Luc : Décryptualité. Semaine 16. Salut Manu.
Manu : Salut Luc.
Luc : Au sommaire.
ZDNet France, « Vers des objets communs européens », un article de Frédéric Charles.
Manu : Quelque chose d’assez généraliste mais plutôt intéressant. Beaucoup d’interopérabilité dans ce qu’il présente, mais aussi un petit peu une vision de comment on peut faire bouger des projets, au niveau européen notamment. Il y a des choses pas mal, ça ne parle pas beaucoup de logiciel libre, mais quand même intéressant, je vous encourage à aller jeter un œil.
Luc : Marianne, « Souveraineté numérique : les contradictions du quinquennat d’Emmanuel Macron », un article de Axel Perru.
Manu : On enregistre le jour de l’élection et non ! Il n’y a pas du tout de contradictions dans un quinquennat, ça ne peut pas exister ! Voilà !
Luc : ZDNet France, « Le Libre, catalyseur de projets responsables », un article de Thierry Noisette.
Manu : Eh oui, on le sait, dans le logiciel libre il y a beaucoup d‘innovation et il y a beaucoup de moyens pour être innovant. Là il met en avant quelques idées et j’adore, tu as notamment des jerricans, on les avait vus, c’était le projet Emmabuntüs, des gens très intéressants, ils prennent un jerrican et ils y installent un ordinateur, ensuite ils peuvent décorer le jerrican. C’est rigolo, c’est fait pour envoyer dans des pays pauvres souvent, c’est pas mal.
Luc : Oui, je ne sais pas si ça a un avantage vraiment énorme par rapport à une tour de bureau qui ne coûte pas grand-chose et qu’on peut récupérer facilement. En tout cas c’est joli.
L’usine Nouvelle, « La souveraineté numérique européenne n’est pas un frein à l’attractivité économique ! », un article de Fabien Aufrechter.
Manu : Ça parle de souveraineté, donc oui, l’innovation au niveau européen c’est compliqué, il y a pas mal de problématiques. On n’a pas forcément les GAFAM que d’autres ont, mais, en même temps, est-ce qu’on en a vraiment nécessairement besoin ? Non ! On doit innover autrement.
Luc : Le Monde.fr, « L’open data donne les moyens de s’adapter aux crises » (€), une tribune de Jean-Marc Lazard et Akim Oural.
Manu : Le fait de partager des données qui sont souvent des données publiques, en tout cas qui sont en lien avec des administrations, donc normalement qui concernent tout le monde, c’est intéressant, ça permet là aussi d’innover, mais aussi d’être plus citoyen. C’est un article qui est payant, mais il y a quand même une petite partie accessible, c’est plutôt sympa.
On a vu qu’il y avait pas mal de mots clefs dans ces articles, « la souveraineté » par exemple, « catalyseur » et tout. Je te propose qu‘on parle un petit peu de buzzwords.
Luc : De quoi ?
Manu : Les mots qui buzzent. Ou alors, on a regardé, l’office québécois a proposé une traduction, « les mots à la mode ». Eh oui, il y a des mots qui sont à la mode.
Luc : Je ne suis pas sûr que « mot à la mode » devienne un buzzword, je ne suis pas convaincu.
Manu : Non effectivement. Un buzzword c’est quelque chose qui date d’après la Seconde Guerre mondiale. Ce sont vraisemblablement des étudiants américains qui utilisaient un peu ce concept-là, mais ce n’est pas un concept si nouveau. Il s’agit d’utiliser du jargon, d’utiliser de grands mots et puis aussi d’avoir des mots qui sont effectivement à la mode, qui vont bien fonctionner, qui vont bien tourner. Par exemple « la souveraineté numérique », c’est le mot qui est hyper à la mode en ce moment, alors que pourtant, il n’y a pas si longtemps, c’était un mot sale, c’étaient les souverainistes, c’étaient des gens qui voulaient se renfermer. Et là, eh bien même nous on envie un peu à ça, on a beaucoup mis en avant la souveraineté pour mettre en avant l’usage et l’utilité du logiciel libre pour l’Europe et pour réacquérir une souveraineté numérique.
Luc : Oui. Donc les buzzwords, ces mots qu’on va utiliser également à tort et à travers, ce sont des mots de ralliement mais ce sont aussi des mots qu’on accuse d’être creux, avec des gens qui vont les utiliser à tort et à travers, avec des situations dans lesquelles, si on ne lâche un certain nombre de mots clefs, de buzzwords, on passe inaperçu. Donc il y a ce côté « Jacques a dit » où, si tu n’as pas utilisé les bons buzzwords, tu n’es personne.
Manu : On peut les inventer. « Gouvernance » qui est un mot qu’on a utilisé pas mal dans ce podcast, la gouvernance, l’organisation un petit peu, c’est un vieux mot de français qui a été remis au goût du jour par Jospin en 1997, par là, et c’est effectivement un buzzword. C’est un mot un peu creux, on y met un peu ce qu’on veut, on le remplit un petit peu à l’envi et pourtant c’est un mot qui a été utilisé, beaucoup utilisé par les communautés du Libre, notamment par des communautés autogérées. C’est devenu intéressant avec le temps.
Luc : Ça dépend ce qu’on met dedans. Ça me fait penser à ce truc assez connu, un bout d’une conférence de Frank Lepage où il fait une démonstration de buzzwords. Il avait travaillé avant dans l’administration, dans le développement local. Il prend une série de cartes sur lesquelles il met des mots clefs, des buzzwords et il improvise un discours [1] qui a l’air de se tenir complètement juste en sortant les cartes. Il fait son truc comme ça, il fait des phrases et il dit : « En fait ça ne veut rien dire, mais ça a l’air de dire quelque chose », donc tout le monde est content.
Manu : Tout le monde s’y retrouve. Et nous-mêmes, comme je te disais, n ous ne sommes pas à l’abri de ces mécanismes-là et, en plus, comme on y met un petit peu ce qu‘on veut on peut y mettre des choses intéressantes. Il n’y a pas si longtemps, on parlait de Web.2.0. Le Web.2.0 [2] c’était le Web interactif, pas juste des pages web statiques qu’on va juste consulter, non c’était des forums, des moyens de communiquer, de discuter, des reddits par exemple.
Luc : Alors qu’il y avait quand même des forums avant le Web 2.0.
Manu : Oui, mais ça a été vraiment mis en avant et on va dire qu’il y a eu ce buzz autour du Web 2.0 et il n’y a pas si longtemps on a essayé de refaire la même chose, enfin on, je ne sais pas, des gens ont essayé de refaire la même chose avec le Web 3 [3] qui était un Web, on espérait, en tout cas c’était mis en avant, plus décentralisé, interopérable, par exemple des choses comme du Mastodon [4] en opposition à du Facebook.
Luc : On a le Fediverse [5] qui, du coup, a une définition spécifique, mais qui est mis en avant justement pour essayer de devenir un buzzword et pour qu‘on puisse se raccrocher à un mot pour s’associer à une idée. On va par exemple parler aussi des communs dans nos domaines. Quand on dit « les communs » ça permet évidemment de s’agréger sur des idées, mais qui sont des idées assez larges. J’ai répété très souvent que dans le bouquin d’Elinor Ostrom [6] le logiciel libre n’est pas un bien commun, c’est un bien public selon ses propres définitions et effectivement, même si on a une certaine logique, une certaine mouvance, ça n’est pas nécessairement tout à fait comparable, ça ne fonctionne pas nécessairement de la même façon.
Manu : Donc là, tu as jargonné pas mal, mais c’est du jargon qui fonctionne plutôt bien, dans lequel il y a un remplissage. Et un des enjeux de ce jargon c’est qu’on veut être à la mode. Ce sont des mots que l’on destine, que l’on voudrait qu’ils soient utilisés, on voudrait que les hashtags soient en haut de la pile et que tout le monde en parle à un moment donné. On peut se coordonner, on peut essayer de faire en sorte que les mots clefs qu’on utilise à un moment donné se répandent dans une communauté, éventuellement ils en sortent et qu’ils soient utilisés partout.
Open source, par exemple, est un truc qui m’a beaucoup amusé, même si ça reste un peu bizarre. Maintenant il y a l’« Intelligence Open Source », ce sont toutes les données, les enquêtes militaires, diplomatiques où on va utiliser des sources ouvertes et, en fait, ils ont réutilisé le concept d’open source en l’appliquant à un autre domaine que celui de l’informatique où il était traditionnellement cantonné.
Luc : D’ailleurs open était un buzzword, maintenant ça s’est calmé. Dans l’open source et le mouvement opensourciste, on a eu des entreprises qui faisaient à peu près tout et n’importe quoi avec des modèles où les licences étaient vaguement libres, on avait un peu le droit mais pas trop et puis si on voulait les vraies fonctions, ce n’était plus libre, etc., mais c’était censé être open source. Du coup nous, libristes, avons râlé contre ce genre de truc en disant c’est un peu n’importe quoi. Et puis il s’est mis à y avoir des « open n’importe quoi » parce qu’il y a eu cette mode, il fallait mettre ce buzzword-là. Il y en a eu un certain nombre. Quand Wikipédia est sorti il y avait des « wikis n‘importe quoi » parce que c’était le truc à la mode et ça devenait un buzzword. Il y en a d’autres. Moi, actuellement, c’est « digital » par exemple.
Manu : Digital, c’est ton buzzword ? Non !
Luc : Je navigue dans un milieu professionnel dans lequel tout le monde parle de digital et les informaticiens que je connais, dont toi, ne parlent jamais de digital, ils parlent d’informatique, de numérique, mais digital, non !
Manu : Oui. Même « virtuel » est aujourd’hui un terme qu’on utilise de moins en moins ou, par exemple, « dématérialisé », ce sont des sens qui ont un peu perdu d’importance, on ne les met plus en avant.
Petite remarque, j’ai l’impression que les mèmes sont aussi une forme visuelle de buzzwords, de choses qu’on voudrait mettre à la mode. C‘est souvent effectivement sous des formats de dessin, de vidéo, d’animation, des TikTok likes, mais aussi, par exemple, Marine Le Pen qui affiche une feuille avec un tweet à l’écran, eh bien ce dessin a été effacé, il a été redessiné avec plein d’autres choses, ça fait un mème, ça circule, ça devient une mode, on va regarder, on va s’amuser.
Luc : Mais ce n’est pas un buzzword. Pour moi, le buzzword a quand même cette dimension creuse, c’est-à-dire que comme c’est juste un mot tu peux mettre n’importe quoi derrière. Tu as des gens qui vont l’utiliser parce que c’est potentiellement important sans jamais vraiment comprendre ce dont il s’agit. Tu as des gens qui peuvent aligner des buzzwords à l’infini sans comprendre ce qu’il y a derrière, ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a rien, il peut y avoir des vraies notions. Mais tu as, je pense, cette dimension fréquente avec des gens qui savent que ce sont les mots qu’il faut employer. Ils les emploient à tort et à travers. Bien souvent c’est la même merde que d’habitude mais avec un nouvel emballage et ils vont blablater autour de ces trucs-là avec de nouveaux mots pour faire à peu près la même chose qu’avant.
Manu : C’est le Bingoloto. Si on s’ennuie beaucoup dans des conférences d’entreprise, on peut essayer de prévoir les mots qui vont être mis en avant et normalement en synergie, à une époque où ça marchait, il y avait des « gouvernance »….
Luc : Également en période électorale. J’ai vu passer plusieurs grilles de Bingo pour le débat entre Le Pen et Macron. Dans les grilles que j’ai vu passer je crois que ça a marché, tous les mots sont passés. On sait que quand on est là-dedans on n‘a pas dit grand-chose. C’est aussi l’intérêt d’avoir ces « mots-valises », autre expression qui est un peu passée de mode, c’est qu’on met n’importe quoi dedans. Du coup on peut faire croire qu’on a été cohérent ou que tout le monde s’y retrouve en se disant « ce qu’il a dit c’est vachement bien ». Comme chacun a sa propre définition, que c’est tellement vague et que ça ratisse tellement large, en fait tu ne fâches personne !
Manu : J’ai aussi l’impression qu’en utilisant ces mots-là, qui sont des mots où on met un petit peu ce qu’on veut, on essaye de regrouper une identité, on essaye de se rapprocher, de retrouver un groupe dans lequel ce terme-là est mis en avant et, en fait, c’est un phénomène de mode. On va, comme au lycée dans un groupe donné, tous aimer une musique qui va nous permettre de nous lier entre nous. Les gens qui utilisent le concept de synergie peut-être qu’ils se reconnaissent dans la rue, en tout cas dans les conférences, parce qu’eux ont le concept de synergie, ils le maîtrisent.
Luc : Oui. Après je pense aussi qu’il y a des choses qui ont une vraie profondeur, on veut s’approprier des choses même si on n‘est pas capable de les comprendre ou de les mettre en œuvre. Je pensais par exemple à « méthode agile », ça fait maintenant un paquet de temps que ça existe. On peut en parler en disant « il faut être agile, il faut être ceci, il faut être cela ». Il y a quand même des prérequis dans l’agilité, ça requiert qu’il y ait de la confiance, qu’on ne soit pas en train de se dire « je dois fliquer les personnes en face et m’assurer qu’elles font bien les choses », rien que cette question de la confiance, eh bien ce n’est pas gagné. Le monde est fait de gens qui se font confiance et de gens qui ne se font pas confiance. Si on est dans un projet où c’est la merde et où les gens ne sont pas dans la confiance, on peut brasser de l’agile autant qu’on veut, on va se planter ou, en tout cas, ce qu’on va faire sera finalement assez loin de tout ça. On va pouvoir dire « on fait de l’agile, on fait ceci, on fait cela ». Moi j’ai connu ça, j’ai connu un directeur technique qui disait : « C’est bon, nous aussi on peut faire de l’agile ! ». Et puis, ce qu’il dit, en gros, c’est « on va faire le projet à l’arrache sans avoir fait de spécifications ». Et tu dis « ce n’est pas trop ça ». Il fait : « Ça va, c’est bon ! Nous aussi on sait faire de l’agile ! ».
Manu : La méthode à l’arrache c’est celle que je connais le mieux, honnêtement ! J’utilise la méthode agile dans les derniers projets que je fais depuis quelques années, donc plutôt bien, et effectivement on se retrouve entre nous et on comprend que tous ensemble on est un peu chapeauté par les mêmes concepts, on se reconnaît. Entre développeurs qui travaillons sur des projets un petit peu transverses – on ne travaille pas forcément ensemble – quand on dit ce mot, « méthode à l’arrache », on sait qu’on va faire sourire, parce qu’en fait on s’y retrouve, on se reconnaît dans ce concept-là, c’est plutôt rassurant.
Luc : Dans le monde de l’informatique, il y a « développeur full stack » [7]. Je ne suis pas développeur, mais ça m’a donné l’impression, de l’extérieur, qu’en gros on mettait un nouveau mot sur quelque chose qui était déjà fait avant. Tu peux peut-etre réexpliquer un peu ce qu’est un développeur full stack.
Manu : Full stack c’est la pile complète et on est capable, en théorie, de tout maîtriser. Il n’y a pas si longtemps, on parlait des développeurs en T, c’est à dire qu’on avait une barre large où on comprenait les généralités, on va dire, mais on avait aussi une barre verticale qui allait en profondeur, donc on avait une expertise. Le développeur en T c’était très à la mode pour les recrutements il n’y a pas si longtemps.
Luc : Il y a des histoires assez marrantes aussi avec des gens qui ne maîtrisent pas du tout les sujets dont ils parlent et qui utilisent des mots à tort et à travers. On a l’anecdote d’un ami qui remonte à quelques années. À l’époque l’USB 2 venait juste de sortir. Cet ami, côté technique, se retrouve embarqué par le commercial de sa boîte pour aller chez un client qui est une autre entreprise. Il s’avère que ce client est spécialiste de l’USB, c‘est son métier. L’USB 2 vient juste de ressortir, c’est tout neuf. Et le commercial dit : « Vous faites de l’USB 2. Mais nous ! Ah ! Ah ! On fait déjà de l’USB 3 ». Le copain s’est fait tout petit. Il a regardé les autres en disant « désolé, il est con ! » Voilà !
Manu : Effectivement les commerciaux, qui sont souvent représentés comme le côté obscur de la force, eh bien oui, ils utilisent des buzzwords, ils utilisent des mots clefs et ils vont les chercher sur les CV qu’ils vont retrouver régulièrement, sur les offres, les propositions de missions. Ils vont les chercher, scanner rapidement, parce qu’ils sont pressés comme tout le monde, les mots clefs qui vont bien, essayer de les matcher ensemble pour trouver quelque chose qui s’en rapproche le plus possible et effectivement, eh bien oui, ils se raccrochent à ça.
Luc : J’ai un ami à qui on a proposé une mission pour faire du Java parce que, dans son CV, il avait une expérience avec le JavaScript. Les mots sont les mêmes, il y a Java dans les deux cas, mais ça n’a rien à voir. Le commercial lui a dit : « C’est bon, tu peux t’adapter, tu peux bien passer de JavaScript à Java. Il n’y a pas de souci ! »
Manu : C’est effectivement le cas, il n’y a pas de doute sur le fait qu’on peut s’adapter, mais bon, mais ça reste un truc difficile. Sachant que JavaScript a été nommé en référence à Java pour essayer de profiter de la mode qu’il y avait à l’époque. JavaScript est un autre langage, un langage de navigateur, très léger en comparaison, et Java c’était le langage qui faisait beaucoup parler, c’est un langage industriel, solide, costaud, il y avait des entreprises solides et costauds derrière. JavaScript a voulu profiter de cette mode et ça a bien marché. Donc, quelque part, ils ont triché, ils se sont fait mal pour plus tard, parce que quand on se rend compte que ce ne sont pas les mêmes langages, les mêmes écosystèmes, on tire un peu la tronche finalement, on s’est fait avoir par le buzzword.
Luc : Donc le buzzword est un mal nécessaire ?
Manu : Nécessaire, je ne suis pas sûr, mais je pense que ça fait partie des caractéristiques humaines. On a des cycles et on a aussi des moyens de se retrouver entre nous, de reconnaître les gens avec lesquels on a une identité commune, on partage des choses. Utiliser des mots clefs qu’on partage, ça nous permet de nous retrouver, de refaire communauté. Donc oui, c’est creux, si ce n’est que ce sont des signes de ralliement. À d’autres époques, dans des sociétés secrètes, ils avaient peut-être des petits gestes cachés. Eh bien aujourd’hui on utilisera les mêmes mots clefs et on se retrouvera parce que nous, on sait qu’on ne comprend pas, mais on ne comprend pas de la même manière ! Tu vois !
Luc : Je revendique la nécessité de créer ses propres buzzwords locaux dans ses petits groupes et c’est très rigolo.
Manu : Bon ! Il faut qu’on réfléchisse à des buzzwords pour la semaine prochaine.
Luc : C’est ça, tout à fait. On va réfléchir là-dessus. On se retrouve la semaine prochaine.
Manu : À la semaine prochaine Luc.
Luc : Salut.