Julia Sieger : Nous allons à présent demander à Tariq Krim de nous rejoindre. Vous le connaissez, c’est un entrepreneur, un serial entrepreneur, je pense qu’on peut le dire, un pionnier du Web français, le PDG de Jolicloud, mais aussi un spécialiste de la géopolitique du numérique. Il va nous parler de l’avènement du Splinternet, du fait que la prochaine grande disruption ne sera peut-être pas enclenchée par la technologie elle-même mais peut-être par la géopolitique.
Merci d’accueillir Tariq Krim.
Tariq Krim : Bonjour.
Merci beaucoup. Je suis ravi d’être à nouveau ici au FIC pour vous parler d’un sujet qui me taraude depuis quelques années. Comme vous le savez le monde a changé, le monde a changé au point où il n’est plus possible de comprendre, d’anticiper ce qui va se passer.
Il y a une bonne nouvelle, à mon avis, pas beaucoup de bonnes nouvelles, mais il y en a une qui est assez claire. Je pense qu’on peut comprendre, aujourd’hui, pourquoi on se bat, on construit.
Quand je vous dirai que, selon Freedom House [1], 71 % des internautes vivent dans un Internet où il est possible d’être arrêté pour ce que l’on poste en ligne. Ça veut dire que l’Internet ouvert – entre parenthèses, l’Internet ouvert c’est la raison pour laquelle on est tous ici, s’il n’y avait pas d’Internet ouvert, si on n’avait que des réseaux fermés, je ne suis pas certain qu’on voyagerait pour parler de la même technologie et du même service –, comme la démocratie, sont des choses qu’il faut préserver. Aujourd’hui tout ce qu’on va devoir faire au-delà du business, au-delà de la politique, au-delà de la culture, c’est préserver ces deux joyaux : la démocratie, évidemment, et l’Internet ouvert.
Je vais démarrer par une petite anecdote : je ne savais pas vraiment ce qu’était le Splinternet [2] jusqu’à ce que j’aille à Pékin un jour. J’étais avec un ami, on se balade puis on se perd. J’avais un BlackBerry, ça vous donne à peu près l’époque, et je dis « ne t’inquiète pas, je vais regarder ». Je prends mon BlackBerry, j’ouvre Google Maps et voici ce qu’on avait [Accès impossible au site, NdT]. C’est la première fois, en fait, que j’ai senti que l’expérience de la simplicité du réseau n’était pas forcément la même partout.
Ce qui m’amène à me poser une question essentielle qui est : est-ce que demain on aura un, deux, voire trois internets ? Est-ce que cette idée d’avoir un Internet commun est une idée qui peut, on va dire, survivre ?
Je viens d’un monde qui était une période d’utopie, qui était le Web 2.0, cette époque où on pensait qu’on pouvait tout faire, le Web devient une application, YouTube...
À l’époque j’avais fait deux projets. Le premier c’était Netvibes [3] avec cette idée assez simple : redonner à l’utilisateur le contrôle de son intention. Et puis, plus tard, Jolicloud [4] qui a été redonner à l’utilisateur le contrôle de ses données sur le cloud. Comme vous le savez, nous étions un peu en avance sur ce sujet, mais aujourd’hui, évidemment, tout le monde en comprend l’intérêt.
Ce qui m’a gêné en tant qu’entrepreneur, au fur et à mesure que j’allais aux États-Unis, que je voyageais un peu partout dans le monde, c’est qu’on était passé d’un Internet où on était actif à ce que j’appelle le passenger seat innovation : les plateformes sont construites, on va bâtir dessus, on ne les remet pas en question.
Mais on connait l’histoire de l’Europe et on sait que la contribution de l’Europe a été essentielle à ce qu’est devenu l’Internet : Linux, le Web, le MP3, le MPEG, la voix sur IP, IRC, MySQL, Python, la liste est évidemment extrêmement longue. Et une question me taraude à chaque fois : pourquoi, dans un continent qui a été extrêmement productif, avec des ingénieurs d’une qualité absolument essentielle, on est tous d’accord, on voudrait se cantonner à cette innovation du siège passager ?
Un évènement a fondamentalement changé, hélas, ma perception des choses, ce sont évidemment les attentats du 13 novembre ; étant en retard à un rendez-vous, c’est la seule raison pour laquelle je suis encore ici avec vous. Ce qui m’a énormément gêné c’est que les réseaux sociaux, l’Internet – finalement la chose que j’aimais le plus au monde – étaient devenus le catalyseur de la haine, de la folie, ce que j’appelle parfois la radicalisation algorithmique.
Je me suis intéressé à cette idée pour comprendre, avec notamment l’idée d’un slow web, comment on pouvait construire un web qui, au lieu d’exciter, de rendre fou, puisse apaiser.
Aujourd’hui on a beaucoup parlé de Web 3 et là, ce que je vais faire, c’est plutôt vous parler des trois web, parce que, effectivement, l’Internet est en train de changer.
Splinternet est un terme qui a été utilisé par un think tank américain qui s’appelle The Cato Institute, ça date de 2001. Vous allez vite comprendre comment les choses se sont finalement faites. On va faire une brève histoire de l’Internet vu par cet angle.
1994, la Chine, enfin, se connecte à l’Internet. Il aura fallu trois ans pour qu’ils mettent en place ce qu’on appelle The Great Firewall China [5]. On avait dit que l’Internet est un système ouvert qui va apporter les valeurs de la démocratie, ce sont souvent plutôt les valeurs du libertarianisme américain, Information wants to be free [6], Stewart Brand, qui a été pendant longtemps un peu la doxa de l’Internet, ce qui, évidemment, n’est pas très compatible avec la vision locale. Très rapidement la Chine, avec une politique qu’on a appelée le cyber sovereignty, qui est, à mon avis, différente de la souveraineté numérique, a commencé à comprendre que non seulement il fallait bloquer l’Internet mais qu’il fallait également bloquer les applications qui venaient dessus. Finalement on a dit aussi « il y a des applications, notamment l’iPhone, qu’on ne peut pas vraiment bloquer, Android également, par contre on va créer des règles nouvelles », des règles qu’Apple évidemment, c’est un de ses plus gros marchés, mais également Google et tous les acteurs, les quelques acteurs qui sont sur place, ont acceptées.
Ce qui est intéressant c’est qu’Internet a non seulement commencé à fragmenter le monde mais a aussi commencé à fragmenter les pays de l’intérieur. C’est ce que j’appelle, c’est un terme inventé, le Splinternet. D’une certaine manière, nous sommes désormais dans un monde où la stack technologique de base s’est radicalisée. Je vais donner un exemple très simple : le Parti républicain, aux États-Unis, attaque Google parce que les e-mails qui sont envoyés par les politiques sont mis dans une section spéciale. En fait, ce sont souvent des e-mails non désirés et on les met dans une catégorie spéciale qui ne les rend pas immédiatement visibles. Donc de facto, un outil qui semblait neutre comme l’e-mail devient maintenant un enjeu puisque, sur ces bases, les lois sur la privacy et les lois sur la modération aux États-Unis sont en train d’être discutées dans les deux chambres.
Je vais prendre quelques minutes pour expliquer le point le plus essentiel pour moi, le point qui permet de comprendre pourquoi on en est arrivé là.
La formalisation du Web moderne arrive avec l’iMac et la fameuse présentation de Steve Jobs : l’ordinateur est le centre. Vous aviez votre baladeur MP3, votre musique, votre vie numérique qui existait avant avec des CD, avec des livres, avec des choses comme ça : maintenant ça devient des MP3, des MPEG, des photos numériques, des e-books, des PDF, vous connaissez tout ça par cœur. J’appelle souvent ça l’Internet analogique, parce que c’est un Internet qui a, finalement, répliqué la façon dont on utilisait les technologies avant, elles ont juste été numérisées.
Donc, d’une certaine manière, l’Internet a toujours été séparé en trois zones assez claires : l’espace public, l’espace commercial et ce que j’appelle l’espace personnel et, à l’intérieur de cet espace personnel, notre intimité. Qu’est-ce qu’a fait le cloud ? Dès qu’on a eu des téléphones on a envoyé toutes nos photos, toute notre intimité est devenue computationnelle, est entrée dans un système extérieur : qui l’organise, souvent sans qu’on en comprenne vraiment les enjeux.
Qu’est-ce qui s’est passé avec les réseaux sociaux ? Un peu la même chose : l’algorithmisation des réseaux sociaux a commencé à entrer dans le débat politique. On parle souvent de hashtag activism, parce que, désormais, la politique se résume souvent à un hashtag, #BlackLivesMatter, #MeToo, etc. Vous n’avez plus, aujourd’hui, une campagne politique qui ne soit pas associée à un hashtag.
Et soudain, cet espace qui était un espace commercial a été agrandi, c’est-à-dire que l’espace d’algorithmie traité par des externes a finalement empiété sur notre intimité : aujourd’hui on a très peu d’intimité personnelle en ligne, c’est très difficile d’en avoir. Si on veut avoir une intimité, il vaut mieux prendre un carnet et écrire sur du papier ! Une grande partie du débat politique s’est également retrouvée algorithmisée, comprendre monétisable : on est prêt à faire n’importe quoi et souvent c’est d’ailleurs n’importe quoi, pour faire un peu plus d’argent. Et, du jour au lendemain, l’Internet qu’on utilisait tous les jours a été weaponisé. On l’a vu pendant le Brexit, on l’a vu pendant les campagnes électorales, pas qu’aux États-Unis : je dirais que désormais, dans toutes les campagnes électorales, on essaye d’utiliser tous ces outils. Donc, sans véritablement se préparer à ça, on s’est retrouvé dans une situation où l’ensemble des conversations ne sont plus personnelles. N’oublions pas que quand vous radicalisez ou que vous rendez fou une personne en tant que telle, elle est également citoyenne, donc vous avez un impact sur les deux.
Cette idée a été théorisée comme le consumer surplus, c’est-à-dire que, d’une certaine manière, quand on avait la possibilité d’interagir avec l’intimité des gens et de rentrer dans les débats publics, on avait un surplus d’inventaire publicitaire, ce n’est pas forcément la meilleure idée qu’on ait eue !
On l’a vu aux États-Unis et évidemment dans tous les pays : quand on n’a plus le contrôle des débats, on a une solution assez simple, c’est un peu l’équivalent du lock-down, vous vous souvenez des confinements pour le Covid, eh bien on a la même chose pour le numérique, ça s’appelle les black-out : on éteint l’Internet. Aujourd’hui il y a 35 pays, et la liste est probablement maintenant un peu plus importante, qui ont perdu le contrôle et qui, d’une certaine manière, ont décidé de tout couper.
Par exemple, quand on regarde, l’Inde, qui a été également très pro-active, a été dès le départ le premier des grands pays à couper TikTok, mais pas que TikTok, vous avez la liste de toutes les applications qui ont été coupées. À partir de là, on s’est dit si on n’est plus capable de contrôler le débat, si on n’est plus capable d’avoir la capacité de comprendre ce qui se passe au niveau du réseau et également au niveau des apps, on coupe, on arrête.
En Europe, le principal outil qu’on a c’est la régulation, mais la régulation c’est un framework. Après, la question c’est de savoir is it enforceable ou pas, est-ce qu’on l’applique ou pas ? Grand débat, on en parlera tout à l’heure, je passe là-dessus.
Aujourd’hui, on est en train d’entrer dans ce qu’on appelle le Splinternet 2.0.
Évidemment, depuis probablement bien avant Trump et également avec Biden, on est rentré dans une nouvelle phase. Le chercheur Julien Nocetti parle souvent de la militarisation des interdépendances économiques : on a besoin de la Chine pour créer des iPhones mais, en même temps, on va leur bloquer l’accès aux puces TSMC, aux mémoires en Corée, aux machines qui sont produites par SML et, en même temps, on essaye de continuer à faire du business avec des interdictions, des débats qui deviennent extrêmement violents. C’est effectivement le nouveau monde dans lequel on vit.
Une chose intéressante s’est passée en Iran : il y a quelques années, on leur a coupé GitHub et, quand vous êtes développeur, si vous n’avez pas accès aux librairies c’est comme si vous étiez chercheur et qu’on vous dise « vous n’avez plus le droit aux bibliothèques », plus d’accès aux contenus, à rien, vous avez juste votre papier et votre crayon. Et on a vu l’Iran construire un début de suite applicative pour essayer, justement, de réfléchir à cette question : que se passe-t-il pour la plupart des services essentiels, en tout cas essentiels à la productivité ? parce que sur les réseaux sociaux c’était déjà assez compliqué, donc avoir notre propre Uber, nos propres services.
La Russie annonce – j’en ai parlé à deux copains qui sont des spécialistes absolus de la question du routage, ils disent que ça a été annoncé mais jamais prouvé par des sources extérieures – créer une forme d’autarcie, vous avez sûrement dû en entendre parler.
En Afghanistan, tout le gouvernement tourne sur les services de Google et évidemment quasiment du jour au lendemain, quand les Talibans arrivent, on ne veut pas que les gens aient accès aux données, on appuie sur un bouton et tout est déconnecté. Ça pose énormément de questions. Dans le cas de l’Afghanistan, on comprend parfaitement les enjeux, mais quand d’autres pays sont liés à des plateformes comme celles-ci, ça pose évidemment une question.
Et puis cette évidence aujourd’hui, c’est que le réseau internet, commercial, que l’on utilise tous les jours, est devenu le nouveau champ de bataille. Ça fait des années qu’on en parle avec plein de gens, notamment dans la salle, mais, depuis la guerre en Ukraine, je pense que c’est devenu une réalité pour le grand public, on l’a vu, évidemment. Et ça pose énormément de questions. Quand vous connaissez les protocoles de l’Internet, quand vous connaissez la manière dont l’Internet s’est construit, il ne peut fonctionner qu’avec la coopération de l’ensemble des acteurs : je prends des paquets sur mon réseau, je les bascule sur le réseau suivant, qui les bascule sur le réseau suivant pour arriver à la destination. S’il n’y a pas de coopération, s’il n’y a pas de confiance, le réseau, évidemment, s’écroule.
Quand on parle des différents internets, c’est un sujet qui devient aussi intéressant : il n’y a pas que les réseaux – câbles, fibre et autres –, il y a évidemment les câbles sous-marins. Si on part du principe – et je vais évidemment caricaturer, ne m’en veuillez pas, c’est juste pour la réflexion – que l’Internet libre inclut une grande partie des pays de l’OTAN, quelques pays en Asie, un peu partout, la question de l’Europe et des États-Unis implique la question des infrastructures entre les deux. Ça veut dire que si l’Internet devient un champ de bataille, du jour au lendemain il faut protéger les câbles sous-marins, notamment les câbles transatlantiques qui nous permettent d’avoir cette connectivité d’accès aux services. La question du coût, du maintien, de la protection – évidemment je ne parle pas de protection cyber, je parle de protection très basique – de ce qui, au départ, semblait être une infrastructure invisible, finalement peu coûteuse, en tout cas qu’on amortit sur le long terme, est entièrement remise en cause.
Vous connaissez parfaitement le quotidien dans lequel vous vivez, mais c’est toujours intéressant de le rappeler : on vit désormais dans un monde où les puces sont très difficiles à avoir, la crise énergétique, la délocalisation du cloud vers les États-Unis qui sont, comme vous le savez, self sufficient en termes d’énergie, les restrictions d’eau – ça paraît idiot mais, à un moment donné, on va se poser la question : est-ce qu’on met de l’eau pour les centrales nucléaires, pour les datacenters, pour les golfs, pour les piscines ?, on entre dans une nouvelle ère ; ce que j’appelle la generative warfare, on en parlera peut-être après, le fait que l’intelligence artificielle est évidemment une technologie duale, je crois que tout le monde le sait ici, et que les progrès incroyables que l’on voit dans le domaine du consumer vont générer des dangers incroyables dans le domaine du militaire.
Je parle souvent de troisième acte d’Internet, le premier étant la construction, le deuxième la consolidation, donc la création de monopoles, et le troisième, dans lequel on vit, va être l’ère de la fragmentation. On parle maintenant d’onshoring, de ramener, rapatrier les capacités de production pas uniquement de logiciels mais de puces, de nearshoring, c’est-à-dire de trouver des moyens d’utiliser les pays autour de soi pour construire des puces, c’est pour ça que TSMC ouvre des usines au Mexique, c’est pour ça que votre prochain iPhone, d’Apple, sera peut-être fabriqué au Vietnam ou en Chine, il y a peut-être tout un nouvel environnement à penser ; souveraineté numérique qui, d’ailleurs, devient plutôt de la résilience ; localisation des données. Enfin tous ces sujets qui semblaient des sujets un peu pionniers il y a quelques années, deviennent, de facto aujourd’hui, des sujets essentiels.
La question du edge [7] est très intéressante. C’est une photo dans un endroit quelque part en Europe où il n’y a plus de connectivité et il faut pourtant avoir accès à Internet [Starlink to create local 5G] [8].
Ce que je trouve très intéressant dans les nouveaux conflits, j’entends intéressant d’un point de vue absurde, évidemment, c’est que désormais vous allez devoir venir avec votre propre Internet parce que vous ne pouvez pas faire confiance à l’Internet local, notamment quand vous allez opérer des drones, quand vous allez opérer des clouds tactiques, quand vous allez opérer des choses. En fait, la vision de fonctionner dans un Internet qui est devenu un champ de bataille actif va nous obliger à inventer de nouveaux services, à avoir de nouveaux paradigmes et ces paradigmes, qui sont déjà expérimentés dans le domaine militaire, vont arriver dans le domaine commercial et vous allez commencer à avoir des offres de edge computing intelligentes qui proposeront à la fois la connectivité, la sécurité et l’enclave, vous allez avoir un nombre d’offres incroyables.
Donc malgré tout, dans notre malheur, il y a quand même une capacité à inventer un peu partout et je trouve intéressant qu’en Europe il y a un nombre incalculable de sociétés qui bâtissent des briques technologiques intéressantes. Il y en a évidemment aux États-Unis, un peu partout, mais je voulais mettre l’accent sur le fait qu’on sait faire des choses. La vraie question maintenant c’est comment on assemble les choses, ensemble, pour en faire quelque chose qui a du sens, qui a de la valeur commerciale, de la valeur technologique, de la valeur stratégique. C’est évidemment l’enjeu principal des prochaines années.
Je voulais simplement vous dire, en guise de conclusion, que je me suis décidé, cette année, à lancer un nouveau think tank sur ces questions parce que, pour la première fois, moi qui ai fait de l’Internet online depuis 40 ans, je ne sais pas de quoi sera fait le monde dans cinq ans. Ça devient effectivement une question essentielle et j’aimerais qu’on puisse y réfléchir ensemble. Vous avez mes coordonnées si vous avez besoin de me contacter, je vais rester là.
Merci beaucoup.
Julia Sieger : Merci Tariq pour cette présentation. Beaucoup de talent pour synthétiser des informations qui sont assez complexes. Toujours beaucoup d’intelligence.