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Le lien vers le fichier vidéo : Framasoft, 10 ans de promotion du libre auprès du grand public.

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Fiche technique

• Intervennant : Pierre-Yves Gosset (Framasoft)
• Date : Ubuntu Party 12/11/2011
• Lieu : Cité des sciences et de l’industrie
• Licence : cc-by-sa
• Durée : 47min46s

Transcription

Bonjour à tous, vous êtes pas bien nombreux mais il y a peut-être encore des gens qui vont arriver... Alors je m’excuse un peu pour la forme de la présentation que je vais vous faire aujourd’hui, qui est un peu particulière parce que plutôt que de faire ça sous LibreOffice ou OpenOffice, en fait on va sortir un site Web pour les 10 ans de Framasoft, qui est encore en construction et c’est ce qui va me servir de support pour expliquer ce qu’on fait.

Donc je me présente, je m’appelle Pierre-Yves Gosset, je suis permanent de Framasoft, c’est-à-dire que je suis payé par l’association pour maintenir l’ensemble des projets qu’on fait, qui essayent de promouvoir le Libre, et donc je vais essayer un petit peu de vous présenter ce qu’est Framasoft, ce qu’on fait, et surtout comment nous, on essaye de promouvoir le Libre auprès du grand public, depuis maintenant 10 ans, puisque c’était le 14 novembre 2001 qu’était lancé le site Framasoft.

Donc je vais vous parler un peu de tout ça, ça va être une conf un petit peu auto promotionnelle, mais l’idée c’est pas du tout de dire « Framasoft, c’est bien », c’est de dire voilà les types de projets qu’on a pu faire, en espérant que ça vous donne des idées pour non seulement participer aux projets existants, mais surtout pour en créer de nouveaux et venir nous dire ou venir nous voir, en nous disant : « J’ai un projet de promotion du Libre dans telle zone, je voudrais promouvoir le Libre en Afrique, je voudrais promouvoir la musique libre, voilà comment j’imagine les choses et est-ce que ça peut rentrer dans votre cadre, oui ou non ? » Et si c’est oui, à ce moment-là nous nous sommes prêts à mettre à votre disposition des moyens, des ressources, des gens, des bénévoles, de la com, etc.

Donc, alors, c’est pas grave si on arrive pas très très bien à lire vu que je vais surtout parler.

Framasoft, naît en 2001, [hop, oh c’est beau ça bouge] d’un site qui au départ était un site qui s’appelait Framanet. Alors, Frama, on nous pose souvent la question, ça n’a strictement rien à voir avec Fram l’agence de voyages, ni avec Framatome le nucléaire, etc. C’était Français et Mathématiques, au départ ça s’appelait Framanet : Français et Mathématiques sur Intranet. Un site créé par un prof de maths et une prof de français, qui mettaient en ligne des ressources, gratuites mais pas forcément libres justement, sur Internet. Et sur ce site Framanet, il y avait une partie logiciels qui s’appelait Framasoft, et je pense que, hop, si je clique on devrait pouvoir arriver sur la page... Là, c’est Firefox qui est ouvert... Ça devrait revenir, voilà... L’archive de la toute première page, on est le... J’arrive pas à lire la date, mais on doit être aux alentours de novembre 2001, voilà la première, la toute toute première version de Framasoft, le site qui était à ce moment-là séparé du coup de ce site qui s’appelait Framanet, et qui présentait des logiciels, dont on va dire que 80% étaient gratuits. C’était des Freewares, c’était absolument pas des Logiciels Libres. Donc je sais pas, est-ce que les gens ici vous faites la différence entre..., est-ce que quelqu’un ne connaît pas la différence entre un Logiciel Libre et un logiciel gratuit ? Non. Bon, public d’avertis, ça va, on est à l’Ubuntu Party. Donc, c’était vraiment dans l’idée de présenter à des enseignants des logiciels qui pouvaient servir au quotidien, qui pouvaient leur servir au quotidien.

On était donc en 2001, Framasoft se crée, et donc se crée essentiellement cet annuaire de Logiciels Libres. On est essentiellement connus pour ça depuis dix ans, c’est pour faire un petit peu les pages jaunes du Logiciel Libre, c’est-à-dire si vous cherchez un logiciel de retouche d’image, un logiciel qui permet, je sais pas, d’enlever les yeux rouges, un logiciel de comptabilité, un logiciel de, je sais pas, un ERP libre, un logiciel de sondages ; nous, notre travail de communauté c’était de repérer ces logiciels, vu qu’il existe énormément de Logiciels Libres, il en existe plus d’une centaine de milliers, c’était de repérer ceux qui pouvaient être utiles au grand public et puis de faire une petite notice descriptive de ces logiciels, afin de signaler leur existence, comment est-ce qu’ils fonctionnent, leurs points forts, leurs points faibles. On a commencé évidemment avec un logiciel, aujourd’hui on est à peu près à 1 600 et donc ça permet déjà de faire un tri.

Et puis, on faisait déjà du Web 2.0 comme ils l’ont appelé beaucoup plus tard, c’est-à-dire qu’on permettait simplement au gens d’échanger autour de ces logiciels et de créer une communauté autour de ces logiciels. Et donc de dire « moi j’aime ce logiciel parce que » ou « moi non, j’aime pas ce logiciel parce que ». C’était très pratique parce que, pour le grand public, aller sur le site qui s’appelle Sourceforge qui est un site sur lequel on va héberger par exemple des Logiciels Libres et du code de Logiciels Libres, ça ne disait pas forcément si le logiciel était bien ou pas, il fallait le télécharger, l’installer, le tester, tout ça prenait du temps et, pour le grand public, c’était assez compliqué.
Donc nous, notre travail c’était d’intervenir en amont, de faire une sélection et de dire voilà ce logiciel fonctionne bien, vous pouvez l’utiliser et le recopier, le diffuser autour de vous, etc.

Si vous avez des questions, n’hésitez pas à m’interrompre, je ferai une pause avec plaisir.

Donc, on a continué comme ça pendant 2-3 ans, puis en 2004, voyant justement le site grossir, et surtout ce qui nous paraissait intéressant c’était la mise en relation que permettait Internet entre des gens qui étaient d’horizons totalement différents et qui avaient comme particularité le fait de vouloir discuter du Logiciel Libre, qui s’intéressaient au Logiciel Libre, on a créé ce qui était très à la mode à l’époque, un forum de discussion, chose qui se fait aujourd’hui de moins en moins à l’époque des Facebook, Twitter et compagnie, mais on a créé un forum de Logiciels Libres, pour parler autour du Logiciel Libre, de ce qui s’y faisait, de ce qu’on pouvait faire, etc. Et c’est un forum qui a vraiment bien marché.

Aujourd’hui, je ne vous le cache pas, il est en perte de vitesse, parce que l’outil forum est de moins en moins utilisé par les internautes, à part les forums Doctissimo et je sais plus quoi, Hardware.fr peut-être, mais autrement la plupart des forums petit à petit se tassent, mais il a connu son heure de gloire notamment en 2006, puisque on était le forum officiel du projet EUCD, du site EUCD.info, qui informait justement les citoyens sur le projet de loi qui allait arriver en France plus tard, le projet de loi DADVSI, je sais pas si ça vous rappelle quelque chose, c’était Droits d’Auteurs et Droits Voisins dans la Société de l’Information. Donc un peu toutes les perversités que les gouvernements voulaient mettre en place autour d’Internet et autour du Droit d’auteur notamment pour mieux contrôler la culture et l’informatique. Du coup on hébergeait le forum officiel et on a eu aussi des choses qui étaient assez rares à l’époque comme par exemple on a hébergé le débat de deux députés, M. Carayon et M. Cazenave. Ils sont venus débattre en live sur les forums. Je rappelle encore une fois qu’en 2005-2006, c’était pas non plus très très courant pour des députés de venir s’exprimer sur Internet, déjà aujourd’hui c’est pas simple, mais en 2006 c’était assez précurseur et ils étaient très contents de l’expérience, et d’ailleurs ils sont restés pendant longtemps des gens qui se sont beaucoup intéressés à la problématique informatique et la problématique des libertés numériques.

2005, le projet Framakey. Alors Framakey, j’en ai toujours une sur moi, hop, petit mais costaud, projet de clef USB sur laquelle on met des Logiciels Libres, donc l’idée c’était de dire : « C’est bien beau d’avoir des Logiciels Libres mais on les a pas, enfin s’il faut aller les télécharger sur les ordinateurs de chaque personne chez qui on va, ça peut être un peu compliqué ». Et du coup on a mis des logiciels sur la clef USB, alors au départ ces Logiciels Libres étaient uniquement des Logiciels Libres sur Windows, c’est-à-dire on mettait Firefox, OpenOffice, etc, sur la clef, la personne elle est sur Windows, elle branche la clef, elle peut lancer OpenOffice ou Firefox, directement depuis la clef, sans avoir à redémarrer cette machine, et surtout sans avoir à installer le logiciel sur la machine.

Là aussi ça a très bien marché vu qu’on en a diffusé à peu près entre 3 et 4 millions de versions différentes. Enfin quand je dis entre 3 et 4 millions, c’est calculé très à la louche, parce que il y a des projets comme celui de la Région Île-de-France par exemple, qui ont repris cette idée-là, qui ont fait une version qui leur est propre, ils ont forké le projet pour en faire une version qui leur est propre qu’ils diffusent aujourd’hui à 200 000 étudiants à peu près chaque année. Donc, tous les ans il y a 200 000 lycéens et apprentis de la Région Île-de-France qui reçoivent une clef USB sur laquelle il y a des Logiciels Libres et du coup les lycéens vont pouvoir l’utiliser chez eux, ce qui leur fait découvrir le Libre. Cette clef, elle a évolué en 2009, vu que maintenant elle s’appelle Framakey Ubuntu-fr-Remix, alors Framakey on sait pourquoi, Ubuntu-fr c’est parce que maintenant elle intègre la distribution Ubuntu, et Remix parce que Ubuntu a parfois des politiques de droit qui disent qu’il ne faut pas utiliser « Ubuntu » sans mettre « Remix » derrière, chacun ses règles. Et du coup on diffuse cette clef qui permet à ce moment-là, donc non seulement d’utiliser des Logiciels Libres sous Windows, mais aussi de démarrer son ordinateur sur Ubuntu. Donc là aussi toujours dans une perspective de promotion du Logiciel Libre, c’est assez utile, puisque ça veut dire que quelqu’un qui a une clef comme ça peut évidemment l’acheter au stand Ubuntu-fr là-bas, c’est très bien, ça fait un petit peu de sous pour Ubuntu et un petit peu de sous pour Framasoft, mais vous pouvez parfaitement aller acheter votre clef USB chez votre revendeur du coin et puis télécharger gratuitement le contenu, l’installer sur votre clef.

L’intérêt c’est quoi ? C’est que le jour où vous êtes chez votre cousin Kévin, parce que votre cousin s’appelle Kévin vous avez pas de bol, si vous branchez la clef USB, vous allez pouvoir lui montrer Ubuntu un peu comme on utilisait les Live CD il y a quelques années. Donc là en Live USB l’intérêt c’est quoi, c’est que si il travaille dessus et bien Kevin il retrouvera le fond d’écran qu’il a changé, il retrouvera les documents qu’il a enregistrés, etc. Et du coup ça permet un petit peu de promouvoir la distribution Ubuntu par, on va dire, le bouche à oreille. Donc c’est une communauté, Framakey qui existe maintenant depuis plus de cinq ans, marche plutôt bien et la nouvelle version, la Framakey Ubuntu-Remix 11.10, est disponible au stand Ubuntu juste à côté.

2006, collection Framabook. Alors là, on est partis, le sous-titre, enfin le slogan de la collection c’est « Le pari du livre libre », il faut bien voir que là ça faisait déjà 4 ou 5 ans qu’on faisait la promotion du Logiciel Libre auprès du grand public, donc la particularité vous l’avez comprise c’est qu’on vient du monde Windows, plutôt du monde enseignant, donc pas des informaticiens à la base, moi je travaillais plutôt pour des universités, j’ai pas un diplôme d’informatique, et on nous disait « bon c’est bien gentil votre truc, mais ça marche parce que c’est du logiciel et ça marcherait pas pour des objets physiques. On pourrait pas faire des t-shirts libres, ou du livre libre, ça marchera jamais ». Le genre de phrase qu’on aime bien entendre et on s’est dit « ok, challenge relevé », on va tenter de faire une collection de livres libres. À ce moment-là, donc en 2006, il se trouvait que le tout premier, enfin un des membres de Framasoft, était en train d’écrire un livre sur Thunderbird, pour une maison d’édition qui a depuis disparu, et il s’est retrouvé le bec dans l’eau quand la maison d’édition lui a dit « ben non, en ce moment financièrement on va mettre la clef sous la porte, ton livre tu peux peut-être le vendre ailleurs, mais nous on pourra pas le publier ». Il avait écrit 80% du bouquin, il s’est dit c’est quand même bien dommage et on a décidé du coup de pousser au bout les 20 derniers pour cent qui restaient et se dire on va essayer de le sortir sous une licence libre, donc on a choisi la Creative Commons BY-SA, qui est très proche de la licence GPL pour les logiciels, c’est-à-dire on a le droit de copier le livre, on a le droit de le photocopier entièrement, on a le droit de le remodifier, on a le droit de publier des versions modifiées, on a le droit de le revendre librement, modulo la loi du prix unique sur le livre, et tout ça à condition uniquement de citer l’auteur et de conserver le livre sous la même licence, publier les ouvrages modifiés sous la même licence de départ. Donc, c’était un petit peu cette idée folle de se dire qu’on va faire du livre, enfin de l’objet physique libre.

Et là aussi, à notre surprise un peu générale, ça a plutôt bien fonctionné, c’est-à-dire que le premier livre sur Thunderbird c’était Thunderbird 1.5, et puis il y a eu une mise à jour du livre un an ou deux plus tard, puis Thunderbird 2 est sorti, et on a trouvé un autre bénévole qui nous l’a mis à jour le livre, etc, et ça s’est plutôt bien vendu, et aujourd’hui on arrive à avoir une collection d’une dizaine de livres.

Et hop, on va jeter un petit coup d’œil, donc vous avez le tout premier dans la collection qui était « Utilisez Thunderbird », le deuxième qui était « Simple comme Ubuntu », qui a été notre best-seller pendant très longtemps, qui était donc un manuel d’utilisation au départ un simple tutoriel sur Ubuntu qu’un bénévole d’Ubuntu a développé, développé, jusqu’à devenir un livre à part entière, et qui a longtemps été sans doute un des ouvrages les mieux vendus sur Ubuntu en France. Un livre sur Spip, un livre sur OpenOffice, « Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur LaTeX sans jamais avoir osé le demander », des livres sur le « C en 20h », et plus récemment donc on a fait une biographie de Richard Stallman traduite, et des bandes dessinées Geektionnerd que je vous conseille sur votre table de chevet pour lire un peu le soir avant de s’endormir après avoir geeké pendant des heures. Oui, car vous geekez pendant des heures.

Et donc voilà, le principe c’est que tous ces livres soient disponibles sous licence libre, et donc nous soit on en trouve, on va dire, les auteurs, toute la difficulté c’est de trouver des auteurs qui acceptent de publier sous licence libre, mais il y en a ; soit on trouve des ouvrages, qui sont en anglais le plus souvent, sous licence libre, et donc nous on va mettre une équipe de traduction derrière, qui va traduire le livre et on va les diffuser comme ça après en ligne, gratuitement, ou vous pouvez les acheter sur notre boutique en ligne et les rediffuser derrière. Je vais surveiller l’heure... Hop, ça va.

Framablog : Donc là, 2006, plutôt fin d’année 2006. Le Framablog, le principe est d’être un petit peu le « Courrier International » du Logiciel Libre, Courrier International vous connaissez peut-être cette publication papier qui existe depuis longtemps maintenant, qui consiste à repérer des articles dans un peu tous les pays du monde, des articles qui vont être traduits en Français et qui vont être publiés dans Courrier International, qui permet du coup de repérer des sujets émergents en politique, en économie, en écologie, en ce que vous souhaitez en fait. Et donc de le proposer au public Français pour qu’on ait un autre point de vue finalement et une meilleure connaissance de ce qui peut se voir et des autres points de vue à l’étranger.

On a décidé un petit peu de faire la même chose avec le Framablog. Au départ, c’était parti pour être le blog de Framasoft mais on trouvait que ça faisait très égocentrique et du coup aujourd’hui l’une des missions principales du Framablog c’est de traduire des articles étrangers, toujours avec cette logique qu’on voit en fait, j’ai réussi, cette petite phrase qui est marquée en haut qui est tirée d’un documentaire qui s’appelle Code Linux qui a été diffusé sur Arte il y a un petit moment, et donc le Framablog, dans ce documentaire il y avait quelqu’un qui disait une phrase assez frappante « Mais ce serait quand même bien dommage, une des plus grandes opportunités manquées de notre époque, si le Logiciel Libre ne libérait rien d’autre que du code ». Et pour nous, ça reste vrai et toujours très pertinent aujourd’hui de se dire que le Logiciel Libre c’est bien, mais que c’est encore mieux si ça arrive à changer des choses à la marge et si ça arrive à impulser des initiatives en dehors du Logiciel Libre. Et donc le Framablog, si vous êtes pas du tout intéressés par l’informatique en général, même si vous l’êtes évidemment, c’est toujours intéressant de se poser la question de savoir finalement qu’est ce qui peut se dire en dehors du Logiciel Libre et en quoi ce mouvement du Logiciel Libre impacte d’autres mouvements sociétaux à l’extérieur. Donc on va y parler de musique, on va y parler d’Open data, donc là par exemple Raleigh-Montréal, quelle sera la première ville Open Source du monde ? Le Logiciel Libre qu’est ce que ça change dans l’éducation de demain ? Voilà.

Donc il y a plein d’articles sur un peu tous les sujets mais on va surtout y parler de culture libre et ça nous paraît aujourd’hui très intéressant de s’y intéresser finalement, vu qu’on vient pas, nous, d’un milieu informaticien, finalement de s’intéresser à ce qu’on trouvait de bien dans les valeurs du Logiciel Libre, comment est-ce qu’elles peuvent être dupliquées et comment est-ce qu’elles peuvent inspirer le domaine écologique par exemple, je sais pas si vous avez entendu parler de ce projet qui s’appelle Open... Alors c’est pas OVCSE, Open Village Construction Set, excusez-moi pour mon anglais, en gros c’est mené par un polonais qui a décidé de construire des machines qui permettent de construire un village, donc ça va du tractopelle à la machine à construire des briques, et dont il diffuse librement tous les schémas sur un wiki sur Internet. Du coup les gens peuvent télécharger ces schémas-là, refaire un tracteur libre, une machine à construire des briques libre, une machine à forer libre et du coup on peut comme ça construire un village complet à partir de ces machines-là. C’est directement inspiré du Logiciel Libre.

Framalang : C’est un projet sur lequel je vais passer assez rapidement mais qui est pour nous très important vu que c’est un projet plutôt interne, c’est notre groupe de traduction, donc si vous n’êtes pas informaticien ou informaticienne, si le code vous ennuie profondément, venez nous aider à traduire des choses, de l’anglais essentiellement, vers le français, pour aider ce public français qui est souvent très réticent à l’anglais, à s’intéresser à d’autres sujets dont je parlais juste avant.

Donc les articles du Framablog sont souvent issus de traductions de notre communauté Framalang, qui va traduire souvent des articles assez courts ou carrément des bouquins, donc la biographie de Richard Stallman, à la base elle était en anglais, on a eu du coup une trentaine je crois de traducteurs qui sont venus bénévolement nous aider à la traduire en Français, et aujourd’hui ce qui est intéressant, c’est que comme la traduction avait été mise à jour par Richard Stallman lui-même, Richard Stallman et la FSF, donc la Free Software Foundation, ont sorti une mise à jour de ce livre-là en anglais basé sur la traduction française qu’on avait basée sur un texte en anglais. C’est le Libre, des fois ça prend des chemins un petit peu détournés, mais l’essentiel c’est qu’on arrive à notre but et on était très contents de voir que M. Stallman lui-même ressortait sa biographie qui est presque une auto-biographie mais pas complètement, c’est une biographie autorisée, on va dire ça, une biographie contrôlée.

FramaDVD, donc là on fait un petit saut en 2009, toujours donc dans l’idée de promouvoir le Libre auprès du grand public. On s’est dit que ce qui était compliqué, ce qui reste compliqué pour ma petite sœur, que j’aime beaucoup par ailleurs, « bonjour », qui s’intéresse vraiment très très à la marge au Logiciel Libre, mais qui aimerait bien, à la limite peut-être, connaître plus de Logiciels Libres, c’est bien beau d’avoir un annuaire en ligne, qui est Framasoft, mais ça reste compliqué d’avoir les logiciels sous la main, il faut aller les télécharger, je sais pas si vous avez essayé de télécharger je crois, par exemple, Scribus, logiciel de PAO qui est quand même relativement bien fichu, et qui est un Logiciel Libre plutôt performant, si vous avez déjà essayé de télécharger Scribus, le site est en anglais et vous avez une bonne grosse page, alors je sais pas si je vais tenter, je vais peut-être tenter l’effet Bonaldi hein, hop petit coup déjà il faut le trouver, hop, je tombe sur le site, voilà. Super, le site est en anglais, bon Download = Télécharger ça la plupart des gens le savent, et après poum !

Là ils ont amélioré la page, je vous cache pas qu’il y a encore quelque temps il y avait juste les noms des packages et donc si vous saviez pas que si ça se terminait par .exe c’était pour Windows, si ça se terminait en .rpm c’était pour telle distrib, ou si ça se terminait en... c’était pour telle autre, c’était assez compliqué. Et du coup, je serais même curieux de savoir, allez on va cliquer sur Windows, je ne sais pas où est-ce qu’il m’envoie...Super... Donc imaginez quelqu’un qui est vraiment du grand public, on lui a dit que le Logiciel Libre c’était bien, c’était l’avenir, c’était ce qui allait sauver le monde etc, et il doit passer par des sites comme ça. Ben ça fait encore un petit peu peur. Et encore, très sincèrement, ils ont amélioré la page. Il n’y a pas très longtemps c’était beaucoup plus difficile, avec juste les noms de packages.

Donc on s’est dit qu’on allait sortir une compilation de Logiciels Libres pour Windows sur DVD. Avec une belle interface qui va bien, c’est-à-dire qu’on insère le DVD, on vous présente les différents logiciels, une petite vidéo pour les principaux logiciels sinon des captures d’écran, on vous dit quand vous cliquez sur « Installer », ça vous lance l’installateur du logiciel directement depuis le DVD. Vous avez en plus..., donc déjà ça c’était très pratique, on savait très bien que ça allait marcher, donc on a dû en faire cinquante mille téléchargements, je crois du DVD. Et surtout après on s’est dit que c’était l’occasion de présenter le mouvement du Logiciel Libre et pas seulement de faire un truc de téléchargement, enfin, qui évitait le téléchargement.

Et donc on a rajouté une partie Culture Libre, avec des vidéos comme Big Buck Bunny, ou Sintel qui sont des court-métrages réalisés avec Blender, qui est lui aussi un Logiciel Libre, et qui sont des court-métrages libres d’animation. C’est sympa pour les enfants.

On a rajouté aussi notre collection Framabook, tant qu’à faire on est cohérents dans notre propre démarche d’autopromotion, on a rajouté des livres du domaine public, donc du Shakespeare des choses comme ça, on a rajouté une centaine de photos libres, etc. etc. et on a rajouté évidemment une distribution GNU/Linux, on avait retenu Ubuntu parce que c’est celle qui est la plus adaptée, nous dit-on, auprès du grand public. Je ne vais pas dire du mal d’Ubuntu ici de toutes façons.

Et on a fait l’année suivante, 2010, hop, FramaDVD École, c’est-à-dire un fork de notre propre DVD, réalisé par un directeur d’école, qui a sélectionné des contenus à destination des écoles primaires et qui s’est dit : « Ben tiens là on pourrait mettre des ressources, par exemple des PDF, pour les profs d’éducation physique à l’école primaire » et donc il y a des fiches libres sur comment faire une balle au prisonnier quand on n’a que 4 gamins, quelles sont les modifs qu’on peut faire, etc. Donc des trucs qui sont assez éloignés du Logiciel Libre mais puisque c’est sous licence libre ça permet là encore de créer de la communauté et de la production de ressources dans un cercle relativement vertueux, avec des profs qui, après, nous recontactent en nous disant « Ouais j’ai lu ça dans votre fiche, mais moi je trouve que je devrais faire comme ça », ben c’est très bien mettez-vous en contact avec le prof qui l’a écrit et puis faites une fiche à deux et améliorez-la etc. Et donc ça s’est développé petit à petit comme ça. Donc là, on va sortir une version mise à jour d’ici quelques semaines de ce DVD.

En Vente Libre : je continue le catalogue à la Prévert, En Vente Libre c’est un projet qu’on a sorti fin 2009 avec Ubuntu, vous remarquerez qu’on est très amis avec eux du coup, pour vendre essentiellement au départ c’était, on va dire, « c’est bien beau, les gens peuvent télécharger la clef, mais la télécharger c’est bien, mais il faut la rendre bootable », la clef, et il y a une petite manipulation à faire avec Syslinux qui serait à la portée de 80% des gens qui sont dans cette salle, mais qui sont, qui n’étaient pas à la portée de 3% des gens du grand public, les gens normaux et du coup c’était assez vite compliqué pour eux de se dire « bon ben c’est très bien, j’ai téléchargé ma clef, comment je fais etc ». Et donc on s’est dit, ce serait pas plus mal, un petit peu comme les bouquins, de dire qu’on peut faire de l’objet physique libre, et le vendre. Et donc du coup, on a fait une boutique en ligne qui au départ ne contenait qu’un produit, fin 2009. Donc à noël 2009 il n’y avait qu’un seul produit dans cette boutique, aujourd’hui il commence à y en avoir un paquet, ça va de la casquette de LibreOffice aux affiches April, en passant par des t-shirts Framasoft, des CD Ubuntu évidemment, le best-seller, j’oserais même pas vous dire combien de CD Ubuntu vend par an, c’est affolant. Et donc l’idée c’était de mettre en place cette boutique-là, et elle a pris tellement, aujourd’hui, d’importance qu’elle a quitté le giron de Framasoft pour devenir une association à part entière, donc là aussi on s’est dit que au bout d’un moment elle devenait pour nous trop compliquée à gérer comme on est une association loi 1901, reconnue d’intérêt général, on n’a pas l’intention de toute façon d’avoir un secteur lucratif, même si là l’objectif n’est évidemment pas pour cette boutique de gagner de l’argent, c’est de faire gagner de l’argent plutôt aux associations. Mais l’idée c’était pas pour nous de gagner de l’argent c’était trop lourd à gérer on a décidé tout simplement de la sortir et de faire une association à part pour gérer la boutique.

Framatube : alors ça c’est un projet dont vous avez probablement pas entendu parler même si vous connaissez Framasoft. C’est tout simplement un site qui héberge au départ, hop, on s’est aperçu que sur le Framablog et dans d’autres sites on utilisait régulièrement des vidéos issues de ou qui parlaient du Logiciel Libre et qu’on les perdait. Parce qu’on change de serveur, parce qu’on les met dans un coin, parce qu’elles sont mal nommées, etc. Et donc on s’est dit que ce ne serait pas plus mal de pouvoir les héberger et donc on a utilisé un Logiciel Libre, évidement, qui s’appelle Mediacore, qui permet d’héberger des vidéos et de les partager un petit peu. L’idée c’est de faire un petit peu le Youtube du libre, avec cette idée de décentraliser un petit peu et de pas tout toujours héberger chez Youtube ou Dailymotion. D’héberger finalement nos propres vidéos, les vidéos évidemment ne sont pas réalisées par Framasoft, on les récupère si elles sont sous licence libre, et on peut du coup les rediffuser derrière.

Je reviendrai sur l’aspect décentralisation après.

Framapack : Un projet méconnu et c’est bien dommage, de Framasoft, sur lequel on a rarement eu le temps pour l’instant de faire de la promo. Là aussi ça s’adresse au grand public Windows, l’idée c’est de se dire que c’est quand même casse-pieds quand on vient d’acheter un ordinateur, ou quand on est justement chez Kévin pour lui installer ses logiciels d’aller chercher LibreOffice, d’aller chercher PDFCreator, d’aller chercher, je sais pas, gCompris et compagnie. Ben là c’est assez simple, vous faites « Je veux LibreOffice, GNUCash, pof, on va aller chercher dans la petite rubrique Internet, je veux Firefox et Thunderbird, et je vais cliquer ici sur Télécharger. Donc là j’ai mon petit panier, je clique sur Télécharger, ça télécharge un petit fichier exécutable qui fait 100 ko, téléchargé en une demi-seconde, je double-clique sur ce fichier et il va aller me récupérer les dernières versions de chacun de ces logiciels et me les installer tous à la suite.

Je peux aller tranquillement boire un café ou une bière, suivant vos préférences et du coup il va installer tous ces logiciels dans la foulée, sans se poser, sans vous poser de questions. Sans que vous ayez à faire « Suivant - Suivant - Suivant », etc. Donc là aussi, c’est un projet qu’on a diffusé, plus de 100 000 Logiciels Libres avec ce truc-là, alors qu’on en a jamais fait la promo, et en fait on s’est aperçu que c’était utilisé, le bouche à oreille avait très bien dû fonctionner auprès des installateurs de machines, parce qu’on est régulièrement contactés du coup par des gens qui ont des boutiques d’informatique et qui nous disent « Bon ben en fait Framapack, là il y a tel logiciel c’est pas la toute dernière version qui est téléchargée, il faudrait mettre à jour etc ». Donc, on s’aperçoit que ces gens-là utilisent du coup ce petit fichier exécutable quand ils installent leurs machines, hop, plutôt que de dupliquer chaque disque etc qui peut être compliqué, ils branchent simplement la machine à Internet, ils mettent, ils ont l’exécutable sur la clef USB, ils balancent, et ça télécharge les 15-20-30 Logiciels Libres d’un coup, et qui se retrouvent installés.

Projet méconnu, mais bien utile. On tombe sur les tous derniers projets maintenant, de 2001, on a lancé deux nouveaux projets en 2011, le premier s’appelle Framapad. Alors Framapad est basé sur un Logiciel Libre qui s’appelle Etherpad, et qui vise à créer en fait, enfin qui vise à aider à la rédaction collaborative de documents. Rédaction collaborative de documents c’est quoi ? Jusqu’à présent tout le monde sait comment fonctionne un wiki, qui ne sait pas comment fonctionne un wiki ? J’en vois un qui lève le bras là-derrière, c’est pas drôle, reste cacher. Le principe du wiki c’est simple, c’est je clique sur « Modifier », j’écris, je sauvegarde, etc, et l’autre personne elle va pouvoir modifier donc sur Wikipédia par exemple elle va remodifier l’article derrière. Qu’est-ce qu’il se passe quand il y a deux personnes qui écrivent en même temps dans le même texte, c’est casse-pied parce que ça dit « Quelqu’un est en train de faire des modifications, attention » et donc on est obligé d’attendre. Le principe du pad est très très simple, je vais par exemple créer un pad, hop et ici je vais pouvoir écrire, et là si jamais il y avait une autre personne qui était connectée en même temps, on aurait son nom inscrit ici, et lorsque la personne taperait, ça écrirait son texte en temps réel avec une autre couleur. Donc on peut travailler à deux, à trois, à quatre, à dix, sur un même document, en même temps. Donc nous, c’est très utilisé, notamment pour faire nos traductions, aujourd’hui et on a la possibilité là c’est le compte public, sur le compte public on a eu à peu près près de huit ou neuf mille pads qui ont été créés en moins d’un an, on a lancé le projet en mars je crois, on est au mois de novembre. En moins d’un an donc il y a eu une dizaine de milliers de pads qui ont été créés et il y a possibilité d’ouvrir des comptes professionnels. Enfin professionnel on se comprend, professionnel ça veut pas dire que c’est payant, il y a un espace réservé du coup, sécurisé pour les personnes.

Donc créer un compte Framapad, ça va vous faire une adresse par exemple je sais kevin.framapad.org. Désolé, j’espère qu’il n’y a pas de Kévin dans la salle, ce n’est pas... Et donc voilà, avec kevin.framapad.org du coup tous les pads vont rester en permanence du coup derrière, je vais pouvoir y accéder quand je veux, les modifier quand je veux, et surtout pouvoir les rendre accessibles par mot de passe et dire qui a accès ou pas. C’est quand même un projet qui est très très utilisé, qu’on a lancé juste pour voir si ça allait marcher, et ceux qui suivent l’actualité de Framasoft, il y a peu de temps, il y a un mois à peu près on a lancé un petit appel à l’aide parce qu’on avait loué une machine, une petite machine pour héberger Framapad, on s’est retrouvés complètement saturés parce que la machine ne suivait plus tellement il y avait de demande, on avait des pics d’utilisation des fois avec 300-400 utilisateurs simultanés qui sont en train de rédiger des textes en même temps sur Framapad, et la machine tenait pas la route, et du coup on a lancé un petit appel à l’aide et il y a une société de services en Logiciels Libres qui nous a dit « ben ok pas de problème, on va vous héberger gratuitement sur une machine plus costaud, donc on va migrer bientôt les pads chez eux. Voilà ce que je voulais dire à peu près sur Framapad, on reviendra peut-être dessus dans les questions.

Framadate : Alors Framadate, le principe là aussi c’était de reprendre un service qui existait déjà ailleurs et qui était très utilisé mais qui était pas libre, qui s’appelle Doodle, je sais pas si vous savez à quoi correspond Doodle, je vois plein de Oui de la tête dans la salle, donc c’est vraiment, l’idée c’est de dire ben voilà, je veux programmer un rendez-vous à plusieurs et on sait pas quelle date convient à tout le monde, donc je vais fermer mon petit Framadate, mettre un nom de sondage... Ici, l’adresse e-mail... Voilà, je choisis les dates de disponibilité sur lesquelles peuvent avoir lieu par exemple l’évènement, je peux éventuellement donner des heures, mais là je vais pas le faire... Hop, mon sondage est créé, et donc voilà, là je vais dire par exemple que moi je suis disponible, je vais marquer « Pierre-Yves disponible le jeudi, le vendredi », et puis on diffuse tout simplement cette adresse-là, donc là normalement vous n’avez pas vu mais normalement on reçoit un email avec l’adresse, une adresse d’administration aussi d’ailleurs, et puis on va pouvoir dire « Ben voilà, va donc à cette adresse-là et rentre ton sondage », donc là la deuxième personne peut rentrer et dire « ben non, moi je suis disponible telle date et telle date », et ainsi de suite. Et donc du coup on va voir quel est le jour qui convient le mieux. Donc ça marche pour les sondages par date, et ça marche voilà si jamais vous voulez faire une pizza party, est-ce que vous préférez 4 fromages, anchois, pas anchois, etc. Ça marche aussi pour ça. Et là aussi on est à peu près...

Donc le projet a été lancé de façon assez silencieuse on va dire au mois de juin je crois, et là on est à plus de 1 000 ou 1 500 sondages créés. La différence avec Doodle, c’est que... Pour l’instant c’est moins bien que Doodle, j’ai pas de honte à le dire, d’un point de vue ergonomie etc, on propose évidemment pas autant de fonctionnalités. Par contre c’est libre. C’est-à-dire que le code source de Framadate est disponible librement et gratuitement sur Github, il est issu d’un projet qui s’appelle STUdS, qui est développé par l’Université de Strasbourg, mais sur lequel on est finalement en train de réécrire l’ensemble du code. Mais surtout vos données ne sont pas hébergées par une société commerciale, donc pas de pub, pas de réexploitation de vos données, pas de réexploitation de vos e-mails, nous on conserve pas les données, c’est-à-dire que à expiration + n jours du sondage c’est supprimé on veut pas s’en occuper, on veut pas avoir à savoir ce que vous faites comme sondage, voilà donc ça fait partie d’un projet, j’y viens, plus large, qui va venir du coup dans les prochaines années, que on a assez pompeusement pour l’instant nommé Framacloud, on sait pas trop si on va garder ce nom-là ou pas, mais c’est de sensibiliser au... Je vais revérifier l’heure... 15h11, il me reste une petite vingtaine de minutes, donc si je veux garder dix minutes pour les questions il faut que je speede un peu.

L’idée c’est de se dire bon ben voilà, on a plein de projets, qu’est ce qu’on fait dans les années qui viennent. On s’est dit que le Logiciel Libre ce qu’on voyait comme modifications de ces dernières années c’était que de moins en moins de gens installaient des clients... des Logiciels Libres sur leur machine, et utilisaient de plus en plus des logiciels en ligne. Notamment ceux de Google, notamment les réseaux sociaux, type Facebook, Google +, etc, et il faut, nous dans notre mission de promotion du Logiciel Libre auprès du grand public, il faut qu’on sensibilise ces gens à qu’est ce que ça implique pour eux, en terme de respect de la vie privée lorsqu’on met ses données sur Facebook ou sur Doodle, comment est-ce que je suis sûr que mes données vont pas être redistribuées, en termes de pérennité des informations, en terme de sécurité tout simplement, est-ce que quelqu’un peut pirater Doodle, oui bien sûr, etc. Et donc on va essayer de pousser de plus en plus de gens à utiliser des services décentralisés, paradoxalement en leur montrant que nous on arrive à les centraliser, donc par exemple on a Framapad et Framadate, mais vous pouvez parfaitement installer Framadate et Framapad sur une machine chez vous ou dans votre entreprise, ou ailleurs, et du coup disposer de votre propre espace. Et donc ces projets-là qu’on a commencé à mettre en place, il va y en avoir d’autres, qui vont être destinés petit à petit à sensibiliser les gens à installer leurs propres applications chez eux, et on a fait... un peu comme on se moque un petit peu de Framasoft en disant qu’on est des windowsiens, ce qui n’est pas totalement faux, faut pas, on en a pas spécialement honte, on a pas spécialement honte de dire aux gens « Regardez finalement, utilisez Framadate ou Framapad qui sont des services en ligne, centralisés, par Framasoft, libres mais centralisés par Framasoft, et regardez comment ça marche, et si ça marche bien et si vous en êtes satisfaits, pensez pourquoi pas à l’utiliser, à l’installer, chez vous. Et on proposera des procédures simples d’installation de ces logiciels chez vous dans votre propre machine ».

Framaphonie : c’est un projet de diffusion du libre dans les zones faiblement connectées, on pense notamment à l’Afrique. Donc là l’idée c’est de se dire nous on a plein de goodies, Ubuntu a plein de goodies, Fedora qui peut avoir aussi quelques CD à diffuser etc. Les gens en Afrique ont pas encore une bonne connexion donc il y a des grosses lignes ADSL.. euh, ADSL, excusez-moi... En gigabit qui commencent à s’installer en Afrique, enfin c’est pas encore ça, à part dans les universités, donc si vous êtes au fin fond du Mali que vos voulez télécharger Ubuntu, bon courage. Par contre, nous on a des CD Ubuntu, on a des livres etc, et on peut les envoyer assez facilement du coup en Afrique. Donc c’est un projet qu’on va lancer, qui aurait dû être lancé avant les vacances mais on est un peu surchargés donc on a pas trop eu le temps, mais on devrait le lancer on va dire d’ici la fin de l’année.

Je passe sur d’autres projets qui pourraient venir parce qu’ils sont encore complètement dans les cartons... Il faut qu’on refonde notre annuaire. Alors refondre l’annuaire de Framasoft, ça fait 4 ans qu’on en parle, c’est très compliqué, il est sous Spip actuellement, on voudrait le passer donc probablement en Drupal mais ça nous demande du coup beaucoup de temps, beaucoup d’énergie, et pour l’instant on est pas bien bons parce que on a plein plein d’autres choses à faire, on a complètement le nez dans le guidon, et c’est assez compliqué, mais on voudrait le refondre et pour s’occuper notamment de ces nouveaux supports, donc non seulement le cloud mais aussi les tablettes et les smartphones, vu que de plus en plus de logiciels aujourd’hui sont utilisés à travers ces médias-là, enfin ces supports-là, et il faut qu’on arrive à montrer que le Logiciel Libre est présent là-dessus.

Les développeurs savent faire des applications, des développeurs libres savent faire des applications libres pour les tablettes et pour les smartphones, le problème c’est qu’on les connaît pas forcément, et la mission de Framasoft c’est de les mettre en avant et de montrer à tous les Kévin que ça fonctionne, que ça peut s’installer et que ça peut très bien fonctionner.

Autre mission qu’on se fixe, c’est donc de réussir à passer du Logiciel Libre à la culture libre, non pas qu’on n’aime pas le logiciel mais comme je l’ai expliqué au départ on n’est pas informaticiens, moi j’ai une formation d’économiste à la base, le président de Framasoft est donc prof de maths, on a dans l’association des chômeurs, un prof de ski, des restaurateurs, c’est assez hétéroclite et on a finalement assez peu d’informaticiens. Et ce qui nous intéresse finalement dans ce mouvement du Logiciel Libre, et ce qui nous avait plu au début, c’était cette espèce d’utopie, quelque chose d’assez révolutionnaire, qui était de dire qu’on pouvait partager et faire des choses bien en partageant du savoir et de la connaissance au sein du logiciel. Et ce qu’on trouve intéressant c’est quelque chose que des projets comme Wikipédia par exemple arrivent à le porter sur d’autres domaines, donc l’encyclopédie, mais ça peut être sur l’éducation, ça peut être sur l’écologie, sur le développement durable. etc, et on aimerait réussir à montrer que ce qui marche dans le Logiciel Libre peut marcher dans ces autres domaines aussi. Accompagner la révolution ben c’est notre petit côté utopiste, mais on le défend quand même avec notre petite casquette de militant à dire que cette révolution du Libre elle est une opportunité pour notre génération de contrer finalement le domaine du tout privé, alors là je vous fais pas le discours, Steve Jobs est mort, désolé, mais sur l’iPhone, sur iTunes, comment est-ce qu’on peut mettre des barrières sur chaque truc, et comment est-ce que demain si on les laisse faire, ben à chaque fois que vous allez télécharger un livre, ça va être prélevé sur votre facture de téléphone, à chaque fois que vous allez cliquer sur un bouton de votre iPhone ce sera un clic pour Apple, comment etc.

Donc cette société à péage complète et permanente sur laquelle vous aurez pas le droit de réutiliser évidemment des contenus, des images et autres, automatiquement votre tablette tactile détectera si vous avez intégré dans votre présentation pour je sais pas, pour votre thèse une image qui est pas libre et qui fera « non non, interdiction de réutiliser telle image », etc, donc si on veut éviter ça il faut qu’on arrive quand même à montrer au grand public que le libre porte des valeurs qui sont cohérentes, et voilà, donc on va essayer d’accompagner ça.

Je vais pas parler de l’association du coup, je vais juste dire quand même donc ce qu’on fait. On n’y voit rien, je suis désolé comme j’ai expliqué en tout début c’est que le site n’est pas fini et du coup il manque encore des fonds d’écran qui vont bien, on a un projet Framacake de gâteau... si si je déconne pas... Donc voilà, en gros notre mission en dehors de tout ça c’est d’administrer donc ben les serveurs qui vont derrière en tant qu’association, donc il y a une quinzaine de sites que je viens de vous présenter et une trentaine d’applications... On n’y voit vraiment rien... Une trentaine d’applications parce qu’on héberge aussi des sites amis, comme les associations Veni Vidi Libri, comme Simon Giraudot qui fait les BD Geektionnerd etc, donc on propose de l’hébergement tout simplement à des gens qui font du Libre, et qui le font bien. 150... Euh voilà, 30 millions de visites par an, 150 millions de pages vues, et sur 2010, 169 téraoctets de données transférées, pour une quinzaine de sites Web, ça commence à faire pas mal. Un permanent, c’est moi, et une crise de croissance, parce que être tout seul ça commence à être lourd, être tout seul évidemment donc il y a une grosse communauté autour, donc l’association représente en gros une vingtaine de personnes avec un salarié, et après on a un deuxième cercle notamment si on prend Framalang dont je vous ai parlé etc, on arrive assez facilement à deux-trois cent personnes, et puis on a une communauté beaucoup plus large, notamment des donateurs, qui représentent à peu près 2 000 - 3 000 personnes.

Mais pour gérer tout ça c’est compliqué donc on est en crise de croissance et on aimerait bien avoir un deuxième salarié, on a essayé l’an passé on y est pas arrivés, on y est arrivés pendant un temps mais ça peut pas trop fonctionner y compris au niveau financier, surtout au niveau financier, donc on a une crise de croissance, donc on a besoin d’aide, donc soutenir Framasoft, vous pouvez participer à un projet, vous pouvez en créer un, encore une fois moi je vous invite à nous contacter en nous disant « voilà moi j’ai eu une idée », alors pas forcément, si votre idée c’est de développer un logiciel vous avez pas besoin de nous, si votre idée c’est de développer un site ou un service ou quelque chose qui va permettre de promouvoir le Libre n’hésitez pas à nous contacter, peut-être qu’on pourra mettre à disposition des ressources.

Vous pouvez vous inscrire à une newsletter, vous pouvez nous suivre sur les réseaux sociaux, qui parfois sont privés, parfois pas, donc identi.ca ou autre, et vous pouvez aussi donner des sous, pour la recherche s’il vous plaît...

Du coup, il y a un site qui s’appelle soutenir.framasoft.org, que vous allez retrouver sur la plupart, voilà, si vous allez sur à peu près n’importe quel site Framasoft vous avez cette petite barre là, et hop vous allez retrouver ici Soutenir Framasoft qui permet de faire un don, de par exemple dix euros par mois, on a 400 personnes qui nous donnent dix euros par mois aujourd’hui, ou même de cinq euros une seule fois etc, hésitez pas à nous soutenir, par rapport à l’ensemble de ces projets. Voilà.

Donc l’idée de cette présentation c’était malgré tout pas de faire de l’autopromo, c’était de montrer qu’on peut créer des projets de diffusion et de promotion du libre auprès du grand public, on pense que assez modestement on y arrive depuis 10 ans mais on le fait pas suffisamment bien et surtout on voudrait vous inviter à participer avec nous à ça, à promouvoir non seulement le Logiciel Libre, les distributions libres, comme Ubuntu qui nous accueille aujourd’hui, mais aussi parler de culture libre et autres pour les années à venir.

Il doit me rester 5-10 minutes... 10 minutes, de questions. Pas mal. Parce que là ça ressemblait un peu à un monologue rapide, mais...
Tout ça ? Ouais, une question ! Vas-y, je répéterai si il y a quelqu’un qui se déplace avec le micro.