- Titre :
- Décryptualité du 28 mai 2018 - De l’usage bien réel de la position dominante des GAFAM
- Intervenants :
- Mag - Nico - Luc
- Lieu :
- April - Studio d’enregistrement
- Date :
- mai 2018
- Durée :
- 13 min 30
- Écouter ou télécharger le podcast
Revue de presse pour la semaine 21 de l’année 2018
- Licence de la transcription :
- Verbatim
- Illustration :
- Golden lion Wikimedia Commons ; Licence Creative Commons BY-SA 3.0.
- transcription réalisée par nos soins. Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas forcément celles de l’April.
Description
Augmentation de tarifs, report de responsabilité sur le RGPD sur des plus petits, l’usage bien réel de la position dominante des GAFAM
Transcription
Luc : Décryptualité.
Nico : Le podcast qui décrypte l’actualité des libertés numériques.
Luc : Semaine 21. Salut Mag.
Mag : Salut Nico.
Nico : Salut Luc.
Luc : Pas de Manu cette semaine. Il est puni ! Non, il n’est pas puni, il est parti en famille.
Mag : C’était la fête des mères hier.
Luc : Et oui ! Donc il est parti voir sa maman, mais il nous a quand même préparé une petite revue de presse.
Mag : Une belle revue de presse qui commence par Developpez.com, « Google et Facebook sous le coup de 4 accusations dans 4 pays pour avoir enfreint le RGPD », par Stéphane le Calme.
Nico : C’est un petit ami à nous qu’on connaît bien, Max Schrems, qui avait déjà attaqué Facebook par le passé et qui, du coup, revient pour faire la peau aux GAFAM via le RGPD ; il nous promet encore pas mal d’attaques en justice et on verra bien ce que ça donnera.
Mag : On en reparle tout à l’heure d’ailleurs. Les Yeux du Monde, « La bataille pour le logiciel libre en Afrique », par Loup Viallet.
Nico : Un article qui fait le point, un peu, sur l’état du logiciel libre en Afrique et ce que ça apporte en termes économiques ou autres pour faciliter le développement ; ça explique un peu tout le processus et ce qui se passe là-bas exactement.
Mag : Il faudrait qu’on en reparle plus en détail une prochaine fois.
Luc : Oui. Tout à fait.
Mag : Commentçamarche.net, « Des ateliers pour préparer la fête des libertés numériques », par Perrine Tiberghien.
Nico : C’est une initiative qui s’est montée pour la publication du RGPD, où il y a eu pas mal de petits événements pour expliquer comment on pouvait reprendre le contrôle de sa vie numérique. Ça a été organisé dans un peu toute la France ces derniers temps.
Mag : Le Journal du CM, « Lumière sur la licence Creative Commons », par Guillaume Guersan.
Nico : Un article qui fait le point sur ce que c’est les Creative Commons et qui explique tout le détail : qu’est-ce que c’est une licence Creative Commons, non commerciale, non dérivative, etc. Donc si vous voulez choisir une licence, lisez cet article-là !
Luc : Sachant que dans les Creative Commons il y a des licences libres au sens strict et d’autres qui ne le sont pas, donc c’est important de savoir faire la différence.
Mag : ZDNet France, « Montréal précise son engagement pour le logiciel libre », par Thierry Noisette.
Nico : On parle régulièrement de Montréal dans nos revues de presse et là ça fait le bilan de ce qui se passe exactement là-bas ; pourquoi ils ont fait les choix de l’open source ou du Libre en termes de solutions, en termes de renouvellement de leur parc informatique et ça montre la vision qu’ils ont pour les dix prochaines années.
Mag : Et le dernier article : Le Monde.fr, « Le ministère de l’enseignement supérieur dévoile l’algorithme principal de Parcoursup », par Soazig Le Nevé.
Nico : Ça fait suite à ce dont on a parlé la semaine dernière, sur la publication de Parcoursup. Ça explique comment ils ont fait leurs choix de publication ; qu’est-ce que ça implique pour les étudiants maintenant et aussi les problèmes qui restent encore à résoudre avec cet algorithme.
Luc : Notre sujet de la semaine ne sera que partiellement couvert par la revue de presse. Il y a d’autres choses qui se sont passées qu’on a trouvées assez intéressantes, notamment du côté de ces GAFAM que nous adorons critiquer, et notamment du côté de Google pour son service bien connu, Google Maps.
Nico : C’est ça. Ils ont unilatéralement décidé de changer leur politique tarifaire.
Mag : En accord avec eux-mêmes !
Nico : Voilà c’est ça. Du coup tout le monde s’est retrouvé un peu à court parce qu’ils ont annoncé ça en disant « voilà, on revoie complètement notre politique d’usage gratuit », enfin ce qu’ils appellent le fair use, donc quand vous ne payez pas pour consommer leurs services, et ils ont annoncé des tarifs qui ont fait fois 50, fois 100, fois 1 000 en fonction de ce que vous utilisez.
Luc : En fonction des services.
Mag : Mais comment ça peut être fois 50, quand c’est rien ?
Nico : En fait, c’est parce que ce n’était pas vraiment rien ; c’était rien quand vous étiez en dessous d’un certain volume de pages consommées. En gros c’était aux alentours de 10 000 ou 20 000 pages vues par jour. En fait ils ont transformé le « par jour » en « par mois » ; du coup, il y en plein qui étaient 10 000 requêtes par jour.
Luc : L’inverse tu veux dire !
Nico : Non, non parce que c’étaient 10 000 par jour, donc ils avaient droit à 300 000 requêtes dans le mois et là, en fait, maintenant vous n’avez plus le droit qu’à 10 000 requêtes dans le mois et du coup, vous allez vous retrouver avec des factures exorbitantes. Avant vous étiez à 0 et des exemples qu’ils donnent montrent que vous passez de 0 à 4 000 dollars par mois. Donc tous les petits services qui utilisaient Google Maps, comme ça, qui ne voulaient pas payer ou parce qu’ils n’avaient pas un usage très important de ce service, eh bien vont devoir le quitter parce que c’est carrément trop cher pour la plupart des utilisateurs.
Luc : Moi je bosse pour un éditeur informatique qui fait un usage assez important de Google Maps, et ce ne sont pas simplement des petites boîtes, il y a plein de PME. Quand Google est arrivé avec ce service de cartos, il était facile à utiliser – il marche bien, on ne peut pas nier ça – du coup il y a plein de boîtes comme la mienne qui ont dit « c’est facile », à l’époque c’était totalement gratuit ou presque, il fallait vraiment y aller pour payer, du coup c’était facile, c’était rapide et c’était confortable. Du coup plein de gens s’y sont mis, y compris des entreprises qui ont les moyens.
Mag : Y compris notre gouvernement sur les sites.
Luc : Voilà. Tout le monde en a mis partout et puis, au bout de quelques années, ils ont déjà augmenté les tarifs une première fois. Et c’est un aphorisme qu’on aime bien utiliser dans le logiciel propriétaire, mais qui est tout aussi valable pour les services, c’est : « C’est comme la drogue : la première dose est gratuite ! ». Donc en gros on a un service qui est un service de qualité. On le met pas cher, voire gratos, pour que les gens viennent ; ils construisent des solutions dessus, ils sont dépendants ; et une fois qu’on a acquis un réservoir de clients potentiels suffisamment important et qui sont dépendants, qui ne peuvent plus partir, là paf ! on monte les tarifs et ils en sont donc à leur deuxième montée ! Et puis là, ils y sont allés manifestement comme des bourrins ; ils sont en train de presser le citron et dire « eh bien maintenant, on va ramasser le pognon ! »
Nico : Après c’est aussi un avantage pour les solutions libres puisque du coup OpenStreetMap [1] a repris le flambeau là-dessus parce que tous les services qui ne veulent pas payer, en tout cas pas ces montants-là à Google, commencent à migrer vers OpenStreetMap pour intégrer les pages, les maps, les cartes à leurs sites internet et se passer, du coup, de Google.
Luc : Il y a vraiment eu quelque chose de raté de ce côté-là, parce que moi, en tant que bon libriste, j’avais fait du boulot en interne au niveau de ma boîte, il y a de ça aller cinq-six-sept ans en disant « OpenStreetMap est en train de monter en force. On ne demande pas d’invertir des sommes colossales dedans, mais au moins de commencer à mettre des billes parce que c’est intéressant de se développer un fond de cartos qui soit à nous ». En plus on a des concurrents, mais ce n’est pas là-dessus qu’on se fait concurrence, les concurrents aussi mettent du Google Maps.
Du coup on se retrouve dans une situation où, parce que c’était facile et qu’on n’a jamais voulu investir sur une solution alternative et qu’on n’a pas voulu voir à long terme, on se retrouve tous à égalité, entre guillemets, « à devoir payer des fortunes ». Ce qui fait que les solutions qui sont vendues par toutes les boîtes de la branche, tous les gens qui utilisent ça, elles deviennent non rentables ou beaucoup plus chères donc plus difficiles à vendre, etc. Donc là il y a clairement un choix, entre guillemets, « de confort et de pragmatisme ». C’est l’idée qui vient « Oh, ça marche, je suis pragmatique, je prends la solution paf ! paf ! » [prononcé avec une voix de manager] Et au final, voilà le résultat !
Nico : Ça pose aussi le problème, en fait, des business modèles, parce que Google doit aussi très bien savoir ce qu’ils font et ils ont dû lancer le service Google Maps gratuitement pour que tout le monde se lance dedans, que tout le monde l’installe partout et que ce soit vraiment propagé dans tous les coins. Et une fois que tout le monde est bien ferré, hop ! on change toutes les conditions, on change les tarifs, etc., et on ne peut plus sortir du marché. Parce que c’est trop coûteux en fait et qu’on va préférer payer 4 000 euros par mois que de prendre un développement supplémentaire pour tout migrer et refaire des tests avec OpenStreetMap, etc. C’est un marché ultra-captif et un peu piégeux. Il y a beaucoup de services en ce moment qui sont en train de passer d’un modèle gratuit à un modèle payant et les utilisateurs n’ont pas le choix que de suivre le mouvement, parce que ça leur coûte moins cher que de tout migrer.
Mag : Ça ressemble de plus en plus à du logiciel propriétaire tout ça, en fait.
Luc : C’est la même logique. Effectivement.
Mag : Ils ont imposé leur produit qui était gratuit. Ils ont maintenant un monopole total et ils en profitent.
Luc : Il n’y a pas qu’eux. On peut penser à un service comme Copains d’avant qui avait fait fureur il y a de ça dix-quinze ans.
Mag : Quoi ! [Rire]
Luc : Oui. Copains d’avant, c’était gratos, tout le monde pouvait s’inscrire, et une fois qu’ils ont accumulé plein de données qui sont les données des gens, eh bien ils les ont rendues payantes. Ils ont dit : « Maintenant si vous voulez vous abonner, si vous voulez prendre contact avec les gens, etc., eh bien il faut raquer ». Ça c’est un grand classique et c’est quand même assez malheureux de voir que tout le monde continue à mettre les pieds dedans et à ne pas voir le coup venir, même si c’est un coup sur dix ans.
Mag : Tu m’étonnes que les gens se méfient !
Nico : Il y a eu un peu dans le même genre, on en parlait avec Max Schrems et le RGPD [Règlement général sur la protection des données] où les grosses boîtes type GAFAM ont eu aussi une position dominante dont ils ont pu abuser puisque quand il y a une relation prestataire client habituelle, le client a normalement le moyen de mettre la pression sur son prestataire pour qu’il fasse le boulot.
Luc : Puisque dans le RGPD il y a cette idée qu’on ne peut pas dire « ah ben ce n’est pas chez moi, c’est ailleurs ». Dès lors qu’on a un fournisseur, un prestataire, qu’on est en lien avec quelqu’un, on doit s’assurer qu’il soit en règle avec le RGPD.
Nico : Voilà. Et du coup, les boîtes qui ne sont pas les GAFAM, eh bien les clients qui ne sont pas les clients finaux, qui sont les clients intermédiaires, donc des entreprises qui utilisent d’autres services, ont pu faire pression sur leurs prestataires pour se mettre en conformité avec le RGPD dans le sens qui les arrangeait, alors que Google a dit : « Non, nous on fera le RGPD comme ça ou plutôt on ne fera pas le RGPD du tout. On abuse de notre position dominante pour forcer le contrat dans le sens qui nous arrange ».
Luc : C’est-à-dire, en gros, à tous les gens qui utilisent des services Google ils ont dit : « Eh bien c’est à vous de vous assurer que les données sont propres ; nous on ne fait que les récupérer et tout est de votre responsabilité. »
Nico : C’est ça ! Et donc, si vous voulez continuer à utiliser Google, vous avez beaucoup de boulot de votre côté, voire des impossibilités de compatibilité avec le RGPD. Mais ils disent : « Nous on ne fera absolument rien, on ne va pas bosser gratuitement pour vous » ; donc ils aiment bien filer des services gratuits, mais ils ne fournissent pas, eux, de prestations gratuites.
Mag : Pourtant ils ont les moyens !
Nico : Pourtant ils auraient les moyens, mais c’est vrai qu’après ça casse le business complètement.
Luc : Leurs prestations ne sont pas toutes totalement gratuites. Quand on voit le captcha, là, le truc qui dit « je ne suis pas un robot » et on doit signaler sur une photo toutes les devantures de magasin, tous les panneaux de circulation, on travaille gratos pour Google parce que c’est avec ça qu’ils alimentent notamment leur voiture autonome ; et leur algorithme super intelligent n’est pas encore assez intelligent pour se débrouiller sans que des humains aillent cataloguer.
Mag : Le captcha ce n’est pas forcément pour ça. Puisqu’il y a aussi l’image où il y a un papillon, l’image où il y a un chat !
Luc : Oui, mais après il y a d’autres business de reconnaissance de formes qui sont intéressés.
Nico : Maintenant ils commencent à entraîner leurs drones de militaires aussi avec les Google captchas pour savoir sur qui tirer. Pareil, il y en a plein qui ont halluciné quand ils ont vu ça passer ; ils ont dit : « Mais attendez, nous on ne veut pas mettre ça sur notre service, on ne veut pas entraîner des drones de guerre. » Eh bien ouais, mais Google a dit : « Vous n’avez pas le choix. Soit vous travaillez pour nous la-dessus, soit vous quittez le service et on ne vous laisse pas d’autre sortie ».
Mag : Il n’y a pas des captchas libres pour lesquels on pourrait faire de la pub ?
Nico : Il y a des alternatives qui ont commencé à arriver. Je n’ai plus le nom en tête, je me demande si ce n’est pas « librecaptcha » d’ailleurs, qui font l’équivalent de captchas en version libre et qui fonctionnent pareil et qui évitent de passer par les GAFAM.
Luc : Donc on voit comment le fait d’être important, lourd et d’être en position de force – comme toujours, ce n’est pas un truc qui est particulièrement lié au numérique ou à l’informatique –, finalement ça permet d’imposer aux autres sa façon de faire, sa volonté, ses tarifs, ses conditions.
Nico : Ouais, mais ça commence un peu à se voir beaucoup, en fait, depuis quelque temps. Il y a quand même pas mal de services, comme ça, qui changent un peu de positionnement, qui quittent le monde du tout gratuit pour enfermer les clients dedans, qui changent unilatéralement leur politique, qui n’a pas été aidée par le RGPD. Il y en beaucoup, par exemple Twitter qui vient de dire « moins de 16 ans vous n’avez pas le droit » et tout le monde s’est retrouvé le bec dans l’eau parce qu’on était ultra-dépendants de Twitter ou de Facebook pour faire de la com, pour faire de la publicité et là on a 25 % de notre audience qui vient de disparaître, comme ça, d’un trait de plume par des choix unilatéraux des GAFAM.
Luc : Encore un serial adminsys qui a fait du nettoyage. Et donc on parlait dans notre premier article de Max Schrems.
Nico : Max Schrems.
Luc : Max Schrems, qui est un Autrichien, qui s’était déjà distingué alors qu’il était étudiant en droit en allant titiller Facebook en disant « envoie-moi toutes mes données comme j’ai le droit de le demander. »
Mag : C’est en 2011 qu’il s’est attaqué à Facebook. Il avait déjà été actif en 2009 et là, effectivement, il avait reçu des cartons et des cartons et des cartons de papier parce que, forcément, Facebook lui avait envoyé du papier totalement inexploitable. Et heureusement, ça avait été reconnu comme inexploitable en 2015, quatre ans après, par la Cour de justice de l’Union européenne. En gros il dirige une initiative qui s’appelle Europe versus Facebook [2] et, depuis des années, il est à la tête d’une association, d’un groupe de protection de la vie privée, noyb.eu, none of your business.eu.
Nico : C’est quand même lui qui avait fait tomber le Safe Harbor qui avait déclenché plein de bordel !
Luc : Le Safe Harbor, il faut rappeler quand même ce que c’est.
Nico : C’était un texte qui disait qu’en gros les États-Unis étaient conformes avec la loi européenne.
Luc : Et comme est entre copains, alors vous pouvez…
Nico : On est entre copains, vous pouvez envoyer toutes vos données là-bas et du coup ce truc-là était tombé grâce à Max Schrems qui avait justement montré, via les documents qu’il avait récupérés de Facebook, « Hé regardez, j’avais demandé la suppression de tel message et puis en fait c’est bizarre, je le revoie dans mes papiers. Est-ce que vous pouvez m’expliquer ça, ça, ça. » Et en plus, il avait donné pas mal de pistes à Facebook pour leur dire voilà ce que vous pouvez faire pour vous améliorer : chiffrez vos données, évitez de les envoyer aux États-Unis, mettez vos data centers en France ou en Europe et Facebook s’était complètement assis dessus. Donc il a été jusqu’au bout de sa démarche. Donc il a fait péter le Safe Harbor qui a donné lieu derrière au Privacy Shield qui est la suite du Safe Harbor mais du coup plus restreint, à e-Privacy qui est dans les cartons en ce moment au niveau de l’Europe et un peu au RGPD aussi derrière qui a dit : « Stop ! On va arrêter les conneries, quoi ! » Donc ça promet du lourd au niveau juridique ; je pense qu’il ne va pas lâcher le morceau.
Luc : Quelqu’un qui a de la suite dans les idées.
Nico : Voilà !
Mag : Et le mec, il ne porte pas plainte qu’en Autriche ; il porte plainte en Allemagne, en Belgique, en Irlande ; un peu partout.
Nico : Eh bien oui, il est citoyen européen, donc il profite de ses droits.
Luc : Et puis il a une associations.
Nico : Il a des associations.
Luc : Ils sont plusieurs en fait.
Nico : Ça risque d’être assez fun.
Mag : Méfiez-vous, il ne fait pas que porter plainte. À chaque fois qu’il s’en prend à Facebook – puisque manifestement lui son dada c’est Facebook – il propose des données, il propose d’autres alternatives comme, je ne sais pas, déplacer les données que Facebook retient, les mettre en Europe ; les chiffrer tant qu’à faire, quitte à les stocker autant les stocker correctement, ou même revoir la structure des entreprises. J’adorerais Facebook, imagine, « allez viens on va tout restructurer ! »
[Rires]
Luc : Ce que veut dire restructurer c’est souvent éclater en plusieurs entreprises plus petites. C’est souvent ça.
Nico : Oui. Et puis c’est surtout d’éviter le recoupement des données. Que chaque entreprise, ou en tout cas chaque entité, n’ait pas accès à l’intégralité des données de Facebook, mais à bien cloisonner ce qu’on fait et ne pas avoir tout à un seul endroit quoi !
Luc : On rappelle qu’en France La Quadrature du Net [3] mène une initiative de ce type-là, consistant également à attaquer en justice les GAFAM. Donc allez sur leur site pour voir de quoi il retourne. On espère que toutes ces démarches juridiques vont porter leurs fruits. Max Schrems a déjà un certain passif derrière lui. Ça promet des moments très amusants. On a fait le tour à peu près. On se retrouve la semaine prochaine. Salut.
Mag : Salut.
Nico : Bonne semaine à tous.