Quentin : Bonjour à tous. Bienvenus sur Graf’hit 94.9. Aujourd’hui on est dans l’émission La Voix Est Libre, une émission de l’association Picasoft. On est avec Audrey, Rémi et Andrés de Picasoft.
Rémi : Salut.
Audrey : Bonjour.
Andrés : Salut.
Quentin : On a le plaisir de recevoir Agate qui est la développeuse de Funkwhale dont on reparlera juste après. Salut Agate.
Agate : Salut.
Quentin : Aujourd’hui on va parler décentralisation et fédération. La décentralisation, vous connaissez sans doute si vous avez écouté l’émission d’il y a deux semaines, puisqu’on en a parlé, mais fédération est un mot encore bien mystérieux et on va directement rentrer dans le vif du sujet.
Juste avant on aimerait quand même remercier Marie-Odile Morandi et l’équipe Transcriptions de l’April qui nous a fait le plaisir de transcrire par écrit notre première émission [1] que vous pouvez retrouver sur le site de l’April. On mettra le lien dans la description de l’émission. Merci beaucoup à eux.
Sans plus attendre, Rémi, je te laisse la main pour la petite interview.
Rémi : Bonjour Agate.
Agate : Bonjour Rémi.
Rémi : Est-ce que tu peux te présenter en quelques mots et un petit peu ton parcours ?
Agate : Oui, bien sûr. Je m’appelle Agate, j’habite Marseille depuis une vingtaine d’années maintenant et je suis rentrée dans le développement en fait assez tard parce qu’à la base je faisais des études de librairie. Et puis j’ai bifurquée petit à petit vers l’informatique et le développement logiciel. Ça va faire à peu près cinq ans, maintenant, que je fais du développement web, cinq/six ans, et il y a quelques années j’ai commencé à développer Funkwhale [2] dont on va parler un petit peu plus tard.
Rémi : Justement, est-ce que tu peux nous présenter un peu ce projet Funkwhale ? Qu’est-ce que c’est ?
Agate : Funkwhale est un projet que j’ai commencé à développer, qui est, en fait, un serveur de musique, qui a commencé comme un serveur de musique, qui fait un petit peu plus de choses maintenant. Pour les personnes qui ne voient pas exactement ce que c’est, si vous voulez c’est un peu comme si vous pouviez avoir votre propre Spotify ou votre propre Deezer mais sous votre contrôle, avec votre musique.
Rémi : D’accord. Du coup pourquoi ne pas juste utiliser Deezer ou Spotify parce qu’il y a plein de musique dessus déjà ? Quel est l’intérêt d’avoir un autre outil ?
Agate : L’intérêt, principalement, c’est de pouvoir avoir toute la musique et pas juste la musique qui est disponible sur Deezer ou sur Spotify, il y a des choses qui ne sont pas disponibles sur ces plateformes. C’est aussi une logique qui permet de reprendre le contrôle sur les contenus qu’on écoute, puisque sur Spotify, sur Deezer, sur Group Charts qui est le modèle un petit peu plus ancien à la base, en fait on ne possède pas la musique, on loue, on paye un abonnement qui nous donne accès à cette musique, mais dès qu’on arrête de payer l’abonnement on n‘y a plus accès. Là ça nous redonne la possibilité d’acheter de la musique par exemple sur des plateformes comme Bandcamp et puis de la mettre en ligne sur notre serveur de musique, comme ça on garde accès à cette musique en permanence.
Rémi : D’accord. Merci. Du coup, quand tu as commencé le développement de ce projet tu étais toute seule. Comment est-ce que, toute seule, tu as réussi à te motiver à faire ça ?
Agate : Au début, en fait, ça m’a permis de progresser, de découvrir des nouveaux outils, des nouvelles technologies, ce qui a fait que ça m’a beaucoup motivée au début, le côté apprentissage, faire quelque chose de nouveau. Il faut savoir que pendant environ deux ans Funkwhale a été quelque chose de complètement personnel, je ne l’ai pas partagé avec d’autres personnes, j’étais vraiment la seule personne à l’utiliser. Après, ce qui a aidé la motivation c’est effectivement de commencer à le montrer à d’autres personnes et d’avoir des retours, des retours positifs, des retours constructifs. Donc voir que des personnes avaient envie de l’utiliser, avaient envie de l’améliorer, d’y participer, c’est un gros plus pour la motivation.
Rémi : OK. Du coup tu parles de gens qui veulent améliorer. Je crois que la communauté de contributeurs en général est assez grande, il y a plus d’une soixantaine de développeurs, il y a des designers, des traducteurs, des gens à l’étranger aussi. Comment fais-tu pour gérer tout ça, pour que ça ne parte pas dans tous les sens ? Je crois que tu as beaucoup réfléchi, que vous avez beaucoup discuté autour des aspects de la gouvernance du projet.
Agate : Oui. Quand je disais que j’avais commencé à parler du projet autour de moi, ça va faire à peu près un an et demi et assez vite, du coup, avec l’engouement, etc., ça a été dur de tout gérer sachant qu’en parallèle j’avais un boulot salarié à temps plein ; je faisais ça sur les week-ends, sur mes soirées, donc très vite c’est devenu lourd, entre les demandes de support, entre les contributions qu’il faut analyser, qu’il faut vérifier, il faut éventuellement corriger certaines choses avant de les accepter. Pour pouvoir en faire toujours plus, j’ai décidé de quitter mon travail, ça s’est fait en décembre 2018, ce qui fait que je peux travailler à temps plein sur Funkwhale. En parallèle de ça, on a aussi commencé à s’organiser pour créer une association, pour pouvoir avoir un vrai cadre, pas forcément légal mais pour avoir une vraie structure qui soit comprise par tout le monde et qui puisse faciliter l’entrée, l’accès au projet.
Effectivement, le travail sur la gouvernance a été un gros boulot qui ne sera jamais vraiment terminé, mais on va dire qu’on a passé la première étape. L’association [3] devrait voir le jour ce mois-ci. On a fait notre première AG il y a quelques semaines, on va déposer les statuts en préfecture très bientôt. Ça c’est pour la partie vraiment organisation concrète. Après, pour la partie gouvernance un peu plus générale, on s’organise sur un forum qui s’appelle Lumio, qui est un logiciel libre également, qui a pas mal d’outils pour la prise de décision, par exemple on peut faire des votes, différents types de votes en plus. On essaie d’avoir un maximum de discussions de façon ouverte en laissant le temps aux personnes qui ne sont pas dans les mêmes fuseaux horaires que nous ou qui n’ont pas les mêmes rythmes de vie que nous de répondre et de participer.
Rémi : D’accord. Du coup il y a vraiment une communauté de gens totalement différents qui contribuent un petit peu comme ils peuvent, à leur échelle.
Agate : Oui, c’est ça. Parmi les types de contribution qu’on a il y a le développement, comme tu l’as dit. Il y a les traductions, il y a la documentation, il y a des personnes qui font des articles de blog ou de la communication, des personnes qui participent à l’organisation du projet d’un point de vue plus logistique : quand est-ce qu’on se réunit, qui prend les notes pendant les réunions, ce genre de choses. En fait, c’est assez varié.
Rémi : Du coup toi, tu l’as dit, tu travailles à temps plein sur Funkwhale. Comment ça se passe niveau argent ? Serait-il possible que tout le monde, dans l’association Funkwhale, puisse être à temps plein dessus ?
Agate : Non. Je dis à temps plein parce que je travaille à temps plein dessus, mais je ne suis pas salariée du tout. Pour le moment on a très peu de ressources. On a environ 50 à 100 euros de dons par mois sur notre plateforme OpenCollective, donc ce n’est clairement pas viable sur du long terme. Par contre, je pense que le fait d’avoir une association va déjà nous aider à recevoir plus de dons, va offrir plus de moyens pour les dons. Je pense qu’on va aussi essayer de diversifier les sources de financement, quelque chose qui n’a pas encore été vraiment discuté de façon ouverte avec la communauté, mais on va s’y mettre bientôt, pour peut-être avoir des bourses, participer à des programmes un petit peu de soutien au logiciel libre, ce genre de choses qui pourraient nous amener des moyens de façon un peu plus complète que juste du don. C’est un des aspects qu’on va creuser.
Là, pour le moment, je vis sur mon chômage, je pense que ce qui va se passer à terme c’est que soit Funkwhale va grossir suffisamment comme le projet Mastodon [4] qui est un projet de logiciel qui est également fédéré et où la communauté a su aider à développer le logiciel et dont je pense qu’il est viable économiquement pour le moment, soit on va arriver à quelque chose de similaire qui me permettra de vivre dessus et peut-être à d’autres personnes, soit on va trouver d’autres moyens, peut-être que je repasserai à mi-temps sur Funkwhale et je ferai quelque chose à côté. On va creuser des pistes.
Rémi : D’accord. Super. On n’a pas encore abordé le sujet de la fédération. Est-ce que tu peux nous parler un petit peu de ce qu’est la fédération surtout dans Funkwhale ?
Agate : Au début Funkwhale n’était pas du tout un logiciel fédéré, chaque serveur était indépendant. Et puis quand j’en ai parlé, j’en ai justement parlé sur Mastodon qui est lui-même un logiciel fédéré, le premier réflexe des gens à qui j’en ai parlé a été de dire « est-ce qu’il y a une fédération ? ». Donc je me suis rendu compte très vite que c’était une demande récurrente. Donc Funkwhale est un logiciel fédéré, c’est-à-dire que les différents serveurs peuvent s’échanger de la musique. Si vous vous êtes sur un Funkwhale, que vous avez envoyé votre bibliothèque musicale, vous pouvez la partager avec vos amis qui sont sur un autre serveur, ou qui sont sur le même serveur que vous d’ailleurs, et vous pouvez aussi accéder aux bibliothèques musicales qui sont publiques. Il y a en un certain nombre qui ont des contenus par exemple sous licence Creative Commons ou dans le domaine public, tout ça sans quitter votre propre serveur.
Rémi : OK. J’ai une dernière question : faire du Libre, faire de la musique gratuite, tout ça c’est bien beau, mais on l’a vu, tu galères un petit peu avec la thune, tu y arrives grâce au chômage, mais pour tous les créateurs qui veulent faire de la musique, qui veulent faire du contenu gratuit, qu’est-ce qu’il y a comme moyens de rémunération ? Je crois que tu es en train de monter une plateforme, tu vas nous expliquer un petit peu ce que permet de faire cette plateforme que tu es en train de monter.
Agate : C’est vrai que la question se pose dans Funkwhale. Comme on peut écouter de la musique qu’on ne va pas forcément acheter, par exemple elle est partagée avec nous, se pose la question de comment on finance la création et les personnes qui créent. Il y a pas mal de choses. Si vous regardez des vidéos sur YouTube il y a beaucoup de personnes qui se mettent à Tipeee, à des plateformes similaires ou à Patreon où, en fait, ça fonctionne sur un modèle de dons réguliers, je pense que c’est un modèle qui est intéressant. Le problème c’est que c’est assez difficile, si on regarde 15 chaînes différentes vidéos par mois, de savoir où aller donner à chaque fois sachant que tout le monde n’est pas sur la même plateforme, qu’il y a des personnes qui veulent des dons juste sur Paypal ou en bitcoins, peu importe en fait, mais il y a des dizaines et des dizaines de plateformes différentes, des moyens de donner différents, donc je me suis dit qu’il serait intéressant de construire quelque chose qui permette d’automatiser cette partie-là. Ce n’est pas un système de paiement, ce n’est pas une plateforme de paiement, ce serait plutôt un outil que vous pourriez utiliser, où vous connecteriez vos comptes, vos différents comptes, votre compte Funkwhale, votre compte YouTube, les comptes sur lesquels vous vous trouvez et où vous consommez des contenus. Le système vous proposerait automatiquement des créateurs à rémunérer en fonction de votre activité. C’est-à-dire que si vous avez regardé dix vidéos de telle personne et dix vidéos de telle autre, le système va aller récupérer des liens vers les plateformes de dons sur les profils des créateurs et vous proposer de leur donner une somme. Ce projet-là s’appelle Retribute, c’est le nom de code, on va dire, parce que c’est intéressant, ça peut bouger. C’est un projet qui va sûrement être développé en parallèle de Funkwhale et, à terme, peut-être intégré dedans.
Rémi : D’accord. Merci beaucoup pour ça. On retient le projet Retribute. Je crois qu’on a fini avec les questions. Si tu as quelque chose à dire avec plaisir, sinon on va passer un petit peu à des échanges plus entre nous. Tu es bienvenue, tu peux rester dans le coin.
Agate : OK. Merci beaucoup.
Rémi : Merci à toi.
Quentin : Merci beaucoup Agate pour cette super introduction.
Effectivement, avant de parler philosophie du Libre, on va peut-être essayer de rentrer un peu plus dans l’aspect fonctionnel de cette fédération puisque si c’est assez facile de comprendre des systèmes centralisés comme Facebook, Google ou Deezer – on a parlé de cette histoire : il y a un serveur sur lequel on fait des requêtes – eh bien la fédération reste un petit peu plus obscure parfois et on se demande comment tous ces serveurs disséminés aux quatre coins du monde peuvent bien communiquer donc se fédérer. Cette fédération se base sur un protocole qui s’appelle ActivityPub, qu’on va brièvement détailler. Pour rappel les protocoles c’est simplement une sorte de recette pour échanger des informations que ce soit sur Internet ou ailleurs, une espèce de contrat d’utilisation entre deux personnes qui vont parler un langage commun. ActivityPub est un des protocoles qui permet de créer des fédérations. Est-ce que, parmi vous, quelqu’un, Andrés peut-être, veut nous expliquer un petit peu ce qu’est ActivityPub ?
Andrés : Bonjour à toutes. Bonjour à tous. Je ne sais pas à quel point c’est simple ou pas de comprendre un informaticien qui passe à la radio. Je vais essayer de parler de manière assez simple.
ActivityPub [5], comme l’a dit Quentin, c’est un protocole assez récent.
Pour faire simple, un protocole ce sont des instructions pour communiquer avec quelqu’un d’autre. Par exemple un protocole simple ce serait un, dire bonjour, deux, échanger les messages, et trois, dire au revoir. On peut suivre ce protocole pour avoir une conversation avec quelqu’un d’autre. Sur Internet ça se passe de la même manière.
Si un service peut échanger un message avec un autre service, il faut que tous les deux soient d’accord sur la manière de communiquer. Cette manière de communiquer s’appelle ActivityPub et elle est déjà implémentée par pas mal de services alternatifs. Par exemple, pour les vidéos on peut trouver des alternatives à YouTube comme PeerTube [6]. On a aussi des alternatives à Twitter avec le réseau social Mastodon. On a des alternatives à Instagram avec le réseau Pixelfed [7], on a tout ce qu’on veut. Ce qu’on gagne avec le protocole ActivityPub c’est que tout le monde peut parler ensemble.
Imaginez si on pouvait, depuis son compte Facebook, faire un retweet, ensuite mettre un commentaire sur un vidéo YouTube ! Tout ça est complètement inimaginable avec des plateformes centralisées, mais c’est possible et ça se fait déjà sur la fédération : depuis un compte Mastodon on peut suivre une chaîne sur PeerTube, on peut suivre ou partager des posts sur Pixelfed, etc. On a vraiment une interopérabilité entre des plateformes, ce qui n’est pas possible avec un modèle centralisé.
Pour parler un peu plus en détail de comment fonctionne ActivityPub, chaque personne a une sorte de boîte de réception et une sorte de boîte de sortie, une sorte d’inbox et une sorte d’outbox. Si je veux envoyer un message à quelqu’un d’autre ça marche un peu comme le mail : mon message ira dans sa boîte de réception et les messages que je reçois moi-même iront dans ma propre boîte de réception. Vu que tout le monde, tous les acteurs utilisent une inbox et une outbox, peu importe le type de contenu qu’on partage, peu importe si ce sont des vidéos, si ce sont des images, si ce sont des posts, dès le moment où ça arrive dans ma boîte de réception, je pourrai visualiser le contenu.
Quentin : Merci beaucoup Andrés pour cette explication. On a bien compris qu’on a effectivement des serveurs un petit peu disséminés, qui sont capables de communiquer entre eux grâce à un protocole et, à partir du moment où il y a publication de contenu, comme tu disais, que ce soit des images, des vidéos, des fichiers ou de l’audio comme avec Funkwhale, eh bien à partir du même protocole, pas forcément de la même plateforme mais du même endroit, on peut gérer tout ça et suivre des personnes en particulier comme on le ferait sur des réseaux sociaux traditionnels comme Facebook ou YouTube.
Je ne sais pas, Agate, si tu as quelque chose à rajouter, si on a été à peu près clairs.
Agate : C’est assez clair. Ce qu’il y a aussi, c’est le cas par exemple pour Funkwhale et je crois que c’est le cas pour PeerTube aussi, ce protocole-là ne sert pas forcément juste à des personnes pour communiquer entre elles, mais ça peut servir aussi à des serveurs. Par exemple Funkwhale, au début de la fédération, c’était juste de l’échange de musique entre serveurs et petit à petit c’est devenu entre utilisateurs. C’est-à-dire qu’il n’y a pas forcément cette notion que tout est public et qu’on va interagir directement entre personnes. Ça peut servir comme base à d’autres choses qui sont moins grand public ; ça peut être utilisé dans des entreprises, ça peut être utile dans d’autres cas.
Quentin : Effectivement les cas d’utilisation sont assez nombreux et je pense qu’on va encore en inventer prochainement.
Au-delà de l’aspect technique et de l’aspect pratique, finalement qu’est-ce qui est intéressant dans cette décentralisation – on en a déjà parlé dans une autre émission, mais on va le rappeler – mais surtout comment le rapporter à la question de la création dont on a discuté et dont, d’ailleurs, le modèle économique fera l’objet d’une prochaine émission. Audrey, est-ce que tu veux nous faire une petite introduction sur l’intérêt de cette fédération ?
Audrey : Il y a plusieurs points. Il y a les avantages de la décentralisation en soi et, après les avantages aussi de la fédération.
Au niveau de la décentralisation, on peut d’abord penser à la souveraineté que l’on récupère par rapport au contenu que l’on crée. C’est vrai que lorsqu’on publie du contenu sur des plateformes plutôt centralisées, à ce moment-là l’accès à ce contenu, la disponibilité du contenu, etc., dépend de la politique, vraiment de la politique vis-à-vis du contenu justement de ces plateformes-là. Or, quand on a une décentralisation de ces plateformes, à ce moment-là ça nous donne la possibilité de choisir les termes, les modalités d’utilisation des instances décentralisées, donc ça permet de choisir comment on va pouvoir utiliser, publier du contenu en fonction des conditions d’utilisation de chaque plateforme. Donc on ne dépend pas des conditions d’une seule et unique plateforme monopolistique, mais on peut vraiment choisir en fonction des conditions des multiples instances.
Pour la fédération, Rémi peut-être veux-tu nous parler des avantages de la fédération et de l’interopérabilité rendue disponible par la fédération ?
Rémi : Il y en a plusieurs. J’en avais une en tête il y a 30 secondes et je l’ai oubliée, du coup je vais en aborder une autre, la notion de la dépendance. C’est un petit peu pareil que la décentralisation mais la fédération permet que tout soit connecté. YouTube c’est bien parce qu’il y a tout dessus. Si demain YouTube ferme, on perd énormément de choses donc on est vraiment dépendant de YouTube pour tout le contenu qui est sur YouTube.
Pour les contenus fédérés, par exemple PeerTube, si demain une instance ferme, tout le reste du réseau continue à tourner. Donc on n’est pas dépendant de ce fournisseur-là. Il n’y a pas de, ce qu’on appelle, single point of failure, de point central qui, s’il tombe, casse tout. On a vraiment une indépendance où chacun, grâce à la fédération, peut choisir de s’abonner à telle ou telle instance. Donc, potentiellement, tout le monde n’aura pas accès à la même chose, mais tout le monde aura accès à ce qui l’intéresse.
De plus, pour que ça fonctionne, il faut fonctionner de façon transparente. On ne peut pas être opaque et fédéré, ça n’aurait pas de sens du coup. Donc cette obligation de transparence fait qu’on sait ce qu’on regarde, on sait ce à quoi on a à faire et ça nous permet vraiment de choisir et d’être vraiment maître des contenus qu’on veut regarder. Le fait que les modèles économiques des plateformes habituelles comme YouTube, comme Facebook, comme Twitter c’est de gagner de l’argent sur votre dos, le contenu qu’on va voir dessus est proposé par des algorithmes qui sont faits pour nous faire rester le plus longtemps possible, nous faire mettre le plus d’argent possible par notre temps de présence.
Sur les plateformes fédérées potentiellement on n’a pas ça, et, en tout cas, on peut installer soi-même son instance, c‘est ce que je voulais dire tout à l’heure. Chacun peut installer son instance, ce n’est pas très compliqué. Si moi, demain, j’ai envie de monter mon instance Funkwhale, ce qui est le cas d’ailleurs, eh bien j’ai mon instance Funkwhale sur laquelle j’ai ma musique et j’ai accès à la musique de Quentin, et j’ai accès à la musique d’Agate qui la partage publiquement et tout ça ce sont des choses qu’on ne pourrait pas faire avec les plateformes habituelles.
Quentin : OK. Merci beaucoup Rémi.
Effectivement les sujets qu’on aborde commencent à nous laisser entrevoir que la question du choix et la question de la liberté sont des choses qui sont extrêmement essentielles, des composantes essentielles de la fédération. Comme l’a rappelé Audrey, chaque instance – une instance ou un serveur finalement – va avoir ses propres règles, donc on peut aller sur l’instance qui va, par exemple, parler d’un thème qui nous intéresse en particulier, par exemple une instance PeerTube qui parlerait beaucoup de zoologie, si on est intéressé, ou bien une instance Mastodon qui dirait qu’on peut publier des toots, des pouets, donc l’équivalent des tweets, de 15 000 caractères si on veut. Donc on est extrêmement libre de choisir ce qui nous intéresse, ce qui convient à notre éthique et à nos envies en termes de condition d’utilisation, et effectivement, comme le rappelait Rémi, de suivre les personnes et les instances qui sont en accord avec nos goûts et nos valeurs et aussi de ne pas dépendre d’un seul fournisseur pour les services.
En fait, ça rappelle énormément le fonctionnement du Web tel qu’il a été créé, on en a parlé dans une autre émission, au sens où chacun peut publier son contenu un petit peu de son côté et accéder au contenu des autres sans qu’il y ait justement cette censure qui est de plus en plus exercée par les réseaux sociaux classiques comme Facebook ou Twitter. Aujourd’hui on entend beaucoup parler de scandales, de controverses autour de la censure et de la liberté d’expression. Est-ce que quelqu’un veut rebondir un peu là-dessus pour nous expliquer ce qui change ? Audrey peut-être.
Audrey : C’est vrai que par rapport à la censure on peut distinguer deux types de censure différents.
Il y aurait la censure directe par suppression du contenu si, justement, le contenu ne correspond pas à la politique. C’est vrai qu’il y a eu quelques soucis, notamment par rapport à YouTube qui a pu changer sa politique de rémunération. C’est-à-dire que lorsqu’on est un fournisseur de contenu et que, d’un coup, on n’est plus d’accord avec la politique de rémunération de YouTube par exemple, eh bien on est complètement dépendant de ça et on ne peut pas fuir, on n’a pas d’autre solution pour publier son contenu. Alors que sur une infrastructure décentralisée, à ce moment-là il n’y a plus cette question de la censure directe puisqu’on peut choisir de publier son contenu sur une autre instance.
Rémi tu veux peut-être notamment continuer sur cette question.
Rémi : Je me pose une question par rapport à la censure. D’accord, la censure politique on va dire, c’est mal, mais il y a quand même des choses qu’on a besoin censurer. Du coup, comment ça se passe sur ces plateformes-là ? Est-ce qu’il y a tous les contenus et il n’y a pas du tout de censure ?
Audrey : Sur ces plateformes-là non. C’est vrai que la question de la modération se pose. Je crois que sur chaque instance on peut choisir, d’ailleurs tu vas m’aider.
Rémi : Agate peut peut-être nous aider.
Quentin : Agate a beaucoup d’expérience là-dessus.
Agate : Ça dépend pas mal, en fait, de la plateforme. Si on prend l’exemple de Mastodon, les personnes qui administrent une instance peuvent choisir de bloquer d’autres instances. Ça a été le cas par exemple au Japon où on fédère des contenus qui sont considérés comme pédopornographiques en France, du coup boom, on peut bloquer ces instances-là pour ne pas être embêté si nous on héberge une instance en France ; donc il y a ça. Il y a aussi des instances qui bloquent d’autres instances qui sont jugées problématiques sur des termes pas forcément légaux mais parce qu’elles vont publier des contenus qui vont être jugés offensants ou dangereux.
Après cette modération peut se faire au niveau de l’instance, elle peut souvent se faire aussi au niveau de la personne qui utilise l’instance. C’est-à-dire que si vous êtes inscrit sur un serveur Mastodon, vous pouvez être bloqué mais ça ne va pas affecter les autres personnes de l’instance, vous pouvez bloquer une personne, vous pouvez en bloquer une autre, ça va juste s’appliquer à vous.
Donc il y a souvent deux niveaux de modération.
Quentin : De toute façon, rappelons quand même que les personnes qui hébergent des serveurs ou des instances agissent en qualité d’hébergeur et que, bien sûr, elles sont soumises aux lois du pays dans lequel elles hébergent leur serveur. Évidemment, en cas de contenus illégaux, ceux-ci doivent être supprimés.
Agate, j’aimerais que tu rebondisses sur une question. Dans l’émission d’aujourd’hui on a beaucoup introduit le concept de fédération, mais on voulait aussi essayer d’explorer le rapport qu’il y a entre, d’une part, la décentralisation et la fédération et, d’autre part, la création en particulier dans sa diversité et dans ce que ça peut apporter à la création. Du coup toi tu as développé, comme on en a pas mal parlé, cette plateforme de streaming musical fédéré. Est-ce que tu as des billes à nous donner là-dessus ?
Agate : Tu veux dire sur l’impact de la décentralisation sur la création ?
Quentin : Oui, exactement. Est-ce que ça peut aider à apporter un petit peu plus de diversité ? Est-ce que ça peut changer des choses dans les processus de création et de partage ?
Agate : Je pense que ça peut aider. À mon avis ça ne peut pas remplacer complètement des plateformes centralisées ou alors ça va prendre très longtemps. Je pense que ça peut être un moyen de donner de la place aux personnes qui sont bloquées sur des plateformes comme YouTube. Il me semble que YouTube bloque beaucoup de contenus LGBT, du coup ça pourrait être un moyen de faire des podcasts sur Funkwhale ou des vidéos sur PeerTube, redonner de la visibilité à ces contenus-là et leur redonner une vie un petit peu. Je pense que oui, ça peut aider dans ces cas-là, par exemple.
Quentin : OK. Merci beaucoup Agate.
On a aussi beaucoup parlé de ce que ça apportait aux créateurs en termes de liberté, mais est-ce que, finalement, pour l’utilisateur ce n’est pas plus compliqué d’utiliser ce genre de service en termes de facilité d’utilisation ? Comment ça se passe, qu’est-ce que ça change ? Rémi, tu as un peu d’expérience sur la fédération, peut-être que tu peux nous en parler ?
Rémi : En tant qu’utilisateur, en tout cas pour moi cette transparence c’est simple d’utilisation.
Effectivement, ce qui va changer un petit peu, c’est que les suggestions ne seront pas les suggestions de YouTube qui sont faites exactement pour vous, mais au final ce n’est pas plus mal parce que ça permet de découvrir d’autres choses. Concrètement, à part ce mécanisme de mettre en avant certaines choses, c’est la même chose pour les utilisateurs à la différence près que qu’on a vraiment le contenu qu’on veut voir et pas le contenu que YouTube ou Facebook ou Twitter veut qu’on voie. Pour moi, c’est une chose qui est très importante.
Après, ça amène aussi de nouvelles pratiques. Par exemple, moi sur Twitter je n’ai jamais parlé, je ne m’en servais jamais. Sur Mastodon je suis sur une petite instance avec des gens qui sont plus ou moins de la même communauté que moi, du coup j’ai beaucoup plus de facilité à parler avec eux, parce que même si c’est public je sais que je ne m’adresse pas à la terre entière, je m’adresse à cette communauté-là, donc ça me permet vraiment de créer des choses que je n’aurais pas créées ailleurs parce que je suis avec une communauté.
Quentin : Effectivement ça change un petit peu les rapports aux autres et les manières de discuter puisqu’on sait aussi que nos données ne vont pas être exploitées dans un but commercial, ne vont pas être récupérées juste pour pouvoir nous montrer du contenu qui va générer du clic, etc. Donc on se sent aussi, quelque part, plus libre.
Andrés, est-ce que tu veux nous parler un petit peu pour continuer sur le rapport à la créativité et à la fédération, justement de la décentralisation ?
Andrés : Oui, bien sûr. Tout d’abord ce qu’il faut savoir c’est que les contenus s’adaptent à la plateforme et à son modèle de financement.
Par exemple sur YouTube, si on voit beaucoup de vidéos courtes, beaucoup de vidéos, je n’ai pas le terme, qui font plutôt beaucoup de buzz c’est justement parce que les algorithmes de YouTube sélectionnent ce type de vidéos pour les mettre un peu plus haut dans la pile de recommandations. Il y a même des youtubeurs expérimentés qui parlent de plusieurs stratégies pour faire augmenter ce nombre de vues, parce que plus une vidéo va plaire, plus les gens qui regardent cette vidéo vont voir des annonces et plus le créateur va gagner d’argent. Par contre, cela pose un problème. Ce qui se passe c’est que parfois YouTube peut démonétiser des vidéos, c’est-à-dire des vidéos sur lesquelles avant il y a des pubs qui étaient montrées, qui rémunéraient le créateur ; sous certaines conditions YouTube peut décider d’enlever la monétisation donc d’enlever l’argent au créateur et Le créateur ne peut rien faire contre ça. J’ai un exemple en tête d’une vidéo un peu féministe où la créatrice s’est vu démonétiser ses vidéos parce que plusieurs sociétés qui faisaient de la pub sur YouTube n’étaient très à l’aise avec ses propos. Donc ça crée aussi une forme de censure par l’argent, je ne sais pas si on peut l’appeler comme ça.
Quentin : Ça fait sens.
Andrés : Ce qu’on est en train de voir avec toutes ces plateformes alternatives comme PeerTube, comme Funkwhale, c’est que c’est la création même du contenu qui est en train d’être redéfinie. Le contenu n’est plus soumis à certaines règles qui le rendent attractif pour les annonceurs, mais il est en train d’être transformé. Je ne saurais pas encore décrire cette transformation mais ça va sûrement s’orienter plus vers du micro don. J’imagine bien voir arriver des petits financements, par exemple un bouton pour donner un euro à un canal sur PeerTube.
Quentin : Avec Retribute par exemple.
Andrés : Oui, voilà. D’ici quelques années, je pense qu’il y aura des modèles de financement alternatifs qui auront émergés et qui, au final, seront plus souhaitables que le modèle publicitaire.
Quentin : C’est vrai que franchement passer d’incentive, on va dire d’incitatif très fort au niveau économique pour des vidéastes qui, par exemple, essaient de vivre uniquement de leur activité, qui sont soumis aux aléas et à la loi des algorithmes qui sont très opaques, dont on ne connaît pas les règles et qui vont favoriser les contenus très extrêmes, très manichéens, à un modèle où, par exemple, le micro don ou ce genre de chose va favoriser la création et ne plus se concentrer sur des vidéos courtes et choquantes on va dire, eh bien ça pourrait permettre à des créateurs qui sont aujourd’hui peu entendus ou peu connus d’émerger, de trouver leur communauté. Je crois, Audrey, que tu voulais rajouter quelque chose là-dessus.
Audrey : Tu l’as bien dit. Finalement, ce changement de modèle économique et d’incitation pourrait changer ce qui est valorisé sur le Web. On pourrait imaginer qu’à terme ce système d’infrastructure décentralisée permette d’échapper à toute cette dynamique de vouloir valoriser d’abord les contenus qui choquent pour valoriser davantage du contenu qui serait plus original, plus singulier, plus particulier, parce que rémunéré de manière différente.
Rémi, est-ce que tu veux conclure sur cette idée de changement de créativité ?
Rémi : Sur le changement de valeur, ce qui me semble justement intéressant c’est que là, aujourd’hui, c’est YouTube qui décide de ce qui a de la valeur sur YouTube. Sur PeerTube ce sont les utilisateurs qui décident de ce qui a de la valeur sur PeerTube et ça me semble très important que ce soient vraiment les utilisateurs, que ce soit vous et moi qui décidions de ce qui nous intéresse, de ce qui a de la valeur pour nous. Que nos habitudes de consommation ne soient pas dictées uniquement par les intérêts économiques de YouTube qui va décider ce qui a de la valeur pour YouTube, pour Spotify, pour Deezer, etc.
Quentin : J’ai une question, Agate : évidemment j’imagine que tu n’as pas écumé l’ensemble des instances, est-ce que, par exemple sur Funkwhale, tu as remarqué peut-être quelque chose d’un petit peu différent sur le contenu qui est hébergé par rapport aux plateformes de streaming musical classique ? Qu’est-ce qu’on retrouve classiquement sur Funkwhale ?
Agate : Je pense que c’est un petit peu différent de PeerTube parce que les contenus musicaux sont généralement sous copyright, donc ils ne sont pas diffusés publiquement sur Funkwhale. Ce qu’on voit en fait, en public sur Funkwhale ce sont principalement des contenus sous licence libre, on va dire moins « grand public », entre guillemets, que ce qu’on voit habituellement. Ça ne veut pas dire que sur Funkwhale il n’y a pas des contenus qu’il y a sur Deezer, sur Spotify, c’est juste qu’ils n’y sont pas forcément publics. Donc c’est assez dur de se rendre compte de comment est utilisée la plateforme juste en jetant un coup d’œil sur la partie émergée de l’iceberg on va dire.
Quentin : OK. Je vois.
Je pense qu’on a pas mal fait le tour de toute cette histoire de décentralisation, de fédération et de son impact sur la création.
Avant qu’on passe au traditionnel quiz et à la musique sous licence libre, est-ce que quelqu’un a quelque chose à rajouter ?
OK. Super. Le quiz d’aujourd’hui : effectivement, dans cette émission, on a beaucoup parlé de vie privée, de protection des données, mais on a aussi dit qu’avec ActivityPub la terre entière pouvait se connecter avec d’autres personnes et suivre leur activité. Évidemment on se pose la question, d’accord, mais si moi j’ai envie de garder des choses un petit peu privées ou de ne les partager qu’avec certaines personnes, est-ce que c’est possible ? C’est le thème du quiz : est-ce que dans une fédération d’une part tous les contenus sont publics dès lors qu’ils sont publiés ?, réponse 1 ; réponse 2 : chaque instance ou chaque serveur choisit l’audience des contenus de ses membres ?, ou bien, réponse 3, chaque membre choisit directement l’audience de son contenu ?
Pour patienter nous allons passer une super musique qui a été dénichée sur le site auboutdufil.com en Creative Commons By, NC, SA, qui s’appelle Pode Ser de Andreia Dacal.
Pause musicale : Pode Ser de Andreia Dacal.
Quentin : Merci beaucoup à Romain et Erwan pour la super sélection de musiques sous licence libre qu’il nous fait chaque semaine.
C’est l’heure de la réponse au quiz. Pour rappel il portait sur l’audience qu’on peut donner à des publications sur une fédération. Rémi, est-ce que tu veux te coller à la réponse ?
Rémi : Si Agate est encore là peut-être qu’elle peut y répondre. Pour rappeler la question : est-ce que a) tous les contenus sont publics dès lors qu’ils sont publiés ; b) est-ce que chaque instance choisit l’audience des contenus de ses membres ou c) est-ce que chaque membre choisit l’audience de ses contenus.
Agate, es-tu toujours avec nous ?
Agate : Oui, je suis toujours là.
Rémi : Nickel. Est-ce que tu veux répondre ? C’est une question un peu piège.
Agate : Oui, ce serait plutôt b) et c) en fait. Ça va dépendre un petit peu du logiciel, ça va dépendre de la politique d’administration de chaque serveur et, évidemment, ça va dépendre de la volonté de chaque personne qui utilise.
Sur Mastodon vous pouvez publier un contenu publiquement, vous pouvez aussi publier en privé, mais il ne sera pas diffusé auprès des instances qui sont bloquées par votre propre instance. C’est un mélange des deux.
Quentin : D’accord. Merci beaucoup.
Effectivement, ActivityPub laisse la possibilité de faire quasiment chacune de ces trois réponses, donc c’est effectivement au logiciel qui utilise ActivityPub de faire les choix.
Pour finir, Audrey, est-ce que tu nous ferais le plaisir de nous donner les différents liens des choses dont on a parlé dans cette émission ?
Audrey : On va vous donner quelques liens que vous pourrez retrouver sur le site de la radio, radio.picasoft.net.
En premier, bien sûr, on vous invite à aller écouter et partager de la musique sur funkwhale.audio [8].
Vous pouvez également aller par exemple sur peertube.fr pour écouter, regarder des vidéos sur des médias décentralisés.
Allez également sur joinpeetube.org pour comprendre peut-être davantage comment ça fonctionne après avoir écouté cette émission.
Et puis, finalement, si vous voulez également avoir un aperçu de tous les services proposés qui sont membres de fédiverse allez voir sur Fediverse.Party [9] où vous aurez accès à toutes ces instances-là.
Quentin : Il est vrai, honte à nous, qu’on n’a pas prononcé le mot fédiverse pendant l’émission alors que c’est peut-être le plus beau mot valise de la dernière décennie, formé des mots fédération et universe en anglais. Le fédiverse c’est l’ensemble des services qui forment toute la fédération. Funkwhale fait partie du fédiverse, Mastodon également, PeerTube également.
C’est le moment de vous laisser. Merci beaucoup d’avoir écouté cette émission. Merci beaucoup Agate d’être restée jusqu’au bout et d’avoir accepté de discuter avec nous.
Agate : Merci de m’avoir reçue.
Quentin : Avec plaisir. On vous retrouve la semaine prochaine pour une autre émission. Salut à tous.
Audrey : Salut.
Rémi : Salut.
Andrés : Salut.