Get It par Damien Ogorodov.
Voix off : Cause Commune, 93.1.
Frédéric Couchet : Nous venons d’écouter Don’t You Get It par Damien Ogorodov, disponible sous licence libre Creative Commons Partage dans les mêmes conditions, CC By SA.
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« Au cœur de l’April et de Libre à vous ! »
Frédéric Couchet : Nous allons poursuivre par notre sujet principal intitulé « Au cœur de l’April et de Libre à vous ! ». Nous allons présenter quelques actions de l’April, notre groupe de travail Sensibilisation, notre Chapril qui propose des services libres et loyaux et nos actions institutionnelles, le plaidoyer politique.
N’hésitez pas à participer à notre conversation sur le salon web dédié à l’émission sur le site causecommune.fm, bouton « chat », salon #libreavous.
Rappels concernant le logiciel libre, Libre à vous ! et une annonce en exclusivité
Frédéric Couchet : D’abord quelques petits rappels sur le logiciel libre, sur l’émission Libre à vous ! et l’annonce en exclusivité que vous attendez toutes et tous.
D’abord sur le logiciel libre.
« Aujourd’hui encore, la majorité des logiciels proposés via les canaux de distribution classiques sont dits privateurs, c’est-à-dire que leurs licences contiennent des restrictions à leur utilisation.
A contrario, un logiciel est dit libre quand il accorde explicitement par sa licence la liberté de l’utiliser sans restriction, mais également celle d’étudier son fonctionnement, de le copier, de le modifier, de le redistribuer. C’est l’accès au code source du logiciel, sa recette de fabrication, qui permet l’accomplissement de ces quatre libertés fondamentales. »
Ce que je viens de vous dire est un extrait qu’on peut trouver sur le site de l’Expolibre, expolibre.org. Expolibre est justement l’un des projets de notre groupe Sensibilisation. C’est une exposition itinérante avec une dizaine de panneaux qui expliquent les logiciels libres au grand public. Je vous invite à visiter expolibre.org.
Peut-être qu’à l’occasion de cette rentrée de septembre vous découvrez l’émission Libre à vous !. Soyez les bienvenus, nous sommes ravis de vous savoir avec nous.
Depuis 2018, nous proposons une émission de radio intitulée Libre à vous ! sur la radio Cause Commune. L’émission est proposée par l’April qui est l’association de promotion et de défense du logiciel libre. Notre site web, april.org.
Avec Libre à vous ! notre objectif est de vous permettre de prendre le contrôle de vos libertés informatiques, de découvrir les enjeux, l’actualité du Libre, des moyens d’action et également de vous faire écouter des découvertes musicales libres, des pépites libres, choisies avec soin soit par l’équipe d’animation, soit par Éric Fraudain du site auboutdufil.com.
Cette émission est une action importante pour la promotion et la défense des libertés informatiques parce qu’elle permet de toucher un très large public, notamment par la bande FM. Libre à vous ! est une émission d’explications et d’échanges concernant les dossiers politiques et juridiques que l’April traite et les actions qu’elle mène. Une partie de l’émission est également consacrée aux actualités et actions de type sensibilisation. Enfin, l’émission permet également de donner la parole à des personnes et des structures externes, comme on l’a fait tout à l’heure avec la Fête des Possibles, avec un vrai temps de parole radiophonique. Jusqu’à présent il y a eu plus de 110 émissions. Il fait très chaud au studio et, avec le masque, c’est très difficile de respirer.
Après cette petite présentation de Libre à vous !, l’annonce.
Pour cette nouvelle saison nous avons décidé, nous avons même le plaisir, plutôt, de vous proposer un site web dédié aux émissions Libre à vous !. L’adresse ? libreavous.org, tout simplement. Ce site est en préouverture depuis quelques minutes à l’occasion de l’émission. La période de préouverture est une période pendant laquelle, en fait, le site est accessible – ce n’est pas une annonce large, excepté aux centaines de milliers d’auditeurs et auditrices de Cause Commune, évidemment – ce qui nous permet notamment de vérifier que tout fonctionne bien. Si vous notez des bugs ou si vous avez des commentaires, vous pouvez les signaler par courriel à l’adresse bonjour chez libreavous.org. On annonce donc cette préouverture rien que pour vous. Vous pouvez y aller dès maintenant, je rappelle l’adresse : libreavous.org.
Les podcasts des émissions existantes ont été importés par un script qui a été écrit par un bénévole et sont disponibles. Comme pour tout import automatique, il y a forcément quelques erreurs ou imports imparfaits.
Ce site dédié a déjà pour but de mieux valoriser les émissions facilitant, par exemple, la recherche d’un contenu précis.
La mise en place de ce site est aussi l’occasion de vous proposer de nouvelles fonctionnalités qui n’étaient pas prévues, pour le moment, sur les sites existants.
Première fonctionnalité, le lecteur audio. Le lecteur audio des podcasts propose deux fonctionnalités utiles. La première c’est la gestion des chapitres. La gestion d’un chapitre vous permet d’accéder directement à l’un des sujets traités dans l’émission. Par exemple, si vous voulez réécouter une autre fois la chronique d’Isabella Vanni, vous pourrez directement cliquer sur le chapitre consacré au sujet Isabella.
La deuxième chose, c’est le paramétrage de la vitesse de lecture. Le paramétrage de la vitesse de lecture permet d’accélérer la vitesse si vous êtes une personne pressée, par exemple si vous écoutez beaucoup de podcasts. Accélérer peut aussi être tout simplement indispensable à des personnes touchées par des troubles de déficit de l’attention qui ont donc besoin de limiter le temps qu’elles passent à écouter quelque chose.
À l’inverse d’accélérer vous pouvez vouloir ralentir la vitesse, par exemple pour faciliter la compréhension et prendre le temps de bien vous imprégner des propos, notamment dans le cas où les personnes parlent vite, comme c’est mon cas. Vous pouvez aussi vouloir ralentir la vitesse pour faciliter la compréhension pour les personnes dont le français n’est tout simplement pas la langue native et enfin, on va penser à Marie-Odile pour faciliter une transcription.
Donc ça c’est au niveau du lecteur audio.
Autre fonctionnalité très intéressante, vous pouvez accéder directement à la page consacrée à une émission avec juste le numéro de l’émission. Par exemple, si je vous dis qu’on a parlé du lecteur multimédia libre VLC dans l’émission numéro 42 du 29 octobre 2019, vous pouvez écouter le podcast sur la page libreavous.org/42 ; c’est pratique ! Je vois que mon collègue fait le test pour vérifier que ça fonctionne, j’espère que c’est le cas.
Et puis dernière fonctionnalité, vous pouvez commenter et noter, c’est-à-dire que vous pouvez commenter les émissions et même mettre une note sur cinq étoiles si vous le souhaitez. Cela nous ferait d’ailleurs chaud au cœur de recevoir des témoignages – si possible d’amour, évidemment – de celles et ceux qui nous écoutent.
J’en profite pour faire un grand merci aux bénévoles qui ont mis en place ce site : Antoine Bardelli, Jean Galland et Vincent Calame.
C’est une préouverture. Si vous avez des remarques vous nous les envoyez sur bonjour chez libreavous.org. Si vous voulez des fonctionnalités supplémentaires, n’hésitez pas. Ce site va évidemment évoluer au fur et à mesure du temps.
C’étaient les annonces. N’hésitez pas, non plus, à venir sur le salon web de la radio si vous voulez nous faire des remarques, causecommune.fm, bouton « chat ». salon #libreavous.
On va donc passer au sujet suivant.
On va faire sans jungle.
Groupe de travail Sensibilisation
Frédéric Couchet : On va passer maintenant au groupe de travail Sensibilisation. Je sais pas si…
Isabella Vanni : Je suis toujours là.
Frédéric Couchet : Tu es toujours là.
Le groupe de travail Sensibilisation est donc l’une des actions menées par l’April. L’animatrice est ma collègue Isabella Vanni qui est coordinatrice vie associative et responsable projets à l’April. Nous avons normalement avec nous un bénévole qui participe au groupe Sensibilisation, Fabrice Noël. Fabrice, est-ce que tu es avec nous ?
Fabrice Noël : Oui, je suis avec vous.
Frédéric Couchet : Parfait. Super.
On va parler un petit peu du groupe Sensibilisation, à la fois ce que vous faites, le mode de fonctionnement, etc. Déjà première question, tout simplement : Isabella, c’est quoi le groupe Sensibilisation ?
Isabella Vanni : À l‘April il y a plusieurs groupes de travail auxquels peuvent participer à la fois les salariés, comme moi, les membres de l’April et même des personnes qui ne sont pas membres, c’est le cas du groupe de travail Sensibilisation qui est ouvert à tout le monde, que vous soyez adhérent de l’April ou pas. C’est un groupe qui a pour but, pour vocation, de produire des outils de communication pour sensibiliser, notamment le grand public, aux enjeux des logiciels libres.
Les outils de communication sont très variés, ça peut être des dépliants, des affichettes qui expliquent ce que sont les logiciels libres ou les formats ouverts – tout à l’heure, Fred, tu as parlé de l’Expolibre qui est une collection de huit panneaux qui expliquent, justement, les enjeux des logiciels libres au grand public, qui sont exposés à l’occasion d’événements divers et variés. Ça peut être aussi des goodies, par exemple des mugs, des t-shirts avec des slogans, avec l’adresse du site web de l’April. On a aussi fait des décalcomanies à un moment.
Ces dernières années, en fait, on s’est concentré sur deux projets qui sont le Jeu du Gnou, un jeu de plateau. On s’est lancé dans cette aventure pour créer quelque chose qui puisse aussi faire l’affaire avec des enfants, donc avec un public plus jeune, mais c’est bien évidemment ouvert à tout le monde. C’est un jeu coopératif qui marche, qui fonctionne à travers des questions. Donc on va sensibiliser les personnes à travers des questions, à travers la discussion et à travers la coopération.
En ce moment on travaille sur un autre projet qui s’appelle la Boussole du Libre, qui sera décliné plutôt en format papier mais aussi en page web, dans l’idée, peut-être qu’on en parlera plus tard, d’orienter le grand public justement vers des sites web qui puissent l’aider à libérer sa machine.
Donc c’est vraiment tout outil de communication qui peut sensibiliser le grand public à nos enjeux.
Frédéric Couchet : D’accord. Fabrice, toi tu es donc un bénévole. Ça fait combien de temps que tu contribues au groupe de travail Sensibilisation ?
Fabrice Noël : Je pense que ça fait largement plus d’un an, mais j’avoue que je ne me souviens plus trop, j’ai un petit problème avec les dates !
Isabella Vanni : Avec la pandémie, on a tous un peu de problèmes avec les dates !
Frédéric Couchet : Justement, tout à l’heure j’aurai une question sur la pandémie.
Qu’est-ce qui t’a intéressé dans le fait de contribuer à ce groupe précis de travail Sensibilisation de l’April. Qu’est-ce qui t’intéresse dans les activités de ce groupe ?
Fabrice Noël : En fait, j’ai découvert le Libre il y a une bonne paire d’années maintenant, quand je dis une bonne paire, c’est peut-être une dizaine d’années. Le principe du Libre c’est de pouvoir justement s’associer à des projets et s’associer de manière un petit peu universelle dans le sens où, effectivement, tout le monde n’est pas développeur, tout le monde ne va pas aider au développement d’un logiciel libre, tout le monde n’est pas traducteur parce que tout le monde ne maîtrise pas non plus plusieurs langues étrangères. Donc il y a plein de manières différentes de contribuer au Libre et ça c’en est une ; c’en est une comme plein d’autres, essayer de trouver des personnes qui vont permettre de sensibiliser les autres à tout ce microcosme un petit peu libre. Je pense que le groupe Sensibilisation est un élément important puisque, comme son nom l’indique, on va vraiment sensibiliser les gens au fait qu’une autre informatique existe et que, dans ce domaine-là, en fait, tout est possible et que tout ça n’a rien à envier aux géants du numérique qu’on connaît.
Frédéric Couchet : D’accord. Le groupe Sensibilisation existe donc depuis quelques années maintenant, même depuis de nombreuses années. Avant la pandémie – je voulais en parler plus tard, mais on va en parler tout de suite – le groupe était principalement organisé par des échanges par mail, avec aussi un espace de documents partagés, et puis des réunions physiques de temps en tant au local de l’April à Paris dans le 14e. Isabella, qu’est-ce que la pandémie a changé, dans un sens positif ou négatif, dans l’organisation du groupe Sensibilisation ?
Isabella Vanni : Juste une petite correction par rapport au lieu où les réunions se déroulaient, c’était à la Fondation pour le Progrès de l’Homme. Peut-être qu’on a aussi, même sûrement, fait des réunions, à l’occasion, dans les locaux de l’April. En fait, on avait l’habitude de se retrouver une fois par mois à la Fondation pour le Progrès de l’Homme qui se trouve dans le 11e arrondissement de Paris. Pourquoi ce lieu-là ? Pourquoi ne pas faire au local de l’April ? Parce que, en fait, le jeudi il y avait les Soirées de Contribution au Libre, une initiative de l’association Parinux, le groupe d’utilisateurs et utilisatrices de logiciels libres à Paris. C’était une initiative pour inviter toutes les personnes qui souhaitaient contribuer à des projets libres et, comme le disait Fabrice, on peut contribuer de 1000 façons différentes, à se retrouver physiquement au même endroit. Comme ça, pour une fois, on n’était pas derrière nos ordinateurs, à échanger uniquement via les salons de chat, mais on pouvait se voir, se rencontrer, se connaître, papoter, prendre un apéro entre une ligne de code et une discussion. Donc c’était vraiment une chouette idée. Mais voilà, avec la pandémie on a dû se réorganiser et on a donc switché sur un format différent, donc un format en ligne, à distance, en visioconférence, en profitant, par ailleurs, du service de visioconférence du Chapril, visio.chapril.org, qui est basé sur un logiciel libre, bien évidemment, qui s’appelle Jitsi, qui peut être installé sur n’importe quel serveur — il y a potentiellement d’infinies instances de ce logiciel —, ce qui nous a permis de continuer à faire nos réunions à distance, ce qui a permis à des personnes comme Fabrice qui n’habitent pas Paris ou la région parisienne de se joindre à nos réunions, ce qui nous a permis aussi, j’en parle vraiment en tant que salariée, d’intensifier, en fait d’augmenter la fréquence des réunions, parce que, pour le coup, il n’y avait plus le temps de trajet. Il y avait une organisation du travail, vous savez, à moment on a tous télétravaillé, donc cela m’a permis de faire plus de réunions. À un moment il y avait même une fréquence d’une réunion par semaine. Maintenant les activités se sont intensifiées, les choses commencent à s’améliorer petit à petit, j’ai préféré diminuer la fréquence. On est donc à deux réunions par mois, un jeudi sur deux ; à vrai dire ça peut être aussi trois jeudis selon les mois.
Frédéric Couchet : Fabrice, tu disais que tu es arrivé dans le groupe il y a à peu près un an. Pour rebondir sur ma question et sur la réponse très détaillée d’Isabella, le fait que le groupe propose des réunions à distance t’a permis de contribuer, d’ailleurs je ne sais pas, je ne me souviens pas si tu habites la région parisienne ou pas. S’il n’y avait pas eu ces espaces de visioconférence, est-ce que tu aurais pu contribuer aussi facilement que tu l’as fait ?
Fabrice Noël : Aussi facilement oui et non dans le sens où j’habite en Normandie, donc je suis pas très loin de Paris non plus, par le train je crois qu’il me faut 1 heure 20 pour aller gare Montparnasse. Mais en fait, comme j’ai fui la région parisienne après une trentaine d’années de bons et loyaux services sur Paris, ça m’embêterait de revenir toutes les semaines sur Paris, pour être très clair. La visio nous permet de pouvoir contribuer sans les désagréments d’un déplacement sur Paris, tout simplement.
Frédéric Couchet : D’accord. On va parler un petit peu des projets rapidement parce que le principe de cette émission, de ce sujet long, c’est de faire trois focus courts sur trois actions de l’April.
Isabella, tout à l’heure en introduction, tu as parlé du projet de Boussole du Libre. Je vais peut-être demander à Fabrice d’expliquer ce qu’est ce projet de Boussole du Libre sur lequel vous travaillez actuellement.
Fabrice Noël : Tout simplement, la Boussole du Libre est un outil qui sera décliné de différentes manières, qui va nous permettre d’orienter le grand public, comme son nom l’indique, une boussole, justement vers ce qu’est le Libre pour lui dire où trouver de l’aide, où trouver des logiciels libres, où trouver tel ou tel type de ressource, etc. Effectivement le Web regorge de ressources et d’informations sur le Libre, mais on s’aperçoit que ce n’est pas toujours évident de tomber sur la ressource bien complète, la ressource bien à jour, la ressource qui va traiter le sujet dans sa globalité, etc. L’idée de notre boussole c’est effectivement d’identifier les bonnes ressources pour le grand public pour qu’il aille tout de suite dans la bonne direction d’où le nom, bien évidemment, de la Boussole du Libre.
Frédéric Couchet : Isabella, si je comprends bien, contrairement par exemple à l’Expolibre qui a vocation à être des panneaux imprimés mis dans des événements, là ce sont plutôt des ressources web, donc sur un site web. Comment cherchez-vous, comment sélectionnez-vous ces ressources ?
Isabella Vanni : Comme tu le disais, c’est destiné à être une ressource web qui oriente, qui redirige vers d’autres ressources web, mais ce sera aussi quelque chose de très utile à avoir sur papier quand on est sur les stands, quand des néophytes arrivent sur les stands et demandent « où est-ce que je peux trouver ça ? Où est-ce que je peux trouver de l’aide ? Où est-ce que je peux trouver une association qui m’aide, etc. ? » Là on a on aura quelque chose à donner tout de suite.
Comment trouve-t-on les liens ? Effectivement, au départ il y a eu une collecte de liens. Sur la liste Sensibilisation, qui est notre liste de discussion – je rappelle que tout le monde peut s’inscrire à cette liste –, on a appelé les personnes à contribuer soit en participant aux réunions soit en rajoutant des liens qui leur semblaient intéressants, légitimes, directement sur le bloc-notes de travail. On travaille avec ce qu’on appelle pad ou bloc-notes. C’est un éditeur de texte en ligne, tout le monde peut écrire dessus et, en fait, ça permet de travailler vite, c’est comme un brouillon, si vous voulez, mais en ligne. Donc on a trouvé, je pense, 150 liens, un truc comme ça, vraiment une énorme collection de liens. À ce moment-là on est passé à la seconde phase qui est la sélection, le tri. On a évincé des liens, comme disait justement Fabrice, où il nous semblait que les pages indiquées n’étaient pas forcément très à jour ou maintenues régulièrement, donc on a fait une présélection et après on a dispatché tous les liens qu’on a trouvés dans les différents besoins qu’on a identifiés : trouver de l’aide, trouver du matériel libre, trouver des services en ligne libres, trouver des ressources pour les associations, il y a vraiment plusieurs besoins qu’on a identifiés. Et après, pour chaque besoin, l’idée c’est de prémâcher le travail, c’est-à-dire de faire une sélection des meilleurs liens web, on veut vraiment se limiter à cinq/six liens pour chaque besoin, pour que les personnes ne se sentent pas perdues devant trop d’options. Voilà.
Frédéric Couchet : Et du point de vue planning, peut-être une question pour Fabrice, où en êtes-vous ? Est-ce que vous en êtes au début de la recherche de liens ? Vous avez une prévision d’avoir une préversion de cette Boussole du Libre d’ici quelques semaines, quelques mois ? Où en êtes-vous d’un point de vue planning, si vous avez une idée ?
Fabrice Noël : On a bien avancé. On est parti, au départ, je sais pas, avec 600 liens.
Isabella Vanni : 600 c’est trop ! C’était beaucoup moins !
Fabrice Noël : C’est trop ? On avait plusieurs centaines de liens.
Isabella Vanni : Il y en avait beaucoup, après je ne sais pas, ce n’est pas important.
Fabrice Noël : On a écrémé au fur et à mesure. Là, je dirais qu’on est plutôt entrés dans la phase finale où, en fait, il nous reste pour chaque sujet quelques liens. On les repasse en revue tous ensemble afin de les valider, mais je crois qu’il nous reste encore, quand même, quelques séances de travail à faire, n’est-ce pas Isabella ?
Isabella Vanni : Oui, je confirme. Comme tu as justement rappelé, on a déjà sélectionné des liens, une dizaine de liens par besoin et il faut les écrémer pour arriver à cinq/six au maximum. Pendant les réunions on se retrouve, on fait un tour de table météo pour voir la météo intérieure, comme aime bien Fred, et puis on passe en revue. Donc tout simplement on arrive sur les sites web qu’on a identifiés, on en discute « qu’en pensez-vous ? ». Chacun porte ses arguments et, au bout d’un moment, on prend la décision, on tranche parce qu’on ne peut pas tout mettre.
Si vous souhaitez participer à ce projet, n’hésitez pas à venir aux réunions un jeudi sur deux, la prochaine réunion c’est le 23 septembre à 17 heures 30, en ligne. Les réunions sont annoncées à la fois sur le site de l’April, dans notre agenda, sur le site de l’Agenda du Libre qui est le site de référence pour tous les événements autour du Libre, donc aussi les événements en ligne proposés par l’April ; elles sont aussi signalées sur la liste de discussion, donc vous pouvez participer aux réunions. D’ailleurs l’avis de plusieurs personnes est toujours intéressant parce que nous, on a l’habitude de parler de ces sujets, mais comme c’est un projet destiné à faire une ressource pour le grand public, c’est intéressant, justement, d’avoir des avis qui puissent nous alerter « attention, ce site n’est peut-être pas fait de façon ergonomique ou n’est pas attrayant pour un néophyte », donc tous vos retours sont utiles. Vous pouvez les faire pendant les réunions, mais vous pouvez aussi les faire directement sur le bloc-notes de travail, vous pouvez les faire aussi en écrivant sur la liste. Donc il y a vraiment plein de façons différentes de contribuer.
Frédéric Couchet : Fabrice, est-ce que tu souhaites ajouter un mot de conclusion soit sur le groupe soit sur ta propre implication dans le groupe ?
Isabella Vanni : C’est aussi fun d’être au groupe Sensibilisation ! On se marre bien !
Frédéric Couchet : Tu confirmes Fabrice ? Est-ce que Fabrice était encore avec nous ? Cher Adrien, je pense que nous n’avons plus Fabrice ou, en tous cas, il ne nous entend plus. Ce n’est pas très grave, on va peut-être le récupérer tout à l’heure. Il vient de se déconnecter. De toute façon c’était la fin un petit peu de l’échange, mais j’aurais bien aimé, effectivement, qu’il fasse une phrase de conclusion, en tout cas on le remercie. De retour. Tu nous entends Fabrice ?
Fabrice Noël : Je suis revenu. Il y a eu un petit souci mais c’est pas grave.
Juste petite correction, je parlais de plusieurs centaines de liens. Effectivement Isa a raison, j’ai un petit peu exagéré. On est quand même parti avec plus de 200 liens, mais on en a tellement vu que j’avais l’impression qu’on en avait fait des milliers.
Frédéric Couchet : D’accord. Est-ce que tu as un mot de conclusion ?
Fabrice Noël : Un mot de conclusion ? Ce qu’on fait est hyper-passionnant, hyper-prenant parce qu’on s’aperçoit que sensibiliser, en fait c’est compliqué. Nous-mêmes on est parfois surpris de ne pas trouver une ressource qui parle de tel ou tel sujet, qui soit bien accessible au public, dans un site ergonomique, bien présenté, etc. On s’aperçoit que tout n’existe pas forcément et c’est ça qui est intéressant dans la démarche.
Frédéric Couchet : D’accord.
Isabella Vanni : Et je peux dire que ce qui est bien dans la démarche, justement dans les réunions du groupe Sensibilisation, c’est qu’on fait les choses ensemble. Comme tu dis parfois c’est un sujet compliqué, c’est pour ça qu’on est on est ensemble, on est souvent plus intelligents à plusieurs, donc on s’entraide, on discute et c’est grâce à l’échange qu’on peut trouver de bonnes idées.
Frédéric Couchet : Merci à Isabella Vanni et Fabrice Noël.
Si vous voulez participer à la prochaine réunion vous allez sur april.org, vous avez l’annonce avec les informations pour se connecter au site de visio et également pour rejoindre la liste de discussion si vous le voulez. C’était donc le groupe de travail Sensibilisation.
Après la pause musicale, on va aborder le sujet suivant, le sujet du Chapril, notre site qui propose des services libres, loyaux, mais avant on va faire une pause musicale.
[Virgule musicale]
Frédéric Couchet : Nous allons écouter Arcane par CloudKicker. C’est un choix de mon collègue Étienne Gonnu. On se retrouve dans environ trois minutes 20. Belle journée à l’écoute de Cause Commune, la voix des possibles.
Pause musicale : Arcane par CloudKicker.
Frédéric Couchet : Nous venons d’écouter Arcane par CloudKicker, qui est disponible sous licence libre Creative Commons Attribution. C’était un des choix coup de cœur de mon collègue Étienne Gonnu qu’on retrouvera tout à l’heure.
[Jingle]
Chapril, le chaton de l’April
Frédéric Couchet : Nous allons poursuivre notre présentation d’actions de l’April – vous pouvez toujours nous rejoindre sur le site causecommune.fm, bouton « chat », salon #libreavous. Nous allons parler du Chapril avec Pitchum. Ça va Pitchum ?
Pitchum : Ça va.
Frédéric Couchet : C’est un grand plaisir de t’avoir avec nous aujourd’hui. Tu vas nous parler du Chapril qui est un site qui propose des services en ligne libres et loyaux. Première question : présente-nous, un petit peu, concrètement ce qu’est le site Chapril.
Pitchum : Il n’y a peut-être pas besoin de rappeler ce qu’est un chaton.
Frédéric Couchet : Si, si, il y a besoin de rappeler ce qu’est CHATONS, je pense.
Pitchum : Chapril c’est le chaton qui a été créé à l’initiative de l’April. Donc CHATONS qu’est-ce que c’est ? C’est un collectif, soit des particuliers, des associations, même parfois des entreprises qui proposent des services en ligne en alternative aux GAFAM, on peut le dire. Ce sont des services qui ont la particularité d’être des services qui respectent une charte qui propose de respecter une certaine éthique. Normalement, tous les chatons adhèrent à la charte CHATONS qui est disponible sur le site chatons.org.
Frédéric Couchet : CHATONS avec un « S ». Qu’est-ce que ça veut dire CHATONS ?
Pitchum : Je ne sais plus ! C’est un acronyme.
Frédéric Couchet : C’est un acronyme pour le Collectif des Hébergeurs Alternatifs, Transparents, Ouverts, Neutres et Solidaires, qui a été créé en 2016 à l’initiative de Framasoft. Le Chapril, c’est, entre guillemets, « le chaton », c’est la contribution de l’April à CHATONS. C’est donc un site, chapril.org, qui propose un certain nombre de services en ligne libres et loyaux. Qu’est-ce qu’il y a derrière les mots « libres et loyaux » ? Déjà libres ?
Pitchum : Ce sera ma définition, évidemment. J’aurais plutôt dit des services éthiques.
Frédéric Couchet : Éthiques. D’accord. Pourquoi éthiques ?
Pitchum : Peut-être que « libres » fait référence au fait qu’on utilise des logiciels libres.
Frédéric Couchet : Je pense, oui.
Pitchum : Mais pour moi ce n’est pas ça l’objectif premier des chatons. Il se trouve que c’est une nécessité : pour rendre des services éthiques, qui respectent les données personnelles, c’est un passage obligatoire d’utiliser des logiciels libres.
Frédéric Couchet : D’accord. Donc, pour toi, ce sont d’abord des services éthiques et, pour qu’ils soient éthiques, ils doivent reposer exclusivement sur des logiciels libres et, comme tu l’as dit tout à l’heure, sur une charte sur laquelle on s’engage, une charte qui est disponible sur le site chatons avec un « s », comme dirait Christian Momon c’est « chatonssss », chatons.org.
Le Chapril a été ouvert en 2018. Combien y a-t-il de services actuellement ou, en tout cas, quels sont les principaux services qui sont proposés ? Tu peux en citer, par exemple, deux ou trois utilisables être par toute personne qui pourrait en avoir un réel usage.
Pitchum : Je crois qu’il y a une dizaine, peut-être 13 ou 14 services actuellement. Je crois que ça a commencé avec trois services qui sont, pour moi, les services emblématiques des chatons, parce que c’étaient les plus populaires : un pad, chez Chapril c’est pad.chapril.org.
Frédéric Couchet : C’est quoi un pad ?
Pitchum : Justement, j’allais l’expliquer. Un pad c’est ce qu’a dit Isabella tout à l’heure. C’est un outil qu’on utilise beaucoup, en tout cas nous dans le milieu associatif libriste. C’est un outil de rédaction de textes à plusieurs. Typiquement, dans les associations où je suis, on s’en sert pour prendre des notes à plusieurs lors des réunions. Ce qui fait que c’est très pratique parce qu’on se connecte tous sur la même page et, pendant la réunion, tout ce qui est dit, n’importe qui autour de la table qui a un laptop sous la main ou un téléphone portable, peut prendre des notes au fur et à mesure. Il n’y a pas une personne dédiée au compte-rendu, ce qui fait que les comptes-rendus sont finis la fin de la réunion.
Frédéric Couchet : C’est un bloc-notes en ligne collaboratif. Il n’y a pas besoin de se créer de compte, c’est très simple usage, on peut directement taper le texte. C’est l’un des premiers services. Tu voulais en citer d’autres.
Pitchum : Les trois premiers que j’ai regardés. Donc c’était le pad parce que c’est très populaire.
Il y a le date.chapril.org qui permet de prendre des rendez-vous ou d’organiser des minis sondages. Le but c’est de coordonner plus de cinq personnes car c’est très difficile par échange de mails ou par échange de SMS. Donc, en général, on créé un sondage de type Date – il y a d’autres types –, on envoie le lien à tout le monde, on attend quelques jours et, à la fin, on a le résultat : voilà la meilleure date pour notre réunion, c’est jeudi soir à telle heure.
Il me semble que le troisième c’est Pouet. Tu confirmes ?
Frédéric Couchet : Je ne suis pas sûr, je pense que Drop, pour le partage de fichiers, est peut-être arrivé avant.
Pitchum : Peut-être. En tous cas Pouet est aussi emblématique. C’est le serveur Mastodon de l’April, en tous cas utilisé par l’April. En deux mots, Mastodon est un Twitter fédéré, libre, neutre, bio !
[Rires]
Frédéric Couchet : D’accord !
Pitchum : Donc, pour moi, ce sont les trois premiers services qui ont été mis en place, à ma connaissance essentiellement par trois personnes. Depuis, le Chapril a beaucoup grossi. Peut-être que c’était ta prochaine question, je ne sais pas.
Frédéric Couchet : Non. Donc le Chapril, chapril.org, là je parle aux personnes qui nous écoutent, vous allez trouver des services qui vont vous être très utiles ; je parlais de Drop à l’instant pour, par exemple, partager des fichiers en plus de manière sécurisée. Donc il y a un certain nombre de services. Ça c’est le point de vue usager on va dire, la personne qui utilise, mais comment fonctionne le Chapril ? C’est une sorte de groupe de travail de l’April, c’est une action de l’April. Je crois qu’il y a ce qu’on appelle, ce que Christian appelle des animsys, des animateurs ou animatrices de services. Quel est votre rôle en tant que personne qui animez un service ? C’est quoi animer un service Chapril ?
Pitchum : D’une part ça a des aspects techniques, c’est à nous d’installer le service, c’est du logiciel à déployer donc on lit de la doc, on teste dans son coin. Une fois qu’on a un service qui est en ligne on diffuse au plus grand nombre l’adresse du service, par exemple date.chapril.org. Après ça, l’animation consiste essentiellement à faire du suivi de bug, faire du support utilisateur quand des gens ont parfois des problèmes avec les services, eh bien ils ont une adresse mail avec laquelle ils peuvent nous contacter. Pour moi c’est essentiellement ça, c’est faire du support, du suivi, vérifier que le service tourne toujours.
Et puis, chaque mois, on a une réunion entre les animateurs de tous les services ce qui fait qu’on se tient au courant les uns des autres de ce qui s’est passé sur chaque service et quels sont les problèmes rencontrés. On échange parfois des solutions qu’on a sur un service et qui peuvent servir à d’autres services.
Frédéric Couchet : D’accord. Cette réunion a justement lieu sur l’un des services du Chapril, le service d’audioconférence basé sur le logiciel libre Mumble et ça a lieu une fois par mois entre 20 heures 45 et une certaine heure ; pour avoir assisté à la dernière ça peut durer un certain temps mais ça paraît effectivement essentiel.
On va parler un peu après, tout de suite après du service que tu animes. Chapril, comme beaucoup d’activités d’April, contribuer n’est pas du tout réservé aux membres de l’April. Je ne sais même pas si tu es membre de l’April, ce n’est pas une question, je ne te demande pas ta carte de membre. Ce qui m’intéresse surtout c’est pourquoi toi, en tant qu’informaticien, tu as souhaité contribuer au Chapril en participant à un service et on parlera du service juste après.
Pitchum : Je tiens à dire que je suis en règle, je suis membre de l’April, je l’ai fait la semaine dernière pour être à jour. Répète-moi ta vraie question.
Frédéric Couchet : Qu’est-ce qui t’a donné l’envie de contribuer ?, c’est-à-dire passer du temps à installer un système, passer du temps, chaque mois, à participer à une réunion qui dure quand même un certain temps. Qu’est-ce qui te motive ?
Pitchum : Ce qui me motive c’est le service dont on va parler tout à l’heure. C’est un service que j’héberge par ailleurs chez moi depuis des années. C’est un service que j’aimerais faire adopter au plus grand nombre.
Frédéric Couchet : Parle du service tout de suite, présente-le.
Pitchum : Le service qui m’a fait entrer chez Chapril c’est le service de messagerie instantanée XMPP. Sans entrer dans les détails, c’est un équivalent de WhatsApp, vous pouvez échanger du texte, des photos, des vidéos, avec vos proches.
Frédéric Couchet : Je vais me permettre de préciser qu’on a déjà parlé en détail de la messagerie instantanée XMPP dans l’émission 91 du 26 janvier 2021, à l’époque c’était d’ailleurs une émission animée par Adrien. Si vous avez bien suivi, pour retrouver facilement le podcast, vous allez sur libreavous.org/91. Donc messagerie XMPP, c’est ça qui t’a motivé à rentrer. Que fait ce service en quelques mots ?
Pitchum : C’est de la messagerie instantanée qu’on peut utiliser aussi bien sur téléphone, comme la plupart des gens aujourd’hui, mais aussi sur PC pour les vieux comme moi, parfois même dans un terminal pour les plus geeks ; ça remplit les mêmes fonctions que WhatsApp.
Frédéric Couchet : Quand on parle messagerie instantanée, c’est WhatsApp, Signal et compagnie, je renvoie évidemment à l’émission 91 pour les détails, sauf que tu dirais que c’est plus éthique, que c’est plus respectueux des données personnelles.
Pitchum : C’est bio.
Frédéric Couchet : C’est bio. C’est ton expression, c’est clair !
Pitchum : L’intérêt c’est qu’on vous promet, parce qu’on est dans le cadre de CHATONS, qu’en utilisant ce service-là on ne fera aucune exploitation commerciale de vos données personnelles. C’est essentiellement ça l’atout majeur de ce service.
Frédéric Couchet : Donc toi tu es arrivé, quelque part, par intérêt personnel pour un service et tu t’es dit il y a une structure qui propose un chaton, donc chapril.org. Est-ce que c’est simplement le fait que, finalement on va le dire, tu travailles dans une entreprise avec laquelle on partage les locaux ou plutôt qui nous héberge, Easter-eggs, est-ce que c’est la proximité humaine qui a fait que tu t’es dit je vais contribuer à ce chaton-là ou plutôt une autre raison ?
Pitchum : Pour être honnête, avant Chapril j’avais déjà installé des services XMPP dans deux autres associations ; c’est un truc que je fais couramment, c’est mon activité du week-end. Il se trouve que ça s’est fait chez Chapril grâce à toi il me semble. Effectivement, comme on travaille tout près l’un de l’autre, on mange souvent ensemble le midi et je crois qu’un jour tu as dû me parler d’une réunion April technique. Je pense que c’est toi qui m’as poussé à faire ça. Effectivement, je suis venu chez Chapril parce que j’y voyais une autre opportunité de promouvoir ce type de service.
Frédéric Couchet : D’accord. On mange souvent ensemble, je vais dire qu’on mangeait souvent ensemble à une certaine période, avant la pandémie, mais on aura bientôt le plaisir de manger à nouveau assez souvent ensemble. En disant ça j’ai un peu oublié ma question...
Tu viens pour ce service-là, tu as dit que c’est peut-être un peu moi qui t’en ai parlé. Quel était ton sentiment dans l’accueil ? Pour un peu suivre comment Christian Momon accueille — Christian Momon est l’animateur en chef du Chapril — comment as-tu trouvé cet accueil par Christian, l’intégration, on va dire, dans l’équipe des animateurs et animatrices du Chapril ?
Pitchum : Je n’ai pas beaucoup de points de comparaison, mais j’ai tendance à considérer que la façon dont on est accueilli au sein de Chapril est vraiment exemplaire. Je suis aussi dans un autre chaton où c’est plus artisanal. Avec Christian, donc cpm, le chef du Chapril, c’est comme ça que je l’appelle, tout est cadré, c’est très organisé. On est pris par la main, carrément. Moi, en tant qu’animateur du service XMPP, mon intérêt perso, pour le dire comme ça, c’est de mettre à disposition du grand public un service qui me paraît nécessaire pour la société, mais ça implique beaucoup de boulot : il faut installer des serveurs, il faut les maintenir en vie, tout ça. Chez Chapril, c’est ça qui est génial pour nous les animsys qui venons pour animer un service, il y a toute une partie dont on ne s’occupe pratiquement pas parce que c’est Christian, Quentin et Polux qui s’occupent de la partie infra, technique. Et Christian, en plus de la technique, s’occupe de l’accueil, de l’animation des réunions. Le Chapril repose énormément sur les épaules de Christian et je l’en remercie, à la fin de chaque réunion, je me dis qu’on ne le remerciera jamais assez. Je pense qu’on a un chaton particulier à l’April, je ne suis pas sûr que tous les chatons aient la chance d’avoir cette façon de fonctionner, cette organisation-là.
Frédéric Couchet : D’accord. Pour préciser, c’est intéressant : une personne qui anime service ne gère que l’installation de son service et pas forcément de l’ensemble du serveur qui gère tous les services, c’est une autre équipe qui s’en occupe. C’est donc effectivement une sorte de « confort », entre guillemets, parce qu’on n’a pas besoin de maîtriser toute l’installation d’un système libre pour installer son propre service. C’est important.
Je vois que le temps file, ensuite on doit encore parler de plaidoyer et puis Isabelle Carrère va sans doute arriver. Avant-dernière question rapidement : quand tu parles autour de toi du Chapril, est-ce que tu arrives à convaincre les gens par exemple à utiliser un des services, pas forcément XMPP, mais d’autres services, Drop ou XMPP ? Comment ça se passe ?
Pitchum : Je suis très mauvais en sensibilisation, même si je suis quelqu’un de particulièrement convaincu. Ça fait des années que je milite pour ce genre de sujets, mais ça fait aussi des années maintenant que j’arrête de me battre parce que je sais que je ne suis pas bon pour ça, donc j’évite de faire. Ce qui est bien avec Chapril c’est qu’il a une vitrine, le site chapril.org est quand même assez bien fait pour qu’on n’ait pas besoin de reposer sur mes talents d’orateur pour faire de la communication.
Frédéric Couchet : D’accord. En tout cas tu t’en es très bien tiré dans cet échange.
Les gens qui nous écoutez, si vous voulez découvrir ces services, les utiliser, vous allez sur chapril.org, vous avez 13 services disponibles et d’autres vont arriver parce que, effectivement, l’équipe s’agrandit. Je sais que Christian a recruté une nouvelle animatrice qui arrive pour s’occuper d’un des services. N’hésitez pas à en parler le maximum autour de vous, chapril.org. Je précise que tous ces services sont d’usage libre, ils sont fournis librement et totalement gratuitement pour toute personne qui le souhaite. Il y a notamment un service qui est intéressant, c’est celui de la valise, qui est basé sur NextCloud, qui est un environnement qui vous permet de partager des photos. des contacts, etc., avec des outils de synchronisation pour téléphone mobile ; c’est vraiment très bien.
Pitchum, je te remercie. Belle fin de journée.
Pitchum : Merci à toi.
Plaidoyer politique, dossiers institutionnels avec Étienne Gonnu
Frédéric Couchet : On va enchaîner tout de suite avec mon collègue Étienne Gonnu dont je vous ai parlé tout à l’heure avec le choix coup de cœur de la musique Arcane par CloudKicker.
Là on a vu deux activités de l’April qui sont l’une Sensibilisation, donc plutôt créer des outils de sensibilisation à usage du public sur des stands ou autre, et le Chapril qui fournit des services. Une autre activité de l’April, qui est menée depuis très longtemps, c’est l’action, on va dire, de plaidoyer politique, de dossiers institutionnels, tu vas nous expliquer tout ça. Étienne, tu es donc chargé de mission affaires publiques depuis 2016, janvier 2016, tu fais partie de l’équipe salariée de l’April. J’ai oublié de préciser que les animsys du Chapril sont bénévoles.
Déjà je voudrais que tu nous expliques un peu ce qu’est le rôle d’un chargé de mission affaires publiques à l’April.
Étienne Gonnu : Donc l’action institutionnelle. Mon rôle, pour synthétiser, je pense qu’on peut dire qu’on essaye d’influencer, d’influer sur les pouvoirs publics pour une meilleure prise en compte de ce qu’on considère être l’intérêt général, donc l’utilisation du logiciel libre, la défense des libertés informatiques.
Ça peut parfois prendre la forme, on va dire, d’une forme de défense du logiciel libre. On va défendre le logiciel libre lorsqu’on va percevoir qu’il y a un risque pour les libertés informatiques dans la manière dont vont être menées des politiques publiques.
Pour citer un exemple très rapidement, une des luttes historiques à laquelle a participé l’April, victorieusement, ça a été de lutter contre les brevets logiciels qui sont une grave menace pour les libertés informatiques, dans le cadre d’un projet de règlement européen sur les brevets. À cette occasion L’April s’est mobilisée pour créer un rapport de force favorable, pour renverser ce dangereux projet.
C’est une action qui va parfois se traduire plus dans une logique de promotion. De même que, par exemple, d’un point de vue grand public dans le travail de sensibilisation on appelle à donner une priorité au niveau individuel aux logiciels libres dans nos usages quotidiens, eh bien on appelle de même, et en toute logique, à mettre en œuvre une priorité au logiciel libre dans une dimension collective, c’est-à-dire typiquement dans les administrations, d’un point de vue public. C’est pour ça qu’on défend notamment l’inscription d’un principe normatif, c’est-à-dire dans la loi, d’une priorité au logiciel libre.
Là je parle de loi. On va dire que c’est effectivement un véhicule dans lequel on travaille souvent, c’est-à-dire qu’il va y avoir des propositions ou des projets de loi qu’on va voir arriver. On va essayer d’identifier si ce sont des véhicules législatifs sur lesquels, justement, on peut essayer d’avoir une action, qu’elle soit en défense ou en promotion. Ou alors on va essayer d’identifier s’il y a menace ou si c’est une opportunité pour faire avancer nos convictions. Ça peut être, par exemple, lorsqu’on perçoit des pratiques dans des administrations, là je pense au ministère des Armées qui, depuis des années, renouvelle des contrats avec Microsoft, donc, pour nous, il y a un vrai enjeu en termes de politique publique à sortir de cette dépendance-là. Donc là on va essayer aussi d’influencer, d’installer un rapport de force pour que des politiques publiques soient mises en œuvre pour sortir de cette dépendance.
Frédéric Couchet : Peut-être aussi préciser, quand tu parles de véhicule législatif et de cette priorité au logiciel libre, que très souvent les amendements qui sont portés ne sont pas forcément adoptés par le Parlement, mais ça permet une sensibilisation. Il y a eu notamment, il y a quelques années, une heure de débats autour de la priorité au logiciel libre et même dans les rapports, et là je fais référence à ton interview de Philippe Latombe dans l’émission 113 de Libre à vous ! de la semaine dernière, donc si vous avez retenu libreavous.org/113. Dans ce rapport sur la souveraineté numérique, Philippe Latombe, le député Latombe appelle à une priorité au logiciel libre.
Quand on a vu ça, quand tu as vu ça, comment l’as-tu reçu ?, parce que c’était quand même un peu surprenant qu’il aille aussi loin en tant que parlementaire.
Étienne Gonnu : Oui c’est sûr. Comme tu le disais quand tu as introduit notre échange, moi je suis arrivé à l’April en 2016 et quand je suis arrivé, il y avait justement un projet de loi très important sur la table qui était pour une République numérique.
Frédéric Couchet : Un projet de loi d’Axelle Lemaire.
Étienne Gonnu : Exactement. Et là, nous avons donc poussé un amendement et c’est effectivement là où il y a eu une grosse heure de débats sur un amendement unique, ce qui est rare, pour installer une priorité au logiciel libre, avec effectivement des débats riches et déjà ça c’est quelque chose de positif, mais d’importantes résistances. Ça c’est 2016/2017 et puis c’est vrai que, le temps passant, le logiciel libre s’installe quand même dans les débats. Il va s’agir, c’est aussi le sens de l’action de l’April, de traduire ça en actes, mais quoi qu’il en soit, même si on percevait effectivement une montée en puissance dans ce rapport de force, un rapport de force qui est peut-être de plus en plus favorable au logiciel libre dans les arbitrages, dans les politiques, on cherche toujours à mitiger, à nous dire qu’il est urgent de ne pas trop agir non plus.
Dans le rapport parlementaire de Philippe Latombe qui, en plus, fait quand même partie du groupe majoritaire, il est député Modem, on ne s’attendait pas à une prise de position aussi radicale, car il dit « il faut imposer un recours systématique au logiciel libre, le logiciel propriétaire – dans ses mots « propriétaire » c’est privateur, privateur de liberté – devant devenir l’exception dans les pratiques de l’administration ». C’est vrai que ça nous a presque stupéfaits de lire une position aussi radicale dans un rapport parlementaire.
On a aussi une liste le travail, le groupe Atelier, qui est un des rares, si ce n’est le seul groupe réservé aux membres de l’April parce qu’on peut parfois parler de sujets un peu sensibles ou qui nécessitent un petit peu de discrétion selon les sujets. Quoi qu’il en soit mon travail c’est aussi d’identifier des députés ou des sénateurs, en tout cas des acteurs de la vie institutionnelle qui ont une sensibilité pour nos enjeux et sur qui on peut s’appuyer. Philippe Latombe faisait effectivement partie de ces députés qu’on a identifiés, mais on ne l’attendait peut-être pas à ce niveau de position sur le logiciel libre.
Frédéric Couchet : Tout à fait, oui.
Tu parles de la liste Atelier, une des listes internes de l’April. Jusqu’à présent, la plupart des activités au sein de l’April, dont on a parlé, sont effectivement ouvertes à toute personne. Il y a deux exceptions c’est l’admin-sys, c’est-à-dire les gens qui gèrent les serveurs. Pour des questions de confidentialité on préfère que ces gens-là, qui sont des bénévoles, soient membres de l’April. La deuxième « question », entre guillemets, parce qu’elle est réduite en fait, et je pense que tu vas l’expliquer, c’est effectivement le dossier institutionnel. Pourquoi y a-t-il une liste interne sur laquelle on commence à élaborer nos positions avant de les publier ?
Étienne Gonnu : Je pense qu’il y a plusieurs raisons et peut-être que tu en verras à rajouter. Lorsqu’on fait de l’action politique de ce niveau-là, il y a quand même, aussi, un aspect de gérer sa communication : à partir de quel moment on va commencer à agir, notamment lorsqu’on va avoir des propositions d’amendement. L’exemple classique de nos actions : si on voit arriver un projet de loi, on va se dire « tiens, on va proposer un amendement ». Un amendement qu’est-ce que c’est ? C’est une proposition de modification du texte qui va être discutée, que ce soit d’abord à l’Assemblée ou au Sénat, par les parlementaires puis votée, oui ou non. Nous on ne peut pas proposer à ce que ce soit mis à la discussion, mais on peut proposer des éléments de modifications à des parlementaires qui pourront, ou non, les déposer pour qu’ils soient discutés.
C’est sûr que si on le fait, entre guillemets, « trop tôt », si on sait que ça peut faire du bruit, si on n’a pas encore bien élaboré nos stratégies – l’enjeu n’est pas le même sur toutes nos propositions –, eh bien on sait que des résistances en face vont pouvoir se mettre en place plus rapidement. Donc il y a quand même, quelque part, un petit peu un jeu. C’est important aussi de savoir prendre par surprise, c’est-à-dire ne pas laisser les résistances réactionnaires en face se mobiliser. On a de l’énergie, on a des bénévoles convaincus qui sont prêts à se mobiliser. On n’a pas les moyens que vont avoir les Microsoft, les Google ou les autres tenants d’une informatique privatrice, donc c’est important de pouvoir s’organiser de cette manière aussi. Et puis on a des contacts de confiance qui vont peut-être, parfois, nous donner des documents en avance, on peut dire en off, donc c’est aussi une relation de confiance de pouvoir discuter entre nous de ces documents qui nous ont été remis en confiance.
Frédéric Couchet : Oui. J’allais rajouter que c’est aussi important d’avoir un espace de discussion de toute confiance où on peut élaborer nos propres réflexions sans être surveillés par l’extérieur quel qu’il soit, que ce soit un public ou un gouvernement d’ailleurs.
Avant ma dernière question – parce qu’Isabelle est arrivée pour la prochaine chronique – tout à l’heure en introduction j’ai parlé de plaidoyer politique, c’est-à-dire la défense d’un intérêt, d’une vision particulière de l’intérêt général et j’ai retrouvé, en préparant l’émission, une explication qui était fournie par Benoît Sibaud, ancien président de l’April, concernant justement les termes de lobbying, contre-lobbying, advocacy, groupe de pression. Benoît disait : « Nous avons entendu tous ces termes nous concernant et le plus juste est bien évidemment advocacy – qu’on traduit par plaidoyer. Oui, nous travaillons à diffuser nos idées auprès de tous les publics, notamment les responsables politiques et les journalistes, mais pas seulement. Nous ne défendons pas notre intérêt commercial, nous agissons dans l’intérêt général. Nous ne sommes pas des mercenaires capables de soutenir n’importe quelle thèse pour de l’argent et surtout, nous travaillons dans la transparence. Nos positions sont connues, nos documents sont publiés, nous n’organisons pas des soirées au Champagne pour convaincre, nous n’offrons pas de jolis cadeaux, nous n’avons pas honte d’apparaître dans les débats. Nous suivons une stricte neutralité sur le plan de la politique mandataire et nous n’avons pas à faire dans le people, la starisation non plus. » Je trouvais que c’est un bon résumé de nos actions.
Dernière question. Tu es donc arrivé il y a maintenant cinq ans au poste affaires publiques. Qu’est-ce que ça t’apporte de participer à cette action citoyenne dans une structure qui reste relativement petite, il faut quand même le dire ?
Étienne Gonnu : C’est très c’est très gratifiant et j’éprouve beaucoup de fierté. Au-delà du sujet qu’on défend, je trouve que l’April a un mérite énorme c’est la cohérence. On a un cadre, on a un collectif humain. Effectivement il y a les salarié·es, il y a le conseil d’administration de l’April qui est bénévole, il y a des membres bénévoles. C’est une association qui ne met pas, on va dire, la lutte pour ses convictions au-dessus du bien-être des personnes qui se mobilisent ; la fin ne justifie pas tous les moyens, au contraire ! Je pense qu’il y a ce souci de la cohérence, c’est-à-dire qu’on défend une certaine vision de l’intérêt général, de l’émancipation humaine et ça passe déjà, aussi, par la manière dont on travaille qui est de prendre soin les uns des autres. J’ai beaucoup de fierté à travailler dans une association qui a cette cohérence-là.
Sinon, à un niveau un peu plus personnel, je trouve que je suis privilégié. Comme beaucoup de monde, comme quasiment tout le monde, j’ai un loyer à payer, il faut bien que je me nourrisse, et j’ai de la chance, j’ai l’énorme privilège de pouvoir exercer mon activité professionnelle qui soit en concordance avec des convictions politiques. C’est-à-dire que je me lève le matin pour aller travailler et mon travail consiste à essayer de faire avancer ma conviction pour un monde plus juste. Il y a énormément d’aspects, de considérations, mais ça passe notamment par les libertés informatiques. Je mets en œuvre un peu tous les jours et c’est avec beaucoup de fierté que je peux le faire.
Frédéric Couchet : Ça entre en résonance avec moi. Tu es en train de dire que ton activité professionnelle correspond, quelque part, à ce que les Japonais appellent Ikigai, la raison d’être. J’en ai parlé il y a quelques années dans une conférence, en 2011. Effectivement on est heureux quand on fait ça.
Je te remercie.
C’était Étienne Gonnu chargé de mission affaires publiques pour l’April.
Après la pause musicale nous accueillerons Isabelle Carrère d’Antanak pour sa chronique. Nous allons d’abord faire une pause musicale.
[Virgule musicale]
Frédéric Couchet : En attendant la chronique d’Isabelle, j’espère que vos sens sont toujours en éveil, que vous êtes prêts à danser, laissez-vous porter par le rythme. Nous allons écouter El jefe par San Blas Posse. On se retrouve dans trois minutes. Belle journée à l’écoute de Cause Commune.
Pause musicale : El jefe par San Blas Posse.
Voix off : Cause Commune, 93.1.
Frédéric Couchet : Nous venons de danser sur El jefe par San Blas Posse, disponible sous licence libre Creative Commons Partage dans les mêmes conditions.
[Jingle]
Chronique « Que libérer d’autre que du logiciel » avec Isabelle Carrère au sujet de la rentrée d’Antanak
Frédéric Couchet : Nous allons poursuivre avec « Que libérer de’autre que du logiciel », la chronique d’Antanak. Isabelle Carrère et d’autres personnes actives de l’association Antanak se proposent de partager des situations très concrètes et/ou des pensées, mises en actes et en pratique au sein du collectif — le reconditionnement, la baisse déchets, l’entraide sur les logiciels libres, l’appropriation du numérique par tous et toutes.
Isabelle est avec nous pour cette deuxième émission de rentrée. Je crois que tu veux nous parler de la rentrée
Isabelle Carrère : Bonjour. Oui, c’est la rentrée. Merci pour cette musique qui est réjouissante, juste avant d’intervenir.
Oui, la rentrée. La rentrée dans Antanak. Bon, la rentrée pour tout le monde. On sait. On fait des « projets », entre guillemets, on se donne des résolutions, on se dit « tiens, de quoi cette année-là va-t-elle être faite ? ». Pour Antanak, je ne vais pas parler des questions matérielles ou de fonctionnement, parce qu’on a plein de questions. Vous vous souvenez de ce qui nous est arrivé avant l’été, du coup oui, on cherche un local plus grand, oui, il faut qu’on se donne de l’espace et qu’on passe à autre chose. En tout cas, ce dont je voulais parler c’est plutôt de ce que nous avons constaté tous ces derniers mois, quelles sont nos urgences et nos points de vigilance d’un point de vue politique, j’allais dire.
En préparant cette petite chronique je me suis dit « il faut qu’on arrive – on se l’est dit à plusieurs dans le noyau d’Antanak – à remonter des groupes de réflexion, des groupes de parole et on a trois grands sujets sur lesquels on a envie de travailler, avancer.
Il y en a un que je ne vais pas exposer ici parce que c’est tellement votre sujet qu’on est tout petit à côté de ça. C’est la façon dont les gens considèrent le Libre au sens général et générique, la façon dont les membres, les personnes qui viennent chercher un ordinateur sont plus ou moins sensibles à ces sujets. Malgré toutes les explications qu’on peut apporter, on se rend compte, en fait, que ce n’est pas aussi important pour eux que pour nous. Du coup il faut qu’on arrive à trouver d’autres vecteurs, d’autres façons de mieux expliquer, de mieux rentrer dans cette chose-là pour que ça fasse partie de leur monde et que ça ne soit pas simplement quelque chose avec lequel ils reviennent en disant « on m’a demandé pourquoi j’avais ça, pourquoi il n’y a pas Windows ? ». Toutes ces questions-là il faudrait qu’on arrive, mais bon !, c’est un des premiers sujets.
Le deuxième sujet c’est sur la question culturelle. On se rend compte que plus ça va, plus les gens qui viennent nous voir sont très obnubilés par le fait qu’il faudrait que tout ce qu’ils reçoivent, tous les savoirs qu’ils vont chercher, etc., ne passeraient que par le numérique. Du coup ça m’a fait repenser à un petit fascicule que j’avais, qui est paru en septembre 2020, donc d’une rentrée l’autre rentrée, un petit fascicule chez Tracts de Gallimard de Philippe Forest.
Philippe Forest est à la fois un écrivain, un romancier et puis un professeur d’université. Il avait écrit L’Université en première ligne – À l’heure de la dictature numérique. Je voudrais en lire deux/trois passages, notamment celui qu’il a écrit sur la question culturelle parce que ça nous pose des vraies questions par rapport à ce qu’on voit des jeunes et des enfants quand ils repartent avec un ordinateur, qu’ils vont se servir d’un navigateur, de Firefox et qu’ils vont aller chercher des savoirs. Voilà ce qu’il disait en septembre 2020 : « Mettre en ligne le savoir revient à accepter d’être dépossédé de sa pensée qui, immédiatement et irréversiblement, se trouvera soumise aux protocoles en vigueur sur Internet. Le monde numérique se recopie lui-même à l’infini, anonymisant très vite ses sources et surtout soumettant en cascade ses contenus à des modifications qui les altèrent et, très souvent, les défigurent sans qu’aucune régulation ne soit plus envisageable. Faire connaître la culture au plus grand nombre est un objectif louable qu’assuraient autrefois la pédagogie et la vulgarisation. Mais la circulation du savoir à grande échelle et à toute vitesse, telle que la rendent possible les nouvelles technologies, conduit à sa dénaturation. Au lieu d’inviter à sa découverte et de constituer ainsi une sorte de passerelle conduisant à la culture, Internet, trop souvent, en condamne, en fait, l’entrée. L’univers numérique, en raison de l’hégémonie dont il jouit, s’autonomise et devient à lui-même sa propre fin, son horizon exclusif. Plus rien d’autre n’existe que ce qui y circule. » Et il continue avec « la copie numérique évince l’original au lieu de susciter le désir de le connaître, etc. On est content quand on a lu un article sur, plutôt qu’aller chercher le texte pour de bon. » Ce qui m’intéresse c’est vraiment ça : « La question de l’univers numérique, en raison de l’hégémonie dont il jouit, s’autonomise et devient à lui-même sa propre fin. »
On constate que les personnes qui viennent et qui découvrent, en quelque sorte, Internet et l’immense territoire qu’elles ont devant elles — territoire virtuel mais territoire quand même de savoirs, d’informations, de connaissances — en arrivent à oublier que ça n’est, potentiellement, qu’une porte vers d’autres choses et elles se mettent à penser que ce n’est que là qu’il faut être, que ce n’est que là qu’il faut aller chercher. Du coup pour nous, au sein de l’association, c’est une question intéressante à se poser : qu’est-ce qu’on leur propose, en fait, quand on leur donne un ordinateur, qu’on explique, qu’on parle de discernement, qu’on dit « c’est un moyen, c’est un outil, c’est une techno » ? OK, mais jusqu’où on va pour faire la démonstration de ça, en tout cas être suffisamment en clarté nous-mêmes pour qu’il n’y ait pas d’ambiguïté sur le sujet. On n’est pas en train de dire qu’il faudrait que tout le monde ne soit plus que sur le numérique et il faudrait que tout s’y passe. En même temps, on répond aux injonctions de la société à y être pour les démarches administratives, bref !, pour tous les sujets qui sont qui sont ceux-là et puis pour l’éducation, donc, d’une certaine manière aussi, sur la culture.
Donc je pense qu’il faudrait qu’on arrive à pouvoir discuter de ces sujets-là avec les personnes qui viennent nous voir, peut-être pas au moment où elles viennent chercher un ordinateur mais justement, essayons de trouver…
Frédéric Couchet : Un apéro !
Isabelle Carrère : Ça peut être un apéro, un groupe de parole, quelque chose.
Et puis, juste à côté de ça, il y a la conscientisation, j’allais dire au niveau de la parentalité. On a bien vu qu’il fallait également qu’on puisse continuer de s’adresser aux parents des enfants et des jeunes qui viennent chercher des ordinateurs.
Notre troisième sujet serait sur le thème, très d’actualité, de la surveillance numérique. Et là aussi Philippe Forest disait, juste une petite phrase au milieu de son bouquin : « La supériorité des régimes démocratiques sur les régimes autoritaires ou totalitaires – en effet, en ce moment beaucoup de gens regardent en exemple ou en contre-exemple ce qui se passe en Chine – se mesure au fait que les premiers n’ont même pas besoin d’un parti unique pour procéder à une surveillance que les réseaux sociaux, ou autres, suffiront à exercer très efficacement et avec des effets que nul encore ne mesure très bien. » Il le mettait au futur « les réseaux sociaux suffiront », en fait on peut dire « suffisent », on peut tout à fait le mettre au présent.
Je pense qu’on a également un rôle, à Antanak ou ailleurs, en tout cas on a tous et toutes un rôle à jouer sur l’explication de par où cette surveillance numérique-là passe, y compris avec la question du Libre mais pas simplement, c’est-à-dire aussi la question de l’utilisation et/ou de ce qu’on admet, ce qu’on accepte, le QR Code de cette affaire de pass sans « e » – il ne faut pas mettre de « e », on n’est pas français – de pass sanitaire. Qu’est-ce qu’on accepte en faisant ça et demain matin qu’est-ce qu’on accepte d’autre ?
Si on ne traite pas ce sujet-là maintenant, qu’on n’en débat pas, ça va être vraiment très compliqué et on en resterait, sinon, à des refus ou des résistances trop individuelles, voire individualistes et, simplement, on n’élabore pas une pensée à partir de ça.
Voilà. La rentrée d’Antanak sera ça. Ça sera d’autres choses aussi, en tout cas, ça sera ça d’un point de vue de la réflexion et de la prise de parole.
Frédéric Couchet : D’accord. Avant de passer aux annonces de fin, j’ai quand même petite question, qui n’est pas en lien avec ce que tu viens d’expliquer, c’est plutôt de savoir comment vous allez à Antanak. Je pense qu’il y a des gens qui nous écoutent, qui ont envie de savoir comment vous allez.
Il faut expliquer un petit peu. Antanak est au 18 rue Bernard Dimey, donc c’est juste à côté de la radio. Il y avait un espace extérieur végétalisé, il y avait des sortes de bancs avec des palettes, etc. Il a été détruit avant l’été par des abrutis. Comment allez-vous maintenant ? Comment vous sentez-vous suite à cette agression ?
Isabelle Carrère : D’une certaine manière on va mieux dans le sens où on arrive à faire en sorte que nos cerveaux oublient d’attendre de voir la terrasse quand on arrive, mais parfois ce n’est pas le cas. Encore tout à l’heure je suis arrivée « oui, idiote, bien sûr, il n’y a plus rien ! » Donc on continue à être comme dans une espèce de deuil étrange, très bizarre, parce que les espaces contiennent, continuent de contenir des choses. Mais on va quand même mieux dans le sens où on s’est relevés, on a relevé la tête sur ce que ça voulait dire, les explications ou les hypothèses qu’on a faites sur ce sujet et puis surtout parce qu’on a décidé de s’en aller.
Frédéric Couchet : Vous partez donc du quartier ?
Isabelle Carrère : On partira quand on aura trouvé autre chose. Mais, si tu veux, il ne faut pas le voir que de manière négative, c’est-à-dire qu’en fait ça correspond à un moment où, de toute façon, on n’a plus assez de place. Il faudrait vraiment que chacun, chacune, vienne, prenne le temps de passer dans le sous-sol des locaux d’Antanak, c’est juste dramatique. Comme on ne veut pas mettre au rebut n’importe où les morceaux de composants que nous avons, nous faisons un tri hyper, le plus précis possible entre le plastique, le métal, le cuivre, etc., et qu’on ne peut pas aller donner une toute petite quantité de cuivre donc on attend d’en avoir beaucoup, mais, du coup, ce attend-là, il faut avoir l’espace pour mettre tout ça. Donc ça tombe bien. Il nous faut un local plus grand, donc on cherche. Si quelqu’un a une idée, un local plus grand, 200 m2, quelque chose en rez-de-chaussée.
Frédéric Couchet : Quel que soit le quartier ?
Isabelle Carrère : De préférence aux portes Nord de Paris parce que ça continue à faire du sens pour nous que d’être par là.
Frédéric Couchet : D’accord. Donc tu dis de plain-pied.
Isabelle Carrère : Oui. Il faut que ça soit en rez-de-chaussée, en grosse partie en rez-de-chaussée, le moins possible en sous-sol parce que, dans cette salle en sous-sol, on travaille, on fait trop de choses et ce n’est pas sain, ce n’est pas correct. Ce n’est pas comme ici, il n’y a pas de clim, il n’y a pas d’aération, il n’y a rien du tout.
Frédéric Couchet : Je suppose que c’est un peu comme ici, ce n’est pas accessible, l’escalier pour personnes à mobilité réduite !
Isabelle Carrère : Exactement. Donc 200 m2. Ça doit se trouver non ?
Frédéric Couchet : À coût réduit on va dire, bien entendu !
En tout cas, pour l’instant, vous êtes toujours nos voisins et voisines et quand tu parlais de la terrasse, c’est vrai qu’on s’attend à ce qu’elle soit là. Quand je suis arrivé tout à l’heure, ça fait quelque temps que je n’étais pas venu, c’est vrai que je m’attendais à ce qu’elle soit là parce que c’était très sympathique et, encore une fois, on peut dire que ce sont des abrutis, on peut même dire des connards, je pense qu’il n’y a pas besoin de féminiser le mot, à priori, malheureusement.
En tout cas, on est contents de voir que ça quand même va un peu mieux. J’ai vu que sur la porte il y a une petite affiche qui explique que ce qui était dehors est dedans. Si vous passez au 18 rue Bernard Dimey n’hésitez pas à regarder cette affiche et puis à toquer. Ce n’est pas ouvert tous les jours, mais c’est souvent ouvert. D’ailleurs, c’est ouvert quels jours Isabelle ?
Isabelle Carrère : On va plutôt dire, c’est plus simple, que c’est fermé le mardi, le vendredi et le dimanche.
Frédéric Couchet : D’accord. OK. Je répète, c’est au 18 rue Bernard Dimey et vous pouvez aussi écouter Isabelle sur radio Cause Commune dans son émission sur l’habitat qui s’appelle Un coin quelque part.
Isabelle Carrère : Merci Fred.
Frédéric Couchet : Par contre je ne me souviens plus quand est-ce qu’elle est diffusée parce que je l’écoute en podcast.
Isabelle Carrère : C’est le lundi à 14 heures 30.
Frédéric Couchet : Le lundi à 14 heures 30, sinon c’est en podcast sur causecommune.fm.
C’était la rentrée de la chronique d’Antanak, « Que libérer d’autre que du logiciel », avec Isabelle Carrère.
Nous approchons de la fin de l’émission. Nous allons terminer par quelques annonces.
[Virgule musicale]
Quoi de Libre ? Actualités et annonces concernant l’April et le monde du Libre
Frédéric Couchet : Les annonces de fin.
Je voudrais juste parler d’un apéro. Les Apéros Parisiens du Libre, organisés par nos amis de Parinux, reprennent. Le prochain aura lieu mercredi 15 septembre 2021 à partir de 21 heures au Ker Beer, rue Vandamme, dans le 14e arrondissement de Paris, ce n’est pas très loin du local de l’April. Donc Apéro Parisien le 15 septembre 2021 à partir de 21 heures au Ker Beer.
On a parlé tout à l’heure, en premier sujet, de la Fête des Possibles. Je vous rappelle le site web fete-des-possibles.org du 10 au 26 septembre et Marie Seiller a expliqué que les dates pouvaient aussi se prolonger.
Des journées du logiciel libre vont commencer à être réorganisées de plus en plus, en tout cas on l’espère, notamment Les Journées du Logiciel Libre de Lyon qui, traditionnellement, ont lieu au début du printemps, là on parle du printemps 2022, mais les organisateurs et organisatrices commencent à recruter des bénévoles. Donc l’équipe d’organisation propose une réunion le jeudi 23 septembre à 19 heures, à la Maison pour Tous à Lyon, au 249 rue Vendôme.
Bien entendu vous trouverez tous les détails sur ces événements sur le merveilleux site de l’Agenda du Libre, agendadulibre.org.
Dans les annonces je poursuis en rappelant que nous avons donc pré-ouvert un site dédié aux émissions Libre à vous !, c’est libreavous.org, sur lequel vous pouvez retrouver tous les podcasts. Je remercie encore Jean Galland, Antoine Bardelli, Vincent Calame pour la mise en place de ce site. Si vous avez des remarques, des suggestions, vous nous envoyez un courriel à bonjour chez libreavous.org.
Tout à l’heure je vous ai expliqué les fonctionnalités, notamment sur le lecteur audio avec la gestion du chapitrage, la gestion de la vitesse de lecture, la possibilité d’accéder à une émission directement par son numéro. Je répète l’exemple, VideoLAN : si vous voulez vous renseigner sur le lecteur multimédia VLC, avec Jean-Baptiste Kempf, c’était l’émission 42, vous allez sur libreavous.org/42.
Si vous voulez en savoir plus sur XMPP, la messagerie instantanée, et l’émission animée par Adrien Bourmault, c’était, de mémoire, l’émission 91, donc c’est libreavous.org/91.
Ce truc-là est super pratique, franchement, je ne sais plus qui a eu l’idée, en tout cas je remercie cette personne.
Notre émission se termine.
Je remercie les personnes qui ont participé à l’émission du jour : Marie Seiller, Isabella Vanni, Étienne Gonnu, Fabrice Noël, Pitchum, Isabelle Carrère.
Aux manettes de la régie aujourd’hui Adrien Bourmault.
Merci également à l’équipe qui s’occupe de la post-production des podcasts : Samuel Aubert, Élodie Déniel-Girodon, Lang1, bénévoles à l’April, Olivier Grieco, directeur d’antenne de la radio.
Merci de nouveau à Adrien qui va découper le podcast complet en podcasts individuels par sujet.
Vous retrouverez sur notre site web, april.org, toutes les références utiles ainsi que sur le site de la radio, causecommune.fm, et bientôt sur le site libreavous.org.
N’hésitez pas à nous faire des retours pour indiquer ce qui vous a plu mais aussi des points d’amélioration. Vous pouvez également nous poser toute question et nous y répondrons directement ou lors d’une prochaine émission. Toutes vos remarques et questions sont les bienvenues à l’adresse bonjour chez libreavous.org.
Nous vous remercions d’avoir écouté l’émission.
Si vous avez aimé cette émission, n’hésitez pas à parler plus possible autour de vous. Faites connaître également la radio Cause Commune, la voix des possibles. Par exemple, le lundi soir, Karim a repris ses émissions qui s’appellent Et pour cause dans lesquelles il interviewe des gens qui portent des causes, qui font évoluer la société. Le dernier podcast que j’ai écouté c’était avec un maître d’école, c’était très intéressant, donc c’est le lundi à 21 heures et, comme je l’ai dit tout à l’heure, Isabelle Carrère Un coin quelque part.
La prochaine émission Libre à vous ! aura lieu en direct mardi 21 septembre 2021 à 15 heures 30. Je ne sais pas sur quoi portera notre sujet principal, mais on verra bien !
Nous vous souhaitons de passer une belle fin de journée. On se retrouve en direct mardi prochain et d’ici là, portez-vous bien.
Générique de fin d’émission : Wesh tone par Realaze.