- Titre :
- Décryptualité du 07 janvier 2019 - Donner des sous aux projets libres suffit-il à les financer ?
- Intervenants :
- Christian - Luc
- Lieu :
- April - Studio d’enregistrement
- Date :
- 7 janvier 2019
- Durée :
- 15 min
- Écouter ou télécharger le podcast
- Licence de la transcription :
- Verbatim
- Illustration :
- Money dollars, pngimg.com - Licence Creative Commons 4.0 BY-NC
Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas nécessairement celles de l’April, qui ne sera en aucun cas tenue responsable de leurs propos.
Description
En ce début d’année, la question des dons aux projets libre est évoquée dans la presse. Si les dons demeurent utiles, que pèsent-ils face aux dizaines de milliards de bénéfices des GAFAM ? Le financement du Libre comme bien commun n’est pas qu’une question de générosité mais un enjeu Politique.
Transcription
Luc : Décryptualité.
Voix off de Nico : Le podcast qui décrypte l’actualité des libertés numériques.
Luc : Semaine une. Salut Christian.
Christian : Salut Luc.
Luc : Nous ne sommes que tous les deux puisque Manu et Magali ont décidé de prolonger leurs vacances.
Christian : Et Aeris a beaucoup de travail.
Luc : Nicolas, oui. Il n’y a pas de revue de presse ?
Christian : Oui, ce sont les vacances !
Luc : Donc il n’y avait pas grand-chose.
Christian : Par contre il y a un sujet très d’actualité !
Luc : Qui est celui des étrennes. Du coup tu as fait ta propre revue de presse, ta propre sélection d’articles qui parlent de « donner des sous au Libre » et c’est de ça dont on va parler aujourd’hui.
Christian : Effectivement. C’est un sujet qui revient dans plusieurs journaux, dans plusieurs articles. Typiquement ZDNet, un article titré « Logiciel et connaissances libres : pour les dons, c’est maintenant… et toute l’année » [1], par Thierry Noisette.
Ils ont un autre article qui s’appelle « L’Union européenne finance la chasse aux bugs dans 15 logiciels libres » [2].
Luc : Par Thierry Noisette également.
Christian : Il y a dans developpez.com, « Richard Stallman : la Free Software Foundation a reçu deux dons d’un million $ chacun. Ce qui permettra de continuer à promouvoir le logiciel libre » [3], par Jonathan.
Et dans numera.com il y a « Mozilla souhaite doubler son aide financière à l’égard du logiciel libre » [4], par Julien Lausson.
Luc : LinuxFr également.
Christian : On peut citer aussi linuxFr ; Benoît Sibaud nous fait un article assez complet sur le sujet du don aux projets libres [5]. On peut citer aussi la question qui était posée dans un article de Le Monde sur la problématique du financement des projets libres.
Luc : Cette saison tout le monde demande des sous, toutes les associations, associations de l’informatique libre d’une part et, dès alors qu’on est sensible à d’autres sujets, on sait bien qu’on est sollicités de toutes parts. Du coup il y a ce côté un petit peu embêtant, c’est que d’un côté on a envie de bien faire et de l’autre on sait qu’on ne peut pas donner à tout le monde et qu’on doit se fixer une limite. Ça a un côté un petit vain cette histoire-là, en tout cas c’est l’impression que ça donne.
Christian : La question qu’il convient de se poser, c’est pourquoi financer les logiciels libres ?
Luc : Pourquoi ? Parce que dans le logiciel libre, il y a plusieurs univers. Il y a des gens qui vont, notamment dans le milieu professionnel, être payés pour ça dès lors que leur entreprise trouve un intérêt à le faire. Mais il y a énormément de développeurs qui sont des bénévoles ou quasi bénévoles, qui travaillent avec très peu de moyens et forcément, d’un point de vue purement matériel, quand on est une poignée de gens qui bossent sur leur temps libre et qu’on est confronté à un logiciel propriétaire où il y a 100 ou 150 développeurs qui travaillent à plein temps dessus, il y a un moment où on arrive à une limite, nécessairement. Avec la meilleure volonté du monde, on ne peut pas compenser ça.
Il y a également des développeurs de logiciels qui servent aux professionnels et qui sont des bénévoles.
Christian : Et même, il y a des parties entières de l’économie, des entreprises, qui reposent sur des logiciels. Typiquement Open SSL, par exemple, qui a fait vraiment l’actualité en 2014 parce qu’il y avait une faille qui mettait en danger tous les sites web et qui est, lui, développé par une fondation qui n’a pas beaucoup de moyens. Tellement peu de moyens que le responsable de la fondation a indiqué que la faille venait du fait qu’ils n’avaient pas assez d’argent pour mettre plus d’une personne pour s’occuper du projet alors qu’il y avait beaucoup de travaux à faire.
Luc : Suite à cette affaire il y plein de boîtes qui ont mis de l’argent pour qu’ils aient les moyens de bosser. Mais, à côté de ça, il y a plein d’autres logiciels qui sont développés par des gens dans leur coin, qui ne sont pas nécessairement payés.
Christian : Tout ça crée une distorsion, une grosse distorsion parce que, du coup, les entreprises qui développent, qui ont des moyens et qui développent des logiciels avec des grosses équipes, eh bien ces logiciels ne sont pas forcément libres et donc vont prendre la place, vont s’insérer, vont enfermer les utilisateurs et ça crée une distorsion qui se retourne contre les utilisateurs.
Luc : Les GAFAM, donc Google, Amazon, Facebook, Microsoft, sont assises sur des centaines de milliards.
Christian : Oui. Les chiffres sont assez hallucinants. Apple, pour le dernier exercice fiscal, attendez, juste sur une année, le bénéfice est de presque 60 milliards de dollars !
Luc : Et on parle de bénéfice !
Christian : Oui, le bénéfice. C’est-à-dire l’argent qui rentre dans la poche après toutes les dépenses. Google, en 2017, a fait un bénéfice de 26 milliards de dollars. Ce qu’il faut savoir c’est que Google a 100 milliards de dollars en cash dans sa tirelire. Microsoft ils sont, en 2018, à 16 milliards de dollars. Il se trouve qu’ils ont aussi donné 13 milliards de dollars pour une taxe au passage, mais sinon ils avaient 30 milliards de bénéfice.
Luc : Ces entreprises-là ont tendance à stocker leur argent en dehors des pays et notamment des États-Unis pour ne pas payer d’impôts. On a le même problème en France, notamment au niveau d’Apple qui se fait houspiller par Attac pour qu’ils payent leurs impôts, mais ce ne sont pas les seuls à faire de l’esquive.
Christian : Et Facebook était aussi à hauteur de 16 milliards. Donc là on est face à des montants phénoménaux. J’ai envie de parler de tsunami financier ! Une puissance d’argent phénoménale ! Avec ça ils pourraient embaucher tous les informaticiens de la planète, sans problème. Du coup il y a une disproportion de moyens par rapport au développement parce que cet argent ils vont le mettre quelque part, ça va aller quelque part et ils vont s’en servir à quoi ?
Luc : On n’en sait rien. Peut-être juste à payer leurs actionnaires pour devenir très riches. Moi, ce que je trouve intéressant là-dedans, c’est que ces milliards ce sont les nôtres au final. Si on met de côté Apple où, effectivement, il faut acheter des produits Apple pour enrichir Apple, on a le choix, mais sur le reste : Facebook fait du pognon avec les données des gens et en vendant de la publicité. Google, même chose. Microsoft vend aux entreprises et dans toutes les boîtes où on bosse c’est quand même très difficile d’y échapper. Donc, qu’on le veuille ou non, on est dans le système. Notamment sur toutes les boîtes qui fonctionnent avec la pub, la pub on la paye tous. Même si on ne la regarde pas, même si on n’est pas sur Facebook, même si on n’a pas de compte Google, etc., quand on va acheter nos nouilles au supermarché le vendeur de nouilles a payé un budget pub et son budget pub est intégré dans le prix de son produit. Il suffit que les gens croient au système et que suffisamment de gens rentrent dedans pour qu’on paye tous. Donc d’un côté on a du Libre qui est en train de vivoter avec beaucoup de développeurs bénévoles et de l’autre côté notre argent, parce qu’on ne contrôle pas, parce qu’on est dans un système économique sur lequel on n’a pas la main, va dans les caisses de ces boîtes qui nous enferment et qui sont dans une logique d’asservissement numérique.
Christian : Oui, mais les GAFAM ne font-ils pas de l’open source ?
Luc : Mais oui ! Et c’est là que c’est terrible c’est que les GAFAM n’existeraient pas, hormis peut-être Microsoft qui, finalement, a changé son fusil d’épaule.
Christian : Microsoft a reconnu qu’il ne pourrait pas survivre sans faire de l’open source.
Luc : Oui, parce que le contexte a changé. Mais il n’y aurait pas de Google, il n’y aurait pas de Yahoo, même s’ils sont en train de se planter, il n’y aurait pas d’Amazon, il n’y aurait pas de Facebook sans logiciel libre.
Christian : Pourquoi ?
Luc : Parce que s’il avait fallu qu’ils payent une licence propriétaire pour chaque base de données et pour chaque système d’exploitation de serveur qu’ils déploient, ça n’aura jamais été possible de décoller et aujourd’hui, de toute façon, ils ne seraient pas rentables. Et, par ailleurs, ils ont besoin de bidouiller, donc de mettre les doigts dedans parce qu’ils font des trucs très compliqués. Et le Libre leur offre ça.
Christian : Et ils ont compris tous les avantages du logiciel libre.
Luc : Parce qu’ils collaborent entre eux.
Christian : Voilà. La mutualisation des coûts, c’est presque beau ! Sauf que !
Luc : C’est intéressant. Quand on parle du capitalisme et tout ça en disant « ils sont là, ils veulent le pognon », eh bien ils savent très bien travailler ensemble. Ils ont cette intelligence ; il faut leur reconnaître. Et au final, les gens les moins intelligents là-dedans, ce sont ceux qui seront enfermés dans ces systèmes-là qui, eux, ne bénéficient pas de tous ces atouts. Tout le principe, s’ils veulent faire de l’argent, c’est d’enfermer les utilisateurs pour pouvoir en extraire un maximum d’argent.
J’utilise cette petite formule un peu provocatrice en conférence de temps en temps : « le logiciel libre c’est le logiciel qui est trop bien pour vous parce que tout est fait pour que vous n’en bénéficiiez pas, que vous ne bénéficiez pas des intérêts correspondants ».
Christian : Donc ils ont basé leur développement sur du logiciel libre, mais leurs clients, leurs utilisateurs, parce qu’il y a des utilisateurs qui ne sont pas clients, eux n’ont pas droit à du logiciel libre !
Luc : Eux non !
Christian : Ils sont face à du logiciel privateur.
Luc : À des services et des logiciels propriétaires.
Christian : À des services privateurs, c’est quand même fou !
Luc : Oui, et c’est là où on se dit qu’on est dans un système malheureux, enfin dans quelque chose qui ne tourne pas rond. On devrait, au contraire, être maîtres de tout ça. Derrière ce n’est pas juste une question de gros sous, enfin les gros sous c’est du pouvoir derrière. Si on prend la situation en Chine avec la surveillance sociale et la notation sociale, ça passe par un système qui est entièrement contrôlé. Il y a deux applis de paiement qui intègrent des réseaux sociaux, il y a Alipay et Weechat. Le gouvernement chinois contrôle tout ça et le système est devenu implacable. Donc parce qu’il n’y a pas d’alternative, eh bien aujourd’hui les Chinois sont pieds et poings liés par ce système numérique qui commence à les empêcher de voyager, à faire ceci, à faire cela.
Christian : Et ils ne peuvent pas en sortir. C’est fini !
Luc : Non ! C’est fini, il n’y a pas d’alternative et c’est typique de ce genre de système de surveillance c’est que si on refuse d’y être, même si on a la liberté de le faire, on est immédiatement catalogué. D’une part on n’a plus accès à plein de choses, donc on est hors du monde, et on a une grosse étiquette sur le dos c’est : je suis hors système.
Christian : Donc une dépendance totale. Plus d’indépendance.
Benjamin Bayart, un orateur du Libre talentueux, cite souvent ce sujet pour dire que ce n’est pas grave que les gens aillent dans Facebook, utiliser les services de Google ; ils découvrent et puis un jour ils vont s’apercevoir que ça ne leur convient pas parce qu’ils sont espionnés, ils sont monétisés, leurs données leur sont « volées » entre guillemets et un jour ils voudront sortir de ce système. Benjamin Bayart, dans l’une de ses conférences, disait que ce dont il avait très peur c’est que le jour où les gens voudront en sortir eh bien ils ne pourront plus parce qu’il n’y aura plus d’alternative. Donc c’est très important et c’est ce qu’il martèle : il faut continuer à développer des alternatives, donc développer du Libre et pour pouvoir développer du Libre eh bien il faut quoi ?
Luc : Eh bien, il faut des sous, il faut des moyens et il faut des gens qui travaillent dessus. On l’a dit donner aux projets libres, c’est super, c’est vraiment super bien, mais quand on fait la balance entre les quelques dizaines ou centaines d’euros qu’on peut donner et les budgets colossaux que les GAFAM peuvent aligner, on se dit que c’est un petit peu perdu d’avance, donc il faut peut-être essayer de réfléchir à des systèmes alternatifs et peut-être institutionnels. Dans ta sélection d’articles, il y avait l’Europe.
Christian : Absolument, qui est consciente du fait qu’il y a des projets libres qui sont des biens communs utiles à tous et qu’il faut les entretenir, les soutenir. Donc financer, par exemple, la recherche de bugs dans ces logiciels qui sont des biens communs et qui vont être améliorés, mais pas améliorés pour une entreprise ou pour un secteur, pour tout le monde.
Luc : Voilà ! C’est comme une sorte d’infrastructure numérique ; les routes sont publiques, elles sont financées par l’impôt, tout le monde en bénéficie et si on n’avait pas de routes ce serait le bordel. Il y a toujours des trucs entre le privé et le public, je pense aux autoroutes par exemple, mais il y a cette reconnaissance de dire que c’est quelque chose d’intérêt public et qu’on a intérêt à maîtriser avec cette idée de bien commun. J’aime bien faire le puriste et parler de bien public dans le cas des données.
On pourrait imaginer aussi, ce n’est pas dans l’article, mais on pourrait imaginer que l’Europe, par exemple, se dote d’une fiscalité qui permette de ponctionner ces entreprises privatrices, tous les GAFAM, etc., qui gagnent des milliards et qui sont très forts en évasion fiscale, pour financer une informatique dont on soit maître et dont on ne soit pas prisonnier.
Christian : Pour l’instant ils essayent de récupérer de l’argent auprès de ces grands groupes.
Luc : Et c’est compliqué !
Christian : Pas forcément pour faire du logiciel libre derrière, mais ils essayent déjà, un petit peu.
Luc : On sera tout à fait légitime à dire : on vous ponctionne, vous êtes dans un système où vous arrivez à enfermer les utilisateurs, de privatisation, en générant, et Benjamin Bayart pourrait en parler, des déséquilibres dans Internet puisqu’on a des gros centres comme les YouTube et les machins, du coup ça va un peu contre le fonctionnement « naturel » d’Internet, enfin naturel entre guillemets.
Christian : On peut aussi citer une des actions de l’Union européenne qui cherche à créer des alternatives, puisqu’elle a financé une partie de Qwant.
Luc : Oui, qui n’est pas libre ou partiellement, mais ils disent qu’ils vont faire.
Christian : Pas encore ! Pas encore ! Peut-être.
Luc : On les attend. Souvent ils disent « on arrive, on arrive ! » On espère qu’ils arrivent. Il y a un truc que je fais c’est que je me fais offrir du logiciel libre pour mon anniversaire.
Christian : Un cadal !
Luc : J’aimerais un jour peut-être, si on a le temps, en faire un projet pour motiver les gens à faire la même chose. J’ai remarqué que souvent, pour mes anniversaires, les gens qui viennent ne veulent pas venir les mains vides, c’est naturel, ils ne savent pas trop quoi m’offrir, en plus je suis un peu chiant parce que je ne suis jamais content de rien. Donc plutôt que de me retrouver avec un bouquin que je ne vais pas lire parce qu’il n’est pas super intéressant et que quelqu’un l’a ramené parce que c’était rigolo, etc. – j’ai un bouquin dans ma bibliothèque qui s’appelle L’Art de péter par exemple ; je l’ai ouvert, j’ai lu trois pages, c’est sans intérêt – eh bien je dis : « Offrez-moi plutôt du logiciel. Il y a plein de logiciels que j’utilise et si vous voulez me faire plaisir, donnez des sous à ces projets que j’utilise quotidiennement et ce sera un bien meilleur usage de cet argent et ce sera un vrai cadeau, un cadeau à d’autres aussi. » Du coup cet argent est bien mieux employé que d’acheter une connerie en plastique et faite en Chine ou un truc comme ça.
Christian : Ce que tu proposes c’est assez merveilleux parce que, du coup, là on sait qu’avec un tel cadeau on te fait vraiment plaisir, mais, en plus, en l’offrant, on se fait plaisir à soi aussi.
Luc : Oui, à condition d’être libriste, ce n’est pas mal. On peut également faire quoi d’autre ?
Christian : On voit bien que l’Union européenne est un acteur public, mais il y en d’autres. Il y a le gouvernement, il y a les collectivités locales, les mairies. Je suis horrifié de voir que le maire de ma commune achète des licences Microsoft Office pour les pauvres de la ville, alors que LibreOffice [6] est entièrement gratuit, qu’il pourrait le soutenir et qu’il pourrait en donner plus à plus de gens !
Luc : LibreOffice est typiquement un logiciel, enfin un projet où il y a vraiment très peu de moyens. Même les entreprises, toutes les entreprises utilisent du logiciel libre aujourd’hui. Quelle que soit la structure, tout le monde en utilise au moins un petit peu. Du coup si c’est on est dans un CE, si on a l’oreille de son patron, etc., on peut dire : on utilise du logiciel libre, on pourrait financer un peu. Là le patron va dire : « Non, je ne peux pas mettre mon argent partout ». On va dire : « Juste un peu ! » Si tout le monde donnait dix euros par an à LibreOffice, eh bien ils n’auraient plus de problèmes de sous. Et quand on a sa boîte, on est son patron, dix euros ce n’est rien. Il y a toujours une limite à laquelle il va finir par donner.
Christian : Pareil pour OpenStreetMap [7]. Il y a beaucoup de gens qui sont très contents de l’avoir trouvé suite à l’augmentation des tarifs par Google. Donc c’est important de soutenir les alternatives parce que le jour où on en a vraiment besoin ça permet d’éviter de tomber dans des pièges financiers.
Luc : Et puis ça fait sortir cette idée de c’est gratuit donc c’est cool.
Christian : Un CE peut intervenir ?
Luc : Auprès du patron, oui.
Christian : C’est impressionnant.
Luc : Dernier point pour moi c’est aussi politiser le sujet, c’est-à-dire que si on a une activité militante, par exemple, eh bien on peut continuer à en parler, dire autour de soi dans les associations, aux élus : c’est une question de maîtrise de nos moyens de communication, de tout ce qui nous relie, de ne pas se retrouver dans des systèmes fermés et rabâcher, rabâcher, rabâcher ; on a plein de libristes qui font ça partout et ce sont eux qui vont vivre le mouvement. Rabâcher qu’on doit être maître de nos outils et, petit à petit, ça rentre, on l’espère, et un jour peut-être on y arrivera.
Christian : Le meilleur moyen de gérer sa dépendance c’est de jardiner son indépendance. Il y a bientôt des élections donc n’hésitez pas à contacter les candidats. Là j’ai ma casquette candidats.fr de l’April qui ressort, mais contactez les candidats, allez leur parler, allez leur dire. Ils sont réceptifs, ils savent ce que c’est maintenant et ils sont réceptifs.
Luc : Très bien. Merci Christian.
Christian : Bonne année Luc.
Luc : Eh bien oui, bonne année et bonne année à tout le monde.
Christian : Salut.