Transcription

Thomas Petazzoni : Je vais essayer d’expliquer la démarche qui nous a amenée à organiser un atelier pratique autour de GNU/Linux pour les animateurs de cyberbase.
On est parti au niveau du GULL de Toulouse Toulibre d’un constat, c’est que les cyberbases et les autres lieux d’accès publics sont quand même des lieux fortement prescripteurs de solutions informatiques auprès de leurs publics, souvent des personnes âgées, des jeunes, ou n’importe qui dans les milieux défavorisés ou dans les milieux ruraux. Donc quand ils voient Windows, Office, des ateliers sur Photoshop, etc..., ils sont incités à utiliser les mêmes outils, voire même à les copier illégalement. Quand on voit des ateliers autour de Photoshop ou Premiere ou des choses comme ça, on se doute bien que des particuliers ne vont pas les acquérir à des tarifs max à la fin. Ça c’est un premier constat : ils font souvent la promotion, à la fois à travers des postes mis à disposition qui sont sous Windows, Internet Explorer, Office, mais aussi des ateliers d’initiation qu’ils proposent.
Les premières tentatives que l’on a essayées de faire comme un peu n’importe quel GULL, c’est d’aller vers ces lieux et de leur proposer de leur parler des logiciels libres, à eux, mais aussi à leurs publics, au travers de simples présentations de ce que c’est que le Logiciel Libre, la philosophie, les solutions qui existent… Et donc on fait ça, on en fait une une année, on fait exactement la même un an après pour le même Libre en fête, et rien n’a changé, tout est toujours pareil, tout est sous Windows, Internet Explorer, donc il n’y a même pas un début de mouvement qui s’amorce. Alors que l’année d’avant, « Ah oui oui c’est très bien le Logiciel Libre, c’est merveilleux, les valeurs on aime ça, c’est très charmant, on vous aime beaucoup », mais en pratique il ne se passe rien. Donc c’est embêtant parce que nous l’impression que l’on avait, c’est que l’on vient porter la bonne parole une fois par an mais tout le reste de l’année, les 364 autres jours de l’année, les animateurs de ces lieux font la promotion de l’informatique propriétaire.
Donc comment faire en sorte qu’ils passent au Libre pour en faire la promotion tout le reste de l’année ?
On voulait essayer de plus toucher le public. En plus dans ce genre de présentation il y a en général dix, quinze, vingt personnes. On se déplace, on organise tout un évènement, tout un bazar pour quinze-vingt personnes du public, donc essayer d’utiliser le levier des animateurs des lieux pour toucher plus de public sur l’ensemble de l’année.
Donc on a fait une deuxième tentative, qui s’est matérialisée par l’animation d’une journée. On a pris contact avec l’agence régionale pour le développement de la société de l’information (ARDESI), qui est une agence financée par la région Midi-Pyrénées qui anime le réseau cyberbase sur cette région. Je suppose que dans les autres régions il y en a d’autres, je crois que c’est ARTESI IDF en Île-de-France ou quelque chose comme ça, et il y en a probablement d’autres dans les autres régions. Elles organisent régulièrement des ateliers pratiques à destination des animateurs de cyberbases sur divers sujets. Une fois que l’on a pris contact avec eux en décembre à peu près, on a proposé deux programmes d’intervention, et celui qui a été retenu est celui plus spécifiquement sur GNU/Linux, avec présentation, mise en œuvre, etc. Sur le Logiciel Libre, ils avaient déjà fait des choses, en tous cas au niveau Midi-Pyrénées il y a quand même un bon relai vers les animateurs de cyberbases d’initiatives comme FreeOS, BureauLibre… Ça, ils avaient déjà eu, donc c’était plus pour des gens qui voulaient aller plus loin donc une formation plus orientée GNU/Linux. Et c’est allé très vite puisque l’on a envoyé nos propositions mi-décembre, ça a été accepté immédiatement, on a trouvé dix-douze participants en quelques jours et l’animation a été prévue le 17 janvier, elle a déjà eu lieu. Donc ça a été vraiment très vite.
Donc l’animation a été faite à destination de dix personnes qui étaient animateurs dans toute la région. Donc pas seulement dans la région de Toulouse, mais des gens du Lot, de l’Aveyron, de Tarn-et-Garonne, des Hautes Pyrénées… d’un peu loin, donc des gens visiblement motivés.
De 10h à 17h, on a eu le temps quand même de faire pas mal de choses. Leur parler des logiciels libres évidemment. Certains avaient exprimé le besoin d’avoir des éléments pour parler à leur public des intérêts d’utiliser le Logiciel Libre.
Donc comment relayer le message ? Quels sont les points qui pourraient toucher les gens qu’ils reçoivent dans leurs lieux, pour leur dire « ben voilà, OpenOffice ou Gimp ou Firefox, bon déjà vous pouvez les installer gratuitement, mais aussi c’est du Logiciel Libre avec telle et telle valeur, tel et tel principe… ». Ils avaient besoin d’éléments là-dessus. Et ensuite on est passé dans les choses pratiques puisque l’objectif etait qu’eux puissent ensuite dans leurs espaces mettre en place des postes avec GNU/Linux. On leur a montré, on avait des postes. On leur a fait installer eux-mêmes Ubuntu, avec partitionnement, en expliquant tout ça. Comment l’installer, toutes les étapes de la configuration.
Et ensuite l’administration de base, comment ça marche les paquets. En quoi c’est différent de comment c’est sous Windows. On a essayé, en condensant, de donner les éléments de base pour que des personnes puissent démarrer sur Ubuntu. On s’est basé sur le hors série de Linux Pratique qui était en kiosque à ce moment-là. Avec la dernière version d’Ubuntu qui est un manuel simplifié d’Ubuntu en quelque sorte. Avec plein de captures d’écran. C’est joli, donc c’est agréable à donner aux gens. Et il y a un support maison.
Donc le niveau des participants était assez variable. Il y avait une personne qui ne connaissait pas le Libre, mais globalement toutes les autres personnes avaient déjà entendu parlé voire utilisé même des logiciels libres sous Windows dans leurs espaces. C’est quand même plutôt pas mal. On voit que le réseau cyberbase fait un bon boulot de sensibilisation.
Quelques uns avaient déjà testé GNU/Linux mais ne se sentaient pas forcément à l’aise, avaient des questions et voulaient en savoir plus. C’était la raison de leur présence. Globalement, c’était un atelier assez facile à animer parce que les gens étaient quand même pas mal à l’aise avec l’outil informatique. Ce n’était pas des néophytes comme on peut avoir dans des Install-Party ou des évènements comme ça où on touche vraiment le grand public. Là ce sont des animateurs de cyberbase, donc c’est déjà des gens à l’aise avec l’outil informatique, qui n’ont pas peur d’essayer, de toucher... Ça se passe assez bien d’un point de vue mise en pratique.
Donc les gens étaient visiblement contents de tout ce qu’ils ont appris. C’était très dense, on leur a donné plein d’informations. Je pense qu’ils n’ont pas eu le sentiment d’être venu pour rien. C’était assez agréable à animer.
À venir, on va essayer de faire connaitre ce qu’on a fait. C’est une petite présentation entre nous. On s’est mis d’accord avec la personne de l’ARDESI pour publier un compte rendu de ce qu’il s’est passé, des supports qu’on a utilisé, des retours des participants qu’on a eu, qu’on a pas encore reçu... Là c’est un avis subjectif de ma perception de ce qu’il s’est passé mais on va avoir un retour des participants qui on rempli un questionnaire sur ce qu’ils en ont pensé et sur ce qu’ils veulent après.
On va essayer de publier tout ça sous forme d’une page web, sur LinuxFr ou je ne sais pas trop comment pour en faire profiter les autres LUG français et peut-être leur donner envie d’essayer de faire des initiatives un peu similaire ici ou là.
Accessoirement, pour le LUG c’était intéressant puisque la formation a été payée mille euros. Pour le budget d’un LUG, c’est quand même sympa.
Voilà, j’ai fini !
Pour les questions, remarques, suggestions...
Question : Dix animateurs, ça représente quelle proportion parmi les animateurs de cyberbase ? De la région ou de la surface géographique ???.
Thomas Petazzoni : En Midi-Pyrénées, il y a 51 espaces labellisés cyberbase. Par espace, il y a souvent plusieurs animateurs.
Nous avions limité les inscriptions à 12, et il y en a deux qui n’ont pas pu venir au dernier moment. Donc on était au maximum de l’inscription. Donc il y a 51 espaces, avec probablement deux ou trois animateurs. Peut-être même plus pour les grands espaces mais c’est plutôt deux ou trois animateurs par espace. En général, il y a un animateur ou deux qui sont plus spécifiquement attachés aux aspects techniques, qui sont plus intéressés par ce type de formation. Ils ne mettent pas tous les mains dans le cambouis.
Question : Les cyberbase labellisées, ça veut dire qu’elles sont gérées par la caisse des dépôts et consignations.
L’April a un partenariat depuis 2005/2006, avec la caisse des dépôts pour la production de fiches liées aux logiciels libres.
Deux questions : Est-ce que les animateurs avaient pris connaissance de ces fiches et, est-ce que, dans le cadre de l’animation des réseaux cyberbase, est-ce qu’ils ont été par ailleurs informés que sur le Logiciel Libre ou le partenariat national avec l’April.

Thomas Petazzoni

 : Alors les fiches non. Ils ne les connaissaient pas. Nous en avons parlé dans le support et il y en a une que nous avons copié-collé in extenso dans le support. Visiblement, ils n’avaient ni l’air de connaitre l’April puisque je me suis présenté comme étant de l’April. Connaitre le Logiciel Libre oui pour la plupart. Il n’y en avait qu’un seul qui n’avait pas entendu parler ou très vaguement. Tous les autres connaissaient déjà et avaient reçu les infos mais pas sur les fiches logiciels libres de l’April. On ne les trouve même pas sur le site cyberbase en fait.

Frédéric Couchet

 : Si, elles y sont.

Thomas Petazzoni

 : Ah oui ?

Frédéric Couchet

 : On verra plus tard...

Thomas Petazzoni

 : Je les ai juste trouvées sur le site de l’April.

Question

 : en moins de 10 secondes, chaque année il y a les rencontres du réseau cyberbase où j’étais intervenu, d’autres membres du CA et d’autres Apriliens étaient intervenus pour sensibiliser les animateurs aux logiciels libres. En mentionnant l’April, donc à priori ils sont aussi informés par ce biais-là.

Au niveau des choses qu’on va faire en Midi-Pyrénées, ils ont une journée porte ouverte le 30 janvier.
Ceux qui veulent poursuivre la discussion, sont invités après à venir parler avec mo