Richard Stallman : Je peux expliquer le logiciel libre en trois mots liberté, égalité, fraternité. C’est-à-dire les choses que Sarkozy détestait et quant à Hollande, nous allons voir. Liberté parce que ce sont les logiciels qui respectent la liberté de leurs utilisateurs, égalité parce que dans la communauté du logiciel libre, tous les utilisateurs sont égaux, personne n’a de pouvoir sur personne et fraternité parce que nous encourageons la coopération entre les utilisateurs. Enfin, avec un programme il n’y a que deux possibilités : ou les utilisateurs ont le contrôle du programme ou le programme a le contrôle des utilisateurs. Le premier cas s’appelle le logiciel libre, parce que pour avoir en pratique le contrôle du programme les utilisateurs ont besoin de plusieurs libertés et ces libertés sont les libertés essentielles qui font la définition, le critère du logiciel libre. Il y en en a quatre :
la liberté 0 est la liberté d’exécuter le programme comme tu veux ;
la liberté n°1 est la liberté d’étudier le code source du programme et de le changer pour qu’il exécute comme tu veux, pour qu’il fasse ton informatique comme tu veux.
Avec ces 2 libertés l’utilisateur individuel ou l’organisation a le contrôle seul, mais le contrôle seul de l’utilisateur ne suffit pas. Il faut aussi le contrôle collectif de n’importe quel groupe d’utilisateurs qui veulent coopérer.
Et pour le contrôle collectif il faut aussi la liberté 2 de diffuser des copies exactes quand tu veux et la liberté 3 de diffuser des versions modifiées quand tu veux. Avec ces 2 libertés aussi, n’importe quel groupe d’utilisateurs qui veulent coopérer peut avoir le contrôle de leur version. Et donc avec le logiciel libre nous avons le contrôle individuel et le contrôle collectif en parallèle.
Si les utilisateurs n’ont pas les 4 libertés essentielles, ils n’ont pas le contrôle effectif du programme et comme ça, c’est le programme qui a le contrôle des utilisateurs.
Et nous appelons ce programme privateur parce qu’il prive de la liberté. Un programme privateur soumet ses utilisateurs et donc génère un système de pouvoir injuste, un système social pas éthique. L’utilisation dans la société d’un programme privateur est un problème social. Il faut chercher à corriger ce problème, c’est-à-dire éliminer l’utilisation de ce programme privateur. Cette distinction entre programme libre et un programme privateur n’est pas une distinction technique. Il ne s’agit pas des fonctionnalités du programme, il ne s’agit pas de comment fonctionne le programme, ni de comment a été écrit le code du programme. Ce sont des questions techniques. Mais cette distinction est une distinction éthique, sociale et politique et donc plus importante et plus profonde que les questions techniques. Écrire un programme libre est une contribution à la société. Un programme incorpore des connaissances et dans le cas d’être libre, ces connaissances sont disponibles aux utilisateurs pour les comprendre et puis pour faire la maintenance du programme, de l’adapter, de l’étendre à faire d’autres choses et aussi pour utiliser ces connaissances dans d’autres travaux. Mais écrire un programme privateur n’est pas une contribution, parce que c’est un essai de soumettre les gens ; c’est un abus. Il ne faut pas le faire. Dans les termes sociaux le programme privateur fonctionne comme un piège. S’il a des fonctionnalités attractives, elles sont l’appât du piège. Leur but est d’attirer des gens à tomber dans le piège donc paradoxalement ces fonctionnalités commodes ne le rendent pas meilleur mais plutôt plus dangereux, plus « dommageux » à la société. La commodité ne peut pas justifier le développement de programmes privateurs et si tu as le choix d’écrire un programme privateur ou ne rien faire, ton devoir est de ne rien faire, parce que comme ça tu ne fais pas de mal. Développer un programme privateur est faire mal à la société. Évidemment dans la réalité, dans la vie, tu aurais aussi d’autres options peut être meilleures que toutes les 2. Mais théoriquement s’il s’agit de ces 2 options, il faut choisir de ne rien faire.
Mais si les utilisateurs n’ont pas ces libertés, c’est donc le programme qui a le contrôle des utilisateurs. Il y a toujours quelqu’un qui a le contrôle du programme. Le développeur ou le propriétaire a le contrôle du programme et au travers de ce programme il dispose du pouvoir sur les utilisateurs. C’est comme ça qu’un programme privateur est un instrument de pouvoir injuste et il génère un système de colonisation digitale, numérique. Et comme n’importe quel système colonial il maintient ses victimes impuissantes et divisées. C’est le système colonial diviser pour dominer. Les utilisateurs chez le logiciel privateur sont divisés parce qu’ils sont interdits de redistribuer les programmes privateurs et ils sont impuissants parce qu’ils ne disposent pas du code source donc ils ne peuvent pas changer le programme, ils ne peuvent pas même vérifier ce que ce programme fait vraiment. Et comme ça souvent les programmes privateurs contiennent des fonctionnalités malveillantes c’est-à-dire conçues pas pour servir les utilisateurs mais plutôt pour les abuser. Il y a des fonctionnalités de surveillance, des fonctionnalités de restreindre l’utilisateur et des portes dérobées qui acceptent des commandes des autres peut-être du développeur pour faire des choses à l’utilisateur sans lui demander l’autorisation de le faire. Ces fonctionnalités malveillantes sont très répandues. Ce n’est pas un des risques rares de la vie. Il y a beaucoup de dangers dans la vie qui ont lieu très peu. Ceci n’est pas comme ça ; ceci est le cas normal chez le logiciel privateur. Presque tous les utilisateurs de logiciels privateurs utilisent des programmes malveillants. Ça peut paraître incroyable donc maintenant je le démontre par une liste de programmes, d’exemples.
Un paquet privateur qui contient tous ces trois types de fonctionnalités malveillantes que tu connais peut-être de nom s’appelle Microsoft Windows. Nous avons trouvé des fonctionnalités de surveillance qui envoient des données sur l’utilisation de la machine. Ce sont des fonctionnalités connues. Les fonctionnalités de restreindre l’utilisateur, ils ne peuvent pas les cacher. Microsoft admet la présence de ces fonctionnalités. Elles s’appellent les menottes numériques ou gestion numérique de restriction c’est-à-dire en anglais Digital Restrictions Management ou DRM. Les portes dérobées nous en connaissons deux. Une offre à Microsoft le pouvoir d’imposer, par la force, à distance n’importe quel changement de logiciel. Microsoft peut changer Windows et n’importe quel programme dans Windows à distance sans demander l’autorisation du propriétaire théorique de la machine. Je dis théorique parce que dans la pratique Microsoft s’est emparé de la machine une fois que Windows tourne dans la machine. Avec cette porte dérobée, Microsoft peut faire n’importe quoi à l’utilisateur. C’est donc une porte dérobée universelle. N’importe quelle fonctionnalité malveillante qui n’est pas présente en Windows aujourd’hui pourrait être installée à distance demain. Windows est donc malware universel.
Il y a aussi le système du Macintosh qui contient des menottes numériques. Mais les utilisateurs plus récents d’Apple les ithinks sont nettement pires parce qu’ils contiennent des fonctionnalités de surveillance. Deux ont été découverts en une année et ces produits portent les menottes numériques les plus serrées que jamais parce qu’Apple a pris le pouvoir même sur l’installation des applications. C’est-à-dire que le génie de Steve Jobs était de découvrir comment fabriquer des ordinateurs comme des prisons pour leurs utilisateurs et convaincre des millions de personnes à vouloir vivre dans cette prison. Et les utilisateurs même l’ont reconnu quand ils ont commencé à appeler jailbreak rompre les menottes qui restreignent l’installation des applications. Apple fait la censure des applications et c’est une censure presque arbitraire et quand les utilisateurs trouvent des erreurs pour les utiliser, pour pouvoir installer les programmes de leur choix ils l’appellent jailbreak. C’est-à-dire que les utilisateurs même ont commencé à appeler ces ordinateurs des prisons.
Il y a aussi Flash Player. Flash Player est gratuit mais pas libre. Il contient une fonctionnalité de surveillance pour les sites web. Les sites web peuvent l’utiliser pour surveiller leurs visiteurs et aussi des menottes numériques. Flash Player est donc malware, mais malware gratuit. Mais qu’importe la gratuité de Flash Player. Cela veut dire que Adobe n’exige pas que les utilisateurs payent pour être abusés. Il faut supprimer Flash Player des ordinateurs, comme Windows, comme Microsoft. Il faut le supprimer.
Il y a aussi le Kindle d’Amazon ou le « swindle » comme je l’appelle. Swindle veut dire escroquerie parce que la nature de ce produit est de priver le lecteur des libertés traditionnelles des lecteurs. Par exemple il y a la liberté d’acquérir un livre à l’anonymat, payant en liquide peut-être. Impossible avec le Kindle parce que Amazon exige que chaque utilisateur s’identifie. Pas moyen de payer Amazon en liquide. Amazon gère donc une liste, une grande liste de tous les livres que chaque utilisateur a lu. L’existence même d’une telle liste menace les droits de l’Homme. Il y a aussi la liberté de donner le livre à quelqu’un après l’avoir lu ou peut-être de prêter le livre aux gens ou de le vendre. Impossible avec le Kindle à cause des menottes numériques mais aussi par des contrats. Amazon dit que le lecteur n’est pas vraiment le propriétaire d’un livre, ne peut pas l’être ; il ne peut faire que avoir une licence pour le lire. Il y a aussi la liberté de garder le livre tant que tu veux. Une liberté qu’Amazon élimine par une porte dérobée. Nous ne savons pas toutes les choses dont cette porte dérobée est capable, mais nous savons qu’elle est capable de supprimer à distance les livres, parce que nous l’avons vu. L’année 2009 Amazon a supprimé à distance des milliers d’exemplaires d’un livre, des copies qui avaient été jusqu’à ce jour-là des copies autorisées, que les utilisateurs avaient acquis chez Amazon de la manière normale. Mais un jour Amazon a envoyé des commandes pour les supprimer et c’était une leçon de la nature orwellienne de ce produit. Et le livre qu’Amazon a supprimé était « 1984 » de Georges Orwell. Kindle veut dire mettre feu, qui suggère que le vrai but de ce produit est de brûler les livres à distance. Donc le logiciel dans ce produit aussi est malware.
Autre exemple, presque tous les téléphones portables contiennent des logiciels privateurs et ce logiciel contient des fonctionnalités malveillantes, comme une fonctionnalité de surveillance qui transmet la position géographique déterminée pas GPS sur commande. Mais aussi il contient normalement une porte dérobée par laquelle une entreprise a le pouvoir d’imposer des changements de logiciel, c’est-à-dire une porte dérobée universelle et des fois ils ont utilisé ces programmes pour convertir des téléphones portables en dispositifs d’écoute.
Et je viens de citer les programmes privateurs les plus utilisés. Presque tous les utilisateurs de logiciels privateurs utilisent un des programmes ou paquets que je viens de citer avec des fonctionnalités malveillantes connues, c’est-à-dire que chez le logiciel privateur, le malware est le cas normal. Mais pourquoi ? Parce que le développeur reconnaît son pouvoir sur les utilisateurs. Il ressent donc la tentation d’utiliser son pouvoir pour imposer les fonctionnalités malveillantes. Il y a des utilisateurs qui n’aiment pas les fonctionnalités malveillantes, qui se plaignent, qui essaient de convaincre les développeurs de ne pas les abuser, mais évidemment la racine du programme, du problème est le pouvoir injuste. Les utilisateurs doivent avoir le contrôle de leurs logiciels et pas une entité particulière. Chez le logiciel libre, personne ne ressent cette tentation parce que tous les contributeurs reconnaissent qu’ils n’ont pas tel pouvoir sur les utilisateurs. Les utilisateurs s’ils n’aiment pas ce qu’un développeur a mis dans le programme, les utilisateurs peuvent l’ôter. C’est-à-dire que le pouvoir du développeur d’un programme privateur est ce qui corrompt, et sans pouvoir, personne n’est ainsi corrompu. Et chez le logiciel libre, les utilisateurs possèdent une défense, c’est-à-dire qu’ils ont le contrôle de leurs programmes et même si tu ne sais pas programmer, tu n’es pas le seul utilisateur ; il y a d’autres utilisateurs et quelques-uns savent programmer. Et de temps en temps ils lisent du code source de ce programme pour faire quelque changement ou corriger quelque problème ou n’importe quoi, mais en le faisant ils ont l’opportunité aussi de vérifier que tout marche correctement. Et si quelqu’un avait installé quelque chose de malveillant l’utilisateur qui lit le code source a la possibilité de le voir et s’il le voit, il le corrige. Les utilisateurs d’un programme privateur sont impuissants. Les utilisateurs d’un programme libre ont une défense. Elle n’est pas parfaite. Nous ne connaissons aucune défense parfaite contre les fonctionnalités malveillantes, mais au moins chez le libre, nous avons une défense.
Donc il y a 4 libertés essentielles : 0 d’exécuter le programme comme tu veux.
1 d’étudier et changer le code source.
2 de redistribuer des copies exactes
et 3 de distribuer des versions modifiées.
Tous les utilisateurs sont capables d’exercer les libertés 0 et 2, d’exécuter le programme comme tu veux et de redistribuer des copies exactes parce que ces libertés n’exigent pas la programmation. Les libertés 1 et 3 exigent de la programmation, la liberté d’étudier et changer le code source et la liberté d’y faire la programmation et la liberté 3 suppose que tu as déjà fait une version modifiée, donc chaque utilisateur est plus ou moins capable d’exercer ses libertés selon combien il sait programmer et il faut reconnaître que savoir programmer un peu sert à quelque chose. Si tu sais faire des petits changements faciles, c’est beaucoup plus commode que ne pouvoir rien faire. Mais beaucoup d’utilisateurs, presque tout le monde dans la société, n’apprend pas à programmer et c’est normal. Donc beaucoup ne savent pas exercer les libertés 1 ni 3. Mais ils reçoivent les bienfaits de ces libertés quand les autres utilisateurs du même programme, qui savent programmer changent le code source pour améliorer le programme et quand ils publient, avec la liberté 3, leur version modifiée, tout le monde reçoit les bienfaits. Donc vivre dans une société où les utilisateurs possèdent ces libertés est comme ça tous les utilisateurs reçoivent les bienfaits des 4 libertés.
Et les 4 libertés fournissent aussi la démocratie. Un programme libre se développe démocratiquement sous le contrôle de ses utilisateurs. N’importe quel utilisateur est libre de participer comme il veut dans la décision sociale sur le futur de ce programme qui n’est que la somme des décisions des utilisateurs de que faire avec. Par contre, un programme privateur se développe sous le pouvoir unique de son développeur ou propriétaire et voici la dictature. Un programme privateur impose la dictature numérique. Quelqu’un a dit « Code is war ». Ce n’est pas toujours vrai. C’est vrai quand le programme n’est pas libre. Quand le programme n’est pas libre, son code est une loi imposée par un dictateur. Mais quand le programme est libre, tu peux l’utiliser comme tu veux. En ce cas il ne s’agit pas d’une loi imposée que tu dois suivre, mais ça appartient à ton domaine personnel où tu as le contrôle. La société a donc un choix à faire. D’un côté nous avons la liberté individuelle, la solidarité sociale et la démocratie. De l’autre côté la dictature du développeur. La société doit rejeter le logiciel privateur, l’éliminer et choisir les droits de l’Homme, choisir le logiciel libre. Et le but ultime donc du mouvement du logiciel libre est la libération du cyberespace et de tous ses habitants, c’est-à-dire vous tous et tous les autres aussi. Nous t’invitons à t’échapper du logiciel privateur et venir vivre avec nous dans le monde libre que nous avons construit. J’ai lancé le mouvement logiciel libre en l’année 83. Je voulais rendre possible l’utilisation de « normateurs » en liberté, ce qui était impossible à l’époque parce que tous les ordinateurs modernes de l’époque, parce que l’ordinateur ne fonctionne pas sans système d’exploitation installé et pour les ordinateurs modernes de l’époque, les systèmes d’exploitation étaient déjà privateurs. Et donc si tu achetais un ordinateur, un nouvel ordinateur, pour le rendre utile il fallait avoir installé un système d’exploitation inévitablement privateur et comme ça tu perdais la liberté. Comment le changer ? J’étais une seule personne sans beaucoup de célébrité, sans beaucoup d’argent et très peu étaient d’accord avec moi donc je ne pensais pas pouvoir réussir par un mouvement classique politique, faisant des manifestations dans les rues ou envoyant des lettres. Nous étions trop peu. Et je ne savais pas le faire parce que je n’étais pas organisateur politique. J’étais développeur de système d’exploitation. Mais en tant que développeur de système d’exploitation j’avais un autre chemin pour réaliser le même changement, c’est-à-dire qu’il suffisait d’écrire un système d’exploitation. Puis en tant que son auteur, je pourrai le rendre légalement libre. Puis tout le monde pourrait utiliser leurs ordinateurs en liberté avec mon système. Donc j’avais la possibilité de commencer l’élimination de l’injustice du logiciel privateur et offrir aux gens la possibilité de liberté par un travail technique de mon propre champ. Donc j’étais conscient de l’injustice du logiciel privateur que la majorité ne reconnaissait, ne reconnaît ? Oui merci ! Ne reconnaissait pas comme injustice et j’avais la capacité d’essayer de faire ce travail, d’éliminer cette injustice. Il paraissait que personne ne le ferait sauf moi. J’avais été élu par les circonstances. C’était mon devoir. C’est comme si tu vois quelqu’un en train de se noyer et que tu sais nager. Il n’y a personne d’autre et ce n’est pas Bush, tu as le devoir de le sauver. Mais peut-être ce que je viens de dire est trop fort. Nous pouvons peut-être proposer des autres comme Cheney, Obama, Sarkozy, peut-être des autres, desquels je ne devrais pas affirmer un devoir de sauver. Mais je n’ai pas besoin de résoudre toute cette question, parce que je ne sais pas nager. Dans le vrai cas dans ma vie le travail à faire n’était pas nager, mais plutôt écrire beaucoup de logiciels. Et ça je savais faire.
Donc j’ai décidé de développer un système d’exploitation complètement de logiciels libres, c’est-à-dire sans une ligne de logiciel privateur. Puis j’ai décidé de le faire un système semblable à UNIX pour avoir les mêmes avantages techniques que UNIX et puis je lui ai donné comme nom un jeu de mots. Ce système s’appelle GNU, G N U et c’est un acronyme récursif. GNU veut dire Gnu Is Not Unix ou « Gnu n’est pas UNIX ». En anglais il y a une confusion parce que selon le dictionnaire ce mot se prononce new, c’est-à-dire nouveau. Mais il ne faut pas suivre le dictionnaire, parce que si tu dis le new system tu peux confondre les gens. Et c’est faux parce que nous avons travaillé plus de 28 ans sur ce système et nous l’avons utilisé depuis 20 ans. Notre système n’est plus nouveau, mais il est toujours GNU. Donc il faut le dire GNU. Il y a une autre erreur de prononciation qu’il faut soigneusement éviter qui sonne comme Linux. C’est bizarre et triste, mais la plupart des utilisateurs de GNU l’appellent Linux. Ils pensent que le développement a été commencé en l’année 91, par un autre, par monsieur Torvalds. Mais c’est quoi Linux ? Linux est un programme dans le système comme nous l’utilisons aujourd’hui. Un système d’exploitation est une collection de centaines de programmes ou de milliers de programmes. Au commencement pour écrire un système semblable à Unix il en fallait des centaines. Dans l’année 90 quand nous avions presque tout le système, il y en avait déjà des milliers, mais un composant essentiel manquait toujours. C’est le noyau. Le noyau est le composant du système d’exploitation qui fournit les ressources de la machine aux autres programmes qui exécutent. Nous avons commencé le développement du noyau l’année 90. Mais j’ai choisi une conception trop élégante et avancée et comme ça le projet avait le caractère de l’investigation et même pour avoir une version de preuve, il fallait six ans. Et notre noyau ne fonctionne pas encore très bien. C’est dommage. Heureusement il ne fallait pas attendre parce que en 92 monsieur Torvalds qui avait écrit un noyau privateur a décidé de le libérer. Il l’a publié sous une des licences libres spécifiquement la licence publique générale de GNU ou GNU GPL. Et quand Linux était libre, Linux a rempli le dernier trou dans le système GNU et la combinaison du système presque complet GNU et le noyau Linux était un système complet et libre. Donc le système est plutôt GNU mais contient aussi Linux. Et donc il peut légitimement s’appeler GNU et Linux. Prière de l’appeler ainsi. Parce que si tu dis Linux tout court quand il s’agit de ce système, ça donne à supposer que c’était monsieur Torvalds qui avait tout commencé en 91 et beaucoup le pensent et ils ne reconnaissent pas le rôle du projet GNU dans le développement de ce système.
Mais encore pire ceux qui pensent que le système soit Linux ont la tendance de copier la philosophie politique de monsieur Torvalds qui n’est pas la philosophie du logiciel libre que je viens de présenter, mais une autre philosophie qui porte le nom de open source. Tu auras noté qu’il y en a qui ne disent pas libre qui disent ouvert ou open source. Pourquoi ? Ils ne veulent pas poser les questions éthiques. Le fait est que monsieur Torvalds n’était jamais d’accord avec nous. Il ne croit pas que tu mérites de la liberté dans ton utilisation de logiciel. Il ne croit pas qu’il mérite la liberté dans son utilisation de logiciel. Il valorise d’autres choses, des valeurs pratiques. Il cherche des programmes commodes et fiables et pour lui ça suffit. Il ne valorise pas sa liberté dans ce champ. Et il a le droit de ses opinions, à ses opinions. De toute manière, il a le droit à ses opinions, mais il n’a pas le droit de citer notre travail comme s’il était le sien comme base pour s’opposer à notre philosophie. Et c’est ce qu’il fait en effet, parce que beaucoup lui attribuent notre travail et l’admirent beaucoup et suivent ses opinions et ne considèrent même pas la possibilité qu’eux-mêmes méritent la liberté dans leur vie. Et voici le grand problème. Les gens qui pensent que le système soit Linux n’apprennent pas à valoriser leur propre liberté. Et sans lutter pour la liberté, nous la perdons. La vie est comme ça. La liberté est souvent menacée, et pour ne pas la perdre, il faut la défendre. Il faut lutter.
En France il y a une loi injuste qui s’appelle HADOPI [Haute autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet] et Hollande a dit pour un jour, ou quelque chose comme ça, qu’il voulait supprimer l’HADOPI et puis il a supprimé ce qu’il avait dit. Il paraît que Hollande n’est pas meilleur que Sarkozy dans l’informatique, pour les droits de l’Homme des internautes, mais aussi spécifiquement dans le logiciel. Ceux qui valorisent les droits de l’Homme dans l’utilisation de logiciels peuvent faire des efforts et parfois des sacrifices pour établir et défendre cette liberté. Mais ceux qui ne la valorisent pas, ont tendance à la perdre. Donc il ne suffit pas de développer beaucoup de logiciels libres et de l’offrir aux gens, il faut aussi éduquer les gens à valoriser leur liberté pour ne pas l’abandonner, parce que la vie offre beaucoup d’opportunités d’abandonner la liberté et celui qui ne valorise pas sa liberté la perd.
C’est comme ça, que je n’utilise jamais l’expression open source dans mon travail. Si quelqu’un me pose une question formulée en termes d’open source, je dis « je ne veux pas parler de ça ! Moi je défends le logiciel libre. Si tu veux me poser des questions au sujet du logiciel libre, je peux te répondre. open source c’est l’opinion des autres ». Ce n’est pas ma philosophie. Je ne suis pas pour l’open source. Et tu peux choisir ta philosophe. Tu peux parler du logiciel libre, tu peux parler d’open source, je veux que tu reconnaisses que les deux ne sont pas pareils. Je veux que tu choisisses intelligemment entre les deux et naturellement j’espère que tu choisisses de défendre le logiciel libre. Mais au moins que tu reconnaisses que les deux ne sont pas pareils. Bien que presque tous les programmes qui sont open source sont libres. Il y a des exceptions, assez peu, mais elles existent parce que les deux critères ne sont pas identiques, mais la différence importante, est la différence plus profonde, au niveau philosophique, au niveau des valeurs. Pour nous les valeurs sont les droits de l’Homme. Pour nous c’est une question éthique de bien ou de mal. Pour eux ce n’est qu’une question pratique. Ils ne disent pas si tu développes un programme c’est ton devoir éthique de respecter les droits de l’Homme des utilisateurs. Ils disent si tu développes un programme, je te conseille de permettre que les utilisateurs changent et redistribuent ce programme pour qu’ils puissent améliorer le code. Donc pour eux rien que des valeurs pratiques. Et la question qui est pour moi la plus importante, la question éthique est absente dans leur discours. Pas par hasard ils ont construit leur discours pour omettre le niveau éthique. Ils veulent éviter de poser les questions éthiques. Ils ont inventé le terme open source et construit le discours pour éviter les questions éthiques.
Les écoles doivent utiliser uniquement le logiciel libre. Pas seulement les écoles mais plutôt toutes les activités éducatives, parce qu’il y a aussi l’éducation des adultes, de la formation, beaucoup de choses, beaucoup d’activités éducatives et toutes doivent utiliser dans l’éducation, uniquement le logiciel libre. Il y a quatre raisons. La plus superficielle est pour économiser et c’est utile. Les écoles n’ont pas assez d’argent. Pouvoir économiser est désirable, mais c’est une raison superficielle parce qu’il s’agit de comment faire plus et pas une question de comment faire le bien et pas le mal. Donc les autres raisons sont plus profondes et plus importantes, c’est pour ça que je cite cette raison-ci en premier pour démontrer que c’est la moins importante. Et il y a aussi des développeurs du privateur qui éliminent la possibilité d’économiser en offrant des copies gratuites de leurs programmes pas libres aux écoles. Et pourquoi ? Ils veulent utiliser les écoles comme des instruments pour imposer la dépendance à leur société ; ils offrent des copies gratuites des programmes privateurs pour que les écoles enseignent leur utilisation aux élèves qui deviennent dépendants aux programmes et puis se graduent dépendants et suite à leur graduation, le même développeur ne leur offre pas de copie gratuite. Bien sûr que non ! Et quelques-uns trouvent de l’emploi dans des entreprises, le développeur ne leur offre pas de copie gratuite, pas aux entreprises. Donc le plan est que l’éducation dirige les élèves dans le chemin de la dépendance permanente et qu’ils tirent le reste de la société avec eux dans la dépendance. C’est comme donner aux écoles des ampoules gratuites de drogue addictive pour les injecter aux élèves pour les rendre dépendants. La première dose est gratuite. L’école rejetterait les drogues, gratuites ou pas, et doit rejeter les programmes privateurs, gratuits ou pas, parce que l’école a une mission sociale, d’éduquer des bons citoyens, d’une société capable, forte, indépendante, solidaire et libre. Et dans l’informatique former des bons utilisateurs de logiciels libres, des utilisateurs prêts à participer dans une société libre. Il ne faut jamais enseigner du logiciel privateur parce que c’est enseigner de la dépendance. Il ne faut pas !
Mais il y a une autre raison plus profonde pour l’éducation dans l’informatique. Quelques-uns sont des programmeurs nés, ont un grand talent pour la programmation, et à l’âge de 10 ans, 13 ans d’habitude, ils ont envie d’apprendre tout sur l’informatique. Si ils utilisent un programme, ils veulent savoir comment est-ce qu’il fait ça. Mais quand ils posent cette question au professeur, si le programme est privateur il ne peut répondre que « Nous ne pouvons pas le savoir ; c’est un secret ». Et c’est-à-dire que l’éducation ne peut pas se faire. Un programme incorpore des connaissances. Si le programme est privateur, ce sont des connaissances niées aux étudiants. Un programme privateur est l’ennemi de l’esprit de l’éducation, et par conséquent ne doit jamais être toléré dans une école. L’école doit démontrer sa loyauté à l’esprit de l’éducation en interdisant la présence des programmes privateurs. Si le programme ne permet pas que les étudiants le comprennent, il ne doit pas être ici. Mais si le programme est libre, le professeur peut leur expliquer autant qu’il sache et puis leur donner des copies du code source de ce programme en leur disant lis-le et tu peux comprendre tout. Et ces élèves le liront parce qu’ils ont fort envie de comprendre et le professeur peut leur dire si tu trouves quelque point que tu ne comprends pas seul, montre-le-moi, et nous pouvons le comprendre ensemble. Et comme ça le programmeur naît à l’opportunité d’apprendre une leçon très importante. Ce code n’est pas clair, il faut ne pas l’écrire comme ça. Parce que comment est-ce que le programmeur né peut se convertir en bon programmeur. Il a besoin d’apprendre toutes les choses qu’il ne faut pas écrire parce qu’elles ne sont pas claires et on les apprend en essayant de comprendre et pour découvrir que ce n’est pas facile. Il faut découvrir quelles manières d’écrire du code ne sont pas faciles à comprendre, pour savoir écrire du code qui est facile à comprendre. Comment est-ce qu’on apprend à écrire bien le code ? Par lire beaucoup de codes et écrire beaucoup de codes. Seulement le logiciel libre offre la possibilité de lire beaucoup de codes des grands programmes qui réellement s’utilisent. Et seulement le logiciel libre offre la possibilité d’écrire des changements, d’abord les petits changements puis des changements plus grands dans des grands programmes qui réellement s’utilisent. Et c’est comme ça qu’on apprend à écrire bien le code des grands programmes. Donc n’importe quelle école peut offrir l’opportunité d’apprendre à écrire bien le code si elle est une école du logiciel libre.
Mais il y a une autre raison plus profonde, pour l’éducation morale, l’éducation dans la citoyenneté. L’école doit aller plus loin que d’enseigner des faits et des capacités pratiques, des méthodes. L’école doit enseigner l’esprit de bonne volonté, l’habitude d’aider les autres. Par conséquent chaque classe doit avoir cette règle-ci « les élèves, si tu apportes un programme à la classe, tu ne dois pas le garder pour toi, tu dois le partager avec le reste de la classe, y compris le code source pour le cas où quelqu’un ici doive apprendre, parce que cette classe est un lieu pour partager les connaissances. Donc, il n’est pas autorisé d’apporter un programme privateur à la classe, ce n’est pas bon. » Mais l’école doit donner un bon exemple et doit suivre sa propre règle ; l’école doit apporter uniquement du logiciel libre à la classe et partager des copies, y compris le code source, avec tous dans la classe. Et si tu as une relation, n’importe quelle relation avec une école, c’est ton devoir de militer pour la migration de cette école au logiciel libre. Il faut toujours poser la question en termes éthiques et toujours la présenter à plus de gens pour chercher des alliés. Lutter en privé, seul, souvent ce n’est pas très efficace, mais en présentant la question publiquement, d’autres ont l’opportunité de venir t’aider. Cette conclusion va plus loin que les programmes.
Ce que j’ai dit presque tout s’applique aussi aux autres œuvres destinées à l’utilisation pratique. Parce que dans les œuvres publiées il y a beaucoup de genres d’œuvres qui contribuent de manières différentes à la société. Et quelques-unes contribuent parce qu’elles s’utilisent pour faire quelque chose de pratique. Les programmes évidemment. Presque tous les programmes sont à exécuter. Il y a quelques programmes qui s’écrivent pour regarder le code source et l’admirer. Mais normalement on écrit un programme pour ce qu’il fait quand il s’exécute. C’est donc une œuvre destinée à l’utilisation. Mais les recettes de cuisine aussi sont écrites pour s’utiliser. C’est rare qu’on écrive une recette pas pour cuisiner mais seulement pour regarder l’écriture de cette recette. Ce serait peut être une œuvre d’art. Mais normalement une recette existe pour être utilisée, pour faire quelque chose, c’est-à-dire pour cuisiner. Il y a aussi les œuvres éducatives qui existent pour être utilisées, pour apprendre ou pour enseigner. Il y a aussi les œuvres de référence, qui existent pour s’utiliser, par exemple un dictionnaire est pour savoir la signification de mots donc aussi des œuvres d’utilisation pratique. Il y en a d’autres aussi, mais ça suffit pour maintenant. Les mêmes arguments s’appliquent à toutes les œuvres d’utilisation pratique. Les utilisateurs doivent en avoir le contrôle et pas le contraire. Donc les mêmes quatre libertés sont essentielles. C’est-à-dire que les ressources éducatives doivent être libres et je propose donc que les professeurs lancent des projets de développement de ressources éducatives libres avec les mêmes quatre libertés pour remplacer les ressources éducatives pas libres. Parce que quand une œuvre sert à faire des travaux pratiques, on peut remplacer une œuvre par une autre œuvre. Dans l’art c’est autre chose. Une œuvre d’art ne remplace pas une autre, c’est impossible ; chaque œuvre est différente. On ne pas remplacer une chanson par une autre chanson. Mais on peut remplacer un compilateur par un autre compilateur. On peut remplacer un texte d’algèbre par un autre texte d’algèbre. Il faut donc le faire. Malheureusement il y a beaucoup de projets de publications d’œuvres éducatives qui ont failli être libres. Par exemple MIT OpenCourseWare utilise une licence qui n’est pas libre. C’est dommage. J’ai essayé de le changer, mais je n’ai pas réussi. J’ai échoué à cette mission. Qu’est-ce qu’il faut faire ? Il faut faire des œuvres libres !
Aujourd’hui beaucoup de pages web contiennent des programmes. On peut penser « Ah je regarde une page ! Voici du texte et des images », mais souvent il y a aussi des programmes dedans et ces programmes s’installent invisiblement dans le navigateur de l’utilisateur sans l’avertir qu’il est en train d’exécuter des programmes privateurs. Ces programmes peuvent être libres et peuvent être privateurs. Mais pour la plupart ils sont privateurs. Nous avons développé donc un programme qui s’appelle libre JS pour Job Script parce que le langage normalement employé s’appelle Job Script. Donc c’est libre JS et ce programme est une extension pour FireFox qui analyse les programmes en Java Script et cherche des licences pour savoir si les programmes sont ou triviaux ou libres, et dans un cas ou l’autre il laisse les programmes s’exécuter, mais s’il détecte du code ni trivial, ni libre, il bloque l’exécution de ce code et avertit l’utilisateur « cette page contient un programme pas libre » et invite l’utilisateur à se plaindre à la gestion du site. Et le programme cherche heuristiquement comment se plaindre pour faciliter l’envoi des plaintes. Mais c’est une question importante. Si vous avez des sites web, vous devez y faire attention, vous devez libérer le code Java Script dans les sites. Vous devez spécifier avant le développement de sites web que tout le code Java script dans le site doit être libre, avec une licence explicite libre. Parce que selon la loi injuste actuelle du droit d’auteur n’importe quelle œuvre pour être écrire porte automatiquement un droit d’auteur et par défaut n’est pas libre. Si tu publies quelque chose et tu ne mets pas de licence libre, cette œuvre n’est pas libre. Il ne suffit pas de mettre ton code ou ta ressource éducative quelque part où les gens puissent le voir sans licence, ce n’est pas libre comme ça. Tu dois mettre une licence libre. Et la licence libre légalement est une déclaration par les détenteurs du droit d’auteur de l’œuvre autorisant les quatre libertés à n’importe quel utilisateur qui possède une copie. Il y a donc plusieurs licences libres, c’est une catégorie plus ou moins objective, bien qu’il faille du jugement, ce n’est pas un critère mécanique ; mais oui c’est un critère objectif. N’importe qui peut essayer d’écrire une licence libre et il y a la possibilité de réussir, mais c’est une erreur de le faire. Je te conseille d’utiliser une licence déjà existante et nous avons des recommandations de licences dans [1]. Nous avons aussi une liste [2] de beaucoup de licences qui dit quelles sont les licences libres et lesquelles ne sont pas libres. Pour les programmes je te propose d’utiliser Public General de GNU et je te propose de spécifier version 3 ou postérieure. La version 3 est la version actuelle. Peut-être qu’un jour il faudra écrire une version 4. J’espère que non, mais rien n’est parfait. Il y a d’autres licences libres aussi. Et la grande différence entre les licences libres et le gauche d’auteur ou pas, en anglais nous disons copyleft, en français gauche d’auteur. C’est le même jeu de mots. Mais qu’est-ce que cela veut dire ? Pour être une licence libre, la licence doit autoriser les 4 libertés à celui qui possède une copie, mais il y a plusieurs manières de le faire. Beaucoup de licences sont trop permissives. Elles permettent jusqu’à publier des versions privatrices de l’œuvre. Par exemple la licence Apache, qu’est-ce qu’elle fait ? Elle permet de faire des versions modifiées privatrices du programme Apache ou de n’importe quel programme sous cette licence-là. Et comme ça si tu publies ton programme comme du logiciel libre sous cette licence, celui qui reçoit le programme de tes mains, reçoit aussi les quatre libertés. Pour lui le programme est libre. Mais quelqu’un d’intermédiaire peut distribuer des versions privatrices et ceux qui reçoivent ces versions ne reçoivent pas la liberté. C’est-à-dire que cette licence permet à l’intermédiaire d’ôter la liberté au code. Le gauche d’auteur l’interdit. Le gauche d’auteur met une condition sur la redistribution. La liberté 2 est la liberté de redistribuer des versions des copies exactes, et la liberté 3 est de redistribuer des versions modifiées.
Avec le gauche d’auteur il y a une condition de comment le faire, c’est-à-dire quand tu redistribues quelque chose qui contient au moins une portion de cette œuvre, tu dois le faire libre de la même manière. L’œuvre que tu distribues doit porter la même licence et les mêmes libertés. Et comme ça l’intermédiaire ne peut pas ôter les libertés à l’œuvre avant que tu ne la reçoives. C’est pour ça que je te conseille d’utiliser le gauche d’auteur pour établir la liberté pour ce code de manière inaliénable. Il y a beaucoup de distributions GNU et Linux. Presque toutes contiennent des programmes privateurs, parce que leurs développeurs suivent la philosophie open source et pas la philosophie du logiciel libre. Tu peux voir comment cette philosophie open source affaiblit notre communauté. Si tu cherches le système GNU et Linux, la grande probabilité est que tu trouves une version pas complètement libre. Mais nous avons une liste de distributions libres [3], complètement de logiciels libres dans http://gnu.org/distros. Il y a des distributions complètement libres, mais elles ne sont pas les distributions très connues. Les distributions très connues, très répandues sont les distributions pas libres. Nous avons aussi la Free Software Fondation avec le site [4] et tu peux te faire membre de l’FSF si tu veux soutenir notre travail, tu peux le faire par le site ou ici si tu veux, comment dit-on ? Cotiser, cotisation, donc si tu veux payer la cotisation en liquide tu peux le faire ici. Si tu veux la payer par le commerce électronique, tu peux le faire par le site. Il y a aussi Free Software Fondation Europe avec le site fsfe.org, qui accepte aussi des membres.
Et maintenant je vous présente mon autre identité.
[Applaudissements]
Je suis le saint Ignucius de l’église d’Emacs. Je bénis ton ordinateur mon fils. Emacs était à l’origine un programme éditeur de texte que j’avais écrit qui a été étendu jusqu’au point beaucoup d’utilisateurs pouvaient faire toute leur informatique .org.religion.emacs sans jamais sortir d’emacs et enfin il est devenu une église avec le lancement du groupe de notices dont la visite pourrait te divertir. Dans l’église d’emacs nous n’avons pas de services, seulement de logiciels, un grand schisme entre plusieurs versions rivales d’emacs. Et nous avons aussi des saints, mais pas de dieux. En lieu des dieux, nous adorons le seul vrai éditeur Emacs. Pour te faire membre de l’église tu dois prononcer la profession de foi. Tu dois dire il n’y a aucun système que Gnu et Linux est un de ses noyaux. Puis si tu deviens très expert tu peux le célébrer par notre cérémonie le foobard network, dans laquelle tu chantes une portion de notre texte sacré c’est-à-dire le code source du système. Nous avons aussi le culte de la vierge d’Emacs. Il s’agit de n’importe qui n’a jamais utilisé Emacs. Et selon l’église d’Emacs, lui offrir l’opportunité de perdre sa virginité d’Emacs est un acte béni. Nous avons aussi le pèlerinage d’Emacs. Il s’agit d’invoquer toutes les commandes d’Emacs par ordre alphabétique. Notre église a des avantages sur les autres églises que je ne vais pas mentionner aujourd’hui. Par exemple être saint dans l’église d’Emacs n’exige pas le célibat, mais exige de vivre une vie pure et éthique. Il faut faire l’exorcisme des systèmes sataniques, privateurs, qui ont possédé des ordinateurs sous ton contrôle ou préparé pour ton utilisation régulière et installer un système complètement sain et libre, en anglais je dirais a Only free systemet utiliser uniquement du logiciel libre, sur et avec le système. Si tu fais ce vœu et si tu le suis tu seras aussi saint et tu auras le droit et de porter une auréole, si tu en trouves une parce qu’ils ne les fabriquent plus. Des fois ils m’ont demandé si selon l’église d’Emacs, l’utilisation de l’autre éditeur Vi est un péché. Il est vrai que Vi Vi Vi est l’éditeur de la bête ; mais l’utilisation d’une implémentation libre de Vi n’est pas un péché mais plutôt une pénitence. Et mon auréole n’est pas un vieux disque dur d’ordinateur, mais elle était un disque dur dans une existence antérieure.
Merci beaucoup.