La Suisse mise sur le logiciel libre Mon Carnet

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De retour à Mon Carnet [1].

Bruno Guglielminetti : Thierry Weber vient nous visiter cette semaine et, pas peu fier, il nous apprend que la Suisse a décidé de miser sur le logiciel libre. Voici son billet.

Thierry Weber : Bonjour Bruno. Bonjour les auditeurs de Mon Carnet.
En ces temps où la technologie tisse inéluctablement la trame de notre quotidien, la Suisse fait figure de pionnière avec une politique audacieuse : l’adoption préférentielle de logiciels open source pour ses administrations publiques. Cette décision intervient dans un contexte ou les géants du logiciel, tel que Microsoft, subissent des turbulences notables avec des pannes globales impactant des millions d’utilisateurs. Coïncidence ou prescience helvétique ? Examinons les dessous de cette intrigante synchronicité.
L’article de ZDNet [2] révèle que la Suisse, par l’intermédiaire de son Conseil fédéral, a adopté une stratégie numérique audacieuse en imposant l’utilisation de logiciels open source dans ses administrations. L’objectif : accroître la transparence, la sécurité et la souveraineté numérique du pays. Les logiciels open source, contrairement à leurs homologues propriétaires, permettent une vérification et une adaptation par tous, garantissant ainsi une plus grande indépendance vis-à-vis des fournisseurs externes.
Pendant ce temps, le monde assistait à une démonstration spectaculaire de la vulnérabilité des systèmes propriétaires avec la panne mondiale des outils Microsoft [3], affectant des services critiques comme Azure, Outlook et Teams. Cette panne, paralysant communications et productivité à l’échelle planétaire, met en lumière les risques inhérents à la dépendance envers des solutions centralisées et propriétaires.
L’approche suisse semble alors moins une réaction isolée qu’une anticipation stratégique. En effet, en misant sur l’open source, la Suisse se dote non seulement d’une infrastructure informatique potentiellement plus résiliente, mais aussi d’une palette de compétences locales, puisque la maintenance et l’amélioration des logiciels peuvent être réalisées en interne ou par des entreprises nationales. Cet évènement mondial pourrait-il donc avoir été un catalyseur pour la décision suisse ? Bien que les deux évènements n’aient pas été explicitement reliés par les autorités, il est tentant de les voir comme des pièces d’un même puzzle, illustrant le contraste entre la fragilité d’une dépendance et la force d’une indépendance technologique.
Avec un sourire en coin, on pourrait se dire que la Suisse, dans son éternelle quête de neutralité, a choisi de se neutraliser vis-à-vis des grandes puissances technologiques. Cette décision, bien que pré-datant la panne de Microsoft, semble presque prophétique dans son timing. Elle rappelle aux autres nations l’importance de diversifier leurs choix technologiques et de renforcer leur autonomie numérique.
Dans un monde où la prochaine panne est peut-être juste au coin de la rue, la Suisse nous invite, non sans une pointe d’humour involontaire, à considérer l’open source non comme une alternative marginale, mais comme une nécessité stratégique. Reste à voir si d’autres suivront le chemin tracé par les montagnes suisses ou si, au contraire, ils continueront à naviguer dans les eaux parfois tumultueuses des océans numériques dominés par les géants du logiciel.
En attendant la réponse à une telle question, passez un bel été. Portez-vous bien, et à très bientôt, si ce n’est pas avant !