Témoignage, Alain Vidalies, député sous Linux.

Retrouvez cette vidéo sur CIO Online

L’aide pour lire cette vidéo est sur cette page.

  • Réalisation : CIO Online
  • Date : 2008
  • Langue : Français
  • Licence : ???

Transcription

Journaliste :
Bonjour. Il y a un an, l’Assemblée Nationale prenait la décision de basculer l’ensemble de ses postes de travail sous Linux. Nous allons aller voir Alain Vidalies, député PS de Mont-de-Marsan, pour voir ce qu’il en pense.

Journaliste
 : M. Vidalies, bonjour.
Alain Vidalies
 : Bonjour.
Journaliste
 : Cela fait 20 ans cette année que vous êtes député au sein de cette prestigieuse maison. Est-ce que vous pouvez nous parler un petit peu de l’évolution de l’outil informatique dont vous avez disposé en tant que député, et en particulier dans les années 80, est-ce que vous aviez vous-même un ordinateur ?
Alain Vidalies
 : Je pense que c’est comme dans toutes les entreprises, ici. On a vécu vraiment, moi j’ai vécu puisque je suis là depuis 1988, toutes les évolutions ; c’est-à-dire rien au départ, et puis l’émergence de l’ordinateur, les premiers équipements, des habitudes à prendre de travail, la révolution, la qualité de travail évidemment et surtout l’intervention de l’administration. C’est-à-dire que aujourd’hui progressivement tous les amendements, toute une série de correspondances que nous avons avec l’administration de l’Assemblée Nationale, une grande partie du travail s’est informatisée.
Journaliste
 : Alors, la précédente législature vous disposiez d’un ordinateur, comme à chaque législature, mais... Auparavant il était sous Windows, aujourd’hui vous êtes passé sous Linux, comment s’est passée cette migration ?
Alain Vidalies
 : Alors, sur le plan personnel avec beaucoup d’inquiétudes, quand les gens de ma génération pensaient pouvoir enfin profiter de l’outil informatique, on leur a annoncé ce qui devait être une grande révolution. Donc il y avait beaucoup d’inquiétudes sur cette affaire. Alors c’est vrai que nos collaborateurs qui

sont plus jeunes ont essayé de nous rassurer sur ce qui allait nous arriver.
Donc un peu perdus, mais au fond pas très longtemps. La vérité c’est que même ceux qui n’étaient pas des férus d’informatique, pour qui c’était un outil essentiellement, ont vite appris. Ça a été uniquement des sigles différents qui sont apparus pour nous, bon, le système d’exploitation Kubuntu qui apparaît tout d’un coup. Mais dans la pratique aujourd’hui, avec le recul, je peux dire que ça a été, y compris pour quelqu’un qui n’était pas très attentif à ces questions-là. En tant qu’utilisateur, pour mon travail parlementaireaujourd’hui, je suis complètement satisfait de ce nouveau système. Et je pense que ceux qui réfléchissent, je pense à des collectivités locales, ou peut-être des entreprises, à la difficulté de passer sous Linux, n’ont aucune crainte à avoir, parce que je suis un témoin privilégié du fait que quelqu’un qui remplissait toutes les conditions pour être un utilisateur dérouté, est en fait aujourd’hui un utilisateur parfaitement satisfait.
Journaliste : En l’espace de trois mois ?
Alain Vidalies : En l’espace de trois mois, ça a été extrêmement rapide. Mais même bon, il a suffi qu’on m’explique, je pense que c’est quand même une utilisation rapide. Et surtout des services rendus ont été pratiquement, très rapidement, en quelques semaines de même nature. Et il faut pas penser que le temps de Windows
c’était un temps merveilleux ; il y avait aussi beaucoup de problèmes, de bugs, et il y en a pas plus aujourd’hui u’avant, et même plutôt moins d’ailleurs, statistiquement.

Journaliste
 : Alors quel est votre usage de l’informatique ? Vous l’utilisez vous-même en tant qu’outil bureautique, pour faire de la messagerie ?
Alain Vidalies
 : Alors je l’utilise bien évidemment beaucoup pour la messagerie, il faut savoir que la messagerie d’un parlementaire c’est une curiosité, parce que parmi les démarches que font les citoyens aujourd’hui, il y a l’email en masse envoyé à des parlementaires. Donc il n’est pas rare de se trouver un matin avec plusieurs centaines, voire milliers de messages répétitifs qui nous sont envoyés dans le cadre de démarches. Donc il y a aujourd’hui, ce qui est très nouveau dans le travail du parlementaire avec l’émergence de l’informatique, c’est justement, c’est la messagerie électronique, parce que ça demande un travail de suivi de la messagerie, de réponses, d’élaboration donc, bon c’est un premier aspect. Mais le second, il est évidemment très important, il est documentaire, c’est-à-dire que aujourd’hui, avec les progrès fait ici par l’Assemblée Nationale, la possibilité pour moi de consulter des documentations techniques qui était à la bibliothèque et qui est directement sur mon ordinateur, ce travail de recherche quand on est spécialiste de telle ou telle question est vraiment un acquis très important. Plus, jed dirai, la consultation je dirais d’une série de sites informatiques, le suivi des dépêches AFP par exemple ; nous avons un fil AFP qui est accessible ici à nos bureaux pour l’Assemblée. Quand on est un responsable politique, c’est évidemment un document très très important.
Journaliste
 : Est-ce que vous utilisez, je suppose que oui, un téléphone portable ou ce genre de choses, et est-ce que vous coordonnez par exemple votre carnet d’adresses ou votre carnet de rendez-vous ?
Alain Vidalies
 : Moi j’en suis pas encore là, j’en suis resté à des usages basiques, donc je ne peux pas répondre oui à cette question parce que je gère les choses différemment, enfin directement sur mon portable, mais sans lien avec mon système informatique.
Journaliste
 : Donc je suppose, M. Vidalies, qu’en circonscription vous êtes également informatisé, comment se déroulent vos échanges, notamment par exemple de documents bureautiques ou ce genre de choses ?
Alain Vidalies
 : Ben d’abord on est sous Linux aussi en circonscription, et donc évidemment chaque jour, quand moi je suis à Paris, tous les documents qui sont importants, mais vice-et-versa aussi, sont échangés. Notamment tout ce que moi je dois envoyer ensuite, alors c’est le partage du travail, mais tout ce que j’envoie à des réseaux en circonscription, c’est scanné ici, ça part d’ici et ensuite c’est envoyé plusieurs fois par semaine, deux ou trois fois par semaine, j’envoie ou mes interventions, ou des lettres à des réseaux, soit à un mailing généralisé, soit des systèmes plus ciblés qui peuvent intéresser telle ou telle catégorie de la population.
Journaliste
 : Et donc, en tant, entre guillemets, que petit chef d’entreprise, puisque vous avez plusieurs employés, cette bascule sous Linux, également en circonscription, ça s’est passé comment ?
Alain Vidalies
 : Ecoutez, ça s’est passé le mieux possible, compte tenu de ce qu’étaient les inquiétudes. Je dois dire surtout les miennes d’ailleurs, mais bon aujourd’hui a posteriori, avec presque un an de recul, vraiment ça n’a posé aucune, aucune difficulté. On est devenus tous des usagers parfaitement satisfaits, donc

vraiment, nous étions inquiets, et nous sommes non seulement rassurés mais satisfaits, ce qui est quand même une bonne chose.

Avertissement : Transcription réalisée par nos soins, fidèle aux propos des intervenant⋅e⋅s mais rendant le discours fluide. Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas nécessairement celles de l'April, qui ne sera en aucun cas tenue responsable de leurs propos.