Le projet Fedora

Alors, tout d’abord, j’aimerais poser une question : qui connaît Fedora et l’utilise un peu tous les jours dans la salle ?

Alors, je suppose que vous ne savez pas forcément ce qu’est le projet Fedora en lui-même.

Le projet Fedora est l’organisation qui va s’occuper du développement de la distribution Fedora mais aussi de tous les logiciels alentour. Il faut voir la distribution Fedora, comme toute distribution Linux d’ailleurs, comme un assemblage de composants cohérents entre eux, pour que l’ensemble fonctionne, soit agréable pour l’utilisateur et réponde à certains besoins. Et le projet Fedora se démarque par certains objectifs que nous allons voir maintenant.

Les objectifs de Fedora, comme on peut le voir, donc tout d’abord c’est de gérer la distribution Fedora bien évidemment et les logiciels alentours, de maintenir cet ensemble cohérent et de le développer. Mais aussi, c’est une distribution, qui a un environnement qui est communautaire. Il faut donc savoir que le projet Fedora est géré essentiellement par la communauté du logiciel libre en général et que par conséquent on est assez libre de son fonctionnement et son évolution.

Alors, l’image que vous voyez ici, représente les quatre piliers majeurs du projet Fedora. Le premier est "Freedom" pour liberté, il faut comprendre que c’est la garantie que les logiciels développés par Fedora resteront libres au sens de la Free Software Foundation, à savoir pouvoir les redistribuer, pouvoir librement les exécuter, pouvoir y contribuer. C’est une valeur vraiment fondamentale et qui expliquera certains choix par la suite du projet en lui-même.

Le deuxième pilier que nous voyons, "Friends" pour communauté, amis… c’est pour représenter le fait que Fedora est donc une distribution communautaire, qui n’est pas gérée réellement par une entreprise et par conséquent que chacun peut y participer mais aussi partager et faire évoluer Fedora. Aujourd’hui, demain et ce pour toujours.

Après c’est "Features" pour fonctionnalités, Fedora se veut à la pointe du logiciel libre, des dernières technologiques et veut développer ces logiciels libres pour qu’ils avancent pour les autres. C’est pour ça que Fedora va introduire des concepts, des logiciels qu’après on espèrera retrouver dans les autres distributions lorsqu’ils seront plus stables, plus finalisés pour les utilisateurs.

Le dernier pilier est "First", pour "premier", ça rejoint un petit peu le "Features" dans le sens où on veut être les premiers à proposer certaines technologies, à aller toujours de l’avant et de faire avancer le logiciel libre tous ensemble de manière communautaire.

Ça, c’était pour le projet Fedora, mais on peut voir aussi la philosophie pour la distribution en elle-même. Comme on peut voir le logo est composé de trois couches. Le premier symbole est le symbole infini, c’est pour montrer que Fedora est une distribution pérenne et aussi qu’elle respectera toujours ses valeurs de base dont notamment les quatre piliers que l’on a vu précédemment. Le "F" pour libre, c’est pour montrer que Fedora est une distribution libre et le restera aussi. Et "Voice" pour représenter la communauté de Fedora, le fait que chacun peut donner sa voix pour faire évoluer la distribution, le projet Fedora et le logiciel libre en général. Donc, l’ensemble de ces trois forme le logo que l’on connaît aujourd’hui et qui est utilisé maintenant depuis des années.

Maintenant, je vais vous présenter l’organisation du projet Fedora en lui-même, qui est quand même assez particulier, parce qu’il y a des relations avec Red Hat qui sont particulières, car on est plutôt habitué à ce qu’une distribution soit entièrement communautaire comme Debian, ou alors soit entièrement dirigée par une entreprise pratiquement, ce qui a été le cas pour Ubuntu ou Mandriva, où l’entreprise a beaucoup de poids dans les décisions.

Alors, vous voyez le Fedora projet board, c’est comme on dit la haute sphère de Fedora, c’est là où y a donc les plus grands représentants du projet. Alors, comme on peut voir la répartition, il y a cinq membres qui sont élus par la communauté, sous forme de vote, chaque contributeur a le droit de voter pour son représentant. Ils ont chacun des programmes, des objectifs, des valeurs différentes et on vote pour cet ensemble. Red Hat en nomme quatre dans sa propre entreprise pour représenter l’entreprise en elle-même car malgré tout elle participe beaucoup à Fedora. Et il y a un leader qui est choisi par Red Hat, le leader peut être issu de la communauté, il a un droit de veto mais malgré tout, ça reste assez peu important.

Il faut comprendre que cet ensemble d’individus, finalement même s’ils sont dans la haute sphère, ce ne sont pas eux qui ont les plus grands pouvoirs, ils ont de grands pouvoirs mais on ne les utilise pas beaucoup, car on les utilise surtout pour la vision à long terme, certains grands axes de développement mais pas pour certains objectifs plus techniques sur le développement en lui-même et l’organisation. C’est plus pour savoir si demain on va par exemple intégrer certaines technologies, si on doit changer vraiment certains grands chantiers de Fedora, comme les quatre F, les quatre piliers que l’on a vu. Ça, ça dépend plus d’eux mais la distribution en elle-même est développée par une équipe plus petite que nous allons voir tout de suite qui est la FS team. Cet acronyme sert à parler des 9 membres élus de la communauté, donc il n’y a pas de membres de Red Hat qui eux participent au côté technique de Fedora. C’est-à-dire tout le côté technique, si on va choisir tel logiciel, si on va plutôt penser à une certaine technologie à mettre en place. Ce sont eux qui prendront cette décision. Et donc, ils sont beaucoup plus sollicités que les dix membres précédents, ce qui fait que le pouvoir de Red Hat est assez dilué finalement dans la communauté, rend la distribution assez communautaire et non dirigée par Red Hat.

Donc, comme on peut le voir, le processus de développement et des nouveautés, comme c’est assez technique, sont décidés par la FS team, et après ils vont mettre en place tout le processus de développement qui va mettre en place ces technologies qu’ils auront décidées. Et bien sûr, cette mise en place dans l’organisation, c’est essentiellement communautaire également.

Nous allons donc préciser les relations avec Red Hat. C’est vrai que je vous ai beaucoup parlé de cette entreprise sans vraiment désigner les relations qu’elle avait avec le projet. Red Hat est donc une entreprise américaine, la plus grande entreprise du monde du logiciel libre en tant que tel, en tant que chiffre d’affaire ou d’activité et de participation dans le logiciel libre en général. Donc, ils investissent beaucoup, en terme d’argent mais aussi de moyens techniques pour faire évoluer le logiciel libre. Donc, ils subventionnent bien sûr, ils nous mettent en place des serveurs pour distribuer Fedora, pour compiler les rpm mais aussi certains employés travaillent également pour Fedora, pour traduire un petit peu, ou encore mettre en place des technologies dont l’entreprise pourrait avoir besoin demain.

Cependant, Red Hat n’est pas totalement propriétaire de Fedora. Il faut comprendre que Red Hat avait une distribution avant qui s’appelait Red Hat Linux, qui visait le grand public. Seulement, en 2003, ils ont compris que finalement cette distribution n’aurait pas un grand intérêt commercial pour eux par rapport à la version serveur. Ils ont donc dit qu’ils allaient tout léguer au projet Fedora qu’ils ont conçu à cet effet, pour faire évoluer cette distribution à la base pour le grand public, pour faire évoluer le logiciel libre et les technologies en général. Et par conséquent, on a aujourd’hui aussi beaucoup d’employés qui contribuent au projet mais ils sont assez dilués dans la communauté. Il y a beaucoup de packagers, qui sont essentiellement communautaires, il y a aussi beaucoup de traducteurs qui sont essentiellement communautaires, les employés vont beaucoup apporter de solutions techniques, de rapports par rapport à l’entreprise pour tester notamment aussi des configurations qu’on n’a pas, c’est vrai qu’on a pas tous les jours l’occasion de tester une Fedora sur des machines ayant plusieurs milliers de processeurs alors que Red Hat peut, par exemple, avoir à sa disposition ce genre de ressources. Mais en contre-partie, vu qu’ils investissent beaucoup dans Fedora, ils en prennent aussi en retour, Fedora étant libre, ils ont le droit de reprendre la technologie qui a été développée dans Fedora, et qui sera stabilisée, fonctionnelle et adaptée également à leur entreprise.

Mais comme on l’a vu précédemment, Fedora ne développe pas uniquement des choses qui sont uniquement utiles aux clients de Red Hat. Vu que c’est essentiellement communautaire, il y a un petit peu de nouveautés qui sont liées à Red Hat, mais il y en d’autres qui sont plus liées à la communauté. Je dirai quand même que par exemple Fedora est l’une des premières distributions à avoir fait une installation graphique, avec Mandriva, à avoir fait un démarrage aussi graphique. Mine de rien, ces technologies n’ont pas une grande utilité en tant que serveur mais pour les postes clients, ça a été un grand plus technologique au début des années 2000.

Les objectifs de Fedora

Maintenant, on va voir les objectifs de Fedora plus en détail.

Nous avons un public, c’est le contributeur. Cependant, il ne faut pas dire non plus qu’on rejette le grand public, qu’on a pas envie qu’ils utilisent la distribution. Disons que le grand public ne va pas permettre à Fedora de grandir et de faire avancer le logiciel libre. On accepte d’aider le grand public également quand ils ont des problèmes, bien évidemment, mais on souhaite également que plus tard, ils deviennent contributeurs et participent au développement de la distribution en elle-même. Et c’est pour ça également que le contributeur est mis en avant grâce à deux objectifs qui rejettent un petit peu le grand public parce-que Fedora recherche des technologies nouvelles, des technologies qui ne sont pas forcément stables. Est-ce que le grand public va par exemple essayer de corriger certains problèmes qui sont liés à des technologies ? Je ne pense pas que ce soit ce qu’il souhaite. Le contributeur, par contre, verra de son côté comme un bouillon de culture pour progresser technologiquement mais aussi pour développer, s’amuser, trouver un environnement de développement assez idéal car ils pourront tester beaucoup de choses, apporter leurs briques sans trop de problème.

Mais aussi, il y a le développement Upstream. Le développement Upstream, c’est assez particulier. Comme le logiciel libre permet le partage de la connaissance, du code source, il nous semble naturel qu’en développant le logiciel libre, on va également faire évoluer les projets. Car quand on va, par exemple, intégrer Gnome, si un membre de Fedora trouve qu’à Gnome il lui manque une certaine fonctionnalité qui est pourtant importante pour le grand public, ou pour même son propre usage, il pourra participer au projet Gnome au travers du projet Fedora. Et comme ça, Gnome va pouvoir avancer au même rythme que Fedora. Cette relation bi-partite sera donc très intéressante pour les projets qui sont utilisés par Fedora car ils vont évoluer grâce à Fedora et aussi pour toute une liste d’utilisateurs de Fedora qui pourront faire avancer le logiciel libre et leurs propres usages. Il faut savoir, par exemple, que certaines distributions corrigent leurs problèmes, ce qui est tout naturel, mais ça ne fait forcément aussi avancer le logiciel libre derrière s’ils ne peuvent pas réutiliser les codes sources qui ont abouti à ces améliorations logicielles. Par exemple, il est arrivé qu’on ait fait des améliorations pour des distributions mais que les projets ne puissent pas retirer ces améliorations, parce-que c’était compliqué de devoir chercher le code source qui a été modifié, alors que Fedora, on va justement modifier directement dans le projet pour qu’il évolue au même rythme que la version qu’il y a dans la version qu’il y a dans Fedora. C’est donc ça qu’on entend par le développement Upstream et qui rend donc Fedora très intéressant pour faire avancer le logiciel libre et pour progresser rapidement.

Cependant, on a deux conséquences à ces objectifs qui peuvent paraître assez néfastes. Tout d’abord, c’est le faible support, il faut savoir que comme on veut avancer vite, faire évoluer les technologies, on ne peut pas se permettre d’avoir un support très très bon, ce n’est pas l’objectif de Fedora, on cherche à avancer, pas à maintenir un bon support. Donc, on est parti sur une idée qu’on devait maintenir deux versions stables en même temps, plus pendant un mois la dernière. Vu qu’on a un développement de six mois, ça fait un support de 13 mois pour une version donnée. Ce faible support, à la base, a été tenté d’être corrigé par la communauté, on a maintenu des dépôts pour tenir pendant 3 ans ou plus Fedora à jour, mais il y avait très peu de contributions, c’était très lourd en développement et ça n’apportait pas un grand intérêt. C’est pour ça que si vous cherchez un plus long support, par exemple pour un usage de serveur, Fedora n’est pas forcément le plus indiqué. On vous redirigera vers Red Hat ou son clone CentOs pour un support de cinq ans, soit par la communauté soit par l’entreprise, ce qui est beaucoup plus intéressant.

Mais aussi, Fedora, comme on l’a vu, a pour pilier le fait d’être libre, par conséquent, on ne fait pas le support pour les logiciels propriétaires. Et au sens de la Free Software Fundation, on a respecté aussi un principe pour être un logiciel libre, c’est de ne pas avoir de logiciel propriétaire dans les dépôts de base et de ne pas avoir de dépôts qui permettent l’accès mais qui ne sont pas activés à côté, ce qu’on retrouve notamment chez Debian et qui ne plaît pas trop. Donc, par conséquent, comme on n’a pas de logiciel propriétaire, mais qu’il y en a beaucoup qui en trouvent un usage comme pour Flash ou pour les pilotes de NVIDIA, il y a un dépôt qui est maintenu par la communauté, qui fonctionne très bien, qui s’appelle RPMFUSION, vous trouverez tous les logiciels propriétaires de base, en général, comme les codecs, les pilotes propriétaires pour les cartes graphiques ou les cartes WIFI. Donc, ça reste quand même assez simple d’utilisation, il suffit juste de cliquer sur un bouton, vous avez installé les dépôts RPMFusion et vous pouvez télécharger vos logiciels propriétaires si vous le souhaitez. Mais ça peut rebuter un petit peu aussi le grand public. Parce que le grand public ne voudra pas forcément faire cette étape supplémentaire pour avoir les logiciels propriétaires. C’est également pour cette raison que le public n’est pas le grand public mais plutôt le contributeur qui fera l’effort plus volontiers.

Donc, on va parler de chiffres pour Fedora assez rapidement. Donc, plus de onze mille paquets, ça reste l’une des distributions majeures, faut savoir que Debian et Ubuntu, ça tournerait plutôt autour des trente mille paquets. Et Fedora se place donc parmi les plus grandes distributions au sens du nombre de paquets, ce qui permet d’avoir la plupart des logiciels dont vous avez besoin. C’est également plus de cinq mille contributeurs, ce nombre permet quand même de faire ressortir par rapport aux centaines d’employés de Red Hat, qu’ils ne sont pas grand chose finalement par rapport à la masse de contributeurs qu’il y a à côté. Et cela permet de montrer que Fedora est un projet actif.

Donc Fedora est un projet actif et qui est en perpétuel développement, même si bien sûr on veut bien avoir plus de contributeurs. Pour la pérennité de la distribution, elle n’est pas menacée pour l’instant ce qui est une chose assez intéressante. Puis, deux mille packageurs, c’est un nombre aussi assez important. Là encore, Red Hat, par exemple, ne pourrait pas se permettre d’avoir mille packageurs à temps plein. Donc, c’est un nombre assez grand, ce qui montre aussi, ça fait à peu prêt dix paquets pour un packageur, cela montre que le développement est encore là essentiellement communautaire et que vous aussi vous pouvez participer et rajouter des paquets à votre convenance.

Et la traduction dans plus de 80 langues, c’est quand même un bon ratio honorable pour un système d’exploitation, ça permet quand même de remplir les besoins de la plupart des langues d’aujourd’hui dans le monde entier, très peu de distributions ont mieux. Là, également, ça permet d’avoir un rayonnement assez international pour le projet Fedora.

Donc, je le signale dans la dernière phrase, vous pouvez venir contribuer, ce nombre peut grandir grâce à vous, le projet Fedora insiste quand même à cette contribution de votre part si vous le souhaitez.

Borsalinux-fr

Maintenant, j’ai parlé un peu de Fedora, je vais parler de l’association Borsalinux-fr qui est l’association de la communauté Fedora francophone.

Commençons par la présentation, donc c’est une association loi 1901, qui a actuellement neuf membres du conseil d’administration et une trentaine de membres.

Donc, on organise la communauté francophone de Fedora en général et on possède à cet effet le nom de domaine fedora-fr.org. Il faut savoir que fedora-fr était l’ancien nom de l’association, on a changé pendant l’été pour cause de problème de droit sur le nom de Fedora et du droit américain sur les noms déposés. Parce que comme Red Hat possède le nom de Fedora, il semble, au nom de la loi américaine, inconcevable que Red Hat donne de l’argent à des associations qui s’occupent d’un de ses produits, enfin au nom d’un de ses produits et qu’il ne défende pas ce droit. Il faut savoir que si aux États-Unis, on ne défend pas le nom qu’on a déposé, on peut perdre le droit du nom déposé, ce qui serait très gênant pour Red Hat mais aussi pour la communauté Fedora car ça pourrait permettre des problèmes qu’a connu le nom déposé de Linux dans les années 95-96 où il a été déposé et des gens cherchaient à avoir des royalties sur son utilisation. Donc, ce changement a été fait durant l’été et depuis on s’appelle Borsalinux-fr, vu que Borsalino c’est le nom du chapeau de Red Hat et de Fedora, à la Indiana Jones, le rapprochement était assez simple sans être dur.

Donc, le nom de domaine fedora-fr.org nous met en place l’environnement pour développer une communauté active et permettre d’avoir de grandes ressources.

Donc, on a un Wiki, il faut savoir que ce Wiki c’est un MediaWiki classique mais que la documentation est de très bonne qualité. Il faut savoir que même la communauté anglaise de Fedora cherchait justement à avoir certains de nos articles traduits, ce qui est assez rare, c’est plutôt l’inverse qui est fait. Ça montre que la documentation francophone est bonne. Donc, on a aussi, bien évidemment, des forums, pour le support de tout le monde, on accepte tout type de questions et on les aide tant qu’on peut.

Après, on a un "planet" pour suivre l’activité des blogueurs francophones autour de Fedora et il faut savoir que c’est assez actif et ça permet de suivre comment évolue le projet. Le projet Fedora avance assez vite, permet de mettre des technologies en place très intéressantes. Donc, si vous aimez le côté technique, ça peut être très intéressant de suivre le "planet".

On a bien sûr une boutique pour vendre les produits dérivés et le magazine Muffin, c’est une particularité, c’est un magazine que l’on tentait de publier régulièrement sous licence libre. On a actuellement deux numéros qui sont publiés, qui sont d’assez bonne qualité, par exemple dans le dernier on a vu beaucoup d’astuces sur l’interface de Gnome Shell, le nouveau Gnome 3 donc, et comme c’est quelque chose d’assez peu documenté dans la langue francophone, ça permettait de rendre un vrai plus à ce magazine qui est de très bonne qualité. Donc, on essaye d’avoir une publication entre six mois et un an, pour suivre toutes les versions de Fedora ou en sauter une si on a pas le temps de la rédiger.

Et si vous voulez contribuer à tout cet ensemble de la communauté francophone de Fedora, vous pouvez, on vous accueillera à bras ouverts, c’est quand même très intéressant.

Alors, la communauté est aussi également présente sur IRC sur le serveur Freenode, où là encore, y a des canaux pour parler de la traduction, aussi pour le développement, d’autres pour le support des utilisateurs. Donc si vous voulez nous rejoindre, y a pas de problème.

Les actions

Donc, les actions de l’association en elle-même, c’est de gérer et d’organiser la communauté francophone de Fedora. Donc, on ne cherche pas uniquement la France, parce-que y a pas que la France où l’on parle français. Donc, ça permet d’avoir une documentation accessible même à un niveau plus international. Et cette activité, par exemple aujourd’hui je représente Borsalinux-Fr, mais on est donc là pour aussi aller aux événements, pour créer aussi des événements autour de Fedora et inviter des gens à y participer et à leur faire découvrir la distribution.

Donc, par conséquent, on nous donne les moyens financiers et logistiques pour participer à ces événements mais aussi de les organiser. Et enfin, on se coordonne aussi par rapport à l’action internationale. Le projet Fedora est international, donc d’emblée, pour qu’ils sachent un petit peu comment ce qu’on fait, pour aussi relayer les contributeurs qui veulent débuter, c’est aussi un bon moyen de s’adresser via l’association pour participer après plus en avant au projet car on pourra vous aider à faire les premiers pas en français avant de, petit à petit, vous intégrer à la langue anglaise pour y participer de manière plus autonome.

Donc voilà pour l’association Borsalinux-FR.

Fedora 16

Maintenant je vais vous parler de la distribution Fedora 16. Il faut savoir que Fedora 16 est sortie tout début novembre, par conséquent elle est très récente et ses technologies mises en avant également.

Tout d’abord, le nom de code est Verne, du nom de l’auteur Jules Verne bien sûr. Par conséquent, le thème est fait tout autour de "Vingt mille lieues sous les mers" également.

Nous avons une mise à jour vers les derniers logiciels qui sont sortis. Nous avons par exemple Gnome 3.2, ce qui permet d’avoir la dernière interface de Gnome Shell avec ses dernières corrections par rapport à la première qui était assez critiquée. Fedora est normalement calée sur la sortie de Gnome ce qui fait que nous avons toujours la dernière version et qu’on participe grandement à l’élaboration de ses versions et de ses améliorations.

On a aussi KDE 4.7, comme vous pouvez le voir, qui intègre beaucoup de technologies liées à la géolocalisation mais aussi la recherche indexée des fichiers qui a été grandement améliorée dans cette version.

Le noyau Linux 3.1, c’est également la dernière version stable sortie. Il faut savoir que grâce à Linux 3.1, on a donc par conséquent les derniers pilotes libres mis à disposition par le noyau Linux et aussi que Fedora participe également beaucoup à la mise en place des pilotes libres pour les cartes graphiques. Les cartes graphiques sont un domaine où les pilotes propriétaires sont en général beaucoup mieux, souvent beaucoup plus puissants, beaucoup plus efficaces, ils supportent plus de matériel… Fedora met à disposition des tests pour améliorer les pilotes libres existants, le pilote nouveau pour les cartes NVIDIA fait de grands pas en avant de version en version, et le pilote Redrum aussi pour ATI gère de mieux en mieux la 3D et demain devrait pouvoir concurrencer le pilote propriétaire et donc pouvoir se débarrasser dudit pilote. Et c’est là aussi que Fedora est intéressant pour les projets du libre, c’est que comme on a une base utilisateurs assez large, à savoir plusieurs milliers, voire millions d’utilisateurs, on peut avoir beaucoup de configurations différentes et on peut, par conséquent rapporter beaucoup de problèmes pour ensuite les corriger en amont et ainsi les projets avancent beaucoup plus vite que si on les laissait seuls évoluer et devenir stables par eux-mêmes.

On a aussi Firefox 7 et Thunderbird 7 par conséquent, c’est vrai que les versions de Firefox évoluent beaucoup. Fedora met à disposition à chaque fois la dernière version, même en cours de version, à savoir maintenant on a Firefox 8, dès à présent. Donc, pour ceux qui sont gênés par le fait que Firefox change rapidement de numéro de version depuis quelques mois, maintenant vous pouvez avoir sur une Fedora, la dernière version à chaque fois et ainsi bénéficier des dernières petites améliorations qu’ils apportent.

Et Sugar 0.14. Alors Sugar, c’est un projet d’environnement de bureautique pour le projet OLPC. L’OLPC, c’était l’objectif d’avoir un ordinateur pour moins de cent dollars, un but pour les pays en voie de développement notamment pour l’éducation des enfants de ces pays-là. Donc, cette interface est assez simple, assez épurée, elle permet d’apprendre sur les sens en général, le fonctionnement de l’ordinateur, on peut même apprendre à programmer avec et la machine est également mise à disposition au bout du couloir là-bas. Donc, si vous voulez voir, c’est un ordinateur très intéressant pour le client de développement, qui a été vraiment développé à cet effet et l’interface également. Fedora vous met donc à disposition la dernière version car Fedora participe à ce projet car elle a été la base pour développer cette interface pour cet ordinateur.

Donc, la suite des nouveautés, on a le fameux systemd qui remplace init. Alors, ça peut paraître technique, il faut savoir que init, c’est ce qui gère le démarrage de l’ordinateur. Unix a quarante ans, donc init a par conséquent quarante ans, et son fonctionnement est assez ancien. Systemd cherche justement à mettre en place des technologies nouvelles pour accélérer le démarrage, à gérer des situations nouvelles, par exemple systemd ne va pas lancer le Bluetooth si vous n’en avez pas et va le lancer dès que vous branchez un périphérique Bluetooth, ce qui se rapproche de ce que souhaite l’utilisateur, à savoir ne pas être ralenti au démarrage par des services qui ne servent à rien comme le Bluetooth quand on n’en a pas et quand on en a besoin, pouvoir le lancer directement. Donc systemd, aujourd’hui, remplace totalement init. Y a des couches de compatibilité pour ceux qui ont également besoin d’utiliser init pour leurs besoins professionnels ou personnels.

Grub 2, alors pour une fois Grub 2 n’est pas apparu au début sur Fedora, mais Ubuntu a été la première à faire le premier pas. Il faut savoir que Grub2, c’est celui qui va vous permettre de charger le système d’exploitation au démarrage. Et par conséquent, c’est un composant important. Il faut savoir Grub 2 est en développement depuis plusieurs années et que maintenant l’équipe de Grub refuse qu’on fasse des corrections sur l’ancienne version. Par conséquent, on a mis à disposition une nouvelle version qui propose un fichier de configuration beaucoup plus puissant et aussi le support de nouveaux périphériques et de nouveaux systèmes de fichiers.

Et aussi, la suppression de HAL. HAL, c’est la couche d’abstraction entre les logiciels et la machine en elle-même. Cette couche d’abstraction permet d’éviter de coder des logiciels uniquement pour une machine en particulier. C’est HAL qui va s’occuper d’adapter les différentes configurations, de sorte à ce que le logiciel puisse exploiter le matériel. HAL est également assez ancien, il avait de nombreux défauts dont le problème d’être un peu lent. On l’a aujourd’hui remplacé par UPower et UDisk qui permettent donc de gagner du temps au démarrage, mais aussi de lancer des applications plus rapidement et également de bénéficier d’autres technologies autour, sur les contrôles de droits et etc qui permettent donc de rendre le tout plus puissant.

L’UID par défaut passe à mille. Alors, l’UID, il faut comprendre, c’est l’identifiant qui est associé à votre compte, pour gérer les droits, pour savoir si vous avez le droit d’effectuer quelque chose sur votre machine, on a besoin de vérifier que vous êtes bien autorisé à effectuer la dite action. On utilise le nom de l’utilisateur qui est associé à l’UID. L’UID est donc l’identifiant qui va permettre de savoir qui vous êtes sur la machine et donc savoir si vous faites bien l’action désirée. Et donc, on l’a passé à mille, il faut savoir qu’avant c’était à cinq cent par défaut et qu’aujourd’hui le passage à mille permet de réorganiser les numéros en dessous qui sont utilisés par des comptes administrateur et ça permet de se caler à d’autres distributions comme Debian et OpenSuse car comme Debian et OpenSuse utilisent le numéro mille par défaut au départ, ça permet également de pouvoir partager le dossier utilisateur entre différentes distributions sans avoir le problème du nom qui ne correspond pas au bon numéro.

Alors, on a aussi beaucoup de travail sur le Cloud, le Cloud-Computing, c’est donc l’informatique dans les nuages, c’est destiné essentiellement aux entreprises, mais ça permet pour ceux qui sont intéressés par les solutions de stockage sur Internet, de pouvoir bénéficier notamment de la solution de Red Hat, de Amazon et d’autres entreprises dont Oracle je crois. Donc, si votre entreprise notamment travaille pour ce genre de solution, Fedora apporte de grandes améliorations sur le support de ces dernières technologies.

La virtualisation. Alors, virtualisation, c’est le fait de démarrer une machine sans devoir booter exclusivement dessus, donc depuis une machine existante, par exemple vous pouvez lancer dix Ubuntu à partir d’une seule, cela permet de grandes améliorations de sécurité, de pouvoir partager les performances entre différents services, notamment pour des serveurs. C’est aussi utilisé par des particuliers pour faire des tests de différentes distributions. Le support de l’USB est donc natif, cela permet de pouvoir utiliser donc ces périphériques, ce qui était très demandé, avant nécessitait l’usage de VMWare ou d’autres solutions qui sont propriétaires et lourdes. Et aussi le support de Xen, qui est une solution très utilisée en entreprise et qui permet de bénéficier de ces avantages tout en restant libre dans les solutions de virtualisation. Donc si vous êtes intéressés par la virtualisation, c’est vrai qu’il y a un énorme pas en avant, rien que par ces deux nouveautés, mais également d’autres. Ce qui montre qu’on cherche à avoir quand même des technologies très récentes et de faire avancer le logiciel libre, car le support de l’USB pour la virtualisation, c’est quand même quelque chose de base aujourd’hui qui était assez discriminant pour les logiciels libres.

Questions

Donc, on va en rester là, je vous remercie pour votre écoute, votre attention. Maintenant, si vous avez des questions, je suis libre de vous répondre, enfin, je suis disposé à vous répondre, si vous le souhaitez. Sur Fedora, le projet en lui-même, l’association ou même la dernière distribution si vous avez envie de plus de détails, je suis prêt à vous en fournir.

Vous n’avez pas de questions, non ? Je vous remercie, en tout cas, pour votre attention.