- Titre :
- Au cœur de l’April
- Intervenants :
- Magali Garnero - Christian Momon - Isabella Vanni - Étienne Gonnu - François Poulain
- Lieu :
- Rencontres Mondiales du Logiciel Libre
- Date :
- juillet 2017
- Durée :
- 1 h 08 min 26
- Visionner la vidéo
- Licence de la transcription :
- Verbatim
- transcription réalisée par nos soins.
Les positions exprimées sont celles des intervenants et ne rejoignent pas forcément celles de l’April.
Description
L’April, association francophone de promotion et de défense du logiciel libre, a fêté ses 20 ans fin 2016. Le plus bel âge ?
L’intervenant présentera les actions de l’association, son fonctionnement, son évolution, ses perspectives, mais également ses difficultés.
Il explicitera la notion de priorité au logiciel libre et sa déclinaison à titre individuel et collectif, ainsi que les manières de contribuer aux niveaux local et national pour développer l’informatique libre.
Transcription
Magali : Bonjour ! Salut Christian.
Christian : Bonjour Magali. On va y arriver.
Magali : On est là pour une conférence sur « Au cœur de l’April ».
Christian : Bienvenue. Cette conférence va être présentée par Bookynette, secrétaire de l’April [1].
Magali : Et par Christian Momon qui fait partie de conseil d’administration.
Christian : Merci d’être présents. L’April, donc, c’est une association nationale de 5000 adhérents, qui existe depuis 20 ans.
Magali : Novembre 1996.
Christian : Voilà. Crée par un groupe d’étudiants à l’université de Paris 8 et qui, depuis vingt ans, a beaucoup évolué.
Magali : Quand on voit qu’ils ont commencé, ils étaient dans ce qu’ils appellent le bocal, à Paris 8, qui est un endroit style un peu l’atelier qu’on a à côté du village, où ils étaient là en train de geeker sur leurs ordinateurs et quand on les voit maintenant, 20 ans plus tard, il y a une grosse différence.
Public : Inaudible.
Magali : Si, on va mettre quelques photos. Vous allez pouvoir découvrir ça.
Christian : Les photos sont disponibles, parce que nous on est pour le Libre, la transparence, le partage, comme dirait Richard [Stallman], « le partager est bon », et donc vous trouverez les photos, les vieilles photos, sur photos.april.org [2], mais on va en reparler.
L’objet de l’association. Au fait, qui connaît l’April ? Bon.
Magali : OK. Qui est adhérent de l’April ? OK ? Qui est à jour de cotisation ?
Christian : Chut ! Oh, ça ne se dit pas ça !
Magali : Les autres vous aller tous venir me voir sur le stand April pour mettre ça à jour !
Christian : Donc à priori tout le monde sait que l’objet de l’association April est la promotion et la défense du logiciel libre. Donc la promotion c’est pour sensibiliser, informer, qu’il existe des alternatives à des informatiques beaucoup plus restrictives, beaucoup plus embêtantes.
Magali : Totalement propriétaires, voire privatrices.
Christian : Privatrices, avec de la collecte de données, avec de l’enfermement, etc. Donc un petit peu, grâce à Richard [Stallman], il y a eu ce mouvement du logiciel libre qui a été lancé dans les années 80. Ces idées-là ont été reprises et diffusées aussi par l’April. Donc c’est l’un des gros points de développement et d’actions de l’association à travers des affichettes, à travers des stands, des conférences, etc. Voilà. On a un groupe Sensibilisation qui fait des choses formidables. Et l’autre pendant de l’association c’est la défense parce que justement, pour que ces alternatives existent encore, eh bien il faut se battre et, typiquement, l’April a une grosse action au niveau institutionnel, auprès du Parlement européen, du Parlement français, auprès du Sénat, des collectivités locales, des présidents de régions, etc. et des candidats. Donc voilà l’objet de l’association principalement.
Magali : D’ailleurs, pour savoir tout ce que l’association fait, c’est très simple, il suffit d’aller lire le rapport moral ; il ne fait que 64 pages. Mais comme on est sympas, on va vous résumer ça en une heure.
Christian : La dernière fois qu’on l’a présenté complètement, ça a pris quatre heures, c’était à l’assemblée générale de l’association qui a lieu tous les ans, vers février/mars, mais là on va faire plus court, effectivement.
Notre petit plan, on a un plan, quand même, pour vous dire où on vous emmène.
On vous a fait la présentation de l’association. On va vous parler des moyens de l’association, parce que l’association April c’est une association qui a 20 ans, donc qui a mis en place beaucoup de moyens,on va vous les décrire, et après on va parler des initiatives qui utilisent ces moyens et puis on répondra à vos questions, si vous en avez.
Magali : Le premier genre de moyens qu’on a ce sont des moyens humains. Les moyens humains ça commence par trois salariés. [Photo de Coralie Couchet déguisée] [Rires] Pourquoi ? On ne sait pas.
Christian : Les premiers moyens humains ce sont les compagnes des permanents qui vraiment nous aident beaucoup.
Magali : Coralie si tu nous vois ! [Rires]
Christian : Pourquoi on n’est pas au bon endroit ?
Magali : Bref, je vais parler déjà des trois permanents. À gauche Frédéric Couchet qui est aussi un des fondateurs de l’association qui fait tout ce qui est dossiers, délégation. Il s’occupe un peu de tout. Il est là depuis 20 ans. Il a été président de l’association très longtemps jusqu’à ce qu’on ait les moyens de le salarier.
Christian : Ensuite nous avons Isabella Vanni, qui est présente, là, et qui est coordinatrice vie associative et assistante projets.
Magali : Isabella, tu es avec nous depuis septembre 2014, donc bientôt trois ans. Tu veux dire un petit mot puisque tu es là ?
Isabella : Quand je suis arrivée, quand j’ai débarqué à l’April j’avoue, je ne connaissais pas trop le logiciel libre. J’ai adhéré à la cause. Je suis très fière de travailler à l’April. Je trouve qu’on fait un boulot magnifique. J’ai connu plein de gens engagés, militants, qui ont envie de continuer la bataille. Donc c’est énorme. Je suis très heureuse, très fière. Et en l’occurrence, je m’occupe de l’administration, de la gestion de l’association et de l’animation du groupe de travail Sensibilisation. On a besoin toujours [je rougis, je sens], mais on a besoin toujours de bénévoles, de personnes qui nous aident parce qu’on est une équipe de trois permanents donc on ne peut pas faire beaucoup de choses à nous trois seuls ; on a besoin aussi de l’aide de tous les libristes. Je vous invite à faire un pas, de passer de libristes à activistes-libristes et de faire des actions à nos côtés. N’hésitez pas à passer sur notre stand, on a plein d’idées à vous donner pour nous aider et aider notre cause.
Magali : C’est aussi elle qui s’occupe des 4000 bénévoles adhérents de l’April, donc il y a du boulot !
Christian : La plupart du temps, quand vous contactez l’April, c’est Isabella qui va traiter votre demande, la transmettre, etc.
Magali : Le dernier salarié c’est Étienne Gonnu, le chargé institutionnel. Je ne sais pas si je lui donne la parole parce qu’il est censé nous faire une conf mercredi. Allez ! On te donne la parole Étienne !
Étienne : Comme Isa, pas mieux ! Je suis arrivé en janvier 2016. Je connaissais un peu le Libre avant, mais je me suis vraiment retrouvé dans toutes les valeurs que ça porte, donc très fier aussi de participer à l’action de l’April.
Magali : Donc à l’April on a des salariés heureux, ce qui n’est pas donné dans toutes les associations !
Christian : Comme autre moyen humain dont nous disposons, nous avons le conseil d’administration.
Magali : On va vous faire une chronologie de chaque adhérent comme ça on sera là encore dans deux heures !
Christian : Non, non ! On a dit qu’on faisait court !
Magali : Non ? Mais ce sont des gens bien quand même !
Christian : Ils sont beaux en photo, on les aime.
Magali : Les plus importants c’est Christian, totalement à droite, qui fait une drôle de tête sur la photo et puis moi, des vacances magnifiques. En fait, il y a vraiment une équipe très soudée dans le conseil d’administration, de gens très motivés. Et comme on a le trésorier parmi nous, je propose qu’on lui laisse aussi la parole. Vas-y ! Parle-nous sous.
François Poulain : On parlait de l’April juste avant. Il y a un truc qui pour moi est important à l’April et qui mérite peut-être qu’on le dise parce qu’on fait du Libre, etc. Vous savez ce que c’est ? Peu importe. Moi, ce que j’aime, et une des raisons pour lesquelles je suis relativement fier de l’April, c’est que c’est une asso — Booky disait qu’on a des salariés heureux — eh bien ça fait partie du truc. C’est une asso où les fins ne supplantent pas les moyens. Donc on est intéressés à faire progresser des idées progressistes sous logiciel libre et sur tout un tas de pratiques informatiques, mais on est aussi extrêmement vigilants sur les moyens qu’on met en œuvre. Ça c’est facile en interne, on n’utilise que du logiciel libre, mais il y a plein d’assos qui peuvent se poser des questions, y compris dans le monde du Libre, sur leurs pratiques. On met en œuvre tout un tas de procédures pour être vigilants, pour que, dans tous les domaines qui sont directement liés à notre cause, ou indirectement liés à notre cause, on soit toujours le plus progressistes possible. Ça ne veut pas qu’on n’a pas des loupés, enfin qu’on ne loupe pas des trucs. Mais quand on fait des événements, on fait attention que ce soit accessible PMR [personnes à mobilité réduite], on fait attention à tout un tas de choses. Quand on fait des sites web on fait attention à cette problématique aussi. Quand on a des salariés, on fait attention à ce qu’ils se sentent bien chez nous ; on ne fait pas des CDD renouvelables tous les trois mois payés au lance-pierres, etc. Donc il y a globalement une exigence de qualité sur le fonctionnement qu’on essaye d’avoir dans toutes les dimensions et dans toutes les façons qu’on a de fonctionner.
Et ça, je ne veux pas dire que c’est rare, parce que moi j’ai la chance d’être dans plusieurs assos qui ont aussi ce genre d’exigences, mais malheureusement ce n’est pas systématique. Et si il y a une des raisons pour lesquelles moi je suis fier de l’April, comparée à plein d’autres associations que je croise de près ou de loin, j’aurais tendance à mettre ça en avant. Voilà !
Christian : Bravo. Les autres moyens humains dont nous disposons ce sont les bénévoles et vous êtes formidables ! Vous êtes formidables !
[Applaudissements]
Et la dernière catégorie de moyens humains dont nous disposons ce sont les adhérents et eux aussi sont formidables.
[Applaudissements]
Magali : Et on les aime, même s’ils ne cotisent pas on les aime, parce que le plus important à l’April c’est qu’on soit nombreux, ce n’est pas qu’on soit riches ; si on voulait être riches on ferait du propriétaire.
Christian : Oui. Ce ne sont pas toutes les associations ou même organismes qui ont plus de 4000 ou 5000 adhérents ; c’est assez extraordinaire. Évidemment beaucoup de petites cotisations permettent, effectivement, de financer les permanents et les actions, mais aussi permettent d’ouvrir des portes auprès des ministères, des élus, pour faire entendre un message. Et ça, c’est grâce à vous tous. Voilà !
Donc maintenant que nous avons les moyens humains, on va passer aux moyens organisationnels. Je tiens à expliquer qu’on avait tout bien calé et que le changement d’écran n’aide pas. Je ne sais même plus ce qu’il y avait à cet endroit-là !
Magali : Qu’est-ce que tu appelles un moyen organisationnel, Christian ?
Christian : Oui. C’est une très bonne idée.
Magali : Parce que là tu es sur l’onglet bénévoles. Pour ceux qui sont à Saint-Étienne, vous avez pu reconnaître ceux qui tiennent le stand parce que c’est souvent une équipe qui revient chaque année ; donc un moyen organisationnel.
Christian : Oui. Ça, ça illustrait nos bénévoles.
Magali : Ils sont tous là. D’ailleurs il y a en un dans la salle.
Christian : Du point de vue organisationnel, l’April a mis en place plein de systèmes, plein de choses, notamment des groupes de travail. Nous avons de nombreux groupes de travail. Il y a le groupe de travail Sensibilisation dont vous connaissez le résultat sur les affichettes, les stickers, l’Expolibre [3] par exemple.
Magali : Expolibre que vous pouvez voir au village associatif, qui est affichée ; les sept panneaux y sont. Ça aborde plein de sujets comme le logiciel, l’éducation, les biens communs, les enjeux et ainsi de suite. N’hésitez pas à aller la lire. Elle est en format A0 donc très visible. Vous pouvez aussi la louer.
Christian : Vous pouvez aussi la louer. On est dans la démarche de sensibiliser, de partager. Donc on construit un support et le but du jeu, après, c’est de partager ce support, qu’il soit utilisé, pas uniquement par nous, mais par des relais locaux, dans une école, dans une mairie, dans une entreprise. Partout ! Partager le moyen, parce que sur le terrain il y a des gens qui ont l’envie, qui ont la nécessité, parfois par rapport à un interlocuteur, mais qui, effectivement, n’ont pas forcément pratiqué énormément ou ne se sentent pas en confiance et donc ces éléments-là vont leur permettre d’aller plus loin, de partager simplement. Quand votre interlocuteur repart avec son affichette, avec son imprimé, il y a de grandes chances que le message soit passé.
Magali : Il y a d’autres groupes que le groupe Sensibilisation, il y a le groupe Éducation qui est groupe qui est extrêmement actif, qui communique par la mailing liste éducation et qui est essentiellement composé par des professeurs. Ne cherche pas, ils n’ont pas de logo !
Christian : D’accord !
Magali : Par énormément de professeurs. Autant vous dire que le partenariat [4] qu’a signé le ministère de l’Éducation avec Microsoft il y a quelque temps nous a ramené énormément de contributeurs sur ce sujet-là.
Les autres groupes de travail, tu as mis mes deux préférés ! Il y a le groupe Transcriptions. Le groupe Transcriptions a pour mission de récupérer un média, que ce soit une vidéo ou un fichier audio, et de le transcrire. Transcrire ça veut dire transformer le son en texte. C’est un travail qui prend énormément de temps mais où nous avons des bénévoles extrêmement actifs, qui tapent le texte, qui relisent, qui communiquent au conférencier pour lui dire « coucou, tu as été transcrit » et qui ensuite le publient sur le site April.
Le groupe tout en haut c’est le groupe pique-nique. Je ne vais pas vous expliquer ce que c’est, tout le monde a déjà pique-niqué dans sa vie ! Eh bien à l’April aussi, on essaye d’organiser des pique-niques.
Christian : Il y a des combats qui sont rudes, qui sont très éprouvants et c’est important, parfois, d’avoir des réunions beaucoup plus calmes ou festives pour échanger en toute convivialité et les pique-niques en sont une, et ça fonctionne très bien.
Magali : Il y a un groupe Libre Association aussi, mais on vous en reparlera tout à l’heure, parce que c’est aussi une initiative.
Christian : Quand je vous parlais des affichettes, on a beaucoup de documents de communication, partager des affiches. C’est l’occasion de citer Antoine Bardelli qui fait beaucoup de travail magnifique.
Magali : Antoine Bardelli.
Christian : Merci. Autre cadre organisationnel mis en place par l’April : des apéros mensuels, où on retrouve le côté convivial, mais aussi rencontre présentielle. C’est fondamental pour échanger. Donc ça peut être des adhérents, ça peut être des élus qui viennent poser des questions, ou des entreprises.
Magali : Des journalistes.
Christian : Des journalistes.
Magali : Ou des gens incognito.
Christian : Des ?
Magali : Des gens venus incognito.
Christian : Exactement, dont on ne connaît toujours pas les noms, d’ailleurs, et qui posent des questions et qui partagent et qui permettent d’avancer. On n’avait pas choisi cette photo-là, ce n’est pas vrai !
Magali : Elle est très bien.
Christian : Mais il y a beaucoup de pieds. Normalement on prend des photos où on voit les gens dessus.
[Rires]
Magali : Parce qu’à l’April on prend son pied !
Christian : C’est terrible ! C’est impressionnant ! On va avoir une petite surprise. OK ! D’accord !
Magali : Je vous parlais des fameuses transcript’parties du groupe Transcriptions. Voici une transcript’partie où, vous voyez, les gens sont vraiment très concentrés. Ils sont soit en train de transcrire — ça se voit parce qu’ils ont des casques — soit en train de relire parce que c’est important la relecture, il faut enlever les fautes d’orthographe, il faut enlever les non-sens même si on est toujours très respectueux de qui a été dit.
Christian : Les transcript’parties c’est vraiment organisationnel : on trouve un lieu, ce n’est pas toujours le même, on donne rendez-vous à des gens qu’on invite à venir, on ne sait même pas à l’avance forcément qui c’est, et une fois sur place, on explique le mode de fonctionnement d’une transcript’partie. Les gens se greffent sur ce qui les intéresse, sur la façon de fonctionner, sur la vidéo qui les intéresse et du coup, là, on a vraiment un cadre organisationnel. Et les bénévoles qui veulent participer s’inscrivent dans cette organisation et participent à une action. Et donc c’est totalement de l’organisationnel !
Magali : On en parle beaucoup parce qu’on n’est pas du tout objectifs : c’est le groupe où on est tous les deux très actifs, mais on va parler d’autre chose maintenant.
Christian : Du point de vue organisationnel, il y a les April Camps aussi.
Magali : C’est quoi un April Camp ?
Christian : C’est un camping April qui se fait dans un lieu, sur plusieurs jours, et typiquement l’idée, pareil, on décide d’un lieu, on prévient les gens, on les invite à venir et on va essayer pendant un jour, deux jours, trois jours et deux nuits, de faire avancer un sujet, une initiative : l’installation d’un serveur, d’un CHATON [5], des choses comme ça. Donc on fixe un cadre et les bénévoles présents feront avancer selon ce dont ils ont envie.
Comme autre cadre, on a aussi les villages libres, les stands, les dizaines de manifestations auxquelles on participe tous les ans, sur le terrain. N’hésitez pas : si vous voulez participer aux stands April, vous êtes les bienvenus. Et je rajoute que pour les apéros on les fait aussi décentralisés et on recherche des gens qui aiment faire l’apéro, qui aiment faire des choses pour l’April, décentralisées, en convivialité.
Magali : En gros, si vous voulez organiser un apéro April, vous nous le dites. On essaiera de se déplacer pour venir soit vous faire une conférence, soit juste un speech, soit juste se montrer. Mais on serait ravis de faire des apéros ailleurs qu’à Paris, Marseille, où est-ce qu’on est encore allés ? Brest, Lyon. Bref partout quoi ! Ou Toulouse où il y avait un super gâteau pour les 20 ans de l’April, effectivement.
Christian : Et il n’y a pas que pour les apéros qu’on viendra vous soutenir. Voilà les moyens organisationnels. Une question. Oui.
Public : Les petits villages vous venez nous voir ?
Christian : Les petits villages, nous sommes prêts à venir les voir. Mais le problème c’est aussi que je dise « Oh oui, bien sûr ! » Mais si ce n’est pas moi qui y vais, que j’oblige les autres à y aller, ce n’est pas sympa !
Public : Mais vous ! L’April ! Bédouin au pied du Ventoux, là où il y a le Tour de France.
Christian : Ce qu’il faut savoir c’est que nous avons l’avantage d’être une association nationale ; le fait que nous soyons nationale, ça veut dire qu’on a des contacts, on a des bénévoles, des adhérents partout en France.
Magali : Notre président est à Digne-les-bains. Ouais, ce n’est pas très loin.
Christian : Voilà, à Digne-les-bains. Nous avons un vice-président à Toulouse. Nous avons une membre qui est au Québec. Donc du coup, oui, on peut se déplacer suivant les disponibilités, suivant les contraintes, on peut se déplacer sans forcément, effectivement, venir de très loin.
Magali : Christian et moi nous nous déplaçons assez facilement. Si on est prévenus suffisamment à l’avance, logiquement, on se déplace.
Christian : Et avec grand plaisir !
Magali : Surtout pour un apéro !
Christian : Donc du point de vue organisationnel, nous avons mis en place des moyens, des méthodes, qui cadrent l’énergie des bénévoles pour avancer mieux. Troisième type de moyens, les moyens techniques.
Magali : Là ça devient geek !
Christian : Il y en a un petit peu, techniques. Typiquement c’est le local de l’April où on fait très souvent nos apéros, des réunions, on reçoit. C’est le SI de l’April, le système d’information de l’April. Ce n’est pas rien. Il y a des bénévoles qui consacrent beaucoup de temps à faire en sorte qu’il fonctionne. Il va y avoir du courriel, il va y avoir des listes de diffusion, il y a du wiki, il y a des pads. Il y a un site où on dépose les photos qui s’appelle photos.april.org. Il y a l’Agenda du Libre qui est un outil de sensibilisation mais aussi un outil pour partager des événements. Il y a un téléphone, il y a un fax. Oui les fax existent encore, et oui on en a encore besoin, parfois. Il y a l’IRC. Il y a Mumble. Sur IRC, donc sur Freenode, un canal[#april sur irc.freenode.net] où nous sommes présents. Donc il y a un certain nombre de moyens techniques qui sont pour des geeks peut-être intéressants mais, dans le cadre d’une association, qui sont des moyens importants sur lesquels vont reposer des initiatives. Je t’en prie. Agenda du Libre.
Magali : Comme tu as mis l’Agenda du Libre dans les outils je vais y revenir un tout petit peu. L’Agenda du Libre [6] c’est un projet qui existe depuis des années, qui permet de mettre tous les événements en ligne pour que les libristes puissent être au courant des événements de leur région. Ça a été recodé et récupéré par l’April en 2013 par le monsieur [Emmanuel Charpentier] qui est caché tout au fond, au coin là-bas, et depuis que l’April a repris cette plateforme d’événements, les événements ont explosés. C’est-à-dire qu’avant il y en avait plein, mais on ne le savait pas. Maintenant il y en a de plus en plus et ils sont de plus en plus sur l’Agenda du Libre. Ça c’est le wiki de l’April, ce n’est pas grave, mais en tout cas, si vous-même vous organisez des événements, n’hésitez pas à les mettre là-dessus. Si vous avez une association n’hésitez pas à le faire connaître également, puisque du coup vous aurez un tag qui sera associé à votre association. Vous pouvez même afficher l’Agenda du Libre qui concerne uniquement votre association sur le site internet. [Affichage : page 404 – Adresse introuvable] [Rires]. Vous pouvez aussi avoir des pages 404 introuvables comme ça, mais pas sur l’Agenda du Libre, uniquement pendant les conf !
Donc l’Agenda, au départ, c’était juste un agenda. On l’a couplé avec un annuaire d’associations parce que nous, sur les stands, les gens nous disent : « Oui, c’est bien les événements, mais est-ce qu’il n’y a pas une association qui peut m’aider ? » Comme le site « trouve ton GULL [Groupe d’utilisateurs de Logiciels libres] » a disparu, on a fait un annuaire sur « trouve ton orga ».
Autre outil que Christian nous montre maintenant, c’est la liste de diffusion. Là vous allez voir apparaître tous les groupes de travail [7] de l’April. Vous voyez, on vous en a dit trois/quatre tout à l’heure, mais, en fait, il y a tout ça. Oui, tout ça. bref, il y a en a une trentaine, à peu près. Tu veux nous montrer autre chose Christian ?
Christian : Oui, le pad, pour ceux qui connaissent. Tout le monde connaît le pad ? C’est, disons, un éditeur de texte partagé. On peut éditer à plusieurs. Typiquement, pour organiser un apéro. Il va falloir qu’on révise ce point-là, quand même. Et ça c’est le wiki de l’April où les bénévoles peuvent créer des pages sur des sujets, partager, les faire évoluer, etc. En Vente Libre.
Magali : En Vente Libre [8] c’est une plateforme qui existe, pareil, depuis quelques années et qui permet de vendre les goodies des associations. Là on vous a mis la page April, mais il y a d’autres associations comme Framasoft, Debian, Ubuntu, LibreOffice, qui vendent leurs goodies, également sur cette plateforme.
Christian : Maintenant qu’on a vu que l’April avait des moyens conséquents, humains, organisationnels et techniques, nous allons aborder la partie initiatives. Qu’est-ce qu’on fait avec ces moyens et notamment on fait des choses comme ?
Magali : L’Expolibre. L’Expolibre ce sont sept panneaux qui présentent le logiciel libre au grand public. On a en parlé un petit peu tout à l’heure. Il y a un site internet où vous pouvez retrouver l’intégralité de l’Expolibre. Vous pouvez la louer en envoyant un mail à Isabella, mais vous pouvez aussi l’imprimer puisque toutes les sources sont dans des formats ouverts, sous des licences libres. Si vous voulez l’imprimer dans, je ne sais pas moi, qu’est-ce qui est plus grand que le A0 ? Quelque chose avec des murs entiers d’Expolibre, vous pouvez, c’est fait pour. Petit appel à ceux qui parlent des langues étrangères, par rapport au français, si vous voulez traduire l’Expolibre faites-le ! Puisque plus on pourra l’exposer à l’étranger, plus le message passera !
Christian : Autre initiative. Typiquement, quand un ministère signe un contrat avec une entreprise qui fait du privateur et donc qui met en danger les données personnelles des élèves, eh bien on met en place une initiative pour essayer de mobiliser et de créer une pétition.
Magali : J’ai une anecdote. Allez je vous fais l’anecdote ! Au départ, quand il y a eu ce contrat-là, à l’April, on a fait juste un communiqué de presse ; on a travaillé dessus, on a fait un texte et on l’a balancé un peu partout. Il y a des associations copines qui ont dit : « Moi je veux le signer ! Je veux signer ! » Et ces associations ont été tellement nombreuses qu’on s’est dit il va falloir faire une pétition. Donc on a mis une pétition en ligne, en disant on espère qu’on aura des signataires. Sauf que ça a fait boule de neige et je crois qu’on doit avoir dépassé les 6000 signatures — je ne suis pas sûre que ce soit sur cette page-là. Bref ! Vous pouviez aller signer cette pétition. Vous pouviez le faire de manière anonyme, si vous vouliez. Vous pouviez faire signer votre syndicat de profs, puisqu’on a pas mal de syndicats de profs qui l’ont signée ; il y a des entreprises qui l’ont signée ; il y a des collectivités qui l’ont signée. Bref ! Il y a plein de gens qui l’ont signée et quand vous regardez les dates…
Christian : Ça continue.
Magali : Ça continue encore, maintenant, alors que c’est une initiative qu’on a lancée il y a, peut-être que vous savez là-devant, décembre 2015. Bref ! Ça fait quasiment un an et demi qu’il y a encore des gens qui signent cette pétition, comme quoi c’est toujours d’actualité, et qu’il y a toujours plein de gens qui sont contre ce partenariat Microsoft/Éducation nationale.
Christian : Autre initiative : Libre Association [9].
Magali : Là c’est Laurent Costy, un des administrateurs que vous avez vu tout à l’heure, vous n’avez peut-être pas pu le repérer parce qu’il avait une casquette, qui a lancé ça parce qu’il travaille beaucoup avec les associations et il s’est rendu compte qu’on avait quasiment tous le même combat et que c’était dommage que les associations n’utilisent pas de logiciel libre alors que souvent elles n’ont pas beaucoup de moyens ; souvent elles ont des problèmes, elles font du téléchargement illégal de logiciels privateurs, ce qui est dommage ! Donc il a carrément créé un groupe pour amener le logiciel libre dans les associations. [D’accord je continue à meubler donc !]
Christian : Et notamment aussi, une initiative a été de créer un livret de présentation de logiciels libres qui peut servir de support et d’information auprès des associations, mais pas que.
Magali : Et dans ce livret, il conseille plein de logiciels libres adaptés aux besoins des associations. C’est-à-dire que les associations n’ont pas forcément les mêmes besoins que des gens grand public ou que des entreprises. Donc là, on a fait une sélection de logiciels libres, on les a mis dans ce livret et on leur explique comment ça se passe ; on met un degré de difficulté, de maintien, afin qu’elles puissent piocher dedans librement.
Christian : Autre initiative : Libre en Fête [10].
Magali : D’accord. Libre en Fête, c’est toujours aux alentours du 21 mars ; c’est souvent trois semaines avant/trois semaines après. On encourage toutes les associations, qu’elles soient locales ou nationales, à organiser des événements et à les inscrire sur le site. Pour les inscrire sur le site, c’est très simple : il suffit d’aller mettre son événement sur l’Agenda du libre, de mettre le tag « Libre en Fête 2017 » et l’événement apparaîtra directement sur ce site-là. Et donc ces événements, pour Libre en Fête, ce sont surtout des événements qui sont, comment dire, pour le grand public, pour lui faire découvrir les logiciels libres.
Christian : Ce ne sont là que quelques exemples des nombreuses initiatives menées par l’April, grâce aux moyens mis en place et grâce aux bénévoles. On voulait parler d’une initiative très récente, qui s’appelle Candidats.fr [11]. Cette initiative-là et les précédentes utilisent tous les moyens dont on a parlé tout à l’heure. Tout le monde connaît Candidats-fr ? Le Pacte du logiciel libre ?
Magali : Les gens qui sont dans la salle connaissent peut-être, mais les gens qui regarderont la vidéo ne la connaîtront pas, sûrement. Est-ce que tu peux nous parler de la campagne Candidats.fr, puisque c’est toi qui l’as animée ?
Christian : Je l’ai co animée, parce que l’action collective c’est un point fort de l’April.
Le Pacte du logiciel libre, l’idée c’est de recréer du lien entre les gens et les élus et c’est aussi un moyen de faire passer un message de sensibilisation auprès des futurs élus qui font la loi. La visée institutionnelle de l’April est très forte et ça c’est un moyen. Sauf que contacter à trois permanents des milliers de candidats — par exemple pour les législatives il y en avait plus de 7800 —, déjà c’est impossible humainement. Et en plus, recréer du lien avec des centaines de bénévoles qui vont contacter leurs candidats, leurs élus, qui vont établir une communication, qui vont faire remonter des informations ou qui vont transmettre des informations à leurs élus, c’est un moyen formidable pour faire avancer le mouvement du logiciel libre, les idées et, bien sûr, la liberté des utilisateurs.
Magali : Ce qui est génial dans cette campagne c’est que même s’ils ne sont pas élus, ils ont été sensibilisés. Le fait de dire « je suis candidat » dans une circonscription, fait qu’on leur a parlé du logiciel libre, on leur a dit qu’il fallait faire attention, qu’il ne fallait pas voter de lois… Même s’ils ne sont pas élus — d’ailleurs il y a beaucoup de non élus qui ont signé le Pacte — je te laisserai faire le bilan après, mais au moins c’est déjà donner l’occasion de les sensibiliser, parce qu’on ne les aurait jamais contactés s’ils n’avaient pas été candidats.
Christian : Même un élu qui dit : « Je ne veux pas signer » ou un candidat « Je ne veux pas signer », n’empêche que ça veut dire qu’il sait ce que c’est et qu’on va pouvoir rebondir sur son argumentation ; on va pouvoir avancer avec lui.
Ça [en indiquant l’écran], c’est le Pacte du logiciel libre qu’on propose de signer aux candidats. C’est une démarche symbolique. C’est dire que oui, je sais ce que c’est qu’un logiciel libre et puis d’accord, je m’engage à l’utiliser si je suis élu, à le faire utiliser si je suis élu. Donc c’est vraiment symbolique, mais c’est important parce que le système démocratique dans lequel on est, c’est aussi du symbole, et voilà ! C’est ce qu’on propose de leur faire signer.
Magali : Un bilan ? Un petit bilan ?
Christian : Juste pour dire, par rapport aux moyens : on a utilisé des pads pour pouvoir rédiger des documents ; on a utilisé le wiki pour faire le suivi des activités ; on a utilisé les listes de diffusion, parce qu’on a des listes de diffusion qui sont dédiées ; on a hébergé un site qui a été développé avec un logiciel libre, merci Benj. Un site web dans le SI vu ci-avant.
Magali : On a discuté sur IRC.
Christian : On a énormément fait de « contacthons » sur IRC, donc tous les moyens, et on a utilisé les permanents qui nous ont aidés à tenir le coup, à saisir les pactes. On a utilisé les bénévoles qui nous ont aidés ; il y en a plus de 80 qui ont participé. J’ai parlé de moyens techniques, de moyens organisationnels ; typiquement Candidats.fr, c’est aussi organisationnel. Donc tous les moyens que nous avons décrits tout à l’heure ont servi à porter cette initiative majeure de l’April.
Vous avez vu l’intro. Mais regardez, ça en fait du monde. Cette plateforme, ce qui était intéressant, c’était de collecter les coordonnées de contact des candidats, parce qu’il y a beaucoup de candidats qui sont difficiles à contacter et de pouvoir partager cette information de contact pour être plusieurs à contacter. Sachant que plus ils sont sollicités, plus ils vont se dire qu’il y a quelque chose à regarder.
Magali : Tu ne pourrais pas nous montrer la fiche d’un candidat au hasard ?
Christian : Je le peux.
Magali : Au hasard, un candidat qui s’est vanté ce matin d’avoir signé Le Pacte, un candidat qui est de la région, monsieur Régis Juanico. Là vous avez à peu près sa fiche personnelle. On a essayé de trouver son adresse web, le téléphone ça peut servir également ; les réseaux sociaux : il y a beaucoup de candidats qui nous ont répondu sur les réseaux sociaux ; on avait son parti, on avait sa suppléante ; on a regardé, on s’est rendu compte qu’il était finaliste puis, finalement, qu’il a été élu. Voilà ! Signé et lettre fax de confirmation. C’est beau quand on voit ça sur un candidat parce que sinon il y aurait marqué non contacté. Contacté/signé, ça veut dire qu’on a réussi à remplir notre mission.
Le plus dur c’est de trouver leur adresse mail, personnellement. C’est bizarre, à notre époque, que tous les candidats ne veuillent pas être joints, comme ça ils ne donnent pas leur adresse mail. Souvent on est obligé d’aller chercher sur Internet. À savoir que pour les sortants, qui sont déjà à l’Assemblée nationale, quand ils ont une adresse mail @assemblée nationale, ça ne marche pas ! ils ne répondent pas ! Ils ne la lisent pas !
François R. : Inaudible.
[Rires]
Magali : Alors François qui est aussi un des bénévoles qui a contacté des candidats nous dit que les autres adresses mail non plus ça ne marche pas ! OK ! Moi je me suis occupée des réseaux sociaux sur mes candidats parisiens et alors moi j’ai eu des réponses. Hou là, j’ai eu des réponses.
Christian : Pour vous donner une idée du défi de cette initiative. Effectivement, pour les législatives de 2017, il y avait 7882 candidats.
Magali : C’est beaucoup !
Christian : L’idéal c’est de les contacter en présentiel, en leur parlant directement, mais ce n’est pas forcément faisable. Grâce à 92 bénévoles, on a réussi à faire 2332 actions de contact. C’est beaucoup ! C’est un sur quatre. On va vous montrer des camemberts, des tableaux après. Le résultat, c’est quand même 2332 actions de contact. Ce sont des gens qui ont été sensibilisés, parce qu’ils ont reçu un message, ils se sont posé des questions : qu’est-ce que c’est que ça ? Qu’est-ce qu’ils me veulent ? Même s’il n’y a pas de réponse, ça veut dire que, quelque part, il y a des cases qui sont ouvertes : ils vont pouvoir se poser des questions et ça, c’est utile pour faire progresser le mouvement.
Le résultat, on a 497 signataires. Ce sont des gens qui non seulement ont reçu le message, ils ont dit OK, ils l’ont compris et aussi ils ont fait la démarche de signer parce qu’ils sont d’accord.
Magali : 497 signataires sur 1798 contactés, ce n’est pas mal !
Christian : C’est quelque chose que je ne réalise pas encore, mais c’est une transformation, c’est un taux de transformation du contact en signature qui est énorme. Qui est même trop énorme !
Magali : Par rapport aux campagnes précédentes, c’est énorme comme taux. Malheureusement on n’en a que 26 qui ont été élus. Mais si on regarde bien comment marche l’Assemblée, 26 candidats, ils ont le droit de former un groupe !
Christian : Comme un journaliste l’a titré dans son article : « Aujourd’hui nous avons 26 défenseurs du logiciel libre à l’Assemblée nationale ».
Magali : Donc 26 personnes qui pourront faire des propositions dans l’emploi du temps des députés. Et ces 26 personnes ne sont pas toutes du même bord ; elles ne proviennent pas toutes du même du parti.
Christian : Je confirme que les logiciels libres sont un sujet complètement transpartisan, pas forcément pour les mêmes arguments, mais ça va des valeurs de partage aux valeurs d’innovation, aux valeurs de souveraineté nationale, donc c’est transpartisan. Il y a de quoi convaincre et ils sont convaincus, en général.
Magali : Les 551 qui n’ont pas signé, on va les contacter pour qu’ils signent, maintenant qu’ils sont élus.
Christian : Oui, parce que l’initiative Candidats.fr ne dure pas que la campagne, qui a été extrêmement courte cette année, trois semaines à peu près, c’est très intense. Mais du coup, maintenant on va pouvoir continuer avec ceux qui ont été élus, ceux qui ont répondu. Parce qu’il y en a qui répondent en disant « je ne sais pas de quoi vous parlez, je verrai ça en septembre ». Bon ! Pas de problème, on sera là en septembre. On les contactera. Il y en a qui ne répondent pas. Eh bien on va les solliciter davantage. On va leur dire « vos collègues ont signé, pourquoi pas vous ? », notamment En marche !, on a le porte-parole du gouvernement [Christophe Castaner] qui a signé, donc pourquoi pas les autres. Il y a le député Villani qui va peut-être nous faire l’honneur de sa présence aux Rencontres Mondiales du Logiciel Libre.
Magali : Il est à Versailles.
Christian : Il a encore trois jours !
Magali : D’accord. Député, si vous nous entendez !
Public : Inaudible.
Christian : Trois jours ! Député Villani.
Magali : Oui. S’il veut venir faire sa conférence plus tard, on veut bien de lui.
Christian : Député Villani. vous êtes le bienvenu. J’ai un Pacte imprimé que vous pourrez signer quand vous viendrez, il n’y a aucun souci.
Magali : Tu nous as fait des jolis graphiques !
Christian : Ouais ! J’ai essayé de valoriser le travail de ces 90 bénévoles et de ces milliers d’actions. Globalement, on a réussi à contacter un quart des candidats. On voudrait, bien sûr, toujours plus. Mais bon, il faut être raisonnable !
Magali : Il faut dire que quand il y a 24 candidats par circonscription, dont certains de partis totalement inconnus, on se dit toujours qu’ils ne seront pas élus. Donc on essaye vraiment de contacter les plus statistiquement éligibles.
Christian : Oui ! Oui !
Public : Inaudible.
Magali : Ah Oui ! Il y a tous ceux qui ne laissent pas leurs coordonnées, ni téléphone, ni adresse mail, ni réseau social.
Christian : Ni profession de foi !
Magali : Ni quoi que ce soit. Ceux-là c’est difficile à avoir !
Christian : Et pour information, nous avons eu 90 merveilleux bénévoles. Et bien sûr, autant nous on s’astreint à contacter tout le monde, mais autant on n’impose pas à nos bénévoles de contacter les candidats qu’ils n’apprécient pas, ce n’est pas le but ! On est toujours en mode positif, constructif.
Ce qui est formidable avec ces beaux camemberts, c’est qu’on voit quand même qu’on a réussi, dans les finalistes — donc ils étaient nombreux les finalistes, ils étaient combien ? Nombreux, plus de 1000 — on a réussi à en contacter deux tiers, et parmi les élus on en contacté les trois quarts. Donc même si, à l’arrivée, il n’y en a que 26 signataires sur 577, déjà il y en a beaucoup qui ont eu l’opportunité d’être sensibilisés et l’idée c’est de continuer.
Magali : Si vous voulez donner un coup de main, n’hésitez pas à prendre contact avec nous. Il y a un groupe de travail à l’April qui s’appelle le groupe Atelier, mais je ne vous en dirai pas plus parce qu’Étienne se fera un plaisir de vous en parlez jeudi [mercredi], qui va suivre cette campagne Candidats.fr, après l’élection.
Christian : On vous a montré les différents types de moyens de l’association. On vous a montré des initiatives qui les utilisent. Je voudrais dire que ça, Le Pacte du logiciel libre, c’est quelque chose que l’on fait depuis dix ans, depuis 2007. On le fait à différents types d’élections, européennes, départementales, régionales et législatives. 26 signataires à l’arrivée, on pourrait penser que ce n’est pas grand-chose sur 577. Sachez que c’est aussi grâce à cette initiative qu’aujourd’hui il y a deux lois de la République française qui contiennent la mention « logiciel libre ». Il y a une loi sur la Recherche et l’Enseignement supérieur et il y a la récente loi…
Magali : La République numérique.
Christian : République numérique, qui a été votée récemment, et qui a donné lieu à un débat de trois quarts d’heure à l’Assemblée nationale, alors qu’en général les amendements c’est, allez, 30 secondes, pas plus !
Magali : Et plus d’une heure au Sénat.
Christian : Et une heure et quart au Sénat, avec une suspension de séance pour qu’ils arrivent à trouver un compromis dans les couloirs. C’est extraordinaire, et jamais ce résultat ne serait arrivé sans les initiatives de l’April, aussi du point de vue action des permanents auprès des candidats, des ministères, etc., et des bénévoles à travers cette initiative-là. Donc l’April a mis en place des moyens conséquents, pour des initiatives dont certaines conséquentes, avec des résultats qui sont conséquents.
Par rapport aux initiatives, il y en aurait plein qu’on pourrait vous décrire, mais on va éviter, on va faire court. On voudrait vous dire que si vous voulez en savoir plus sur certains dossiers d’actualité, brûlants, notre merveilleux permanent Étienne Gonnu fait une conférence mercredi à 16 h 20.
Magali : Qui durera 40 minutes sur l’enjeu politique et social des logiciels libres.
Christian : Voilà. Donc vous aurez un complément sérieux sur les actualités.
Magali : Et puis il y aussi Marie Duponchelle qui fera une conférence sur l’interopérabilité et l’obsolescence programmée [12]. Marie Duponchelle est une ancienne administratrice de l’April, elle est avocate de formation. Elle fait pas mal de conférences et elle, ce sera mercredi 5 juillet à 11 h 40, dans le lieu Room J 110, et ça durera 40 minutes.
Christian : Voilà. Donc nous avons fini la petite présentation du cœur de l’April et nous accueillons avec plaisir vos questions maintenant.
Magali : Je vais dire ce que dit un de mes copains framasoftiens, Pouhiou, qui dit que la première question personne ne veut la poser donc on va l’oublier ; on va passer directement à la deuxième question, et ça marche.
Christian : Bravo.
Public : C’est une question qui n’a pas forcément… C’est plus par curiosité, le fait qu’il y ait un pourcentage plus élevé sur les finalistes et, finalement, les élus, c’est parce que les bénévoles ont mis plus le paquet à la fin ? Ou parce que les élus étaient meilleurs et que donc ils ont été élus parce qu’ils… Enfin voilà !
Christian : En fait, j’ai fait des études. On a eu deux semaines de contacthons très intenses pour le premier tour et une semaine seulement pour le deuxième tour. Il y a eu autant de contacts dans le deuxième tour que dans le premier tour. Ce qu’il faut voir c’est qu’on a capitalisé tout le travail de collecte de coordonnées qui était au premier tour. Et puis le deuxième aspect qui fait beaucoup, c’est qu’ils sont beaucoup moins nombreux : on passe de 7882 à 1151. Ça soulage ! Et typiquement, en régional, on est passé de 22 000 candidats à moins de 5000. C’est à chaque fois, ouf, ça devient beaucoup plus gérable.
Magali : Et puis surtout, après le premier tour, quand il ne reste plus que deux candidats, il n’y a plus que deux adresses mail à chercher ou elles sont même déjà là. Donc pour contacter les gens c’est beaucoup plus rapide que quand on doit chercher par nous-mêmes les adresses mail. Il faut reconnaître qu’en plus, cette année, on a eu beaucoup moins de temps pour contacter les gens puisque les listes ont été faites vraiment au dernier moment. Avant on avait quasiment trois semaines/un mois pour contracter les gens ; là ça a été deux semaines. Imaginez si on avait eu un mois !
Christian : Oui. Ça c’est de l’action !
Magali : Là tu montres le camembert du moyen de contact. Donc vous pouvez voir que la plupart des contacts ont été faits par courriel, mais qu’il y a quand même une petite partie qui a été faite sur les réseaux sociaux ; et le formulaire web c’est quand les candidats ne veulent vraiment pas être joints, mais comme ils sont à la pointe de la technique ils ont un site internet et, sur ce site internet on peut laisser un message sur leur formulaire. Autant vous dire que c’est quelque chose que les contacteurs n’aiment pas du tout !
Christian : Parce qu’on ne sait pas du tout ce qui se passe derrière !
Magali : On ne sait même pas qui lit, derrière. Aux candidats qui font ça, on fait un petit message : on n’aime pas ça !
Christian : En complément, vraiment plus on a de bénévoles qui participent, plus on a de coordonnées de contact trouvées, plus il y a d’actions de contact qui peuvent être faites. Après, avec les différents tours, moins il y a de candidats et donc plus on arrive à vraiment avoir un effet boule-de-neige qui a un impact.
Magali : Il y avait une deuxième question.
Christian : Deuxième question. Ils se battent pour des questions ! Super !
Public : J’ai une question. En faisant de l’institutionnel, on va dire en imposant le logiciel libre dans des endroits où il ne serait pas autrement, est-ce qu’on ne s’expose à des migrations inverses comme les deux auxquelles je pense : celle de l’Assemblée nationale française et celle de la ville de Stuttgart, je crois ? Ou de Munich.
Christian : Je vais faire mon Richard Stallman. Vous pouvez parler plus fort, je n’entends pas ! [Christian imite la voix de RMS]
Public : Ou celle de Munich, qui, bon ! Eh bien ça a fait grand bruit et c’est quand même vrai que ce sont des échecs dans le sens où le politique a imposé le logiciel libre et, on va dire, après on est revenu sur cette décision-là et ça fait peut-être encore plus mal que de ne pas en avoir du tout. Ma question c’est un peu comment est-ce qu’on peut se prévaloir de ça ?
Christian : Le cas en Allemagne où la ville revient sur le déploiement de logiciels libres qui avait été décidé il y a une dizaine d’années, qui était achevé, qui continuait tranquillement sa route et qui avait montré des millions d’euros d’économie, n’est que le fait d’un choix d’un élu qui, arbitrairement, a décidé de revenir en arrière. On peut imaginer du copinage, des dessous de table, tout ce qu’on veut, mais ce n’est absolument pas basé sur une logique, étant donné que les directeurs des services informatiques de la ville en question ont rendu des avis défavorables à cette initiative et, au contraire, que ça n’avait plus de sens aujourd’hui.
En ce qui concerne l’Assemblée nationale, effectivement, nous avons vu un formidable élan de mise en place de moyens et c’est vrai que, malheureusement, on n’a pas constaté un engouement des parlementaires. Certains ont utilisé les logiciels libres et l’ont revendiqué. Ils nous ont même assuré, par rapport au Pacte du logiciel libre, qu’ils étaient utilisateurs, qu’ils continuaient et qu’ils espéraient pouvoir continuer.
Il faut savoir que, des fois, il y a des résistances. Il y a des lobbies qui travaillent derrière. Il y a des usages qui ont tellement été ancrés que la logique d’économie, de liberté, de sécurité, n’arrive pas à prendre tout de suite. Mais ça c’est une question de temps. Il faut leur laisser. Ce sont des fois simplement des gens qui disent : « Laissez-moi du temps pour changer. » Et nous sommes là pour les aider à changer et on va les convaincre de changer et je pense que Étienne a une info là-dessus par rapport à moi.
Étienne : C’est juste pour compléter. C’est vrai que, comme tu dis, à Munich c’est le fait d’une personne qui a clairement accepté le lobbying de Microsoft. Mais à l’inverse, le logiciel libre aussi, parfois, que ce soit dans différentes institutions, à différentes échelles, peut être porté par une personne. Et le but aussi de l’April, c’est de créer un terrain favorable, notamment quand on essaie de faire rentrer une priorité au logiciel libre dans la loi ; ça ne va pas tout faire, mais ça va donner des billes, ça va armer aussi des personnes, des initiatives, parce que, souvent, ça part aussi de ça. C’est-à-dire qu’au sein d’une collectivité, au sein d’une institution, d’une école, il y a un DSI [directeur des systèmes d’information], il y a quelqu’un qui croit dans ces valeurs-là et qui va aussi permettre, à l’inverse, d’aller du bon côté ; quelqu’un qui va porter le Libre à ce niveau-là. Je pense que notre action sert aussi et notamment par ce genre de biais comme Candidats.fr, à donner de la visibilité pour donner un terrain favorable à tout ça.
Magali : Avant de passer la parole à madame pour la question, est-ce que vous connaissez le label des territoires numériques [13] ? C’est un label qui a été mis en place par plusieurs associations dont l’April, l’ADULLACT, l’AFUL, et qui a demandé aux collectivités de répondre à plusieurs questionnaires du genre : est-ce que vous utilisez du logiciel libre ? Est-ce que vous développez du logiciel libre ? Est-ce que vous avez un budget logiciels libres ? Et il y a eu énormément de réponses de grandes villes, telle que Rennes, telle que Nantes, telle que je ne sais plus parce qu’il y en avait vraiment pas mal, et qui développent du logiciel libre. C’est-à-dire qu’elles ne sont pas juste simples utilisateurs ; elles sont contributeurs du logiciel libre et ça on ne le voit pas dans les journaux ! Mais on a, je crois que c’est la ville de Rennes, qui contribue à plus de 40 logiciels libres. C’est vraiment un choix local, régional si tu veux, surtout local.
Ce qu’ils font en haut, à l’État, c’est leur choix, mais au niveau local il y a plein de collectivités qui font du logiciel libre. Il y a plein d’écoles qui ont refusé le partenariat avec Microsoft et qui utilisent du logiciel libre, pour les raisons qu’elles veulent mais en tout cas, c’est ça qu’elles ont elles décidé d’utiliser. Tant pis si Munich, ils sont repassés à Microsoft. Peut-être qu’ils auront plus tard un DSI qui leur dira : « Allez, ne déconnez pas, on revient au Libre ! »
Public : Bonjour je suis Florence, je suis membre d’April depuis 98.
Christian : Bravo !
[Applaudissements]
Florence : Je suis assez admirative de la manière dont April anime les contributeurs et les bénévoles. Je voulais savoir un petit peu où ça en était maintenant et comment ça se passe au niveau de l’animation des bénévoles, parce que ça peut être un exemple pour d’autres associations locales.
Magali : Le secret est dans la tomate cerise ! C’est-à-dire que plutôt que de proposer des chips, tu proposes de tomates cerises aux apéros, ça fait venir plein de gens. Non ! Je pense que l’animation est faite parce que dans les groupes de travail on a des animateurs qui sont motivés, qui sont militants et qui ont envie de faire des choses. Et leur enthousiasme est totalement communiqué aux bénévoles qui ont envie de les suivre.
Public : Inaudible.
Magali : Je vais demander à ma mère et à mon père et ils vont te dire !
Christian : Il y a une chose qui est importante aussi, l’April ça fait 20 ans que ça existe. Il y a des gens, on les voit agir pendant des années, on est admiratif de ce qu’ils font et on apprend beaucoup en les regardant faire, après en essayant de les soutenir, de les aider ; après on les rejoint et après on finit aussi à l’April par exemple, des fois. Et donc voilà ! L’action collective, être avec les autres. Petit à petit, c’est juste des façons de travailler, des façons d’être ensemble. Petit à petit ça vient ; on prend de l’assurance et puis on crée le cadre organisationnel qui va bien.
Souvent c’est juste une méthodologie assez simple : c’est un lieu, c’est une unité de temps, avec des choses très simples sur les objectifs, et de l’accompagnement. Les bénévoles, la plupart du temps, quand ils viennent, c’est vrai qu’ils ont une quantité d’énergie, de temps disponible courts et il suffit de leur dire : « Aujourd’hui on fait ça. Ça t’intéresse ? Oui ? Alors il faudrait faire comme ça, comme ça, comme ça. Vois ! Adapte-le à toi ! », et souvent ça suffit. Donc des tâches, les penser simplement et penser en unité de temps, d’énergie et aussi la récurrence. Si on fait un événement une fois par an, c’est difficile de capitaliser l’expérience. Si on le fait deux/trois fois par semaine, on épuise les gens et c’est difficile de tenir le rythme. Si on le fait une fois toutes les semaines, comme les soirées de contribution du Libre, ça marche assez bien. L’apéro mensuel qu’on fait, une fois par mois, ça marche assez bien. On arrive à capitaliser l’expérience.
Magali : Et puis le combat qu’on mène, le combat éthique du logiciel libre c’est un combat qui parle à énormément de gens, donc pour eux c’est plus facile de venir nous voir si ce combat-là leur est important ; de nous consacrer du temps, que ce soit cinq minutes, que ce soit un an, puisqu’on a chopé des bénévoles à long terme, mais c’est parce que, surtout, notre cause est juste et qu’ils veulent la rejoindre.
Christian : Et le parcours du bénévole c’est un concept ! Oui !
Magali : Du coup, en parlant de parcours du bénévole, je voudrais parler de ce petit flyer de sensibilisation [14] qui a été fait par le groupe dont Isabella est cheffe, qui vous dit typiquement : « Vous avez une minute ; cinq minutes ; quatre heures ; deux mois ; une année » et on vous donne des tâches que vous pourrez réaliser. Ou alors « Je suis enseignant ; je suis dirigeant ; je suis intéressé par les sujets juridiques ; je sais promouvoir une cause qui me tient à cœur », et pareil, vous avez des tâches qui peuvent être déclarées. On est vraiment là pour encourager nos bénévoles, [bien sûr avec plaisir], les encourager, les aider et puis surtout leur trouver des tâches qui leur tiennent à cœur.
Christian : Et c’est pour ça qu’on a parlé des moyens organisationnels. Définir un cadre simple, facilement compréhensible. Souvent les bénévoles savent se mettre dedans, apporter leur énergie, et je viens d’oublier ce que je voulais dire, mais ce n’est pas grave !
Isabella : L’April a fêté 20 ans, en fait. On continue de célébrer parce que c’est toute l’année et on a fait une grande fête sur Paris, mais on avait fait plein de fêtes aussi en régions ; il y avait plein d’événements dans toute la France. Et quand on a fait la fête sur Paris, on a pensé de proposer un buffet issu de la récupération alimentaire. Donc j’ai fait appel, j’ai dit « venez participer à ce buffet participatif » parce que c’étaient les bénévoles, eux-mêmes, qui faisaient à manger, en gros. Il y avait des gens qui avaient l’habitude de faire la cuisine et il y avait des gens qui ne s’y connaissaient pas du tout, mais qui étaient contents de participer. C’était une initiative qui leur a parlé et, du coup, ils se sont mis à préparer à manger aussi.
Magali : Et on a super bien mangé ! Est-ce qu’il y a d’autres questions ?
Public : J’avais une question sur les personnes que vous avez contactées, qui n’ont pas signé Le Pacte. Comment elles se répartissent ? Quelle est la part de celles qui ne vous ont pas du tout répondu ? Quelles sont celles qui vous ont dit : « Non ça ne m’intéresse pas le logiciel libre » ?
Christian : Je vous invite à aller voir le bilan qui est sur Candidats.fr.
Magali : Il fait 125 pages !
Christian : Non, non ! Il fait beaucoup moins de pages.
Magali : Il n’y a pas de portraits de gens !
Christian : Il est là, mais je commence à être en panne de batterie.
Magali : Je ne pourrais pas te dire tous les candidats de tel parti nous ont dit non. Je pourrais te dire qu’il y a des candidats qui nous ont dit oui et que, du coup, ils ont fait adhérer tous les mêmes candidats de leur parti : le Parti pirate, Europe Écologie les Verts, Nouvelle Donne, par exemple… Alors pour ceux qui ne nous ont pas répondu, est-ce qu’il y a un profil qui se dégage ?
Christian : De ceux qui n’ont pas répondu ? C’est difficile de savoir puisqu’ils n’ont pas répondu.
Magali : Moi, il n’y en a jamais aucun qui m’a dit non. L’indifférence c’est beaucoup plus important que le non, pour eux. Il y en a, ils m’ont répondu en disant « je ne sais pas, je ne connais pas, j’aimerais bien vous rencontrer ». Du coup j’ai rencontré des candidats, mais personne n’a osé me dire non, que ce soit sur les réseaux sociaux ou par courriel. Limite ils ne répondent pas, ils ne répondent juste pas ! On n’existe pas !
François : Juste une précision. Moi ça m’arrive souvent de ne pas avoir de réponse. La seule fois où j’ai eu un candidat qui m’a dit non c’est quand je l’avais appelé. Parce qu’au téléphone, pour pouvoir raccrocher, il faut qu’il trouve une excuse pour ne pas être malpoli. Et donc là il dit non, ça ne nous intéresse pas, désolé !
Christian : Oui. On a cette méthodologie d’accompagnement des bénévoles. Souvent beaucoup nous disent : « Moi je ne sais pas quoi lui dire ». Moi le premier, au début, j’étais là, qu’est-ce que je vais lui dire ? Je ne suis pas un orateur, lui c’est un professionnel, etc. Et on disait : « Envoyez un courriel avec un texte, très simple, sur pourquoi vous trouvez que c’est bien les logiciels libres et puis, le lendemain, vous appelez et vous posez juste la question de savoir s’il a reçu le courriel. » Et là, effectivement, tout le monde arrive à poser cette question-là tranquillement et ça a un impact énorme, parce que ça paraît rien comme contact, mais du coup, ils sont obligés de bouger parce qu’il y a un contact direct. Et pareil si vous vous déplacez, c’est encore plus fort comme impact.
Public : Il y a des partis politiques qui ont plus bloqué ou qui, finalement, n’ont pas forcément répondu ?
Christian : C’est plutôt le contraire. C’était une progression. On a maintenant des partis qui donnent des consignes à leurs candidats de signer. Voilà. Il y a deux partis, trois, qui nous ont dit : « C’est bon, vous pouvez considérer que tous nos candidats ont signé », carrément. « Nous, parti, au nom de candidats, on vous dit : "Ils signent !" »
Magali : Chose qu’on ne pouvait pas faire. On a vraiment besoin de la signature de chaque candidat. C’était gentil, mais…
Christian : On les a remerciés, mais notre démarche c’est vraiment le candidat, la démarche symbolique du candidat, parce que c’est le candidat qui vote les lois s’il est élu, c’est lui qui parle à la tribune ; ce n’est pas le parti. Même s’il y a des logiques de parti, on n’est pas candides là-dessus, mais nous, on essaie de, justement, valoriser le candidat, l’élu. Mais du coup, effectivement, il y a des partis qui ont… Si on avait écouté ça, on aurait eu des centaines et des centaines de signatures supplémentaires. Ça c’est nouveau, parce qu’il y a dix ans, ce n’était pas ça. Mais du coup, ça veut dire qu’ils intègrent… Pardon ?
Public : Inaudible.
Christian : Dans notre sens ? Alors moi je ne l’ai pas ressenti très fort.
Magali : Dans le public il y a quelqu’un qui vient de dire qu’il y avait des consignes de partis pour ne pas voter le…
Christian : Si, pour signer. Sincèrement il n’avait pas beaucoup d’effet.
Public : Inaudible.
Christian : Oui, mais enfin dans les faits ! Vas-y !
François : On a déjà eu des consignes de partis dans le passé. Une année on a eu le FN, je ne suis pas sûr de l’année, mais c’est en 2007, je crois. Et il me semble aussi en 2007 il y avait, je ne sais pas si c’était une consigne de parti, mais il y avait un fort soutien de Bayrou sur le MoDem et tous les gens du MoDem ont suivi. Ce n’était peut-être pas une consigne de parti, mais c’était un très fort signal de chef de parti qui s’était ressenti sur les signatures.
Christian : Oui, c’est vrai, maintenant ça me revient, mais j’étais très déçu à l’époque parce que je ne l’avais pas ressenti au niveau de la saisie des Pactes. Je ne l’avais pas ressenti. Alors que cette année, j’ai l’impression qu’on la ressent beaucoup plus fort.
Magali : Cette année, on a eu quasiment tous les candidats de Nouvelle Donne, en deux jours, qui ont signé Le Pacte. En deux jours ! Alors il n’y a avait pas 577 candidats chez Nouvelle Donne, mais ils sont tous arrivés les uns après les autres, c’était visible. Tout comme le Parti pirate : ils s’amusaient à faire des selfies d’eux avec Le Pacte sur les réseaux sociaux. Ça aussi ça a été pareil, sur trois jours peut-être, le Parti pirate. Par contre, Europe Écologie, ça a été plus diffus, mais à chaque fois qu’on faisait la mise à jour sur les partis, il y avait plein de signataires qui se rajoutaient. Donc là aussi, c’était assez visible pour ces partis-là.
Christian : Il y a d’autres partis, comme l’UPR, où ça a été assez massif continuellement. Mais du coup, j’ai l’impression… Voilà ! Les partis. Il faut savoir qu’il y a un parti, La France insoumise, qui, dans son programme présidentiel, a marqué « priorité au logiciel libre » ; c’était marqué dedans. Donc on voit que le message, les idées du logiciel libre et la liberté des utilisateurs, eh bien ça marche, ça imprègne de plus en plus. Et effectivement, les candidats se prennent en photo avec Le Pacte et après ils tweetent et c’est super ! Ça marche.
Magali : C’est la première année qu’on avait autant de selfies avec des Pactes, quand même, il faut le signaler.
Christian : Allez voir le bilan ; sur Candidats.fr il y a le bilan. Je ne peux plus vous le montrer parce que l’ordinateur n’a plus de batterie, mais il y a le bilan, il y a les photos des tweets, effectivement, et il y a un peu plus de détails. On n’a pas orienté l’analyse par parti. On vous laisse le faire. Il y a un endroit où il y a, par parti, le nombre de signataires donc vous verrez ceux qui sont en haut, ceux qui sont en bas, parce que, effectivement, on essaye de focaliser sur la logique d’élu et non pas de parti.
Magali : On n’a pas fait l’analyse, mais les données sont trouvables sur le site.
Christian : C’est un logiciel libre, les données sont libres aussi, sur demande.
Magali : Est-ce que vous avez d’autres questions ?
Christian : Oui, alors nous prévoyons, les prochaines élections c’est 2019, les Européennes, c’est passionnant, nous comptons sur vous et nous espérons une nouvelle version de la plateforme qui sera encore mieux. N’hésitez pas à participer aussi à ça.
Public : Inaudible.
Christian : Je ne me suis pas encore projeté. C’est vrai, il y a des gros leviers ?
François : Ce sont souvent des élections un peu délaissées, les Européennes, mais ce sont des élections extrêmement importantes, avec des gens qui ont pas mal de pouvoir, qui sont à l’écoute. Très souvent on a eu beaucoup plus d’écoute auprès des députés européens qu’auprès des députés français, par exemple, donc il y a des enjeux. Il faut y aller !
Christian : Et nous avons remporté de grandes victoires, notamment vis-à-vis du logiciel libre, en 2005. Comme quoi les députés européens travaillent et ne votent pas forcément n’importe quoi. Enfin pas forcément ! Pas forcément ! Et grâce à nous, en ce qui concerne le logiciel libre, voilà ! Bien ! Notamment, j’ai discuté avec un représentant d’Hispalinux, une association du logiciel libre espagnole, et donc il y aura certainement peut-être quelque chose à faire aussi avec eux pour Le Pacte du logiciel libre européen de 2019. Autre question ? Bon ! Alors si par la suite vous en avez, n’hésitez pas à venir nous voir sur le stand et à voir la conférence d’Étienne que je ne peux plus vous montrer, mais qui est marquée à jamais dans vos yeux, mercredi 16 h 20.
Magali : Merci beaucoup.
Christian : Les actions institutionnelles de l’April et les dossiers chauds en cours, je suppose ; donc ça peut être le contrat Open Bar.
Magali : Merci et à bientôt.
Public : Merci.
[Applaudissements]