- Titre :
- Logiciels libres et standards ouverts, état des lieux des initiatives du canton de Genève (Département de l’Instruction Publique)
- Intervenant :
- Cyril Roiron, chef de projets
- Lieu :
- Rencontres Mondiales du Logiciel Libre - Saint-Étienne
- Date :
- Juillet 2017
- Durée :
- 14 min 38
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- Visionner les support de la présentation format ODP
- Licence de la transcription :
- Verbatim
- Illustration :
- copie d’écran d’une des pages support de la présentation
- transcription réalisée par nos soins, fidèle aux propos des orateurs·trices mais rendant le discours fluide.
Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas nécessairement celles de l’April, qui ne sera en aucun cas responsable de leurs propos.
Description
Initiatives en lien avec les SOLL : nombre de postes pédagogiques sous Linux (primaire, secondaire I et II), outils utilisés (Moodle, Wordpress, LimeSurvey, etc.)
Zoom sur les efforts de mise en commun (sous licence libre) d’initiatives d’outils pédagogiques tels que OpenBoard, la police GeTypo Libre, "Maison des présences"…
Transcription
Bonjour. Cyril Roiron. Je travaille au Département de l’instruction publique du canton de Genève, plus précisément au service écoles-médias qui fournit un certain nombre de prestations auprès des enseignants, notamment de la documentation ; il y a un service documentation, il y a un service formation, un service production et puis un service logistique et c’est peut-être un petit peu plus là-dessus que je vais orienter ma présentation.
L’objectif n’est pas extrêmement ambitieux, c’est simplement de faire un état des lieux, de vous donner un état des lieux quand aux standards ouverts et logiciels libres dans le canton de Genève. On était déjà présents aux RMLL en 2014 et en 2012, bien sûr, qui étaient à Genève.
Ça [infographie à l’écran, NdT] c’est la manière dont est organisée la scolarité obligatoire dans le canton de Genève. En fait, c’est encore plus complexe que ça, mais pour ma part je le simplifie en disant qu’on a l’enseignement primaire, cycles 1 et 2, ensuite le secondaire, après l’école post-obligatoire.
Le service écoles-médias, donc le service dans lequel je travaille, fournit des prestations aux trois ordres d’enseignement.
Utilisation
J’ai séparé ma présentation en deux. Une partie utilisation, c’est-à-dire qu’est-ce qu’on fait avec les logiciels et puis la deuxième partie, j’aurais aimé mettre l’accent sur la participation et le retour qu’on peut donner dans le cadre des logiciels libres.
Assez rapidement, le parc pédagogique du DIP - DIP, Département de l’instruction publique, de la culture et du sport - on a, en 2017, un peu plus de 16 000 postes, ce qui fait à peu près la moitié de l’État de Genève, qui se répartissent comme ça, donc beaucoup de Linux au primaire, presque 2400, le secondaire 1 aussi, ce n’est d’ailleurs pas la même distribution, et puis on a un certain nombre de Mac qui restent pour tout ce qui est un peu multimédia. Au secondaire 2 la transition se fait plus en douceur sur une base volontaire. À noter qu’il y a au secondaire 1, 618 qui sont encore en dual boot Windows/Linux.
Sur ces postes, on a bien sûr mis un maximum de logiciels libres, vous reconnaîtrez certains logos.
La présentation est en ligne donc si les liens vous intéressent vous pouvez la télécharger et puis les liens sont actifs, cliquables en ligne bien sûr.
Ce qu’on propose ce n’est pas seulement de les mettre à disposition dans les PC des classes, mais ils sont également disponibles en téléchargement pour les enseignants qui voudraient les utiliser à la maison, typiquement LibreOffice [1], Mozilla [2] ou GIMPGIMP - outil d’édition et de retouche d’image
, etc.
Rapidement, qu’est-ce qu’on fait autour ou avec les logiciels libres ?
J’ai mis ici quelques points. Tout ce qui est formation continue auprès des enseignants - quand ça implique des technologies, on s’entend bien - se fait avec des outils libres, typiquement quand il y a de la retouche d’image ce sera avec GIMP ; quand il y a du traitement de texte ce sera avec Writer ; quand il y a des documents composites, image–texte ce sera avec Draw ; quand il y a des exemples sur comment calculer les moyennes de mes élèves ce sera avec Calc, etc. Donc les enseignants viennent se former sur un outil qu’ils peuvent ensuite télécharger et installer à la maison.
Les outil de gestion des PC sont également libres, donc toute l’infrastructure qu’il y a derrière.
On propose aussi un certain nombre de services aux enseignants, typiquement de faire des blogs de classe avec Wordpress [3], d’utiliser Moodle [4] — je ferai un petit zoom après sur Moodle LMS [Learning Management System] ; on a LimeSurvey [5] ; PMB [6] pour des gestions de petites bibliothèques dans les écoles primaires ; Drupal [7] qui est beaucoup utilisé, etc.
On essaie également de promouvoir la licence Creative Commons [8] : quand quelqu’un crée une documentation, il a la possibilité de choisir deux nuances dans les Creative Commons pour que tout ce qui est document produit par les enseignants, idéalement, soit remis à disposition ; typiquement quand on fait de la documentation sur comment utiliser une tablette, qu’est-ce qui est à disposition sur les postes ou les scénarios pédagogiques qu’on peut faire en utilisant un outil technologique, la documentation qu’on fera sera sous licence Creative Commons.
On a également une page qu’on a appelée « Page éclairage » pour illustrer une des prescriptions du Plan d’études romand auquel on est soumis de manière formelle dès le cycle 3 ; il s’agit de sensibiliser aux notions d’open source et de logiciels libres. Sur cette page, Richard Stallman apparaît en bonne place ; il y a un certain nombre de ressources et d’informations pour les enseignants, pour qu’ils puissent expliquer aux élèves ce que sont les logiciels libres.
Un petit zoom sur Moodle. On l’aime tellement qu’on a appelée l’instance qu’on utilise Dip-Moodle. Et on a maintenant une qualité de gestion, on a atteint un niveau de gestion professionnel parce qu’il y a un certain nombre d’examens qui doivent être passés de manière régulière et il nous fallait éviter, évidemment, tout problème technique. C’est déjà arrivé par le passé que toute une cohorte d’élèves doive repasser des examens parce qu’on n’était pas encore à un niveau de technologie suffisamment fiable.
À noter que depuis lors, d’autres départements que le Département de l’instruction publique utilisent également Moodle.
Au total, pour donner quelques chiffres, il y a plus de 500 enseignants qui ont créé 1200 cours, depuis 2009, et juste en 2016 on avait 133 000 et des poussières connexions sur l’instance Moodle au DIP.
Globalement les enseignants sont satisfaits à très satisfaits, puisqu’on a fait un sondage en 2012 — j’ai extrait deux points mais là aussi le détail est ligne sur le lien que je vous ai mis. Dans les réponses, 75 % des enseignants reconnaissent que ça améliore l’apprentissage des élèves et les fonctionnalités qu’on trouve dans Moodle sont jugées bonnes à très bonnes par 71 % des enseignants qui ont répondu au questionnaire.
Participation
Ça c’était pour l’utilisation d’un point de vue assez rapide. Maintenant j’aimerais passer à la participation, c’est-à-dire le retour qu’on peut faire en tant qu’institution en termes de logiciels libres.
Maison des présences
Un exemple, j’en ai plusieurs, deux ou trois comme ça, un exemple qui s’appelle « Maison des présences ».
Au départ, c’était une application développée en interne mais qui tournait sur un poste, qu’on a d’ailleurs utilisée aussi sous Linux avec Wine et là on l’a reprise dans une version web. Il s’agit d’un tout petit logiciel tout simple. On devine — les photos sont un peu floues, pas de très bonne qualité —, mais en gros l’enseignant charge des photos sur l’application, des photos d’élèves — alors c’est pour les petits degrés — et quand l’élève arrive, il y a ce rituel d’accueil dans les classes où il doit retrouver sa photo, taper son nom et puis le logiciel lui dit : « Bienvenue en classe, etc. » A l’époque, ça se faisait avec des petits écriteaux ou bien replacer une fleur dans un pot de fleurs pour marquer le passage de la maison à l’école.
Là, le gros avantage, c’est que ça répond à ce besoin en y ajoutant l’idée du traitement de texte, donc apprendre à taper les lettres au clavier, etc., et puis la souris, l’élève doit cliquer sur le texte correspondant à sa photo.
Tout ça est disponible sur un GitHub, donc en libre téléchargement.
Ge Typo Libre
On a développé, mis à jour une police d’écriture liée et on l’appelée Ge Typo, mais maintenant elle est en format ouvert, format OTF, on l’a appelée Ge Typo Libre [9] ; on a, au passage, amélioré l’épaisseur de la fonte qui était trop fine et qui maintenant passe bien à l’impression et puis amélioré la graphie de certaines lettres, notamment le « s » et le « r » qui correspondent plus aux standards roman et puis surtout, avec OTF qui marche bien sur LibreOffice/Ubuntu, la modification automatique des lettres. Par exemple celle-ci sera utilisée automatiquement en fin de mot et celle-ci lorsque la lettre « s » est utilisée dans un mot. Idem pour le « r », en début et milieu de mot.
Donc là aussi il y a des informations dans les deux liens et puis elle est aussi disponible en téléchargement.
OpenBoard
OpenBoard [10] c’est un outil — je ne vais pas refaire tout l’historique, c’est un peu complexe — qui était développé en grande partie par l’université de Lausanne au départ, qui ensuite est devenu, à travers différentes étapes, un logiciel libre, donc le code a été libéré. C’est un logiciel de présentation ; il permet d’intégrer des dessins, des vidéos, etc., qui est utilisé avec un tableau blanc interactif. L’objectif c’est de l’utiliser en classe. Ce n’est pas un outil auteur, ça peut aussi être un outil auteur, mais l’objectif chez nous était de simplifier au maximum l’interface pour que ce soit le plus possible utilisable en classe face aux élèves. L’interface est volontairement épurée. L’efficacité n’est plus à discuter aujourd’hui.
OpenBoard équipe les postes du primaire lorsqu’il y a un tableau blanc interactif et les postes du secondaire en majorité.
Il s’agit de recentrer le logiciel sur son cœur de métier, donc simplifier l’utilisation, je l’ai déjà dit, pour le travail en classe de l’enseignant.
On est en train de mettre en place à l’heure actuelle, à travers le service juridique du Département, une collaboration, une association, alors au départ intercantonale c’est-à-dire Suisse, mais on est ouvert à toute possibilité de collaborer avec d’autres écoles ou d’autres instances.
Je vous passe les détails. Il y a de nouveau les liens qui sont disponibles ici pour le télécharger, pour avoir avec plus d’informations, openboard.ch qui est la référence.
Je vous ai mis un lien YouTube : on a un certain nombre de tutoriels qui sont déjà en ligne pour supporter l’usage en classe, pour former les enseignants à utiliser OpenBoard.
Le vote électronique
Maintenant je sors du Département de l’instruction publique juste pour les deux dernières diapos — pour le coup je serai dans le temps — pour vous parler du vote électronique. Le canton de Genève a décidé de publier le code source d’un outil de vote électronique qui est utilisé depuis plusieurs années. Ça répond à une loi qui rend obligatoire la publication du code source de ce système de vote électronique et l’objectif est à la fois la transparence, donc que le citoyen puisse vérifier que le logiciel qui lui permet de voter fait bien ce qu’il doit faire, donc typiquement un logiciel libre et puis de sécurité, c’est-à-dire de pouvoir avoir un certain nombre de révisions et de vérifiabilité autour de ça.
Il est publié sous licence Affero GPL 3. Là aussi plus d’informations sur les liens qui sont là.
Open Data
Toujours hors du DIP, mais dans le canton de Genève, le système d’information du territoire à Genève, donc le SITG, qui met à disposition plus de 450 jeux de données en open data ou du moins leurs métadonnées, qui sont collectées sur opendata.ch. Ça répond à une stratégie plus globale, Open data pour l’administration genevoise, qui vise à proposer toutes les données qui peuvent l’être, en respectant bien sûr l’anonymat nécessaire pour certaines données, et puis l’administration qui adopte une politique d’ouverture des données publiques. 19 minutes. J’ai terminé ou presque. Voilà, s’il y a des questions, sinon on peut se voir après. Une question.
Public : On voit sur votre tableau de présentation que vous avez en gros donc 8100 licences Windows et que, en plus, il y a des dual boot pour 620 licences Windows. Au total ça fait aux alentours 8700 ou 8800. Comment sont signés ces contrats ? Est-ce que ce sont des contrats qui sont signés avec les universités ? Comment ça se passe au niveau des partenariats qui s’effectuent avec des sociétés privatrices telles que Microsoft ?
Cyril Roiron : Pour le détail, il faudrait que je me renseigne et que je vous revienne. Là, ce que je peux vous dire, c’est que quand on achète un PC aujourd’hui et qu’on sait qu’on va l’utiliser, typiquement pour les écoles primaires ou secondaire 1, on l’achète sans licence Windows, mais ça c’est tout récent, et on y met le système d’exploitation qu’on veut.
Maintenant, il y a des partenariats intercantonaux, le PAIR, P, A, I, R, qui stipule, qui met les conditions d’achat, ce qui fait qu’on a des prix très intéressants au niveau Microsoft ! Eh bien oui ! Et puis c’est du OEM, c’est pré-installé quand il y a besoin.
Organisateur : D’autres questions ? Il y a le temps pour deux ou trois questions encore ?
Cyril Roiron : Bon. Eh bien merci pour votre attention.
[Applaudissements]