- Titre :
- Décryptualité du 5 février 2018
- Intervenants :
- Luc - Magali - Manu - Nicolas
- Lieu :
- Studio d’enregistrement April
- Date :
- février 2018
- Durée :
- 14 min
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Revue de presse pour la semaine 5 de l’année 2018
Licence de la transcription : Verbatim
NB : transcription réalisée par nos soins. Les positions exprimées sont celles des intervenants et ne rejoignent pas forcément celles de l’April.
Description
On parle cette semaine d’open source et de logiciel libre à l’occasion des 20 ans de l’open source.
Transcription
Luc : Décryptualité.
Nicolas : Le podcast qui décrypte l’actualité des libertés numériques.
Luc : Semaine 5. Salut Manu.
Manu : Salut Mag.
Mag : Salut Nico.
Nico : Salut Luc.
Luc : Nous sommes tous là, pour une fois, et revue de presse, petite revue de presse.
Manu : Petite revue de presse effectivement, seulement quatre articles.
Mag : Developpez.com, « L’expression "logiciel open source" souffle sur sa 20e bougie », par Stéphane Le Calme.
Manu : Ça parle de la définition d’un mouvement auquel on prend part et on va en discuter un peu après parce que ça mérite d’être approfondi.
Mag : Le Monde.fr, « La bibliothèque numérique Open Library inquiète des associations d’auteurs », par la rédaction.
Manu : Open Library diffuse des contenus pas forcément actuels, des vieux livres, notamment, qui sont dans le domaine public, mais aussi des livres actuels et ça, ça génère des problèmes avec les regroupements d’auteurs qui se plaignent de pertes de revenus et qui attaquent la librairie libre, ouverte, et ça leur crée des problèmes.
Mag : Ce sont réellement les auteurs qui attaquent ou les éditeurs ?
Manu : Ce sont des éditeurs, des associations d’auteurs aux États-Unis.
Mag : Le Point, « Algorithmes : "Ce sont les individus qu’il faut responsabiliser" », par Laurence Neuer.
Manu : Ça parle de la CNIL qui essaie de défendre un petit peu les libertés et la vie privée de tous. Mais justement, il y a des problématiques avec les logiciels et les algorithmes utilisés par les logiciels. On en a parlé plusieurs fois ; ce sont des sujets qui reviennent tout le temps. En gros, c’est inéluctable que ces problèmes apparaissent, on ne peut pas l’éviter et il faut faire attention, il faut se méfier de tout cela et les suivre. On ne pourra pas les empêcher fondamentalement.
Mag : LeMagIT, « Examen de code source par les autorités russes : des airs de faux procès », par Valéry Marchive.
Manu : Toute une problématique vis-à-vis des États et notamment en lien avec les soucis d’espionnage. Est-ce que les logiciels propriétaires peuvent être utilisés pour espionner ? C’est probablement le cas pour certains antivirus russes utilisés aux États-Unis, d’après les services des États-Unis.
Luc : Alors que les logiciels propriétaires américains n’espionnent personne !
Manu : Jamais, jamais. D’après les services secrets américains, ils n’espionnent pas. Il n’y a pas de souci ! En tout cas, pour essayer de, malgré tout, rester dans les marchés, les éditeurs de ces logiciels ouvrent un peu le code source à l’étude par les États, ce qu’a fait notamment Microsoft à certaines époques. Eh bien, la remarque qu’on peut faire et qui est faite dans l’article c’est de dire le logiciel libre, lui, fournit le code source de base, donc c’est quand même beaucoup plus simple et beaucoup plus efficace pour garantir une certaine sécurité.
Luc : Donc cette semaine on va exploiter ce sujet d’actualité sur les 20 ans de l’open source, pour revenir un peu sur une de ces notions fondamentales qu’on a dans le milieu : l’open source, nous on parle plutôt de logiciel libre. L’open source est un terme qui est reconnu, utilisé un peu partout. Ce terme open source d’où il vient ?
Mag : On le doit à Christine Peterson.
Luc : Christine, oui je la connais bien ! Non ! En fait, je ne sais pas qui c’est.
Nico : Elle faisait partie du Foresight Institute, c’est un think tank, clairement, qui réfléchissait autour du logiciel libre à l’époque, qui s’appelait free software.
Manu : Elle s’occupait des nanotechnologies et de l’intelligence artificielle.
Nico : Et de la sécurité, enfin ils faisaient beaucoup de choses ! La question qui se posait c’est qu’ils utilisaient free software, en anglais, et ça passe assez mal, en fait, parce que free, il y a plusieurs sens et, du coup, ça posait problème pour se faire comprendre.
Manu : C’est polysémique.
Luc : En quoi c’est polysémique, Magali ?
Mag : Free, en anglais, ça veut dire « gratuit » ou ça veut dire « libre ». Donc comme c’est le même mot, ce n’est pas très compréhensible. Contrairement à nous, en France, on dit « logiciel libre » et non pas « logiciel gratuit ».
Luc : Effectivement, c’est sans doute un très mauvais choix de Richard Stallman d’avoir choisi free software ; c’est hyper ambiguë.
Manu : C’est un très mauvais choix ! C’est une petite erreur, c’est une maladresse et il a des regrets là-dessus ; parfois il le dit, il aurait préféré utiliser le mot français ; le mot français « libre » est beaucoup plus approprié et direct.
Mag : Du coup, pour les entreprises, c’est vrai qu’ils ont dû chercher un terme, en tout cas en anglais, qui parle et qui est beaucoup plus évident.
Manu : C’est ce qu’ils en disent.
Mag : Et c’est vrai que open source eh bien, ça dit bien ce que c’est.
Luc : D’autant plus qu’il existe des freewares, donc des logiciels gratuits. Donc free software face à freeware c’était quand même un peu difficile.
Manu : En gros, c’est ce qu’ils expliquent dans l’article dont on parlait tout à l’heure ; c’est ce qu’explique Christine Peterson, c’est qu’à force de discuter de logiciel libre donc free software dans les différentes rencontres avec les entreprises, avec d’autres intervenants, ils devaient à chaque fois réexpliquer, réexpliquer, réexpliquer ; toujours faire en double. Après avoir réfléchi un peu, le code source c’était la chose qui ressortait, donc ils ont utilisé quelques autres termes et, en 98, ils sont arrivés avec ce terme logiciel open source qu’ils ont présenté. Et, petite remarque, ce n’est pas Christine Peterson qui a obtenu la paternité du terme ; non, ça a été retransmis.
Mag : Eric Raymond et Richard Stallman.
Manu : Surtout Eric Raymond, mais oui, Richard Stallman aussi ça lui a été, en quelque sorte, mis sur le dos parce que c’étaient eux qui portaient les concepts et toutes ces choses-là et donc Christine Peterson a été un peu oubliée dans l’histoire.
Mag : Là elle se récupère bien ! On ne voit qu’elle !
Luc : Dans l’article, effectivement, elle se met très avant. Quand ils ont déposé ce terme, ils n’ont pas perdu leur temps non plus ; ils ont déposé tout ça.
Nico : Ils ont fondé l’OSI, l’Open Source Initiative [1], pour essayer de labelliser un peu toutes les licences parce qu’il y a des licences complètement différentes dans l’univers du Libre ou même un peu au-delà du Libre et donc ils ont essayé de mettre un label sur qu’est-ce qui était open source, qu’est-ce qui ne l’était pas, et en expliquant pourquoi, en faisant un peu de pédagogie derrière tout ça. Et aujourd’hui c’est quelque chose qui fonctionne bien, l’OSI est toujours vivante et continue à labelliser plein de choses. Il y a des gros du secteur qui sont reliés à cette initiative-là, même des qu’on n’aime pas forcément, des Google, des Oracle, du RedHat, des choses comme ça.
Mag : Non, nous on aime tout le monde !
Nico : Et aussi du Libre avec du Debian ou autres qui soutiennent ce mouvement-là.
Manu : Rappelons que les fondations de l’OSI, les critères pour dire qu’on est open source ce sont des critères qui ont été repris de Debian tels quels. Il y avait dix règles pour dire on peut rentrer dans Debian ou pas. Ils les ont reprises pour l’open source. Donc c’était assez intéressant, c’était un bon point de départ, mais ce ne sont pas les quatre libertés classiques dont on parle en général pour parler du logiciel libre.
Luc : Qui viennent de Stallman, pour le logiciel libre.
Manu : Qui viennent de Stallman, ce n’est pas la même origine, tout à fait.
Luc : Donc aujourd’hui, en 2018, le mouvement open source libre et open source s’est très largement développé. Ça a été un succès ; on peut difficilement le nier. Non ?
Mag : Économiquement parlant, il y a énormément d’entreprises qui font de l’open source et qui voient leur chiffre d’affaires grossir continuellement.
Nico : Et aussi, malheureusement, des boîtes qui font du pas libre, qui se goinfrent avec de l’open source ou du Libre en interne mais qui ne refourguent rien à leurs propres utilisateurs.
Luc : Aujourd’hui, il n’y a aucune entreprise d’informatique un peu conséquente qui n’utilise pas de Libre !
Manu : On en utilise forcément à un moment donné mais, par contre, tu ne le mets pas en avant. Je pense à Oracle ; Oracle, ils font une base de données tout à fait propriétaire, ils font aussi du Libre par ailleurs, mais pour leurs logiciels et pour ce qu’ils mettent en avant, ça ne se voit pas, quoi ! Il n’y a pas cette apparence de « on utilise autre chose ». Apple utilise du Libre. Toutes les bases d’Apple c’est du Libre, mais ils ne le mettent pas en avant du tout. Ils ont « repropriétarisé », privatisé, je ne sais pas comment on pourrait…
Mag : Va pour privatisé !
Manu : Oui, effectivement, c’est un peu compliqué, et donc Apple ils ne sont pas très cools de ce point de vue-là, ils ont repris plein de choses, ils ont refermé tout ce qu’il y avait derrière, mais ils font de l’open source quelque part, en tout cas ils l’utilisent et c’est plutôt encouragé par l’initiative.
Nico : On a aussi l’exemple de Google qui fait du Libre, en interne c’est quasiment du 100 % Libre sauf que, comme on n’est pas propriétaire du logiciel et qu’ils ne le distribuent pas, qu’on le consomme juste en tant que service, eh bien les utilisateurs sont quand même pris au piège de Google et ne peuvent pas s’échapper de là, alors qu’il y a fort à parier que c’est du 100 % Libre qui fait tourner tout ça.
Luc : Effectivement l’open source, le Libre, marche extrêmement bien. Quand on va regarder la Fondation Linux, qui est membre de la Fondation Linux [2] ? On retrouve tous les grands noms de l’informatique.
Manu : Dont Microsoft !
Luc : Dont Microsoft qui les a rejoints il y a peu de temps et qui, il y a quelques années, disait que le libre c’est le cancer de l’informatique. Ils continuent à manœuvrer quand même pour se garder des choses.
Manu : Mais Microsoft fait du Libre.
Luc : Ils font du Libre.
Nico : Ils se sont ouverts énormément depuis cinq ans.
Mag : Ils ne font pas du Libre, ils font de l’open source !
Manu : Ils font du logiciel libre.
Luc : Ça pose la question, Magali. Quelle est la différence, selon toi, qui est la position de l’April je pense, entre Libre et open source ?
Mag : C’est un véritable troll la différence entre Libre et open source . Et ça peut être vu de tant de manières différentes que si on rentre là-dedans on est foutus, on dépasse les 15 minutes !
Manu : Oui, mais on peut mettre une base !
Mag : Alors une base ! Pour moi l’open source ne s’engage qu’à une chose : à avoir un code ouvert. Donc tout ce qui est éthique, liberté de l’utilisateur, ainsi de suite, c’est important, mais ce n’est pas essentiel. Contrairement au logiciel libre qui, lui, met vraiment les libertés des utilisateurs en avant.
Luc : Effectivement, et on voit dans ce que tu disais Nicolas par rapport à Google, mais les autres sont un peu pareil ; Facebook utilise énormément de Libre aussi.
Manu : Et ils en font, ils en diffusent.
Luc : Ils en diffusent. Ils ont même mis en place une sorte de club des boîtes qui ont des très gros datacenters pour partager des tas d’astuces sur comment bien procéder.
Manu : Je crois qu’ils partagent même les plans du datacenter. Il y a des éléments qui sont partagés, en matériel libre.
Luc : Mais ce qu’il y a c’est qu’effectivement les utilisateurs de Facebook, les gens qui vont se connecter, à moins qu’ils créent un datacenter géant demain, toutes ces libertés auxquelles ces grosses boîtes ont accès, ils n’en bénéficient pas. Donc effectivement, toutes des grosses boîtes, celles qu’on appelle les GAFAM et particulièrement celles qui sont vraiment tournées sur Internet, donc Google Facebook, etc.
Mag : Amazon, Apple, Microsoft.
Luc : Prospèrent grâce au Libre. On nous a expliqué que si Google voulait créer une infrastructure et devait payer une licence pour chacun des serveurs qu’ils déploient et pour chacune des bases de données qu’ils déploient, ne serait-ce que financièrement, ils n’auraient jamais pu atteindre un début de rentabilité. Et, en plus de ça, ils font des choses quand même très compliquées, donc ils ont besoin de mettre les doigts dans le code source pour pouvoir faire marcher leurs trucs très, très complexes.
Nico : Et c’est comme ça qu’ils ont pu démarrer, parce que aujourd’hui, si vous allez sur des technos privatrices, eh bien il y a un coût d’entrée qui est juste effroyable, alors que là, n’importe qui peut tester, peut mettre en place des solutions et regarder ce que ça donne. Et puis si ça marche tant mieux, si ça ne marche pas tant pis, mais au moins, on n’a rien perdu au départ.
Luc : Donc ces géants qui se sont construits en quelques années, ça a été quand même très rapide quand on y pense, en dix-quinze ans, n’existeraient pas sans logiciels libres. En revanche, toutes les libertés libres qui leur ont permis d’exister, ils n’en font pas bénéficier leurs utilisateurs. C’est-à-dire que quand on se connecte sur son Facebook, on est, pieds et poings liés, enfermé.
Manu : Enfermé dans une cage dorée.
Luc : Plus ou moins dorée !
Manu : C’est pareil avec Apple !
Luc : Sachant que dans les conditions d’utilisation de Facebook ou de Google, on va jusqu’à céder nos droits d’auteur, les droits patrimoniaux, sur ce qu’on va mettre dans les réseaux sociaux. Donc on appartient au réseau social et notre vie appartient au réseau social d’un point de vue juridique, vraiment.
Manu : Ce qui veut dire que tes photos de vacances peuvent être utilisées, en général dans un autre pays, pour faire de la pub ?
Luc : Potentiellement. Et après certains disent « non, mais ils ne les utiliseront jamais ! »
Manu : Tu parles !
Luc : Pourquoi, dans ce cas-là, mettre un droit de propriété s’ils n’ont pas l’intention de l’utiliser ? Mais bref ! Moi j’avais cette formule que j’utilise de temps en temps en conférence qui est de dire « en fait, le logiciel libre c’est le logiciel qui est trop bien pour vous ! »
[Rires]
C’est-à-dire qu’ils ont prospéré dessus. Ça marche super bien, la preuve c’est qu’ils ont fait des trucs fabuleux dessus, ça reste très impressionnant leurs réalisations, mais ils ne veulent pas que vous, utilisateur final, bénéficiiez des mêmes libertés dont ils bénéficient eux. Ils se gardent ces bénéfices-là. Et comme tu disais Magali, c’est effectivement la différence qu’il y a entre nous, libristes purs et durs, où on dit : « Tout le monde devrait avoir les libertés et tout le monde devrait avoir les bénéfices de ces avantages-là. »
Manu : Les quatre libertés de Stallman, ce sont des libertés des utilisateurs et ce sont des libertés universelles, pas forcément faciles à utiliser, mais les libertés ce n’est pas forcément aisé d’en profiter, mais ces libertés sont partagées à tous. Le code source, quand on te dit juste « tu as accès au code source », c’est bien, c’est vrai, c’est une liberté, mais en fin de compte, tu te retrouves face à un mur.
Nico : Il n’y a que les informaticiens, du coup, qui peuvent s’en servir.
Manu : En tout cas c’est ce qui est mis en avant et c’est l’approche. Moi j’aime bien dire ça, c’est que l’approche open source libre, c’est vraiment ça la différence, c’est la façon dont on envisage les choses. Au final, le code source lui-même, ce qu’on en obtient, il n’est pas différent. Ce que produit Google en logiciel libre n’est pas différent de ce qu’on peut faire nous-mêmes. Par contre, effectivement, ils ne vont pas forcément tout diffuser et ils vont mettre en avant des services. Et ce sont les services qui vont enfermer les gens, les mettre dans des petits paquets, dans des boîtes, et on ne pourra plus sortir ses données une fois que les données ont été prises par ces services.
Luc : Effectivement, si on regarde ces codes sources, finalement, ce qui va faire la différence, c’est la capacité de différents acteurs à réussir à mettre les moyens nécessaires pour bénéficier de ces avantages. Et on voit que le grand public a, finalement, très peu d’organisations qui lui permettent de bénéficier de ces avantages-là. On a, dans le Libre, quelques initiatives majeures, dont Framasoft [3] par exemple.
Manu : Dont on parle régulièrement.
Luc : Dont on parle régulièrement, qui met en place des services libres.
Luc : On a quelques très beaux logiciels libres. VLC.
Mag : On a VLC [4], qui est le logiciel libre français le plus utilisé au monde.
Luc : Lecture de médias.
Mag : Voilà, et le moins rentable.
Nico : On a Firefox aussi.
Luc : Firefox [5] aussi, avec une politique assez ambiguë qui fait grincer des dents.
Nico : Ça devient bordélique, ouais ! Il y a LibreOffice [6] aussi, qui est très utilisé. Thunderbird [7] en particulier dans la Gendarmerie, très utilisé dans la Gendarmerie française.
Luc : Et tous ces projets-là, évidemment ont besoin d’argent pour payer des gens pour bosser. Il ne s’agit pas de faire fortune ou ce genre de choses, mais bien souvent, les projets libres au sens que nous défendons, ont peu de moyens. LibreOffice tire vraiment le diable par la queue.
Mag : Peu de moyens et peu de développeurs derrière.
Luc : Oui. Et quand on y pense, voilà, Facebook, ce que leur rapporte un utilisateur en publicité par an, je crois que c’est de l’ordre de 13 dollars ou quelque chose comme ça. Donc quand on y pense ce n’est pas beaucoup d’argent finalement !
Manu : Mais sur un milliard, tu fais le calcul !
Nico : Ça va vite !
Manu : Oui, oui !
Luc : Mais au final on se dit qu’on est un petit peu, comment dire ?
Manu : Des parents pauvres, mais des parents pauvres qui constituent l’architecture et les fondements d’Internet. L’Internet existe grâce au logiciel libre. C’est l’infrastructure partagée qui a permis aux deux de se développer.
Mag : Je croyais que c’était grâce aux éditions pornos !
Manu : Alors ce n’est pas incompatible. Le porno, ça permet de développer tout.
Nico : On ne sait jamais qui a inventé le premier.
Manu : Mais en tout cas, comme infrastructure, il y a une combinaison des deux. Le logiciel libre c’est un partage ; Internet c’est un partage. Il y a des philosophies qui ont toutes les deux leurs sources dans les années 70, il y a des raisons, dans les universités américaines, dans les gens qui se battaient contre le Vietnam, qui étaient un peu Babas-cool, tout cela se combine et on voit aujourd’hui, des années après, arriver des choses qui sont un peu transformées, mais il y a quand même des origines communes. Et ces origines communes-là nous apportent le monde moderne tel qu’on le connaît aujourd’hui d’une manière assez novatrice.
Nico : Du coup, il faudra se battre un peu contre les gros pour arriver à reprendre nos libertés, les reconquérir et qu’enfin le Libre gagne sur l’open source.
Luc : Voilà, il faut s’unir et s’organiser. On a fait le tour à peu près.
Manu : À la semaine prochaine.
Mag : Salut.
Nico : Bonne semaine à tous.