Présentation

• Titre : Cozy Cloud, un cloud personnel que vous pouvez héberger, modifier ou supprimer
• Intervenant : Frank Rousseau
• Durée : 24min 11s
• Média : Lien vers la vidéo
• Date : juillet 2013
• Lieu : Bruxelles lors des rmll

Transcription

Bonjour.
Je suis Frank, je suis cofondateur de Cozy Cloud, une start-up qui a, comme bien d’autres l’objectif de rendre le web meilleur, en vous proposant un cloud personnel que vous pouvez héberger, bidouiller ou supprimer.
Tout d’abord pour cette présentation je vais vous expliquer ce qui nous a motivés à faire Cozy Cloud. En fait on était des utilisateurs du cloud, ce que j’entends par cloud cette fois-ci c’est, je dirais, la définition grand public, ce sont des grands services qu’on peut trouver sur internet tels que Gmail, Google, Facebook, Dropbox, Evernote, etc. etc.. Nous étions grands utilisateurs de ces service, on l’est toujours d’ailleurs, on trouvait ça vachement bien, c’était super pratique, on faisait beaucoup plus de choses, mais rapidement on s’est rendus compte qu’il y avait quand même des limites à tout ça. Que ce qui était censé nous faire avancer plus vite parfois nous ralentissait.
Pourquoi ça ? Parce que ceux qui proposent ces services en fait ont basé leur business model, leur raison d’être, sur le fait de collecter un maximum de données. Ils ont commencé à construire des grands silos. Tout ça ça se tenait, pour eux, mais pour nous ce n’était pas toujours pratique parce que ces silos ne communiquent pas toujours très bien. A tel point qu’eux-mêmes ont démarré une véritable bataille les uns contre les autres. Ces silos sont de plus en plus hermétiques, et les grands acteurs, les uns contre les autres, ne font quasiment aucun pont. Par exemple c’est très difficile, c’est même impossible, d’attacher un fichier qui est situé dans Dropbox dans un mail de Gmail. De la même manière, si une jeune start-up se créait, des fois ils proposent des APIs, même si elle essaye de profiter de ces APIs, des fois, si elle ne rentre plus dans la logique d’un de ces acteurs, il leur suffit de couper l’API pour terminer cette start-up.
Tout ça, vous me direz, c’est une bataille entre grandes sociétés, ce n’est rien de nouveau et ce n’est pas très grave parce que quelque part ce ne sont pas nos problèmes. Mais si ! Ce qui se passe c’est que la victime de tout ça c’est l’utilisateur. Pourquoi c’est l’utilisateur ? Tout d’abord parce qu’on exploite mal nos données. Même si ce sont nos données personnelles, le fait qu’elles soient toutes enfermées dans des silos à droite et à gauche, ça rend les choses compliquées.
Après, pour certains ce n’est pas grave mais pour d’autres c’est vrai problème, ça pose des problèmes de vie privée. Parce que évidemment quand une organisation stocke autant de données, elle peut en savoir beaucoup sur beaucoup de monde. De la même manière qu’on l’a vu avec le scandale de Prism, même le gouvernement américain peut consulter ces données.
Un autre aspect assez ennuyeux, c’est que pour accéder à nos propres données, il faut à chaque fois, je suppose que vous avez vous aussi ressenti ce problème, il faut à chaque fois se connecter à différents comptes, s’inscrire à différents comptes. Même si aujourd’hui on propose de se connecter directement avec son compte Twitter ou avec son compte Facebook, au final à chaque fois on nous demande notre mail, donc ça revient au même, devoir se réinscrire quelque part, devoir se reconnecter à chaque fois.
Après, non négligeable, une fois qu’on rentre dans un service c’est toujours très difficile d’en partir. On nous propose d’exporter les données, mais c’est dans des formats pas toujours pratiques, en plus ce n’est pas toujours facilement accessibles et enfin, comme on ne peut pas emporter les traitements, emporter le logiciel, ce n’est pas basé sur du logiciel fermé mais au final constitue un logiciel fermé, eh bien on ne peut pas le ré-installer ailleurs et donc pouvoir ré-exploiter nos données comme on les exploitait avant.
Tout ça nous laisse un petit goût amer parce qu’avec le cloud on avait vachement progressé, on était super contents, on faisait plein de choses en plus, on rencontrait plus de gens, on s’organisait mieux, mais quand même on sent que ça pourrait être mieux, on n’exploite pas tout le potentiel du cloud.
C’est là qu’intervient Cozy Cloud : on est parti de ce constat et on a creusé un petit peu et on s’est rendu compte que tout ça était dû au simple fait que le pouvoir est tout simplement du côté du serveur. Celui qui détient le serveur a le contrôle sur les données. C’est lui qui décide de qui rentre, qui sort et de quels traitements sont appliqués sur ces données.
On a fait un deuxième constat : dans la communauté technique, sans doute beaucoup d’entre vous aujourd’hui, c’est que les gens s’étaient déjà réapproprié le serveur. Ils utilisaient leur serveur, un serveur personnel, soit qu’ils louaient en ligne, soit qu’ils installaient chez eux. C’est d’autant plus facile que maintenant il y a d’autant plus de hardwares, à faible consommation qui permettent d’avoir son propre serveur chez soi.
Donc voila à quoi ça ressemble : ces applications n’en ont pas l’air mais elles sont extrêmement ergonomiques, mais par contre elles ont un prix d’entrée assez élevé, qui nous demande un apprentissage assez long. En plus comme vous pouvez le voir elles ne sont pas très sexy, pour les gens techniques ce n’est pas forcément un problème, mais pour les gens pas techniques, c’est tout de suite rédhibitoire.

On s’est dit que le concept est bon, il suffit juste au final de le rendre un peu plus facile d’accès et de le rendre plus joli. Ce qu’on va faire : on va rendre en fait la gestion du serveur aussi simple que la gestion d’un smartphone. L’idée c’est de retrouver son cloud sur son serveur. C’est quoi avoir son cloud au final ? C’est avoir ses applications et ses données dans un endroit que l’on contrôle, que l’on maîtrise.
Voila à quoi ça ressemble avec Cozy Cloud. Ce sont des interfaces beaucoup plus conventionnelles entre guillemets, qui sont beaucoup plus attrayantes pour le grand public, même pour des gens qui ne sont pas techniques mais qui sont proches de ces problématiques. Toutes ces applications sont installables en un clic, voire deux.
Avant de continuer un peu plus sur ces applications, je vais vous parler très rapidement de la partie technique du projet. Ensuite je vais parler un petit peu du projet de start-up pour dire où est-ce qu’on en est. Ensuite je reviendrai sur les applications et on pourra voir ce qu’on peut faire avec Cozy Cloud, ou déjà faire.
Cozy Cloud, d’un point de vue technique, c’est une plate-forme as a service personnel sur laquelle vous pouvez déployer des applications web que vous développez. Nous, Cozy Cloud, nous proposons les premières applications, qui permettent à la fois de démarrer rapidement sur son Cozy Cloud et à la fois qui servent d’illustration.
Si vous regardez l’architecture : il y a quand même un proxy qui permet de gérer l’authentification et le re-routage selon l’URL que vous tapez, et une application un peu spéciale qui permet de télécharger, démarrer, arrêter, supprimer les autres applications. Et enfin il y a une autre application un peu spéciale qui est le data system, qui sert de couche d’abstraction à l’accès aux données, à la base de données, au file system, au système de fichiers, et aux index, pour tout ce qui sert à la recherche. Le point important c’est que tout ça est compatible ARM, donc c’est très récent, ce n’est pas encore tout à fait au propre, mais ça veut dire qu’aujourd’hui vous pouvez déjà installer Cozy Cloud sur votre Rasberry, Ça ne sera pas très rapide, le Rasberry n’est pas le hardware le plus efficace, mais c’est concevable. Si vous voulez des hardwares un peu plus puissants, il y a la Wandboard qui a un processeur un peu plus évolué avec plus de RAM et qui pourra accueillir très bien Cozy Cloud.
Je ne vais pas rentrer dans le détail des technologies fixées sur Cozy Cloud, au final il y a en a beaucoup, mais les deux principales on va dire que c’est CouchDB pour les données. C’est là où sont stockés les données et les fichiers. Pourquoi CouchDB ? Tout simplement parce que c’est une base de données qui est facilement réplicable. Pour vous ça veut dire quoi ? Ça veut dire que c’est facile de faire un back-up et surtout que c’est facile de déplacer le Cozy Cloud. Nous notre société va se baser, notre modèle économique pour démarrer se basera sur l’hébergement. Si un jour vous n’êtes plus satisfait de Cozy Cloud, si vous prenez un Cozy Cloud chez nous et que vous n’êtes plus satisfait, ça veut dire que vous pourrez déplacer vos données, les exporter et comme Cozy Cloud est un logiciel libre, vous pourrez aussi déplacer, exporter, les traitements et donc au final recréer votre instance Cozy Cloud là où vous voulez.
Et ensuite la deuxième technologie c’est nodeJS. Pourquoi nodeJS ? Parce que ça nous permet d’avoir un seul langage pour toute la stack web. Ça c’est le démarrage, après on voudrait permettre d’avoir des applications dans d’autres langages comme Python ou Ruby, voire PHP. Mais l’idée de base pourquoi on a démarré avec nodeJS, c’est parce que ça permet d’avoir le même langage coté front-end, le même langage coté back-end et sans trop d’efforts on fait des choses suffisamment performantes pour tourner sur un cloud personnel.
Cozy Cloud c’est aussi un projet de start-up, c’est aussi une communauté. Pour l’instant on a une communauté qui commence à grandir. On a des gens qui viennent sur notre chaîne IRC régulièrement. On a même eu des célébrités, on est quand même plutôt contents. Il y a de plus en plus de monde qui vient sur GitHub nous poser des Issues, qui vient discuter avec nous pour essayer justement d’installer sur des hardwares un peu spéciaux, etc. Donc on est super contents. C’est aussi une belle équipe. On est sept aujourd’hui. On est tous super motivés. On adore tous ce projet.
Là on vient d’être sélectionnés : on a été reconnus par Mozilla pour faire partie de leur accélérateur. C’est quoi un accélérateur de start-up ? En gros ils nous donnent quelques petits cours, en plus ils nous donnent de la visibilité et nous permettent de pitcher devant un panel d’investisseurs de grande renommée.
On est aussi partenaires de la FING dans le cadre de leur projet "Mes infos". La FING c’est la Fédération Internet Nouvelles Générations. C’est une organisation qui s’intéresse beaucoup à toutes les problématiques de données personnelles. Ils ont fait confiance à Cozy Cloud pour organiser la partie technique, la partie logicielle, de leur expérimentation sur leurs données personnelles qui s’appelle "Mes infos". D’ailleurs ils organisent une présentation, si vous êtes sur Paris lundi prochain à 17 h 30 dans les locaux de Mozilla, ils organisent une présentation de leur projet.
On est sereins pour la suite. Actuellement on est en recherche de fonds, mais pour l’instant ça se présente bien. On est très sereins pour la suite et on espère pouvoir continuer encore l’année prochaine et même de nombreuses années après.
Pour les applications. Maintenant je vais revenir aux applications, je vous ai bien parlé de Cozy Cloud, vous comprenez un peu mieux qui on est est. Sur les applications, pour y accéder c’est aussi facile que sur votre smartphone, comme je disais, il y a un genre de Marketplace. Nous on préfère parler de repository d’applications sur lequel vous pouvez choisir vos applis, les installer. Là je ne l’ai pas représenté en screenshot, mais ça vous demande à quelles données elle a droit d’accès et si vous acceptez, l’application est installée et donc accès à ces données.
Les premières applications disponibles : c’est une application de gestion de notes, pour nous c’était le plus facile à développer et c’est très parlant au niveau des données personnelles. Là-dedans on a des choses un petit peu intimes et à la fois qui sont nécessaires pour la productivité. Cette application de notes vous permet de structurer rapidement vos notes, et en plus d’y intégrer, d’attacher vos fichiers ou de faire des recherches sur vos notes. Mais aussi, ce qui est intéressant, c’est là où avec Cozy Cloud comme on réunit toutes les applications au même endroit, elles peuvent communiquer. Donc votre application de notes peut créer un reminder dans l’agenda et vous créer une simple tâche qui va apparaître dans votre application de todo list.
On a une application de contacts aussi, qui vous permet d’importer tous vos contacts depuis un fichier vcf et aussi de rechercher dans vos contacts et de mettre n’importe quel champ sur n’importe quel contact. Très facile à utiliser, vraiment sympathique.
On a une application aussi simple pour la gestion de photos : vous uploadez toutes vos photos, vous créez des galeries et vous pouvez les partager à travers un lien caché. Ça vous génère en fait un lien avec une clef pas possible que vous pouvez envoyer directement à vos contacts. Vous pouvez télécharger l’ensemble à travers un seul fichier zip.
Ensuite une application de todo list, très basique, parce que nous on pense qu’il ne faut pas passer trop de temps dans sa todo list, il faut juste être efficace. Il y a quand même une notion de liste et de tag si on veut un peu faire ressortir certaines tâches.
Une application d’agenda qui est pas très mûre pour l’instant, qui permet simplement de gérer des reminders et d’avoir plusieurs vues : soit une vue en liste, soit une vue en jours, soit une vue en semaines soit en mois. Et une application de gestion de mails, on développe activement dessus, pour l’instant elle est assez pauvre, mais très rapidement elle va vous permettre de télécharger toutes vos boîtes mails et de les consulter. La recherche ne sera pas encore implémentée mais ça viendra bientôt parce qu’on a déjà l’indexeur qui est prêt, il suffira juste de brancher le tout. Cette application mail est assez sympathique. C’est plus un client mail, ce n’est pas un vrai serveur mail, c’est un client mail, ça permet d’avoir une interface sympa et moins chargée que celle de Gmail.
Et bien sûr vous pouvez aussi créer votre propre application, c’est ce que certains ont déjà fait. Aujourd’hui on a déjà eu deux contributions qui sont une application de bookmarks et un feedreader et il y en a une troisième, c’est nous que l’avons portée, c’est une application nodeJS qui permettait simplement de se connecter sur IRC qu’on a portée sur Cozy Cloud et qui donc fonctionne maintenant. Depuis votre Cozy Cloud vous pouvez accéder par exemple à notre channel support, qui est #cozycloud sur freenode.net, et qui vous permet de rencontrer l’équipe et de poser vos questions si vos rencontrez des soucis.
Enfin bien sûr l’application qui pour nous est la plus importante c’est la votre. Pour Cozy Cloud on propose beaucoup de facilitateurs pour faire sa propre application. On pense que même la killer app ne viendra pas de nous mais viendra de la communauté. On croit beaucoup dans l’intelligence collective et on est persuadés que la killer app sortira de la communauté.
Tout ça pour vous dire que maintenant on est sereins avec le cloud. En reprenant le contrôle sur le serveur, en remettant à notre niveau, en recentralisant à notre niveau les applications, les données, on peut utiliser le cloud de manière sereine, l’exploiter à fond en permettant aux données des différentes applications de communiquer, on peut l’exploiter dans toute sa splendeur et donc, faire encore plus qu’avant, même dans l’ancien cloud. Ce n’est pas seulement de vie privée, c’est aussi une question d’efficacité.
Nous on est très contents de faire ce projet, j’espère que vous aussi vous pourrez être heureux d’être des utilisateurs heureux du cloud.
Sur ce je vous remercie pour votre attention et je suis à l’écoute de vos questions

Applaudissements

Public :

Qu’est-ce que vous prévoyez comme application pour smartphone, ou internet ?

F.R. :

Pour l’instant ce qu’on fait c’est que toutes les applications on essaye de les faire en responsive design, c’est-à-dire que vous pouvez vous connecter directement via un navigateur. Là, comme on se rapproche de Mozilla on va voir aussi s’il est possible de faire des ponts intéressants avec FireFox OS. Et enfin pour les applications, pour l’instant on n’a encore rien démarré, c’est qu’en fait CouchDB est très facilement réplicable, donc on aimerait répliquer CouchDB, pouvoir répliquer les données dans le smartphone et permettre à des applications natives de se connecter, donc développer des applications natives ou les commander pour qu’elles se connectent directement à cette base de données et donc pouvoir travailler hors ligne depuis son smartphone, qui se resynchronisera dès qu’il retrouvera la ligne. Mais cela est encore au stade du concept. C’est plus ou moins gagné.

Public :

Je voulais savoir si vous avez ???

F.R. :

Le mail c’est quelque chose de très délicat. Pour l’instant pour nous on n’a pas atteint l’échelle suffisante pour pouvoir gérer des serveurs mail dans nos cozys. Par contre comme le client mail peut se connecter à n’importe quel serveur IMAP, si vous auto hébergez cozy et qu’à côté vous mettez votre serveur IMAP, eh bien vous pouvez le connecter directement dessus et ça fonctionne.

Public :

Hier j’ai déjà vu une conférence que t’animais et j’ai loupé le début de la conférence ce matin, ça fait combien de temps que vous avez commencé avec Cozy Cloud ?

F.R. :

Exactement j’ai rencontré mon associé, mon associé est l’initiateur du projet, je l’ai rencontré il y a un an et demi, c’était en janvier 2012. Après on a eu une grosse phase de réflexion, on ne se connaissait pas, on s’est rencontrés à travers Framablog, un post de Framablog. On a dû comprendre un peu comment fonctionnait tout l’administratif, etc. On a créé la société vers septembre octobre. On a mis le site web en ligne à ce moment-là. On avait fait un premier recrutement avec des stagiaires mais des stages courts, l’été pour commencer les développements, et ensuite les choses ont vraiment accéléré au début de l’année, en février, là où l’équipe s’est renforcée. Il y a une troisième personne qui nous avait rejoints entre temps et là au début de l’année ça s’est vraiment accéléré, on s’est retrouvé à sept et du coup on peut dire que c’est vraiment-là que le projet a pris de l’ampleur.

Public :

C’est vraiment tout jeune, tout jeune !

F.R. :

Oui c’est encore jeune.

Public :

Vous avez une couche ownCloud ou pas du tout ?

F.R. :

Non, pour l’instant il n’y a aucun lien.

Public :

inaudible

F.R. :

Non pour l’instant il n’y a pas de pont entre les deux.

Public :

Le modèle économique ce sera donc l’hébergement proposé après aux clients ?

F.R. :

Oui. Le modèle économique de départ sera l’hébergement. Parce qu’on va proposer tout simplement des cozys en ligne, payants. Pour nous le service sera clair. On va faire payer l’accès au Cozy donc on n’aura pas besoin de regarder les données contrairement aux autres. Après il y aura d’autres aspects, on pourra vendre des boites pré-configurées, des serveurs en gros pré-configurés Cozy Cloud, Il y aura aussi le repository d’applications qui pourra accueillir des applications payantes.

De plus en plus les grosses sociétés, qui ont raté le tournant du web, sont en train de se dire qu’il faut qu’elles s’intéressent à de nouveaux paradigmes et pour elles c’est intéressant de se dire, plutôt que d’essayer de concurrencer un Mint, par exemple, et qu’elles n’y arriveront jamais, c’est de faire une simple application sur Cozy Cloud et de faire ce qu’elles appellent du VRM, du Vendor Relation-ship Management, c’est de proposer des services en échange de la donnée, etc. Du coup ce sera dans une relation plus saine parce que ce sera dit officiellement avec l’utilisateur et il fera ce qu’il veut. S’il a envie d’installer l’application, je prends au hasard, Société Générale pour le faire, elle lui dit j’ai besoin de telles données pour ça, il le fera consciemment en disant OK je donne l’accès à ces données. Mais là-dessus ce n’est pas encore clair. On fait quand même des expérimentations. La FING c’est quand même un projet qui a de l’argent et donc nous sommes prestataires en fait de la FING. On fait un peu de service du coup.

Public :

inaudible

F.R. :

Non parce que cette fois-ci, c’est nous qui avons le contrôle, c’est nous qui décidons. En fait les grandes sociétés vont juste proposer une application. Après ce sera à nous d’avoir l’esprit critique, de savoir si l’application est OK ou ne pas se faire avoir par une super campagne marketing. A partir du moment où vous avez votre Cozy Cloud, vous en faites ce que vous voulez. Si vous acceptez d’utiliser leur application, c’est à vous de voir si c’est bon ou pas. Après pour nous c’est important, c’est vrai que dans la sphère du logiciel libre, forcément on a tous plus confiance dans les logiciels libres, dans ces nouveaux paradigmes qui arrivent. Mais malheureusement au niveau du grand public ou des gens qui sont moins avertis, pour eux c’est très rassurant de voir qu’il y a des grandes sociétés ou même des sociétés historiques plutôt, comme La Poste, qui vont s’intéresser à ce type de projet.

Public :

Est-ce qu’il y a un projet d’application de synchronisation de données, simplement de code fichiers ?

F.R. :

On vient tout juste de commencer le travail dessus. On a un problème pour l’instant, enfin un problème, on réfléchit au packadging en fait. Le scénario idéal qu’on est en train d’étudier c’est que, par exemple sur votre desktop, vous ayez une instance de CloudGB, que vous la synchronisiez avec votre Cozy ; que sur votre desktop vous ayez aussi un file system, type fuse, on crée un file system avec fuse et du coup on peut accéder à nos fichiers comme sur un dossier normal, et on peut les retrouver dans l’application web disponible sur le Cozy après, et l’utiliser sinon comme Dropbox. Enfin Dropbox s’utilise aussi en système de fichiers, mais tu peux l’utiliser aussi à travers une interface web. On est encore au stade de l’expérimentation. On espère avancer avancer vite parce qu’on a pas mal de signaux positifs sur cette question.

Public :

Est-ce que en ligne il existe un compte test pour permettre de voir l’interface, de voir à quoi ça ressemble ?

F.R. :

Tu parles d’un compte de démo ?

Public :

Oui un compte demo.

F.R. :

Oui il y en a un sur https://demo.cozycloud.cc. Vous pouvez déjà essayer. Sinon pour l’essayer vous pouvez l’installer sur un petit serveur. Je pense que beaucoup de gens installent en ???. Sinon vous pouvez vous inscrire et vous rentrez sur notre liste d’attente. Mais pour nous chaque instance a un coût, donc on les livre pour l’instant au compte-goutte. Sinon, si vous êtes très pressés, vous pouvez déjà louer un Cozy Cloud en fait. On ne le met pas trop en avant pour l’instant, mais si vraiment vous êtes pressés et que vous voulez aider tout simplement le projet... Ah oui une autre manière d’aider le projet, c’est simplement de nous mettre une étoile sur Github. Ça facilite la communication.

Public :

Le projet ownCloud a été cité. Vous vous voyez comment par rapport à ownCloud et à l’évolution ?

F.R. :

C’est vrai que ownCloud quelque part est un concurrent direct, il faut le reconnaître. Ils ont de l’avance, mais nous on est plus orientés sur les données, sur la représentation des données, sur les usages, tandis qu’eux partent du fichier. C’est une autre approche. On pense que pour l’instant l’espace est suffisamment grand, surtout pour nous les alternatives, suffisamment grand pour l’instant pour qu’on ne se marche pas sur les pieds et on aura le temps de voir ça, plus tard je pense. Aujourd’hui, quelque part les plus grands concurrents, malheureusement c’est plutôt Dropbox et GDrive et autres.

Applaudissements

Merci.