Bilan de l’été - Décryptualité du 9 septembre 2019

Titre :
Décryptualité du 9 septembre 2019 - Bilan de l’été
Intervenant·e·s :
Nolwenn - Mag - Nico - Manu - Luc
Lieu :
April - Studio d’enregistrement
Date :
9 septembre 2019
Durée :
15 min
Écouter ou télécharger le podcast

Revue de presse pour la semaine 36 de l’année 2019

Licence de la transcription :
Verbatim
Illustration :
Carte Virtuelle Anniversaire Randonneur, Zeeep Web - Licence Creative Commons CC BY 3.0

Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas nécessairement celles de l’April, qui ne sera en aucun cas tenue responsable de leurs propos.

Description

C’est la rentrée de Décryptualité, l’occasion de faire un bilan de ce qui s’est passé pendant l’été.

Transcription

Luc : Décryptualité.
Voix off de Nico : Le podcast qui décrypte l’actualité des libertés numériques.
Luc : Semaine 36. Salut Manu.
Manu : Salut Mag.
Mag : Salut Nolwenn.
Nolwenn : Salut Nico.
Nico : Salut Luc.
Luc : Nous voilà de retour, tous présents, c’est incroyable !
Nolwenn : Tous en forme pour la rentrée !
Manu : On démarre sur les chapeaux de roues.
Luc : Oui, puisqu’un n’a rien foutu pendant les vacances. On s’est tourné les pouces !
Nolwenn : Parle pour toi !
Luc : Tu nous as concocté une revue de presse, comme d’habitude.
Manu : Une petite revue de presse pour cette semaine, mais il y a eu plein d’articles ces deux mois passés qu’on a remontés quoi qu’il en soit. Le sommaire.
Mag : La Tribune, « Entre le "tout gratuit" et le "tout payant" la société perd ses repères », par Eric Vernier et L’Hocine Houanti.
Manu : C’est toute une tribune qui parle d’ouverture par la gratuité et qui fait des comparaisons avec le logiciel libre et les transports en commun libres, gratuits on va dire, qu’il y a dans certaines villes où on peut prendre le bus et d’autres moyens de transport sans avoir à payer. Quelque chose d’intéressant qui parle d’économie et d’un peu plus ; il y a des sujets à creuser.
Mag : ZDNet France, « Richard Stallman chez Microsoft (non, on ne rêve pas) », par Thierry Noisette. Non, mais sérieux ! Il est allé là-bas ?
Manu : Il est allé là-bas, il a fait une conférence et il a l’air de plutôt apprécier ce qui se passe en ce moment chez Microsoft. Ils font plein de Libre !
Luc : Ils font plein d’open source !
Manu : La philosophie du logiciel libre n’y est pas, mais ils font techniquement du logiciel libre et ils ont fait des choses cet été, notamment ils ont ouvert un de leurs brevets qui était un peu bloquant, un vieux brevet, FAT [File Allocation Table].
Luc : Ouin !
Manu : Et ils l’ont ouvert en passant par l’Open invention network [1] qui est effectivement l’OIN. Ils ont ouvert le FAT - oui c’est compliqué - et ils ont demandé à ce que le noyau Linux intègre ce format de fichier au sein de leur code, ce qui a été fait en une nuit.
Mag : Numerama, « Franck Riester confirme la fusion entre la CSA et la Hadopi », par Julien Lausson.
Manu : C’est une étrange nouvelle, c’est une initiative qui va être lancée par le gouvernement donc ce n’est pas encore fait et ça ne nous arrange pas forcément parce que la CSA ne comprend pas forcément ce qui se passe dans l’informatique.
Luc : Le CSA !
Manu : Le CSA, oui. Déjà la Hadopi ne comprenait pas grand-chose, de toute façon.
Luc : Il y a une volonté de renforcer ses pouvoirs pour qu’elle tape plus fort.
Mag : Alors le CSA c’est ?
Nico : Le Conseil supérieur de l’audiovisuel.
Luc : Bravo Nicolas.
Nolwenn : Donc on aura des pare-feux dans les émissions maintenant ?
Manu : Oui, bonne remarque. Il faudra voir ce que le ministre de la Culture n’a pas compris. On verra bien. À mon avis il y a plein de trucs qu’il n’a pas compris, qu’il fera mal, il n’y a pas de doutes là-dessus !
Mag : Developpez.com, « L’Office américain des brevets publie un rejet non définitif de la demande de brevet de Google », par Stéphane le calme.
Manu : C’est une petite nouvelle mais c’était intéressant parce que ça parle, dans l’article, des principes de brevet logiciel, donc breveter une idée, rien d’autre que cela. Google s’était lancée à breveter ce qui correspond à une implémentation d’une idée lancée par un chercheur universitaire qui avait fait exprès de mettre son idée dans le domaine public. Il l’avait publiée, il avait recommandé à ce qu’elle soit utilisée un peu partout. Et Google, ils sont arrivés « non, non on peut l’utiliser pour compresser des vidéos » et ils ont dit « c’est novateur de compresser des vidéos, d’habitude on compressait du texte avec ce qu’il faisait le chercheur ».
Mag : C’est nouveau pour eux !
Manu : Et puis encore, vaguement, parce que ça avait été discuté par le chercheur et Google à l’époque. Bref ! Ils se sont fait débouter et surtout ils ont l’air ridicule parce qu’ils se disent fans de l’ouverture, fans de l’innovation et là ils ont été pris la main dans le sac à faire quelque chose d’un peu sale.
Mag : Ce n’est pas pour rien que la première lettre des GAFAM c’est un « G » !
Manu : N’est-ce pas !
Luc : Eh bien, sujet de la semaine ?
Manu : Pour commencer on va parler de ce qui s’est passé cet été.
Luc : Une petite rétrospective pour voir ce que les uns et les autres avons noté de notable.
[Rires]
Nolwenn : Je n’ai rien fait !
Luc : On peut déjà noter le lancement un peu pourri, sinon qu’est-ce qui s’est passé cet été qui vous a marqué ?
Nico : La Cour des comptes a rendu un petit bilan sur l’Éducation nationale.
Luc : Et sur la politique d’éducation au numérique [2].
Nico : C’est ça, avec toutes les nouvelles technologies qui sont arrivées récemment, enfin récemment ça fait déjà plusieurs années qu’ils en parlent, avec des tablettes partout, du GAFAM dans tous les coins, etc., et ils se sont fait taper dessus parce que ça coûte cher, ça ne marche pas, ce n’est pas au point, personne ne sait les utiliser. Au final ça fait beaucoup d’argent qui part dans rien, en fait.
Luc : Il y a deux éléments qui nous intéressaient tout particulièrement, effectivement ce qu’on appelait et ce que même la Cour des comptes appelle « le plan tablettes », qui avait consisté juste à acheter et à balancer des tablettes aux élèves. C’était un truc de Hollande, il avait fait ça dans son coin natal [Hollande n’est pas né en Corrèze, il a recouvert diverses fonctions législatives dans ce département, NdT].
Nico : La Corrèze.
Luc : Le département de la Corrèze avait offert des tablettes à tous les élèves et, en gros, c’est vraiment « je te fais des cadeaux » sans aucun plan pédagogique derrière et évidemment, derrière, ce sont les GAFAM. La Cour des comptes s’inquiète également pour les données des élèves en disant qu’il y a beaucoup trop de trucs de GAFAM qui sont déployés partout et, évidemment, ils ont droit de propriété sur les données. Mais les profs ont tendance à dire que l’ENT…
Nico : L’Espace numérique de travail.
Luc : Voilà, fourni par l’Éducation nationale, est un truc absolument inutilisable et, à priori, c’est effectivement le cas. Les GAFAM s’engouffrent dans la brèche laissée grande ouverte par l’Éducation nationale !
Manu : On peut rebondir sur le sujet et parler de l’Allemagne et des Pays-Bas qui viennent de bannir partiellement Office 365 parce que les données qui sont hébergées, sont hébergées sur des serveurs qui ne sont pas, d’après eux en tout cas, dans leurs pays respectifs, ils demandent à ce que ce soit le cas et ils n’aiment que notamment leurs étudiants, leurs élèves utilisent cet outil.
Luc : Banni pour l’éducation.
Manu : Exactement. Donc c’est quelque chose d’assez marquant parce qu’ils font attention à ce que les élèves font et à ce qu’on fait de leurs notes, de leurs remarques, de toute leur vie quoi !, qui va être hébergée, peut-être réutilisée plus tard par ces GAFAM. On ne peut être sûrs de rien.
Nolwenn : Donc eux n’hébergent pas les notes de leurs élèves chez Amazon ?
Manu : Ils ne vont plus héberger, en tout cas c’est ce qu’ils veulent, ils ne vont plus héberger les notes de leurs élèves. Effectivement, là c’est un blocage pour des logiciels privateurs. On peut espérer que derrière ils vont mettre des trucs…
Luc : Il y a un autre truc dans l’Éducation qui s’est passé récemment d’ailleurs.
Nolwenn : C’est le ministère de l’Éducation nationale [le ministère de l‘Intérieur] qui a décidé que désormais les données seraient hébergées sur un service de Nextcloud [3]. D’ailleurs ils sont en partenariat avec eux pour le déployer il me semble.
Luc : C’est du logiciel libre. C’est un service super pratique que vous pouvez récupérer au travers de différents chatons [4], c’est un service qui est souvent proposé, qui permet de synchroniser ses données. C’est du logiciel libre derrière. Un beau mouvement, ça fait plaisir !
Manu : De la belle informatique en nuage.
Mag : Et puis Nextcloud permet énormément de choses : c’est un gestionnaire de fichiers, c’est un agenda, ce sont des post-it, des petites notes. C’est incroyable !
Luc : On peut synchroniser des données, des répertoires sur son ordinateur, sur le serveur externe ; quand on est sur plusieurs ordinateurs c’est pratique. Il y a plein de choses.
Mag : On peut gérer ses contacts. On peut également afficher tout ça sur son téléphone portable. C’est vraiment un beau logiciel libre.
Luc : Qui d’autre cet été ?
Manu : Un truc qui m’a un peu marqué parce que c’est considérable : IBM ouvre les descriptions de ses microprocesseurs, donc les PowerPC. Ces microprocesseurs sont maintenant devenus libres, c’est-à-dire que les plans sont connus diffusés, partagés sur Internet.
Luc : PowerPC, c’est une super vieille architecture. C’est un truc des années 90, non ?
Manu : Peut-être pas aussi vieux que ça, mais c’était utilisé notamment par Apple.
Nico : C’est toujours très utilisé dans le domaine du calcul : les gros clusters de calcul, les grosses machines professionnelles tournent beaucoup en PowerPC parce que ce sont des architectures qui fonctionnent super bien, qui sont super rapides. Il n’y avait que Apple qui s’en servait à une époque dans leurs PC grand public, maintenant ils tournent tous sur du Intel comme tout le monde. Ça va valoir le coup, maintenant, de regarder ce qu’on peut faire avec en tant que particuliers.
Nolwenn : Si ça se trouve, bientôt on va enfin pouvoir jouer nativement à des jeux vidéo sous Linux ! Il ne manque plus que les cartes graphiques eh puis c’est bon !
Manu : On peut s’attendre à ce que ça prenne beaucoup de temps avant d’arriver dans nos mains parce que là ils mettent les plans à disposition, ce qui est bien, c’est une bonne avancée, mais de là à ce qu’il y ait des productions qui s’ensuivent il faut des usines, il faut des investissements et ça ce sont des choses qui vont prendre des milliards et des milliards.
Luc : Oui, mais en même temps tu peux demander à un fournisseur en Chine, il récupère quelques lycéens en travail forcé la nuit et c’est bon ! Ils peuvent en sortir quelques-uns, quand mème.
Manu : Ce n’est pas beau ce que tu penses là.
Luc : Ce n’est pas que je le pense.
Nico : Malheureusement c’est la dure réalité du processeur.
Nolwenn : Du coup est-ce qu’on peut espérer une réouverture des fondeurs en Europe, ou pas ?
Manu : Ça, ça reste compliqué ; l’Europe est à la ramasse sur ces sujets-là, on n’a rien du point de vue de l’informatique, du point de vue de la technologie, on n’a plus d’innovation ou peu d’innovation, et on n’est certainement pas à la hauteur des Américains et des Chinois.
Luc : Qu’est-ce qui s’est passé d’autre ? Moi j’ai un truc, si vous n’avez pas d’idées, c’est Blender [5], ce super logiciel qui permet de faire de la 3D, pour faire du graphisme.
Manu : Super logiciel, mais super compliqué !
Luc : La 3D ce n’est jamais simple, il faut le savoir. Aucun logiciel de 3D de ce niveau-là n’est simple, c’est beaucoup de boulot pour entrer dedans mais ça peut être passionnant. Je suis touriste, mais il y a des tas de trucs géniaux qui se font. C’est un logiciel qui se développe depuis 20 ans à peu près, je crois, peut-être un petit moins, qui est parti de pas grand-chose, qui s’est développé au fur et à mesure avec une vraie communauté derrière. Il y a beaucoup de logiciels dont on parle qui sont des trucs professionnels, qui sont vraiment dans l’open source et derrière il y a des gros sous, ça se développe, c’est en commun, mais ça reste de la logique business.

Blender a toujours été porté par une communauté, donc c’est vraiment une logique libre derrière, ils ont fait des films sous licence libre, il y a vraiment une vraie démarche. C’est centré autour des Pays-Bas. Derrière il y a un mec qui s’appelle Ton Roosendaal, qui est à la base un manager, un type qui était plutôt habitué à gérer des entreprises. Il a fait des interviews, il a expliqué qu’il aurait pu être patron d’une entreprise et gagner plus d’argent ou alors faire quelque chose de valable avec sa vie et développer un beau logiciel. Il a toujours travaillé à ce que la communauté soit contente, que le logiciel évolue et aujourd’hui, ce logiciel est vraiment en train de rentrer sur le marché professionnel. Il y a deux grosses boîtes qui commencent à mettre de l’argent là-dedans dont notamment un studio de jeux vidéo, uniquement pour leur division animation. Ils se rendent compte que tout l’argent qu’ils ne mettent pas essayer de faire évoluer leur gros outil métier qui n’est pas très souple, eh bien ils peuvent le mettre à faire bosser des gens et à être beaucoup plus rapides. Donc c’est un peu la consécration pour ce logiciel dont pendant des années et des années on a dit : « Ce n’est pas sérieux ! »
Nico : On rappelle quand même que déjà des gros studios s’en servaient. Pixar a utilisé Blender pour certains de ses films. Je crois que c’était Avatar qui avait été modélisé sous Blender.
Luc : Ils faisaient des parties sous Blender. Jusqu’à maintenant la partie rendu, etc., n’était pas utilisée. Ça fait quelques années maintenant que c’est utilisé, notamment par les PME, parce qu’un gros logiciel proprio de 3D c’est à peu près un budget de 15 000 euros par an. Sur un long métrage ce n’est pas très important par rapport au budget monstre qu’ils ont, en revanche toutes les PME qui font des petites animations, etc., pour elles ça pèse lourd et ça fait un petit moment qu’elles étaient sous Blender, donc très belle réussite.
Mag : Il y a autre chose qu’on a vu passer cet été, c’est la proposition de loi Avia sur la haine en ligne. Ça a été balancé en urgence, une petite proposition qui prône tout ce qu’on aime : la bienveillance, le respect des autres et ainsi de suite !
Nico : La censure, le contrôle, et tout ce qu’on veut aussi.
Mag : Voilà !
Nico : La fin de l’anonymat en ligne, toutes les conneries que les politiques essayent de nous refiler dans des lois depuis une dizaine d’années, eh bien ils essayent de nous les placer là en urgence dans un contexte un peu de crise. En ce moment il y a pas de mal de haine en ligne qu’on voit passer tous les jours dans les journaux. Ils se sont dit « tiens, on vient profiter de ce petit buzz médiatique pour essayer de placer deux-trois idées » réchauffées, complètement pourries, comme d’habitude.
Mag : Ce n’est qu’une proposition, ça n’a pas été voté, mais on voit encore des choses merveilleuses passer dans cette proposition et totalement liberticides.
Nolwenn : Et on sait ce que peut donner une loi votée dans l’urgence sans forcément prendre le temps de prendre du recul et de réfléchir aux conséquences.
Mag : Avec des gens qui ne lisent même pas les propositions et qui suivent juste les consignes de parti ! Ça peut faire mal !
Luc : Oui, malheureusement c’est un scénario qui se répète et on sent bien aussi que derrière cette question de haine en ligne, qui est un vrai sujet, il ne faut pas le nier non plus, c’est aussi un vrai prétexte qui permet de faire des trucs qui n’apporteront pas de réponses concrètes et réelles, par contre qui sont un bon prétexte pour, justement, limiter la liberté d’expression et essayer de remettre les gens dans le droit chemin.
Manu : Moi je trouve ça quand même assez novateur parce que d’habitude c’était le terrorisme, la pédophilie et là ils trouvent quelque chose d’un peu nouveau. Je suis étonné ! Les gars s’intéressent aux trolls, en fait. Ils viennent de découvrir ce que c’était et ils se rendent compte qu’il faut faire quelque chose contre les trolls.
Mag : C’est du racisme !
Manu : Du racisme anti-troll ! C’est moche ce que tu dis !
[Rires]
Nico : Ce n’est pas vraiment que des trolls, il y a aussi des vrais problèmes, du vrai harcèlement en ligne même avec des morts. Il y a des personnes qui se sont suicidées parce que trop de pression ou autre. Il ne faut pas non plus rigoler et prendre ça à la légère.
Mag : On ne prend pas ça à la légère.
Nico : C’est vrai que les arguments qui sont soulevés derrière, c’est un peu comme le terrorisme, ils servent d’un écran de fumée pour faire passer leurs lois liberticides derrière.
Mag : C’est bien connu que ce n’est pas ce genre de projets de loi ou de loi votées qui vont changer quoi que ce soit à la situation actuelle. C’est juste du vent pour faire parler du gouvernement, de lois et ainsi de suite, et c’est totalement inutile.
Nolwenn : C’est surtout mettre en avant une nouvelle loi alors qu’il y a déjà des lois qui existent. C’est juste qu’il n’y a pas les moyens qui sont mis derrière pour faire appliquer ces lois, pour avoir suffisamment de personnes qui sont formées pour repérer les problèmes et agir en conséquence.
Luc : Effectivement, dans ces trucs-là il y a plein de choses qui vont favoriser les GAFAM, au final. Donc les GAFAM sont critiqués, on veut leur prendre leur pognon, enfin le gouvernement veut leur prendre leur pognon, mais c’est aussi leurs meilleurs alliés dans une volonté de mettre Internet au pas et de contrôler ce qui s’y passe, notamment avec des idées où les hébergeurs doivent réagir en une heure. Ce qui fait que si on est hébergeur et qu’on n’est pas une grosse boîte qui a les moyens de payer des gens à plein temps à surveiller ce qui se passe tout le temps, eh bien on ne va pas y arriver.

Du coup, ce n’est même pas une solution parce qu’il y a mille façons de harceler les gens, etc., donc on sait que ça ne résoudra pas le problème et que derrière il faut qu’il y ait des humains qui se penchent sur le problème et qu’ils agissent. On l’a vu avec le forum 18-25 où il y a eu des menaces de viol et de meurtre sur une journaliste.
Nolwenn : Seulement une seule ?
Manu : Et qui n’était pas faites sous anonymat d’ailleurs !
Luc : C’était une journaliste, du coup on s’est bougé pour elle, parce que tous les autres qui sont plus anonymes, je pense qu’ils peuvent se lever de bonne heure pour avoir un suivi de la police. Dans ce cas-là, eh bien la police a chopé les gens parce que, en général, les gens qui font ça ne sont pas nécessairement les plus malins et les plus compétents pour se cacher. Ils se sont retrouvés devant un tribunal, ils ont fait dans leur froc, et ça a été un exemple pour tous les autres.

On voit qu’à partir du moment où on se donne les moyens de le faire, eh bien on peut arranger les choses. Effectivement, pour toutes les personnes qui ne sont pas journalistes, qui ne connaissent pas quelqu’un de haut placé, etc., elles peuvent toujours aller au commissariat, je pense qu’il ne se passera pas grand-chose.
Mag : Il y a quelque chose qui est sorti cet été aussi, qui nous concerne pas mal, qui s’appelle LoL – Logiciel libre, une affaire sérieuse. C’est un documentaire sur le logiciel libre qui a été réalisé par Thierry Bayoud et deux autres personnes dont je ne me souviens pas du nom – désolée parce qu’en plus ce sont des gens adorables [écrit par Léa Deneuville et Thierry Bayoud, et réalisé par François Zaïdi]. Il y a un article sur ZDNet France qui en parle [6]. C’est un documentaire qui présente le logiciel libre par des interviews de plusieurs personnes dont je faisais partie, mais aussi des gens de Framasoft [7], de l’April [8], je me rappelle avoir vu aussi des journalistes, enfin plein de monde.
Luc : Tu peux rappeler le titre ?
Mag : LoL – Logiciel libre, une affaire sérieuse.
Luc : Très bien. On va finir là-dessus. Merci beaucoup. On se retrouve la semaine prochaine et bonne semaine à tous .
Nico : Salut.
Manu : À la semaine prochaine.
Mag : Salut.
Nolwenn : Salut.