Présentation des logiciels libres pour scolaires (5e et 4e) improvisée par Simon Descarpentries lors de l’Ubuntu Party 10.10 parisienne en novembre 2010.
Durée : 33min
Lieu : Carrefour numérique, Cité des sciences et de l’industrie
Licence Creative Commons license by-sa 2.0
Merci à Corinne Luiggi pour cette initiative.
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Transcription
Maintenant que c’est allumé, est-ce qu’on m’entend ? Mieux ? Bien. Bonjour, vous entendez peut-être la clameur à l’extérieur, c’est trente élèves, de 4e de 5e, pour lesquels je devais faire une petite première présentation d’une demi-heure sur ce que c’est le logiciel libre. J’étais pas en avance m’enfin eux non plus, dans la mesure où il est 15h, et je devais enchaîner cette présentation avec une présentation d’un projet particulier de l’association pour laquelle je travaille et qui a pour objectif la promotion du logiciel libre. Du coup on va s’adapter un petit peu, histoire de faire la présentation du logiciel libre que vous attendez d’abord, et puis je parlerai de mon association, ensuite.
Bon, alors est-ce que tout le monde est assis ? Ce coup-ci la moyenne d’âge vient d’en prendre un coup. Alors donc, j’me présente je m’appelle Simon Descarpentries, je suis permanent pour une association qui s’appelle Framasoft et qui a pour objectif la promotion des logiciels libres. Toutefois, avant d’expliquer ce que sont les logiciels libres, il va falloir expliquer ce que sont les logiciels tout court, et puis pour bien comprendre ce que c’est un logiciel il faut avoir une idée précise de ce que c’est un ordinateur. Alors est-ce que tout le monde a une idée de ce que c’est un ordinateur ? Oui ? Tout le monde en a un à la maison ? ou presque, c’est pas obligatoire. Et vous en avez déjà tous utilisé en cliquant sur une souris et en déplaçant un curseur à l’écran. Mais si vous deviez définir ce que c’est un ordinateur, vous diriez quoi ?
- Un PC ? Ça c’est un synonyme, c’est pas une définition.
- Un quoi ? Un appareil électronique servant à aider l’Homme. C’est une excellente définition. J’aimerais tellement que ce soit ça.
- Là-bas ? Non ? Un appareil électronique servant à aider l’Homme, ouais, c’est ce qu’on voudrait que ce soit.
- Une définition, non ? Quelqu’un veut essayer encore ?
- Qu’est-ce que ça peut être un ordinateur ? Du matériel de travail, oui, c’est devenu ça. Je vous écoute là-bas. Un moteur de recherche ? Non, ce n’est pas un ordinateur.
- Une machine toute information. Enfin, une machine avec laquelle on peut savoir tout ce qu’on veut… Une machine avec laquelle on peut faire tout ce qu’on veut. Ouais, ça, c’est comme ça que je conçois l’informatique moi aussi. C’est pas tout le temps le cas, mais on va voir pourquoi. Tout ce qu’on veut, il faut le vouloir très fort.
- Alors, encore d’autres idées ? Non ? Oui, j’ai entendu ? Quelque chose qui sert à jouer.
Rires. - Un instrument pour avoir Internet, un instrument pour créer des logiciels. Une source d’informations ça c’est intéressant aussi.
C’est ce qu’on en fait. Alors, un ordinateur c’est quoi ?
Trois choses essentielles, des caractéristiques simples qu’on retrouve dans plein d’appareils et pourtant c’est comme ça qu’on définit ce que c’est un ordinateur et c’que c’est pas un ordinateur :
* Petit 1 : de la mémoire, c’est simple. Y’en à plusieurs niveaux de la mémoire, de quoi se souvenir du résultat d’un calcul.
* Petit 2 : une unité de calcul. Y’a le micro-processeur, avant les micro-processeurs y’avait des processeurs. On avait des gros-processeurs, ça c’était une horreur, mais une unité de calcul. Quelque chose qui va piocher dans la mémoire, mélanger les informations et obtenir un nouveau résultat. Et avec un peu de chance, un résultat qu’on avait pré-déterminé, et puis qu’on souhaitait obtenir.
* Le dernier élément, une fois qu’on a de la mémoire, et une unité de calcul et bien c’est une interface. Parce que nous les humains, on a pas grand chose pour discuter avec les ordinateurs si ce n’est ce qu’on a adapté exprès pour ça. L’interface qu’il y a entre les petites impulsions électriques et puis ce qu’on est capable de percevoir : un écran pour qu’on lise les informations, un clavier pour qu’on les entre dans la machine. Et puis une souris pour entrer également des informations.
À partir du moment où on a de la mémoire, une unité de calcul et une interface, on a un ordinateur. Alors un ordinateur c’est cet objet-là, avec un écran qui est affiché derrière moi, un clavier devant et une souris qui est intégrée. Mais, c’est tout simplement aussi ça (Simon montre son téléphone portable). Ça, là y’a un écran, y’a un clavier et y’a de la mémoire là-dedans, y’a 8GO, et puis y’a une unité de calcul. Donc ça aussi c’est un ordinateur, complètement. Et pourtant, oui, c’est un téléphone. Y’en a d’autres des ordinateurs. Les consoles de jeux en question : y’a une manette, y’a un écran, y’a de la mémoire pour sauvegarder vos parties. Et y’a forcément une unité pour faire le calcul et pour afficher vos images. C’est aussi un ordinateur. Donc des ordinateurs, y’en a tout partout et pas forcément là où on l’imagine.
Sur un ordinateur, on peut faire fonctionner les logiciels qu’on veut. D’ailleurs, sur tous les instruments que je viens de vous citer, si on se donne un petit peu de mal, on fera fonctionner le système d’exploitation GNU/Linux. Je ne sais pas si vous en avez déjà entendu parler, mais c’est le même logiciel, qu’on a à peine à adapter un tout petit peu pour le faire fonctionner partout où on a une machine qui correspond à la définition de l’ordinateur.
Maintenant qu’on a vu, (j’ai pas l’impression que vous m’entendiez encore), des machines à calculer, voyons un petit peu comment c’est apparu. Les ordinateurs tels qu’on les connaît et qu’on les définit aujourd’hui, ils sont apparus pendant la 2e guerre mondiale (ça va bientôt faire du larsen si ça continue). Ils sont apparu pendant la 2e guerre mondiale. Jusque là on avait des machines mécaniques, parce que finalement faire des calculs c’est un truc qui intéresse les humains depuis vachement longtemps et on avait inventé déjà à l’époque de Pascal et d’autres scientifiques célèbres avaient inventé des machines mécaniques avec une manivelle qu’on tourne et puis des engrenages qui affichent le résultat d’opérations mathématiques assez simples.
Et puis pendant la 2e guerre mondiale, on avait des machines à écrire. Des machines encore plus simples avec des touches qui actionnent des marteaux avec une lettre dessus, et ça s’écrit sur le papier. Et puis, puisque c’était pendant la guerre y’a des gens qui se sont dit, on va s’échanger des informations sans que ceux de l’autre camp puisse les lire. Et donc ces gens-là, ils ont ajouté un instrument mécanique dans la machine à écrire qui fait que quand on appuie sur une lettre, au lieu d’aller directement actionner un marteau, ça va d’abord faire tourner des engrenages pour actionner un autre marteau qui allait mettre une autre lettre. Et donc on se retrouvait avec une information brouillée et illisible. Tant qu’on avait pas une machine équivalente de l’autre côté, dans laquelle on met le même réglage on recopie les lettres qu’on a obtenues et on obtient le même message de l’autre côté.
Les nazis de leur côté avaient inventé du chiffrement mécanique. Et pour casser ce code, y’a que deux solutions, soit on a la clé de chiffrement, le mécanisme en question pour retrouver le message original, soit on l’a pas et dans ce cas-là, eh bien dans ce cas-là, on est obligé de casser le chiffrement, de décrypter le message et pour ça, il faut essayer plein de techniques. On essaye en se disant cette lettre, peut-être qu’elle correspond à cette autre lettre-là, et est-ce que ça correspond au reste du texte. Et pour essayer et ré-essayer encore ça demande énormément de calcul, énormément d’essais, et c’est pour ça qu’une grosse machine qui s’appelait Colossus a été inventée, soudée et bricolée en Angleterre, pour déchiffrer les messages qui étaient récupérés par les alliés mais de manière brouillée. C’était considéré comme un instrument tellement puissant qu’à la fin de la guerre, cette grosse machine a été détruite, en disant : « jamais on refera un truc aussi dangereux » et on en a retrouvé des traces seulement des dizaines d’années plus tard.
Du coup (dès que j’arrête de parler en fait ça baisse le son tout seul) du coup on a déjà une notion de messages qui sont lisibles et de messages qui ne sont pas lisibles et puis de l’intérêt des ordinateurs, qui servent à faire des calculs prévisibles de manière très rapide. Pour piloter un ordinateur, c’est comme pour piloter votre calculatrice. Votre calculatrice, elle fait des additions et des soustractions, des opérations toutes simples, jusqu’à ce que vous lui expliquiez, dans un petit programme intégré à la calculatrice, une suite de calculs, pré-définis à effectuer. Et cette suite de calculs vous donne un résultat un petit peu plus complexe que ce vous obtenez simplement avec le clavier de la calculatrice. Cette suite de calculs pré-déterminée c’est ce que j’ai appelé tout à l’heure un programme. C’est un logiciel. Rien d’autre. Vous avez déjà des calculatrices, vous en avez déjà utilisées en math ? Tout à l’heure on parlait d’histoire, maintenant on parle de math, vous voyez dans la vie en fait, tout est mélangé tout le temps, et au lieu d’être bon quelque part, faut essayer d’être moyen partout. Et donc, ces programmes, tout simples, on peut les lire, pour les comprendre. Toutefois, l’unité de calcul de la machine, elle ne peut pas les lire pour les comprendre, il faut les transformer.
Il faut les transformer d’une forme qui est lisible par les humains à une forme qui est lisible par la puce électronique. Et les logiciels que vous utilisez tous les jours, dans vos machines, vous les obtenez sous cette forme-là : lisibles par la machine et pas par les humains, sous la forme compilée.
Pour comprendre du coup ce que c’est un logiciel libre, maintenant qu’on a une petite idée de ce que c’est un logiciel, assez basique, tout à l’heure on avait un moteur de recherche, bas c’est un logiciel qui fait des calculs bien compliqués et qui donne un résultat qu’on a essayé de simplifier pour l’Homme. Maintenant qu’on voit ce que c’est un logiciel, et qu’on voit que dans la vie de tous les jours, on a pas la version lisible par les humains mais seulement la version lisible par les machines, et bien il faut s’imaginer qu’un logiciel libre ce n’est rien d’autre qu’un logiciel dont on donne aussi le code source avec la version exécutable.
C’est rien d’autre que ça. Ce qui définit un logiciel libre, c’est un engagement moral, de donner en même temps que la version utilisable, la recette pour faire le logiciel. Ça ne change pas grande chose, ça veut dire que vous pouvez lire la façon dont le logiciel a été créé. Puis tant qu’on y était, vu que vous avez le droit de le lire, vous avez le droit de le modifier pour l’adapter à vos besoins à vous, et vous avez le droit de le rediffuser, vous avez le droit de le prêter, de le donner à vos amis. Alors que quand vous avez acheté votre jeu vidéo eh bah vous avez pas le droit de le prêter à vos amis, c’est écrit dessus. Et vous avez coché la case qui dit « j’accepte les conditions horribles d’utilisation qu’on m’impose » parce que je l’ai payé vachement cher et que j’avais envie d’y jouer. Pourtant c’est écrit dessus, vous n’avez pas le droit.
Comme la plupart des logiciels Microsoft d’ailleurs, c’est écrit dessus que tout ce que vous faîtes avec les logiciels appartient à Microsoft et pas à vous. Et comme personne ne fait attention à ce qui est écrit là, eh bien on s’en fout, on s’dit que ça passera quand même. Sur les conditions d’utilisations de Microsoft, c’est aussi écrit que vous n’avez pas le droit de l’installer sur l’île de Cuba, que vous avez pas le droit de l’installer en Iraq ou en Iran parce que c’est des pays qui ne plaisent pas aux États-Unis. Du coup, quand on signe un contrat et bah faut faire gaffe à ce qui est écrit.
Et l’intérêt des logiciels libre, c’est que ce sont des logiciels dont les conditions d’utilisation sont assorties d’un contrat qu’est vachement plus sympa pour les utilisateurs. J’vous parlais tout à l’heure de 3 caractéristiques pour définir un ordinateur, ce qui étaient la mémoire, l’unité de calcul et l’interface utilisateur ; y’a quatre caractéristiques pour définir ce qu’est un logiciel libre : c’est un logiciel dont les utilisateurs ont accès au code source, un logiciel qui peut-être utilisé pour tout ce qui vous semblera bon, sans restriction, où vous voulez, un logiciel que vous avez le droit de modifier pour l’adapter à vos besoins, ou pour l’améliorer ou corriger des problèmes, et un logiciel que vous avez le droit de redistribuer, avec ou sans les modifications que vous avez apportées.
Ça semble presque du bon sens, c’est le logiciel du côté des gentils, c’est le logiciel qu’on a pas essayé de brouiller ou de verrouiller pour en vendre des copies, encore et toujours les unes après les autres. Voilà ce que c’est un logiciel libre.Enfin, il fallait que je vous parle de formats ouverts. Est-ce qu’on vous en a parlés, non ? Alors qu’est-ce que c’est un format ?
Quand on parle d’informatique, on va tout de suite couper, et réduire à ça. Quand on parle d’informatique, un format c’est la façon dont on écrit des informations dans un fichier un texte. Quand vous faîtes une dictée à l’école par exemple, on vous a imposé un format. Vous mettez votre nom en haut à gauche, la date en haut à droite et vous écrivez « Dictée » au milieu et ensuite vous allez à la ligne et vous laissez un alinéa, en mon temps c’était comme ça. On vous a imposé une manière de rédiger le document avec des informations qui doivent être présentes à un endroit précis. Ça c’est ce qu’on appelle un format.
En informatique, les formats ils ne sont pas forcément lisibles par des humains, c’est pas comme une dictée que tout le monde peut lire. Si par exemple on décide de décrire des personnes par trois caractéristiques : leur âge, leur taille et leur poids, ça fait trois nombres quelqu’un peut avoir 14 ans, mesurer 1 mètre 52 et peser 44 kilos et puis une autre personne peut avoir 13 ans mesurer 1 mètre 43 et peser 38 kilos. Si on écrit, dans l’ordinateur les informations dans un certain sens et qu’on est d’accord ensemble, on sera capable de le relire ensuite et de ré-obtenir les informations qu’on avait données au départ. Hop là. Tout à l’heure on disait 14 ans, 1 mètre 52, 44 kilos et puis 12 ans 1 mètre 45 et 38 kilos. Là vous êtes tous capables de me dire que 44, c’est un poids.
Et dans un ordinateur, les informations on les écrit comme ça généralement, dans un fichier texte, le plus compact possible. Mais maintenant, si j’l’écris sous cette forme-là (inversement de certaines colonnes) vous allez vous douter que j’ai juste inversé l’ordre des trucs. Sauf qu’un ordinateur, il ne peut pas le savoir ça. Surtout si je vous donne seulement la version du bas. Là vous n’avez aucun moyen de savoir que j’ai essayé de décrire des personnes. Parce que j’ai changé le format. J’ai changé la façon dont j’écrivais les informations dans mon fichier. Comme pour les logiciels, si je ne vous donne pas le code source, vous ne pouvez pas l’étudier. Si je ne vous dis pas à quoi correspondent les chiffres, vous ne pouvez pas lire le format. Alors un format « ouvert », c’est pas plus compliqué qu’un format pour lequel les gens se sont mis d’accord avant, pour mettre les informations dans un certain ordre et les retrouver dans cet ordre-là après, quand ils trouveront un fichier de ce format-là. Est-ce que ça suscite des questions ce que j’ai expliqué là ? Nan ? - Où est-ce que vous avez trouvé des formats, ailleurs que sur la façon de présenter une dictée ?
- Où est-ce qu’on vous a imposé au niveau du format ? Quand vous deviez écrire des textes par exemple ?
- Oui ? Les contrôles, oui. Mais une dictée c’est une forme de contrôle.
- Qu’est-ce que vous connaissez comme autre formats ? Les CV exactement, très bien. Précisément pour les CV on dit qu’on impose pas le format, mais tout le monde essaie de mettre à peu près les mêmes informations aux mêmes endroits.
- Oui ? Dans les clés USB, il y a des formats informatiques ouais.
- Oui, le français, exactement ! C’est un super exemple, la langue que l’on utilise pour se parler entre nous là maintenant, le français, c’est un format. On a décidé d’articuler les sons, dans un certain ordre, pour que ça ait un sens attaché à chaque mot, et comme on a appris tous le même, eh bas on se comprends.
Vous avez commencé à apprendre l’anglais à l’école ? Ça ne ressemble pas du tout au français hein ? Si ? non ? peut être, ouais… Une table, ça se dit pareil d’accord, et une poubelle, ça ne se dit pas pareille du tout. L’anglais, c’est un autre format pour parler. C’est aussi utile que le français, ça peut dire à peu près autant de choses, ça s’articule avec les mêmes outils (on le prononce avec la bouche) pourtant, tant que vous ne l’avez pas appris l’anglais, vous ne comprenez rien. Eh bas, quand vous enregistrez un fichier, avec Microsoft Word en format .doc, eh bah y’a aucun autre logiciel sur terre qui a appris à parler sa langue.
Miscrosoft Word, il a inventé sa langue, et il n’a pas créé de manuel pour que les autres puissent l’apprendre. Il est tout seul à parler sa langue. Alors, pour un moyen de communication ce n’est pas très pratique. Imaginez quelqu’un tout seul dans son pays. Le dernier des géorgiens, ou un basque dans son coin, il parle une langue que personne d’autre ne parle, c’est pas top pour lui. Mais pour Microsoft ça a un intérêt. Ça veut dire que pour lire à nouveau le travail que vous avez fait avec ses logiciels, pour accéder à votre travail, vous avez intérêt à utiliser un logiciel qui a été fait, et qui appartient à Microsoft, puisqu’il n’y a que lui qui parle la langue. Ça veut dire en quelque sorte que, en utilisant un format qui n’est pas un format ouvert, un format qui n’est pas lisible publiquement et qui n’est pas implémentable dans un logiciel libre, vous menacez votre travail de disparition, en cas de disparition de l’entreprise qui avait créé le logiciel en question. Donc l’intérêt des formats ouverts, c’est de faire en sorte que tout le monde soit d’accord sur la langue employée et de faire en sorte que les informations survivent et soit lisibles par différents logiciels, longtemps.
Y a-t-il des questions ?
Non ? Il fallait que j’explique logiciels libres et formats ouverts... C’est à peu près fait. Aucune question ? Non ? Alors, moi j’en ai des questions puisque c’est ça. Est-ce que vous connaissez des logiciels libres ? - LimeWire... J’suis pas certain que ce soit libre.
- Deezer c’est un site web, c’est pas logiciel. Oui ?
- Blender, ouais, c’est un logiciel libre. Et à quoi il sert ? À éditer des objets en 3D. À côté ? Comment ?
- PhotoFiltre, oui, PhotoFiltre c’est un logiciel d’édition de photo et il est libre.
- OpenOffice.
- Movie Make Over ? Et pourquoi tu penses qu’il est libre ce logiciel ? Tu ne sais pas ? Qui a dit OpenOffice tout à l’heure ? Eh bas, mettez-vous d’accord entre-vous, pourquoi il est libre OpenOffice ?
’’- Parce qu’on est tous à la ... par exemple si je vais sur OpenOffice, y’a personne d’autre. C’est perso. Oui voilà...’’ - Parce que tout le monde peut télécharger sa copie d’OpenOffice. C’est légal, oui.
- Firefox c’est un logiciel libre aussi.
Pourquoi c’est légal d’utiliser OpenOffice et de le télécharger ? Tous, sa copie ?
Parce que c’est un logiciel, qui est protégé par une licence libre. Parce que les gens qui ont créé le logiciel ont décidé de le partager avec tout le monde. Plutôt qu’essayer de le vendre. Mais ils ont le droit d’essayer de le vendre si ils veulent.
Donc pour savoir si un logiciel est libre ou non, il faut se demander quelle est sa licence. Et généralement, là où on télécharge le logiciel et bien il y a la licence à côté. Vous avez déjà entendu parler de la licence d’un logiciel ? Le contrat d’utilisation qui vous lie à l’utilisation du logiciel. - Ça c’est la documentation, les conseils d’utilisation. Oui ?
- Dans P.E.S. Dans P.E.S. y’a quoi ?
’’- Bas, des fois y’a des maillots ils n’ont pas leur, heu... comment ça s’appelle ? Ils demandent une licence pour le maillot, et des fois le club, ils acceptent pas.’’
Voilà une idée intéressante. C’est ça la notion licence. Imposer des conditions d’utilisation pour une œuvre. Donc des logiciels libres, vous en connaissez, mais vous avez pas bien compris pourquoi ils étaient libres. Et des formats libres. - WinRAR, non c’est pas libre.
Des formats libres, vous en connaissez ? Comment ils s’appellent les formats de fichier d’OpenOffice ? - Tu ne sais pas ? ODT : OpenDocument Text. Oui.
D’autres formats libres ? Le format texte tout simple qui était tout à l’heure à l’écran. C’est un format libre. Les formats de document PDF aussi. D’ailleurs vous trouvez plusieurs logiciels pour les lire et les éditer. Des formats libres y’en a tout plein. À peu près pour chaque domaine de travail, et pour chaque logiciel qui heu, chaque logiciel libre qui traite des informations précises. Donc voilà les questions que j’avais.
Du coup j’imagine que vous avez un programme chargé, sur le reste de l’après midi (petit regard vers Corinne), avec un B2i à valider et tout plein d’exercices à faire.
Heu, il y a une dernière chose dont il fallait que je vous parle. C’est important et j’suis le mieux placé pour en parler. Tout à l’heure on parlait de moteur de recherche. Vous vous souvenez, quelqu’un à dit « moteur de recherche » là-bas, pour citer un logiciel, alors que ça n’en était pas un. Un logiciel généralement, on le trouve sur un site web. - Oui, Google c’est un autre site web.
C’est aussi un moteur de recherche. Est-ce que vous avez une idée de ce que ça peut être un site web ? Facebook c’est un site web, mais tu me donnes un exemple, tu ne me dit pas ce que c’est. Un site web ça sert à échanger des informations. - C’est où il faut payer pour aller sur …
- Y’a des sites web payants, mais heureusement ce n’est pas le cas de tous. Alors, ce que c’est un site web ?
Alors, ce que c’est un site web, c’est tout simple. C’est, sur un ordinateur, quelque part sur Internet, une collection de fichiers avec des informations dedans, et quelque part ailleurs de l’autre côté d’Internet, de l’autre côté de ce réseau mondial qui relie tous les ordinateurs à tous les ordinateurs, quelqu’un qui a envie de lire le fichier présent sur l’ordinateur du début.- Oui ? D’un côté quelqu’un qui a une information, de l’autre côté quelqu’un qui veut y accéder. Quand je demande à accéder à cette information, en donnant l’adresse de l’ordinateur sur laquelle il y a l’information qui m’intéresse, l’ordinateur m’envoie l’information que j’ai demandée, dans un format ouvert qui est le langage HTML. Le langage HTML, il sert à mettre du texte en forme : en couleur, avec une certaine position. Un site web, c’est pas plus compliqué que ça, un ordinateur qui possède des pages web, des pages au format libre HTML, et des gens qui veulent consulter ses pages.
Du coup quand ça s’est créé au début, y’a eu plein de sites web sur plein de sujets : des gens qui faisaient des collections de motos, des gens qui aimaient bien les avions, des gens qui se sont mis à faire une encyclopédie… Une grande encyclopédie, ils se sont dit tous ensemble, au lieu d’avoir un ordinateur qui possède l’information et qui ne fait que la diffuser aux autres, on va donner le droit à tout le monde de venir modifier cette information, qu’on partage tous ensemble. Ça c’est Wikipédia. Un grand dictionnaire, une grande encyclopédie, où si vous savez quelque chose qui n’est pas encore écrit dedans, bah vous pouvez, même vous, l’ajouter en deux clics.
Et puis comme il y avait plein de sites web avec des contenus différents y’a eu une catégorie spécifique de sites web qui se sont développés qu’on a appelés des portails. C’est un site web qui permet de découvrir et de connaître plusieurs autres sites web, qui ont des contenus avec un même thème, et c’est précisément ce que fait l’association Framasoft. Au début l’intérêt de cette association c’était de faire un annuaire de logiciels libres, pour dire : « voilà, il existe tout ça comme logiciels libres, et on les a répertoriés. Chacun dans son coin sur son ordinateurs a fait son logiciel, et nous on a été chercher ces différents logiciels et on en a fait une grande liste. » Et puis comme c’était intéressant et que ça avait beaucoup de succès, on s’est dit : « Vu que les gens viennent voir ce qui existe comme logiciels, on va aussi proposer des tutoriels, des modes d’emploi de logiciel ».
Et on les a mis sur le même site. Et puis on s’est dit aussi :« Vu qu’il y a de plus en plus de gens qui viennent voir, on va mettre une tribune libre », un peu l’ancêtre de Wikipedia, l’idée c’était que chacun puisse venir s’y exprimer. Et puis il y a eu d’autres projets, on s’est mis à faire des livres libres, y’a eu un blog, on a fait plein d’autres trucs, ce qui fait qu’aujourd’hui, eh bien Framasoft c’est un portail web, avec plein de services regroupés au même endroit. Et plein de différents sites web, qui sont porteurs de différents projets menés par l’association.
Voilà, est-ce qu’il va être temps pour vous d’aller sur la suite de l’atelier ?
J’espère avoir été clair, vous avez mon adresse si vous avez d’autres questions à me poser, et votre prof pourra vous la donner. N’hésitez pas.