- Titre :
- Quoi de neuf chez Framasoft ? Framasoft 2015.
- Intervenants :
- Pierre-Yves Gosset - Pouhiou - Quesch
- Lieu :
- Radio RMLL 2015 - Beauvais
- Date :
- Juillet 2015
- Durée :
- 41 min 35
- Pour écouter le podcast
Transcription
- Quesch :
- On est sur radio RMLL, on est en direct depuis Beauvais, depuis l’antenne universitaire de Beauvais, et on est avec ?
- Pouhiou :
- Avec Pouhiou.
- Quesch :
- Avec Pouhiou. Et ?
- Pierre-Yves :
- Pierre-Yves.
- Quesch :
- Et Pierre-Yves, de Framasoft ?
- Pierre-Yves :
- Tout à fait.
- Quesch :
- Tout à fait. Voilà. Ensemble. Et donc Framasoft, pour les personnes qui ne connaissent pas du tout ?
- Pierre-Yves :
- Qu’est-ce que c’est ? C’est ça ta question ?
- Quesch :
- Oui. Qu’est-ce que c’est ?
- Pierre-Yves :
- Framasoft [1], c’est un réseau de sites web, c’est aussi une communauté et c’est aussi une association qui visent, toutes les trois, à promouvoir le logiciel libre et la culture libre par le biais de différentes actions, depuis maintenant plus d’une dizaine d’années.
- Pouhiou :
- En gros, l’idée c’est vraiment d’essayer de faire un peu le trait d’union entre cette magnifique communauté du Libre qui crée du logiciel, qui crée de la culture, qui crée tout un tas de créations de l’esprit, et d’amener toutes ces créations vers M. et Mme Tout-le-Monde qu’on appelle, nous, M. et Mme Dupuis-Morizot.
- Pierre-Yves :
- Parce que les pauvres M.et Mme Michu !
- Pouhiou :
- Ils en ont marre.
- Pierre-Yves :
- Ils en ont marre.
- Quesch :
- La grosse campagne par rapport à ce que tu nous disais Pierre-Yves, on a Dégooglisons Internet.
- Pierre-Yves :
- Oui, qui est une campagne qu’on a lancée en octobre 2014, donc ça ne fait pas si longtemps que ça, qu’on avait annoncée, d’ailleurs, aux RMLL 2014 [2]
à Montpellier. Et les objectifs de cette campagne que vous retrouverez sur le site degooglisons-internet.orgDégooglisons Internet, sont triples. C’est de, premièrement, sensibiliser le grand public aux dangers de la centralisation du web, c’est-à-dire que, aujourd’hui, comment est-ce qu’on fait pour ne pas aller dans l’espèce de trou noir, d’aspirateur à données, que sont GAFAM c’est-à-dire Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft, et, un petit peu prévenir le public. Ça, c’est l’objet du site web.
Le deuxième objectif qu’on a c’est de démontrer, donc là, c’est un petit peu plus ambitieux, puisqu’il s’agit de mettre en face de chaque service de Google, Facebook, etc., un service libre, parce qu’il y a des alternatives libres qui permettent de quitter Google, de quitter Facebook, etc., mais ça prend du temps, c’est un petit peu compliqué, parfois, à installer, etc. Et donc, exactement comme le disait Pouhiou, nous, Framasoft, on essaye d’être le trait d’union, la porte d’entrée, pour montrer, regarder un petit peu comment ça fonctionne, par exemple Diaspora par rapport à Facebook ou par rapport à Twitter. Regarder comment fonctionne EtherPad, Framapad par rapport à Google Docs, etc. Là, aujourd’hui, sur ce deuxième objectif de démonstration, on en est à peu près à un tiers, un quart du chemin, puisqu’on a prévu d’étaler ça sur trois ans. On a déjà plus d’une dizaine de services, mais il y en a encore des dizaines qui vont sortir les années à venir.
Et le troisième objectif de cette campagne Dégooglisons c’est d’essaimer. C’est-à-dire qu’on ne vise pas du tout, évidemment,
- Quesch :
- De devenir un autre Google.
- Pierre-Yves :
- Voilà exactement. La blague qui court en ce moment, c’est comment est-ce qu’on va « déframasoftiser » Internet. L’idée, évidemment, c’est d’essayer de construire un réseau d’acteurs indépendants, libres, engagés, qui vont, ensuite, pouvoir prendre le relais de nos actions en attendant qu’on ait tous des FreedomBox, des boîtes internet, des Cozy Cloud, etc., qui fonctionnent chez chacun. Donc voilà, c’est ça le projet Dégooglisons Internet.
- Pouhiou :
- Il faut bien se rendre compte que, évidemment, on ne se pose pas du tout en concurrence, ce serait ridicule. En gros, le budget annuel de Framasoft, c’est 2,7 secondes du chiffre d’affaires annuel de Google.
- Quesch :
- Deux secondes ?
- Pierre-Yves :
- 2,7. N’oublie pas ! Excuse-moi !
- Pouhiou :
- On n’est pas loin des trois. Si tu arrondis, tu arrondis à trois.
- Quesch :
- Ce n’est pas possible !
- Pouhiou :
- Donc clairement, on ne va pas se poser en concurrent. Mais par contre, on peut montrer que c’est possible, donner envie aux gens et faire en sorte qu’il y ait de plus en plus de possibilités.
- Quesch :
- C’est vrai que c’est intéressant quand on parle. Juste l’Etherpad, eh bien on sait que ça fonctionne, on sait que c’est intéressant, mais c’est encore mieux de montrer par l’exemple. Voilà, tu peux aller sur un pad, ça montre.
- Pierre-Yves :
- Le principe est très simple. C’est que, pour installer Etherpad, ce n’est pas, non plus, d’une simplicité, justement ce n’est pas très accessible à M. et Mme Dupuis-Morizot. L’idée c’est de dire « allez-y, testez sur Framapad comment fonctionne Etherpad ». Vous voyez que ça fonctionne, vous l’utilisez. Finalement le besoin se crée lui-même et vous répondez à ce besoin via un outil libre et puis le jour où vous dites « mais je passe ma journée à créer des pads chez Framapad, chez Framasoft, autant l’installer ». Et là, du coup, on fournit des tutoriels, qui sont en français, qui sont grand public, sur lesquels on fait, d’ailleurs, un parallèle avec l’agriculture, puisqu’on explique qu’il faut, un petit peu, préparer la terre.
- Quesch :
- Cultiver son jardin.
- Pierre-Yves :
- Exactement, c’est très candide. Et à un moment donné, il faut savoir se prendre en main et être acteur, vu que tout l’objet, finalement, de Framasoft et de pas mal d’autres associations du Libre, c’est de savoir comment est-ce qu’on passe de la société de consommation à la société de contribution. Donc, il faut devenir contributeur et acteur.
- Quesch :
- En parlant de contribution avec les contributrices, contributeurs, Pouhiou, ton rôle dans Framasoft, c’est quoi exactement ?
- Pouhiou :
- Justement ça va être, d’une part, d’aider à communiquer vers M. et Mme Dupuis-Morizot, vers la famille Dupuis-Morizot, parce que c’est une famille très élargie, on est tous un peu Dupuis-Morizot,
- Quesch :
- Dix-huit enfants apparemment.
- Pouhiou :
- Hou là, si tu savais !
- Quesch :
- D’après les dernières infos.
- Pouhiou :
- Enfin voilà, l’idée ça va être, donc, de communiquer vers le grand public, donc d’aider à faire, eh bien des articles blog, des communiqués de presse, etc. Mais une grande partie aussi de mon travail va être, justement, d’accueillir les nouvelles énergies et de les aider à s’exprimer au mieux chez Framasoft. L’idée de Framasoft, en fait, c’est qu’on a une association, avec des bénévoles de l’association, qui sont là pour mettre les murs de la maison, pour faire le ménage, pour que la maison soit prête et dispo, afin que tout un tas de personnes bénévoles rentrent dans cette maison et viennent y soutenir les projets déjà existants, y créer des projets, etc. Nous, on a envie d’offrir cette liberté aux personnes qui veulent démocratiser, promouvoir du Libre, et nous on bosse pour ça. Et j’essaie donc, en fait, de faire le lien entre les personnes qui rentrent dans la maison et celles qui continuent à l’entretenir pour qu’on rajoute des étages.
- Quesch :
- OK. Animation de la communauté.
- Pouhiou :
- Exactement. Donc typiquement, on a un forum, maintenant, des bénévoles, qui s’appelle FramaColibri.org [3], en hommage à ce magnifique réseau Colibri qu’on porte dans notre cœur, et surtout en hommage à cette petite légende du colibri. Tu sais, il y un incendie dans la forêt, tous les animaux fuient, et puis il y a un animal qui voit le colibri qui fait des aller-retour entre le lac et la forêt. Il fait : « Qu’est-ce que tu fais ? Qu’est-ce que tu fais ? » Il voit qu’il apporte une goutte, à chaque fois, de l’eau du lac pour essayer d’éteindre. Mais il fait : « Tu n’y arriveras jamais ». Et le colibri le regarde et fait : « Je fais ma part, tout simplement ! » Et donc voilà, si tu veux venir, si tu veux faire ta part ça comptera. C’est avec des gouttes d’eau qu’on fait des Dégooglisons Internet. Donc, on a ce forum-là que j’essaie d’animer, et j’essaie de faire ce lien-là.
- Pierre-Yves :
- Tout à fait. Justement, on a fait, un petit peu, ce pari-là, de se dire qu’il manque souvent, dans les communautés du logiciel libre, des capacités d’accueil et de médiation avec le public. C’est quelque chose que nous on a constaté, évidemment depuis des années, sur lequel Framasoft n’était pourtant pas la pire. Je ne juge pas les autres associations, mais on faisait, nativement, on portait beaucoup.
- Pouhiou :
- On portait une attention.
- Pierre-Yves :
- C’était dans l’ADN de Framasoft de faire attention au public, mais on s’est dit qu’on n’était pas forcément très bons, et surtout pas à niveau des demandes et des propositions d’aide qu’on pouvait recevoir. Donc on s’est dit « il manque vraiment quelqu’un qui puisse le faire ». Soit on a une communauté de plusieurs milliers de bénévoles et, entre guillemets, « ça tourne et c’est organisé ». Framasoft ce n’est pas ça du tout. On est plutôt, on va dire, un groupe de potes qui se disent « bon, voilà, on va se lancer dans la Dégooglisation d’Internet, c’est rigolo, c’est sympa ». Sauf que, évidemment, quand le projet prend forme, prend corps, et qu’il se développe, on voit bien que, justement, il faut savoir attirer d’autres personnes et leur dire « eh bien, par exemple, tu peux nous aider, là, sur une traduction, là tu peux nous aider ».
- Pouhiou :
- On a besoin d’un tutoriel.
- Pierre-Yves :
- Voilà, on a besoin d’un tutoriel, on a besoin, un petit peu, d’aide en adminsys sur tel logiciel qu’on ne connaît pas très bien, etc. Et c’est comme ça qu’on agrandit la famille et le nombre de personnes qui viennent dans cette maison dont parlait Pouhiou tout à l’heure.
- Pouhiou :
- Il faut bien se rendre compte, alors d’une part, que nous, on a eu une surprise formidable, c’est que, quand on a lancé Dégooglisons Internet, c’était un pari fou, à l’origine.
- Pierre-Yves :
- On avait bu. Disons-le on avait bu.
- Pouhiou :
- Chut ! Ne dévoile pas nos secrets de potion magique. Donc oui, quand on a lancé Dégooglisons Internet, c’était un pari fou. Il y a eu un véritable engouement, et on a eu des propositions d’aide qui ont afflué de partout mais qui nous ont submergés. Parce que nous, déjà, on s’est lancés bille en tête dans ce projet, donc on était déjà submergés de travail par ce projet-là.
- Quesch :
- Quand tu vois la liste des outils à mettre !
- Pouhiou :
- Ah oui.
- Pierre-Yves :
- On n’a peur de rien.
- Pouhiou :
- Et on a eu des propositions d’aide qui ont afflué de toutes parts. On n’a pas forcément su y répondre parce qu’on s’est faits submerger, et du coup, on a vu qu’il y avait ce besoin, cette envie-là de partager et, de toutes façons, Dégooglisons Internet, on n’y arrivera pas sans vous. C’est évident. C’est-à-dire qu’il faut absolument que ce projet vous vous en empariez, que ce soit en partageant pour informer et sensibiliser les gens aux dangers de GAFAM. Bien sûr on entend Snowden, les révélations de Snowden, bien sûr on voit les horreurs de la loi renseignement et de tout un tas d’autres lois liberticides et scélérates, mais, quand bien même, il y a le besoin de rappeler « attention, il y a des aspirateurs à données, il y a des entreprises, la première et la deuxième capitalisation boursière au monde, Apple et Google, respectivement, qui font quelque chose de très grave ». Donc il faut que vous partagiez, il faut que vous participiez, si vous voulez venir vous relever les manches, parce qu’on a besoin de tout le monde, et si jamais vous pouvez aussi donner des sous parce que c’est ainsi aussi que Framasoft vit.
- Quesch :
- Donc il y a des campagnes de dons ?
- Pierre-Yves :
- Alors, sur les campagnes, elles sont, en fait, plus ou moins permanentes. À partir du moment où on a lancé ce projet-là, on s’est dit qu’il fallait réussir le pari, et que ça allait nous demander pas mal d’argent, en fait essentiellement pour embaucher et créer de l’emploi. Si on veut employer les termes économiquement « novlaguiesques », nous avons créé de l’emploi. L’idée, évidemment, de rester toujours sous forme associative et sur une petite structure, mais il faut de l’argent pour les serveurs et pour les salaires. Ce sont, essentiellement, les deux postes de dépenses qu’on a. Nos comptes sont publiés sur le réseau Framasoft, ils sont accessibles publiquement.
- Quesch :
- Framacomptes ? Je ne sais pas !
- Pierre-Yves :
- On pourrait. Si je me souviens bien c’est sur contact.framasoft.org/asso [4]. Voilà. Enfin vous cherchez, vous trouvez.
- Quesch :
- Beaucoup trop compliqué. Framacomptes, ça devrait être !
- Pierre-Yves :
- Framacomptes. Voilà. On y pensera. On va finir par monter une boite de noms de domaine, à force d’en acheter. Donc la campagne, elle est permanente. Par contre là, le projet était lancé en octobre 2014, eh bien à l’occasion de ces RMLL 2015, à Beauvais, ce qu’on voulait c’était faire un point. Neuf mois après où est-ce qu’on en est ? Qu’est-ce qu’on a fait ces neuf derniers mois ? Et puis, eh bien qu’est-ce qui va venir dans les trois/quatre mois qui viennent, pour que, un an après le lancement de la campagne, on puisse dire « bon, alors qu’est-ce qu’on a foutu ces neuf derniers mois ? » Eh bien on a sorti plein de sites.
- Pouhiou :
- Un réseau social. Un moteur de recherche.
- Pierre-Yves :
- Framasphère.
- Quesch :
- Réseau social ? Réseau social c’est Framasphère ?
- Pierre-Yves :
- Framasphère [5], qui est basé sur Diaspora.
- Quesch :
- Donc c’est un nœud Diaspora ?
- Pierre-Yves :
- C’est un pod Diaspora, donc un nœud diaspora, effectivement. Si vous êtes inscrit sur Framasphère, évidemment, vous pouvez dialoguer avec des gens qui sont sur JoinDiaspora, des gens qui sont sur Diaspora Brésil, diaspora.de, etc. Donc l’idée, c’est évidemment d’avoir un réseau social, et ce qu’on espère encore une fois, c’est vraiment l’objectif, c’est que les gens utilisent les tutoriels qu’on a faits pour pouvoir installer leur propre pod Diaspora et ça commence à se faire. Enfin là, on avait eu la bonne nouvelle du parti politique Nouvelle Donne qui a installé son propre pod Diaspora pour éviter d’envoyer, évidemment les gens proches de Nouvelle Donne sur Facebook, qui, évidemment, aurait pu les suivre, collecter de l’information, tracer, faire les profils, etc. Donc ils ont monté leur propre pod Diaspora. Ils nous avaient envoyé un petit mail en disant : « On a utilisé, un petit peu, le tuto et la démarche de Framasoft, etc. » Donc ça, ça fait toujours plaisir.
EtherPad, donc Framapad [6], qui est un outil de rédaction collaborative, qui est basé sur un logiciel libre qui s’appelle EtherPad. Il y a quand même deux choses importantes cette année. La première, c’est qu’on voit une explosion du nombre d’utilisations des pads. Aujourd’hui on est quasiment à mille pads créés par jour. Donc, quand on commence à créer vingt-cinq mille à trente mille pads par mois, eh bien il faut assumer et on a fait pas mal d’adaptations sur EtherPad pour ça. Donc on propose des choses qui permettent, par exemple, de créer un pad qui va être valable pendant six mois et, au bout de six mois sans modification, le pad est détruit parce que, forcément, nous on n’a pas pour but d’archiver la France entière ou le monde entier. La deuxième chose c’est qu’on prévoit, dans quelques semaines, dans trois/quatre semaines, à la fin du mois, la sortie d’un plugin qui s’appelle MyPads, dont on avait lancé le financement participatif il y a un an tout rond, et donc, un an après, les gens qui ont donné à MyPads vont voir le plugin MyPads sortir. J’en ferai une démonstration, tout à l’heure, à quinze heures.
- Pouhiou :
- Vingt.
- Pierre-Yves :
- Quinze heures vingt, dans l’amphi Bunuel, de l’IUT, de Beauvais.
- Quesch :
- C’est dans l’amphi, d’accord.
- Pierre-Yves :
- Ouais. Et donc, je vais faire une conf Dégooglisons, et j’en profiterai pour montrer MyPads.
- Pouhiou :
- C’est ça, pour moi, une des grandes réussites de cette campagne. Si tu veux, c’est que, en montrant « tenez, regardez, il y a un logiciel libre qui s’appelle EtherPad, qui peut vous permettre de remplacer Google Docs et d’écrire de manière collaborative ». et les gens s’en emparent, il y a un véritable engouement. Du coup le logiciel prend de l’importance, prend de la valeur parce qu’il est utilisé, et du coup, les gens sont venus, ont accepté de financer un bout de code en plus, un gros bout de code, je crois qu’on est à plus de soixante mille lignes de code sur MyPads, donc c’est un énorme bout de code, pour avoir des fonctionnalités qui n’étaient pas disponibles. Là c’est très important de dire « regardez, plus on utilise du logiciel libre, plus on le dissémine, plus il prend de la valeur et plus il va s’améliorer et avoir des fonctionnalités. »
- Quesch :
- Et en plus on peut participer au développement.
- Pierre-Yves :
- Oui, vous pouvez. Il est publié sur notre GitLab, qui est un autre projet qu’on a sorti cette année, vu qu’on a sorti notre propre forge logicielle. On a quitté GitHub, qui reste, lui aussi, un aspirateur à données, qui, malheureusement pour les développeurs, est devenu quasiment un incontournable, et on souhaiterait qu’il redevienne contournable. Donc il y a un projet en logiciel libre qui s’appelle GitLab, qui s’installe quand même assez facilement. Au départ, GitLab fonctionnait uniquement pour Framasoft, donc on a migré nos projets GitHub vers notre GitLab, sur ghit.framasoft.org [7]. Et puis, quand Google code a annoncé qu’ils allaient fermer leurs portes, on s’est dit « bon, eh bien, OK, nous on va ouvrir les nôtres ! » Et on a ouvert notre GitLab à tout le monde. C’était au mois de mars, on est début juillet, aujourd’hui on héberge plus de mille projets logiciels sur notre forge logicielle. On a vu des gens, on peut le dire, ce n’est pas un secret, des gens d’Etalab déposer des bouts de code dessus, etc. Donc ça participe à la réflexion de tout ça. Ce que je voulais dire aussi sur Mypads, c’est que, évidemment, ça va fonctionner avec Framapad, mais on est bien d’accord que le code est libre. Et surtout, on a quand même beaucoup investi de temps et d’énergie, surtout Fabien, le développeur, pour faire en sorte que ça fonctionne en tant que plugin EtherPad. Ça veut dire que lorsque vous avez votre instance d’EtherPad installée chez vous, dans votre entreprise, etc., vous allez pousser un bouton, pour installer Mypads, et ça va fonctionner. Point barre.
- Quesch :
- D’accord. Donc là, si on gère un EtherPad, il faut qu’il soit à jour, déjà.
- Pierre-Yves :
- Oui. Voilà. Tu vas sur, je ne sais pas, pad.laquadraturedunet, la quadrature.net/admin/plugin et, évidemment, il faut être l’admin du site, tu as un login, un mot de passe à rentrer, évidemment.
- Quesch :
- Je viens de tester, ça ne marche pas, là.
- Pierre-Yves :
- Eh bien oui, forcément. À mon avis, je ne suis pas sûr qu’ils t’auraient filé les logins et les mots de passe de la Quadrature. Ça ne m’étonne pas plus que ça.
- Quesch :
- C’est bizarre ça.
- Pierre-Yves :
- Pareil pour le pad.april.org, etc. Et donc les administrateurs du pad ont juste un bouton à pousser pour installer Mypads, et donc, le gros intérêt derrière, c’est qu’il y a une énorme communauté de gens qui utilisent des pads partout sur la planète. Notamment, nous on a travaillé un petit peu avec la SNCF pour ça, et qui ont des besoins justement, pour rendre ces pads privés à un public type. Ça va être le public, évidemment, éducation, derrière, pour voilà, dans les écoles, pour faire en sorte de grouper ces pads, et puis on arrêtera de les perdre, aussi, ce sera quand même vachement pratique.
- Quesch :
- Un professeur. Oui, parce que c’est vrai que c’est intéressant d’avoir des pads et de pouvoir les grouper.
- Pierre-Yves :
- Eh bien voilà. C’est ça.
- Pouhiou :
- Et puis même, un professeur pourra créer des groupes d’utilisateurs dans son MyPads, des groupes d’utilisateurs, donc la classe de 5ème B, la classe de 4ème A, la classe de seconde 2, tu vois, et, par groupe, ce groupe aura un classeur de pads qui lui sera partagé, dont le professeur serait l’admin. Je pense que ça peut vraiment être très utile et on a parlé avec des gens de l’Éducation nationale, enfin des gens travaillant dans l’Éducation nationale, ça semble très attendu.
- Quesch :
- Ouais. D’accord. Et donc ça va être disponible ?
- Pierre-Yves :
- Fin juillet. Officiellement, on va le rendre public, ça ne sert pas à grand-chose de faire une annonce fin juillet, début août. Il n’y aura pas grand monde pour la voir. Donc on va sans doute attendre septembre ou début octobre.
- Quesch :
- En bêta ?
- Pierre-Yves :
- C’est déjà disponible en bêta.
- Pouhiou :
- Et là, on vient de publier un article Framablog aujourd’hui pour dire où on en était, parce qu’on rend compte, évidemment régulièrement, des avancées. C’est tout à fait normal, ce sont les gens qui ont financé, c’est normal de leur rendre des comptes. Il ne manque plus que dix fonctionnalités à coder pour arriver à la release candidate. Voilà.
- Pierre-Yves :
- Et donc, dans tous les autres projets qu’on a sortis, je ne vais pas tous les lister parce que ça prendrait un petit temps et je pense que la demi-heure serait trop vite écoulée, mais on a sorti aussi, alors des petits outils, des raccourcisseurs d’URL, un catalogue OPDS. Donc, un catalogue OPDS, c’est ce qui permet d’avoir une bibliothèque, finalement, d’ouvrages libres sur sa liseuse.
- Pouhiou :
- Sur son téléphone, sa tablette.
- Pierre-Yves :
- Ou sur son téléphone, etc. On a sorti quoi d’autre, Pouhiou ?
- Pouhiou :
- On a sorti un hébergeur d’images qui fait du chiffrement. C’est basé sur Zérobin de SebSauvage.
Framabin [8], donc, qui permet de partager, en gros, des secrets, puisque c’est du texte qui va être chiffré de bout en bout. Nous on ne peut rien savoir de ce vous mettez sur notre serveur comme texte, ou comme bout de code, ou comme conversation. Et ce texte-là, vous pouvez décider qu’il s’autodétruira à la première vision, ou au bout de cinq minutes, une heure, un jour, une semaine, un mois, un an. Donc des petits outils comme ça.
- Pierre-Yves :
- Il y a aussi, ça me revient, j’avais perdu le fil, il y a aussi toute une partie améliorations qu’on apporte sur les outils, au fur et à mesure, et donc là, l’idée c’est de dire, eh bien, quand on a sorti un outil dans la campagne Dégooglisons, il faut non seulement le maintenir, mais il faut aussi l’améliorer. Il y a eu pas mal d’améliorations d’outils. Donc, j’ai parlé d’EtherPad, je vais juste en citer deux autres. Il y a le Framindmap [9]
qui, au départ, permet de faire des cartes heuristiques, c’est-à-dire des cartes mentales, et donc de dessiner, un petit peu, des idées, de les partager avec d’autres. Et en fait, le problème c’est que justement, avant, on ne pouvait pas les partager, on pouvait faire sa petite carte mentale, l’enregistrer au format PNG, et puis ça se limitait à ça. Là, le gros avantage, c’est qu’on a changé de logiciel et on utilise maintenant un logiciel qui s’appelle WiseMapping, et qui permet, lorsque quelqu’un s’est créé une carte mentale avec un compte, de pouvoir la partager par e-mail, enfin. On rentre l’adresse e-mail d’une personne, on va créer un compte, et on va pouvoir aller regarder la carte mentale, la modifier, l’améliorer, et comme ça, par itération, finalement construire des cartes mentales à plusieurs. L’autre produit qui a été quand même largement amélioré, aussi, ces derniers mois, et ça va continuer, c’est teFramadate.
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