Benoît Payan, maire de Marseille : Rapport numéro 6, Monsieur Hugon.
Christophe Hugon, élu municipal : Monsieur le Maire, chers collègues, le numérique est partout, dans nos poches, dans nos écoles, services publics. Il est devenu un outil d’accès aux droits, à la culture, à la connaissance, à la citoyenneté. Mais, dans le monde au contexte géopolitique instable dans lequel nous vivons, le numérique peut aussi devenir une arme, il peut servir le contrôle plutôt que l’émancipation, être capté par des intérêts privés, étrangers, et parfois hostiles. Nous l’avons bien vu : Trump, Musk, une Silicon Valley prête à faire alliance avec un pouvoir réactionnaire fascisant ; le techno-fascisme, aujourd’hui, ce n’est plus de la science-fiction. La crainte du pire, c’est l’actualité.
Face à cela, face à ce risque, depuis cinq ans Marseille a fait un choix clair, celui de l’indépendance et des communs numériques. Avec de nombreuses grandes collectivités – Bordeaux, Toulouse, Montpellier, celles que j’oublie me le pardonneront –, nous avons entamé une trajectoire d’indépendance européenne.
Aujourd’hui, 80 % de notre système d’information a été libéré, recentré sur des solutions européennes, françaises, marseillaises. C’est une fierté, c’est une fierté collective.
L’adhésion à l’April, une association référence dans le logiciel libre, vient renforcer cette stratégie et a reçu un avis favorable de la commission.
Je vous remercie.
[Applaudissements]
Benoît Payan, maire de marseille : Merci beaucoup,Monsieur Hugon. Juste un mot avant de passer au vote sur l’adhésion à l’April pour insister.
Je vois que les œufs de Pâques continuent, je vous félicite, les cloches sont encore passées mais c’est presque la fin, les célébrations de Pâques sont terminées, mais vous pouvez manger du chocolat tranquillement. Vous avez compris.
Je voudrais évidemment vous remercier, Monsieur Hugon, et avoir quelques mots qui me paraissent nécessaires en ce moment qu’on est en train de vivre. Les collectivités, d’ailleurs quelle que soit leur coloration politique, un certain nombre de collectivités françaises, de grandes collectivités, de droite et de gauche, conscientes de ce qui est en train de se passer, notamment du côté des États-Unis et du côté de la Russie, avec une fragilisation de tous nos systèmes informatiques, conscientes des difficultés du monde et des attaques auxquelles nous sommes en situation de devoir faire face depuis un certain nombre d’années. Vous vous rappelez de la grande attaque que la ville de Marseille avait vécue en plein milieu des élections municipales, entre les deux tours des élections municipales, effaçant l’intégralité des données auxquelles nous pourrions avoir accès, je ne veux pas que ça se reproduise. Nous avons subi une attaque il y a quelque temps, nous avons pu protéger la ville de Marseille, vous savez à quel point je suis vigilant et je souhaite que les Marseillaises et les Marseillais, notamment que leur ville, soit protégés de toutes les difficultés.
Cette adhésion à l’April est un pas essentiel, important, et je veux vraiment vous féliciter de ce choix-là. Vous, évidemment, et toutes les communes, tous les départements et toutes les régions qui ont choisi de le faire. C’est protéger les habitants, c’est protéger les Marseillais, c’est se protéger des cyberattaques, c’est se protéger de puissances étrangères qui pourraient essayer, qui ont déjà, notamment la municipalité précédente. Vous vous souvenez qu’un million d’euros avait été demandé à la municipalité précédente en échange des données qui avaient été conservées.
C’est très bien de faire ainsi et c’est très bien de nous protéger.
Je mets aux voix le rapport numéro 6. Que ceux qui sont d’avis de l’adopter le fassent savoir en levant la main. Avis contraires ? Abstentions ?
Il est adopté.