- Titre :
- Le rachat de Redhat par IBM est-il inquiétant ? Décryptualité du 5 novembre 2018
- Intervenants :
- Christian - Mag - Manu - Luc
- Lieu :
- April - Studio d’enregistrement
- Date :
- novembre 2018
- Durée :
- 14 min 40
- Écouter ou télécharger le podcast
Revue de presse pour la semaine 44 de l’année 2018
- Licence de la transcription :
- Verbatim
- Illustration :
- Red Hat Future Web Net. Licence Creative Commons Attribuzione 3.0 Italia.
- transcription réalisée par nos soins, fidèle aux propos des orateurs·trices mais rendant le discours fluide.
Les positions exprimées sont celles des personnes qui interviennent et ne rejoignent pas nécessairement celles de l’April, qui ne sera en aucun cas tenue responsable de leurs propos.
Description
Red Hat, le fleuron des entreprises du libre, racheté par IBM risque-t-il d’y perdre son fonctionnement en accord avec le libre ?
Transcription
Luc : Décryptualité.
Voix off de Nico : Le podcast qui décrypte l’actualité des libertés numériques.
Luc : Semaine 44. Salut Manu.
Manu : Salut Mag.
Mag : Salut Christian.
Christian : Salut Luc.
Luc : Bien ! Nous sommes quatre ce soir. On va commencer par la revue de presse, comme d’habitude.
Manu : On a six jolis articles cette semaine.
Mag : Silicon, « Open Source : plus d’un développeur sur deux est un contributeur », par Ariane Beky.
Manu : Le titre parle par lui-même, plutôt intéressant, même si ça semble poussé par une entreprise, donc allez jeter un œil.
Mag : L’Informaticien, « Chaises musicales à la DINSIC, la DSI de l’État », par Guillaume Périssat.
Manu : Toujours dans la suite du renouvellement des postes dans les ministères. Il y a eu des changements, je m’étais d’ailleurs un peu trompé la semaine dernière sur les sièges. C’est intéressant parce qu’on voit que les chaises musicales sont en train de tourner. Ça nous touche parce que ça touche des postes liés à l’informatique.
Luc : C’est en gros la DSI de l’État ; c’est elle qui donne les avis défavorables au fait de donner du Microsoft dans les ministères et c’est cet avis-là que le pouvoir décide de ne pas suivre.
Mag : Télérama.fr, « L’Union européenne renonce à durcir l’exportation de technologies de surveillance », par Olivier Tesquet.
Manu : Là aussi ce sont des sujets qu’on suit. Dans nos pays — la France, l’Allemagne — on exporte des logiciels qui peuvent être utilisés pour surveiller les citoyens. Ça a été le cas notamment en Tunisie et la France était impliquée là-dedans avec des entreprises françaises. Durcir ça veut dire essayer, peut-être, de mieux respecter les droits de l’homme à l’étranger.
Luc : Developpez.com, « Richard Stallman : "l’open source est un substitut amoral et dépolitisé du mouvement du logiciel libre", qui n’ose pas défendre la liberté », par Michael Guilloux.
Manu : Ça parle de la philosophie du logiciel libre. Ce n’est pas mal. Allez jeter un œil parce que c’est un bon résumé, ne serait-ce que dans le titre ; on voit un peu mieux le déroulé des arguments. Effectivement, cette différence logiciel libre/open source dont on a beaucoup parlé, ça peut peut-être terminer sur ça : la moralité.
Mag : Next INpact, « Aux États-Unis, on peut contourner les DRM pour réparer des produits », par la rédaction.
Manu : C’est une bonne nouvelle dans un monde de brutes. Les DRM ce sont les menottes numériques qui vous empêchent de faire ce que vous voulez avec les produits culturels que vous achetez. Eh bien là, aux États-Unis dans certains contextes, vous allez pouvoir outrepasser ces menottes numériques pour faire notamment des réparations. Ça ne marche pas sur beaucoup de choses. Il y a des trucs genre Apple où c’est encore bloqué, bien sûr, mais ils ouvrent un petit peu, ils vous permettent un petit peu de réparer vos propres produits parce que c’était quand même un peu scandaleux !
Mag : Et le dernier article : L’OBS, « Rachat record de Red Hat par IBM : "Nous venons de faire l’histoire” », par Thierry Noisette.
Manu : 34 milliards de dollars ! C’est tellement important, parce que c’est un gros acteur, qu’on va en parler.
Luc : Christian, tu es administrateur de l’April ; tu étais déjà là la semaine dernière ; on va t’avoir pour quelques semaines encore et on est contents. Red Hat, c’est quoi ?
Christian : C’est l’éditeur d’une distribution GNU/Linux ; une distribution c’est un système d’exploitation et tout ce qui va avec pour le gérer de façon facile et pratique.
Luc : C’est tourné vers les professionnels.
Christian : Leur modèle économique est basé sur la vente de licences de support pour leur distribution, pour leur système ; donc c’est tourné vers les professionnels et ça marche très bien, très bien ! Ils font des milliards de chiffre d’affaires et, depuis des années, c’est reconnu partout, par les plus grands et aujourd’hui encore plus.
Mag : Si ça marche très bien, pourquoi ils se font racheter ?
Christian : Il faudrait leur demander ! C’est une des questions qui reste en suspens.
Manu : Moi j’ai une réponse rapide : l’argent !
Luc : Oui, effectivement ! Red Hat était vraiment l’exemple de la plus grosse boîte du Libre. On aime bien, ici, fustiger l’open source qui est le côté « on ouvre le code, mais on n’est pas très nets sur la question de la liberté des utilisateurs ». Et Red Hat, ils étaient quand même clean. C’est professionnel, mais il y a un truc qui s’appelle CentOS [1], qui est pour moi un exemple que j’ai souvent utilisé, c’est que Red Hat publie son système d’exploitation, des services autour, notamment, de l’aide aux utilisateurs, etc., et puis il y a une autre boîte qui prend leur système exploitation, qui change l’étiquette et qui dit : « Prenez-le gratos ». Dans n’importe quelle activité commerciale classique on dirait « ils sont en train de nous voler, c’est la fin du monde, on va mourir, etc. »
Manu : C’est du parasitage typiquement !
Luc : C’est du parasitage. Eh bien ça fonctionne depuis longtemps : Red Hat et CentOs travaillent ensemble.
Christian : Ensemble. Oui.
Luc : Donc cette boîte-là était vraiment l’exemple type de la boîte commerciale qui arrive à marcher, à très bien marcher, avec du Libre et du vrai Libre !
Christian : Et en respectant les valeurs du Libre. Red Hat est une grande entreprise, il y a beaucoup de choses dedans, mais ce qu’on en voit, ce qu’on a pu en voir, c’est que quand ils faisaient du code pour ajouter un logiciel dans la distribution, il était en licence GPL la plupart du temps. Ils ont racheté ou ils ont pris la gouvernance de projets libres qui sont en licence GNU GPL, donc c’est vraiment du Libre libre.
Luc : GPL, on rappelle.
Manu : General Public License [2].
Luc : C’est, en fait, une licence libre qui garantit les quatre libertés mais qui force les gens qui vont éventuellement récupérer ce code à conserver la même licence. Ça veut dire que c’est une licence qu’on ne peut pas refermer.
Christian : Voilà !
Luc : Elle force tout le monde à rester dans le Libre.
Christian : C’est anti-boîte noire. On ne donne pas l’opportunité à ceux qui vont le prendre de priver les autres d’y accéder.
Luc : Donc IBM face à ça. IBM c’est la boîte qui existe depuis ?
Mag : 1911 !
Luc : 1911. La fameuse informatique de 1911 ! On suppose qu’ils faisaient autre chose à l’époque. Ça a été, dans les années 70-80, l’ogre absolu de l’informatique, qui était en situation de monopole.
Manu : Juste avant Microsoft.
Luc : Et qui vendait des grosses machines très cher, totalement contrôlées, avec des gens sur place qui étaient là pour faire la maintenance. À l’époque, il y avait de très grosses infrastructures et effectivement, il y a un changement dans les années 80 ; on est arrivé avec des unités plus petites, en distribuant les machines. À l’époque, Microsoft est arrivée avec Windows donc un système d’exploitation par machine où chacun avait la main dessus et IBM a connu une dégringolade considérable.
Manu : Ou, en tout cas, ils ont perdu leur statut de mammouth. Ils n’ont pas vraiment diminué en taille : ils n’étaient plus les dominants.
Christian : Ils se sont restructurés. Ils ont abandonné le côté matériel, ils se sont concentrés sur le côté des services.
Luc : Et, au début des années 2000, ils ont investi un milliard dans Linux ; ils ont fait un tournant vers Linux.
Manu : Il semblerait qu’ils l’ont refait en 2013, ils ont réinvesti un milliard officiellement.
Christian : On peut dire qu’ils ont même été au-delà : ils ont mis un milliard dans l’open source. IBM a même a fait une licence anti-GNU GPL. IBM a soutenu des projets qui étaient en licence open source. Donc ils ont été au-delà de Linux ; ils ont été dans le développement d’Apache, de Tomcat, etc., mais toujours avec une approche open source, c’est-à-dire qui avantage l’éditeur, qui permet de mutualiser les ressources et les coûts. Typiquement Tomcat et Apache, eh bien IBM en a fait une boîte noire qui s’appelle WebSphere. Donc la démarche d’IBM, pendant cette période, n’a pas été du tout d’embrasser la philosophie du logiciel libre, c’était d’embrasser ses profits, ses économies, ses économies d’échelle, son pragmatisme, pour continuer à faire des boîtes noires qui enferment l’utilisateur.
Mag : Du coup, ce sont des gros méchants qui rachètent des gentils !
Christian : Ça c’est le point de vue éthique. Aujourd’hui, effectivement, il faut qu’on constate qu’on a un grand de l’open source qui rachète un grand du logiciel libre. Oui.
Luc : Quel problème ça pose, si ça pose un problème ?
Christian : Jusqu’ici la politique d’IBM n’a jamais été de passer de l’open source au logiciel libre. Ça veut dire que demain tous les projets gérés par Red Hat qui sont dans des licences libres peuvent s’arrêter, être arrêtés d’être maintenus, d’être financés, d’être développés ; ou alors, peut-être même changer de licence.
Mag : Quand tu parles de boîte noire, on n’est plus dans l’open source on est dans le mode privateur, le propriétaire.
Christian : Il se trouve qu’il y a des licences qui permettent de prendre du code libre, du code open source et d’en faire une boîte noire. Et IBM a calqué son milliard de dollars et tous ses investissements sur ces licences-là.
Luc : Et c’est toute la question des GAFAM, hormis Microsoft qui a pris maintenant un tournant open source mais qui avant était entièrement propriétaire, ou presque.
Christian : Je proteste. En fait, Microsoft fait la même chose.
Luc : Ils font tous la même chose. Tu peux faire des boîtes noires avec du logiciel libre. Tu prends un Google ou Yahoo avant, ces boîtes-là ne pourraient pas exister sans le logiciel libre parce que s’il fallait qu’elles payent une licence pour chaque serveur, une licence pour chaque base de données, ça coûterait beaucoup trop cher et elles n’auraient jamais pu décoller.
N’empêche que ce sont leurs serveurs, donc tout se passe chez elles, même si elles utilisent du logiciel libre, on ne sait rien de ce qui se passe chez elles, donc c’est une boîte noire. Et quand on ne redistribue pas du code libre, on n’a pas d’obligation, même si ce code est sous licence GPL.
Manu : En tout cas sous la licence GPL. Parce qu’il y a d’autres licences qui ont été inventées plus tardivement par Richard Stallman qui permettent de combler ce trou, ce qu’ils appellent le trou et qui est bien embêtant. Il y a une licence qui s’appelle la AGPL [3], avec « A » pour Affero, qui dit que même si on met juste à disposition des services basés sur du logiciel libre couverts par cette AGPL, on est obligé de redistribuer les éventuelles modifications qu’on va faire sur la brique qu’on n’a pas forcément distribuée.
Christian : Et comme par hasard, tous ces grands groupes qui utilisent un bien commun qui est à leur disposition, eh bien ils n’utilisent pas cette licence ! C’est quand même étrange !
Manu : Elle n’est pas encore très utilisée, malheureusement !
Christian : Elle est disponible depuis plusieurs années, ils auraient pu !
Manu : Elle est disponible. Disons qu’il y a plein de projets qui ont un peu d’existant, qui existent, qui tournent déjà depuis quelque temps. Tu ne peux pas changer du jour au lendemain, c’est assez difficile, notamment parce qu’il faut retrouver tous les auteurs d’un projet pour pouvoir changer sa licence.
Christian : C’est vrai. Mais après tout, on peut toujours ne pas utiliser cette licence et quand même publier le code source des sites qui tournent en tant que service. L’un n’empêche pas l’autre.
Luc : En tout cas la question est réglée. On peut tout à fait faire un service fermé et opaque avec du libre.
Manu : 99 % des logiciels libres le permettent, carrément.
Luc : Certaines personnes disent que ce rachat c’est une super nouvelle parce que ça veut dire qu’une vraie boîte du Libre a vachement de valeur ! 34 milliards !
Christian : Du point de vue symbolique c’est extraordinaire. Le logiciel libre est reconnu en tant que modèle économique, en tant que solution qui fonctionne et a une valorisation historique. Du point de vue symbolique c’est extraordinaire !
Manu : Ça s’est retrouvé dans les médias. Moi qui ai regardé les articles, il y a eu un impact phénoménal sur beaucoup de sites et de journaux : ils ont fait remarquer, notamment parce qu’il y a un gros chiffre, que c’était un changement phénoménal dans la culture des entreprises et que ce rachat-là marquait un peu un tournant. Et quand les entreprises qui ne font que de l’économie s’intéressent au logiciel libre, c’est un peu rigolo !
Mag : Moi, la question que j’aimerais poser c’est : qu’en pense la communauté ? Parce que la communauté Red Hat qui est aussi très importante en France, eh bien elle a peut-être un avis là-dessus ! Est-ce que vous êtes au courant ?
Christian : Il y a eu deux-trois cris d’enthousiasme, à gauche et à droite, mais pour l’instant pas beaucoup d’échos.
Luc : Comme tu le disais, la crainte c’est que IBM qui sont des open sourcistes et pas orientés Libre, enfin dans l’esprit, puisse faire tourner ça du mauvais côté. On a des antécédents, on a un exemple où c’est déjà arrivé, une boîte qui faisait du Libre.
Mag : Je me rappelle d’Oracle qui rachète Sun.
Luc : Oui.
Mag : Donc le logiciel OpenOffice qui tombe plus ou moins dans l’oubli, qui est même forké avec création d’une nouvelle communauté autour d’un logiciel qui s’appelle LibreOffice. Finalement !
Luc : Voilà. On rappelle : Sun était une boîte qui faisait pas mal de logiciels libres. Ils étaient peut-être moins libristes que ne peut l’être Red Hat.
Manu : Carrément. Ils faisaient plein de trucs qui n’étaient pas libres du tout, pour le coup.
Luc : Ils se sont fait racheter par Oracle qui est là, pour le coup, une boîte proprio de chez proprio.
Manu : À 110 %.
Luc : À l’époque ils avaient dit « ne vous inquiétez pas ; on a racheté Sun en connaissance de cause et on va bien respecter leur engagement pour le Libre ». C’est ce qui s’est passé !
Manu : Absolument !
[Rires]
Christian : Absolument ! Mais là a joué une des qualités fantastiques du logiciel libre, c’est la résilience.
Luc : Absolument ? Absolument pas ! Tu me dis qu’ils ont respecté !
Manu : Ils l’ont fait partiellement en fait. Moi qui ai fait aussi d’autres logiciels, on fait du Java par exemple, ils ont respecté partiellement certains projets.
Christian : Jusqu’ici oui ; c’est en train de changer. Ils sont en train de sortir des trucs pour Java, on ne sait pas où on va. En tout cas ils ont bien massacré OpenOffice. Ils ont bien massacré MySQL ; ils y ont mis de la mauvaise foi sur des choses qui n’étaient pas importantes pour eux.
Manu : On va essayer de voir le côté positif. Bon ! Ils ont massacré MySQL, maintenant on a PostgreSQL [MariaDB, NdT] avec une communauté autour qui est assez vivante. Ils ont massacré OpenOffice et maintenant on a LibreOffice avec une communauté autour qui est extrêmement vivante. J’espère qu’on ne va pas voir ça, mais peut-être que si.
Christian : Ça c’est la magie de la résilience du logiciel libre. C’est-à-dire qu’on ne peut pas le tuer. Si des gens ne sont pas contents d’une certaine gouvernance, on peut le forker, le cloner.
Manu : Le « fourchetter » !
Christian : Le « fourchetter ».
Manu : Il faudrait voir ce que les Québécois disent.
[Rires]
Christian : Et ça permet de repartir sur de bonnes bases. Par contre, ça veut dire que ça nous prive d’un acteur majeur qui allait dans le bon sens. Et aujourd’hui, le nombre d’acteurs majeurs qui vont dans le bon sens, eh bien il est faible ! On en manque !
Luc : Il faut rappeler qu’il y a un certain nombre de projets comme LibreOffice, par exemple, qui sont des projets qui vivent avec très peu de moyens ; il y a des gens qui bossent et qui tirent la langue. En face de ça on a effectivement des gros éditeurs avec des milliards qui tombent pour des trucs parfois complètement futiles comme des brevets. Et même si LibreOffice existe et que c’est très cool, ça reste précaire.
Christian : Donc on en arrive à la situation de la gouvernance. On s’aperçoit que pendant des années les grands éditeurs privateurs, de leur côté, dénigraient l’open source et les logiciels libres.
Manu : Microsoft en était un superbe exemple.
Christian : Et aujourd’hui, en fait, ils s’y intéressent et ils essayent de prendre en main la gouvernance des projets libres et c’est très inquiétant, effectivement.
Luc : Manu, pour toi ce n’est pas nécessairement une mauvaise nouvelle ?
Manu : Non, non ! C’est un changement. C’est vrai que ça fait un acteur de moins et ça fait toujours mal ; ça fait un peu mal au cœur. En plus, cette consolidation des entreprises, ça laisse des gros géants en place, ce n’est pas toujours bon dans un écosystème qui serait optimal. Mais en soi, ça ne veut pas dire que ça va mal se passer, c’est l’avenir qui va nous le dire. IBM a contribué au noyau Linux par exemple et a contribué du code ; il s’était battu contre des brevets : il y avait des affaires SCO [4] qui remontent déjà, mais IBM avait fait des bonnes choses dans ce sens-là. Donc là, aujourd’hui, on ne peut pas dire pour l’instant si ça va mal se passer ou bien se passer. On ne peut qu’espérer que ça se passe bien et faire en sorte que ça ne se passe pas mal. Il faut regarder les communautés et vérifier les états des codes actuels pour les copier un peu partout. Je pense qu’il y a certaines communautés qui commencent déjà à faire ça.
Luc : Pour garder des copies.
Manu : Exactement ! Ce qu’ont fait des gens, par exemple quand GitHub a été racheté par Microsoft ; GitHub n’est pas du logiciel libre, c’est une grosse plateforme, mais héberge beaucoup de logiciels libres et, au moment du rachat par Microsoft, eh bien plein de gens se sont empressés de faire des copies.
Christian : Il y a une chose qui est très importante, que ça se passe bien ou pas, il ne faut pas oublier que les acteurs majeurs les plus importants du logiciel libre et de la liberté numérique ce sont les utilisateurs. Et là, eh bien on peut garder l’espoir que les utilisateurs vont prendre conscience des problématiques de gouvernance, de libertés numériques et vont soutenir les associations – l’April, Framasoft –, vont soutenir les projets de logiciels libres et que, du coup, nous pourrons continuer à avoir une alternative à ces grands groupes qui font très peu de cas des utilisateurs, malheureusement.
Luc : Très bien On va arrêter là. Merci tout le monde.
Mag : Salut.
Manu : À la semaine prochaine.
Christian : Salut.